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Jusqu’où Héma-Québec va-t-elle pousser ses employé-es ?

Après plus de deux ans et demi de négociations et pour donner suite aux grèves des 8 et 9 novembre derniers, les cinq Syndicats unis d’Héma-Québec, affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) exercent deux nouvelles journées de grève, soit aujourd’hui le 30 novembre pour les trois syndicats de Montréal et demain le 1er décembre pour les deux syndicats de Québec. La frustration monte chez les 500 employé-es qui dénoncent l’absence de respect de la part de leur employeur.

Le côté moins reluisant de la médaille

« D’un côté, nous avons une organisation qui ne cesse de vanter le travail de ses employé-es et leur rôle essentiel, notamment le 17 novembre dernier alors que l’organisation recevait la Médaille de l’Assemblée nationale. De l’autre côté, nous, ces mêmes employé-es, faisons face à un employeur qui nous manque de respect et qui ne met actuellement aucun effort dans le renouvellement de nos conditions de travail », commente Simon Poulin, porte-parole des Syndicats unis d’Héma-Québec–CSN et président du Syndicat des techniciens(nes) de laboratoire de Héma-Québec (CSN).

En effet, malgré le fait que les négociations durent depuis plus de deux ans, ce n’est que le 5 novembre dernier qu’Héma-Québec a finalement fait un dépôt patronal. La dernière augmentation salariale des employé-es d’Héma-Québec date ainsi du 1er avril 2018 et fut, elle aussi, obtenue après 42 mois de négociations. Rappelons que la convention actuelle est échue depuis 31 mars 2019.

« Alors que le système de santé est fragilisé et que la pénurie de main-d’œuvre se poursuit dans de nombreux secteurs, on comprend bien mal la stratégie d’Héma-Québec. Les 500 employé-es en négociation ont tous à cœur leur travail ; il nous semble que la moindre des choses, c’est de pouvoir l’exercer avec une convention collective dûment négociée et qui reconnaît notre apport quotidien. On ne demande pas la lune, on demande qu’il y ait, de la part de l’employeur, un réel engagement dans une négociation qui s’étire inutilement », ajoute Simon Poulin.

« Héma-Québec ne pourra pas continuellement miser sur son image et reléguer à l’arrière-plan les relations de travail désastreuses qu’elle entretient avec celles et ceux qui lui permettent de réaliser sa mission. Comme organisation, elle a une responsabilité de respecter et écouter les employé-es dévoués et engagés sur lesquels elle peut compter jour après jour. On invite l’employeur à accélérer la négociation. Son attitude n’est pas digne d’une telle organisation et les gestionnaires responsables de cette stratégie doivent faire un examen de conscience », dénonce Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

Les salarié-es exaspérés adoptent le port du t-shirt syndical et promettent d’autres actions

Cela fait plus de deux ans que les cinq Syndicats unis d’Héma-Québec, affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), sont sans convention collective. « Les salarié-es s’impatientent de plus en plus devant le manque de respect d’Héma-Québec à leur endroit. C’est pourquoi à compter du mercredi 19 mai, nos membres porteront leur t-shirt de négociation, à l’effigie des cinq Syndicats unis. Nous le porterons aussi lors des jours de négociations locales », annonce Simon Poulin, président du Syndicat des techniciens(nes) de laboratoire d’Héma-Québec et porte-parole des Syndicats unis.

Depuis le 1er avril 2019, date depuis laquelle les salarié-es d’Héma-Québec syndiqué-es CSN n’ont plus de convention collective, Héma-Québec trouve tous les subterfuges possibles pour retarder le processus de négociation. « Cela a pris plus d’un an à ce que les représentants patronaux acceptent de s’asseoir avec nous, après une réprimande du Tribunal administratif du travail. Mais depuis, le processus stagne et les blocages ne viennent pas de notre côté », déplore M. Poulin.

Pour les cinq syndicats, il n’est pas normal que leur employeur agisse de la sorte. « Si les services d’Héma-Québec sont reconnus, c’est entre autres grâce à la qualité de notre travail, qui nous est cher. Nous avons droit à de meilleures conditions de travail et nous sommes déterminés à les obtenir. Justement parce que notre travail nous est cher ! Mais cela ne semble pas être une préoccupation pour Héma-Québec », continue le porte-parole.

Le port du t-shirt n’est que le début de cette accélération de moyens de pression. « Dans les prochaines semaines, nos cinq syndicats qui représentent autour de 70 % du personnel syndiqué d’Héma-Québec à la grandeur du Québec tiendront d’autres actions de mobilisation et de visibilité. Nous méritons une convention collective à la hauteur de la qualité de notre travail et nous refusons de passer quatre ans à la négocier », conclut M. Poulin.

Opération visibilité « Je me souviens » des Syndicats unis d’Héma-Québec

Le 31 mars marquera la deuxième année sans convention collective des cinq Syndicats unis d’Héma-Québec, affiliés à Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–­CSN). « La négociation de notre dernière convention collective a duré quatre ans. Nos membres ne veulent pas jouer dans le même film. C’est pourquoi nous avons choisi de souligner cet anniversaire en déployant l’opération visibilité “2 ans sans convention. Je me souviens.” avec des autocollants et des affiches sur les lieux de travail jusqu’au 31 mars », déclare Simon Poulin, président du Syndicat des techniciens(nes) de laboratoire d’Héma-Québec et porte-parole des syndicats unis.

Les Syndicats unis d’Héma-Québec déplorent que la partie patronale ait mis autant de temps à s’asseoir à la table de négociation. « Ce n’est qu’après un rappel à l’ordre du Tribunal administratif du travail en octobre dernier que les représentants d’Héma-Québec ont accepté de s’asseoir avec nous, après plus d’un an sans convention collective. Maintenant que ces complications sont derrière nous et qu’un dialogue est amorcé, les négociations doivent s’accélérer », continue M. Poulin.

Mandats de grève obtenus
Voulant être prêts à toute éventualité, les membres des Syndicats unis d’Héma-Québec ont voté massivement en faveur de mandats de grève dans les derniers mois.

« On parle de votes autour de 94 % en moyenne! Comme nos syndicats représentent autour de 70 % du personnel syndiqué à la grandeur du Québec, ces votes sont un message très clair pour l’employeur. Nous méritons une convention collective à la hauteur de la qualité de notre travail et nous méritons aussi de ne pas attendre quatre ans avant l’entrée en vigueur de celle-ci », conclut M. Poulin.

Les Syndicats unis d’Héma-Québec regroupent le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Héma-Québec (Montréal-CSN), le Syndicat des techniciens(nes) de laboratoire de Héma-Québec (CSN), le Syndicat des assistants (es) techniques de laboratoire de Héma-Québec (CSN), le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Héma-Québec (QUÉBEC-CSN) et le Syndicat des infirmières et infirmières auxiliaires de Héma-Québec (QUÉBEC-CSN).

Nombre indéterminé de cas de COVID-19 chez Héma-Québec

Héma-Québec a transmis une note à ses employé-es, mercredi dernier, dans laquelle elle affirme qu’il y a certains cas de COVID-19 au sein de l’organisation, mais sans préciser le nombre exact ni l’endroit où les personnes affectées travaillent.

« Nous trouvons inadmissible qu’Héma-Québec ne précise pas dans quelle ville et quel service se trouvent les cas de COVID-19, dont on ne connaît pas non plus le nombre, affirme Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Les cinq syndicats CSN d’Héma-Québec ont cherché à obtenir plus d’information, à plusieurs reprises, mais sans succès depuis mercredi en fin de journée. Il n’est pas question de savoir le nom des personnes, mais les équipes qui sont concernées. »

« On trouve aussi très dommage qu’Héma-Québec ait mis une fin définitive aux rencontres hebdomadaires avec certains syndicats pour traiter de la COVID, et ce, juste avant l’annonce de certains cas », ajoute Lucie Longchamps.

Les syndicats CSN d’Héma-Québec rappellent par ailleurs que leurs membres sont toujours exclus de l’octroi des primes de 4 % et de 8 % destinées aux travailleuses et aux travailleurs du secteur de la santé qui sont au front dans la crise actuelle. L’éclosion de cas de COVID-19 au sein des employé-es montre aujourd’hui clairement que le risque est bien réel. Le gouvernement affirme depuis des semaines être en réflexion à ce sujet.

Grève évitée de justesse chez Héma-Québec

Lors d’une ultime journée de négociation, le 21 novembre, les cinq syndicats CSN d’Héma-Québec se sont entendus avec l’employeur sur les clauses communes et majeures du volet salarial, soit le régime de retraite, les salaires, les assurances collectives, la prime pour formateur, la prime de fin de semaine et les libérations syndicales).

Les conventions collectives des syndicats étant échues depuis plus de trois ans, plusieurs syndiqué-es montraient de plus en plus de signes d’impatience. Un blitz de cinq jours de médiation avait été prévu après le 7 septembre. Il aura fallu attendre une rencontre de négociation à Québec le 24 octobre pour obtenir un premier déblocage de l’employeur.
C’est grâce à la persévérance et au maintien des moyens de pression par tous les membres qu’une entente de principe satisfaisante est survenue après plusieurs jours de médiation au ministère du Travail. L’union de tous les syndicats a été décisive. Conséquemment, tous les avis de grève ont été retirés.

Toutefois, reste à conclure les négociations à chacune des tables locales à Québec et à Montréal. Les moyens de pression se poursuivront au besoin.

Le soutien de tous les membres de ce qu’on appelle les Syndicats Unis d’Héma-Québec–CSN sera donc essentiel afin d’en arriver à une ultime entente de principe globale qui sera par la suite soumise au vote en assemblée générale.