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La détermination du syndicat CSN permet d’obtenir une bonne convention au CISSS de Laval

Ce matin est intervenue une entente de principe dans la négociation locale du personnel affilié à la CSN au CISSS de Laval. Le syndicat est satisfait de cette entente et les travailleuses et travailleurs seront appelés à la voter dans les prochaines semaines. C’est la détermination du syndicat CSN qui a permis d’obtenir une bonne convention collective locale aussi bien pour le personnel que pour la population.

Le syndicat représentant le personnel paratechnique, des services auxiliaires et métiers et le personnel de bureau et de l’administration du CISSS de Laval a conclu une entente de principe ce matin dans le cadre du processus de médiation-arbitrage. Cette entente intervient après des mois de négociation avec l’employeur, le tout dans un contexte de crise de surcharge et d’épuisement du personnel. Le syndicat est parvenu à obtenir des gains pour accentuer la stabilité pour le personnel et la continuité des services pour la population.

« Le personnel du CISSS est surchargé depuis trop longtemps. Avec cette négociation locale, on a réussi à obtenir ce qu’il faut pour améliorer les choses à Laval. C’est une bonne convention pour les travailleuses et travailleurs et pour la population », explique Marjolaine Aubé, présidente du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CISSS de Laval–CSN.

Les employés des centres jeunesse à bout de souffle

Partout au Québec, les employé-es des centres jeunesse sont à bout de souffle et plongés dans une détresse importante causée par le travail. C’est notamment ce qui ressort d’une vaste consultation conduite auprès de quelque 2000 répondantes et répondants syndiqués à la CSN à travers le Québec.

« Les résultats de cette consultation mettent en lumière les impacts du sous-financement dans le réseau des centres jeunesse. L’an dernier encore, celui-ci a épongé 20 millions en compressions qui ont affecté autant la pratique professionnelle que la qualité des services aux enfants et aux familles », souligne d’entrée de jeu le vice-président de la CSN, Jean Lacharité.

L’enquête présente des constats et des chiffres alarmants. « Nous avons reçu de nombreux commentaires témoignant du découragement extrême des intervenantes et intervenants, qui déclarent ne pas être en mesure d’offrir des services adéquats aux enfants en difficulté et à leur famille en difficulté. C’est pourquoi nous avons décidé d’entreprendre cette consultation qui confirme ce que nous entendions sur le terrain », a affirmé la présidente du syndicat des travailleuses et travailleurs du centre jeunesse de Montréal, (FSSS–CSN) Sylvie Théorêt.

Photo : Michel Giroux
Photo : Michel Giroux

La dure réalité
Cette enquête nous apprend que seulement 5 % des intervenantes et intervenants estiment être en mesure de répondre adéquatement et en temps utile aux besoins de cette clientèle. Pour 71 % d’entre eux, les multiples formulaires à remplir et la saisie de notes constituent un obstacle majeur à la qualité de leur intervention. « Les compressions qu’on vit depuis de nombreuses années ont eu des répercussions sur tous les employé-es et ont aussi entraîné des coupes de postes au sein du personnel de bureau. Comment voulez-vous que les intervenant-es puissent offrir les services auxquels on s’attend d’eux quand ils sont toujours pris devant leur ordinateur pour pallier, entres autres, le manque de personnel administratif? », enchaîne Sylvie Théorêt.

« La compilation des notes fait partie intégrante de notre travail, poursuit la vice-présidente du syndicat des employé-es du centre jeunesse de Laval (FSSS–CSN), Julie Hamilton. Or, le processus pour la prise de notes s’est beaucoup alourdi. Nous devons décortiquer chacune de nos interventions en de multiples actes et les expliquer dans les fins détails. Les guides et les formations qui nous sont offerts simplement pour savoir comment prendre ces notes illustrent la complexité de l’exercice », souligne-t-elle en ajoutant : « Par ailleurs, nous sommes prises à devoir accomplir une série de tâches qui ne concernent pas directement les interventions, comme les demandes de cartes d’assurance-maladie, la logistique reliée au transport. Ces tâches grugent une très grande partie de notre temps. »

En outre, 70 % estiment que leur intervention sert plus à répondre aux cibles statistiques qu’à aider les familles. « Les intervenantes et intervenants ne fournissent pas. Pourtant, les jeunes en difficulté vivent des situations de plus en plus complexes qui combinent des problèmes de santé mentale, de toxicomanie et de violence. Déjà, le rapport du Vérificateur général du Québec 2009-2010 faisait état de la trop grande importance accordée aux tâches administratives, soit une moyenne de 55 % dans les centres jeunesses sondés à l’époque. Six ans plus tard, on constate que non seulement le problème persiste, mais les compressions libérales l’ont empiré », renchérit la vice-présidente de la Santé et des Services sociaux (FSSS–CSN), Mélissa Gaouette.

Cet alourdissement des tâches crée donc une grande surcharge de travail et de l’épuisement professionnel : 84 % des personnes interrogées affirment effectuer des heures supplémentaires et 31 % soulignent que les difficiles conditions d’exercice de leur pratique les a forcées à prendre un congé de maladie. « On demande aux employé-es de faire toujours plus avec moins et ils sont épuisés. Plusieurs tombent comme des mouches ou bien quittent le réseau. Ceux qui restent ne disposent pas des ressources nécessaires pour bien exécuter leur travail », ajoute la vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Nancy Corriveau.

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Photo : Michel Giroux

« Une situation de crise sévit actuellement dans le réseau des centres jeunesse du Québec. Nous demandons au gouvernement la tenue d’États généraux afin de faire la lumière sur les problèmes dénoncés par celles et ceux qui œuvrent auprès des enfants vulnérables et de leur famille. Nous réclamons aussi un moratoire sur les coupes budgétaires dans les centres jeunesse ainsi qu’un réinvestissement majeur dans le réseau. La disette a assez duré : le gouvernement doit prendre ses responsabilités et réinvestir dans le réseau », conclut Jean Lacharité.

La FSSS-CSN soutient qu’il faut agir pour les jeunes vulnérables

Les révélations des derniers jours concernant le Centre jeunesse de Laval démontrent qu’il est urgent d’investir, mais la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) estime qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé et que le problème est beaucoup plus large.

Depuis plusieurs années, la FSSS-CSN sonne l’alarme. Les compressions budgétaires de plus de 50 millions de dollars au cours des quatre dernières années et l’application du projet de loi 10, qui modifie l’organisation et la gouvernance du réseau de la santé et des services sociaux, sont en grande partie responsables des difficultés que traversent les centres jeunesse du Québec. Toute cette conjoncture rend le travail des intervenantes et des intervenants de plus en plus difficile.

« Il est urgent d’agir rapidement. Le Centre jeunesse de Laval n’est pas le seul centre qui manque de ressources pour agir. L’ensemble de nos centres jeunesse nous indique que le problème est criant partout, même si les cas sont moins médiatisés. Alors que les signalements ont augmenté de 16 % à Laval au cours de l’exercice 2014-2015, et de 5 % dans l’ensemble du Québec, il y a eu des coupes de 20 millions de dollars dans le réseau », soutient Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

De plus, depuis le dépôt du projet de loi 10, la FSSS-CSN a toujours cru que la mission sociale des CISSS et des CIUSS serait noyée à la suite des fusions des conseils d’administration et des directions administratives. L’aspect médical devient la seule priorité, au détriment du social. Un an plus tard, nous commençons à voir les conséquences, notamment dans les centres jeunesse et les centres de réadaptation.

Auparavant, dès qu’un problème grave se pointait à l’horizon dans un centre jeunesse, le conseil d’administration prenait normalement des mesures pour faire de la prévention avant que le problème ne tombe sur la place publique. Maintenant, il n’y a plus de conseil d’administration, donc il est très difficile de traiter en amont ces problèmes.

Nos membres ont des solutions. Cependant, il faudrait de l’écoute de la part d’une direction très centralisée sur le volet hospitalier. De plus, il faudrait réinvestir les sommes retirées au cours des dernières années.

 

 

Mandat de grève au Centre jeunesse de Laval

Réunis en assemblée générale le 18 juin, les travailleuses et les travailleurs du Centre jeunesse de Laval ont voté par scrutin secret, dans une proportion de 88 %, pour l’exercice d’une grève légale dans le cadre des actuelles négociations du secteur public.

Au Centre jeunesse de Laval, plus de 1000 salarié-es offrent des services au quotidien aux jeunes en difficulté et à leur famille. La surcharge de travail pèse de plus en plus lourd sur les épaules des salarié-es qui doivent traiter de plus en plus de cas, de plus en plus complexe avec de moins en moins de ressources. La volonté du gouvernement de geler les salaires et d’imposer des reculs au régime de retraite, et ce, en plus des nombreuses demandes patronales dans le secteur de la santé et des services sociaux est inadmissible pour les membres de Syndicat des employé-es du Centre jeunesse de Laval, réunissant l’ensemble du personnel syndiqué de l’établissement.

Pour le président de SECJL-CSN, Pierre Crevier, les travailleuses et les travailleurs sont exaspérés par les façons de faire du gouvernement, qui allie mépris, unilatéralisme et dogmatisme. « L’attitude du gouvernement est tellement insultante que nos membres nous disent qu’ils ont l’impression qu’il rit de nous. Nous n’avons pas l’impression que le gouvernement met les efforts nécessaires pour une vraie négociation. Par ce vote de grève, nous réitérons notre appui sans faille au comité de négociation de la FSSS-CSN. Nous voulons et méritons une véritable reconnaissance de la part du gouvernement et cela commencera par un changement d’attitude à la table de négociation ».

Le syndicat réunira à nouveau ses membres dès la rentrée afin de s’inscrire dans le plan d’action automnal du Front commun dont fait partie la CSN et qui réunit 400 000 salarié-es de l’État.