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Secteur préhospitalier, en grève !

Au cours des derniers jours, un vaste mouvement de grève s’est levé dans le secteur préhospitalier. Dans ce secteur soumis aux services essentiels, la stratégie de grève déployée par la CSN exerce dans les faits une pression très importante sur l’ensemble des décideurs du réseau. Les conséquences de la grève sont multiples pour l’administration et la régie interne des entreprises du secteur. Entre autres exemples, les paramédics ne remplissent plus les formulaires permettant aux entreprises de facturer les transports et ils et elles ne ramènent plus le personnel médical accompagnant un patient sauf dans quelques circonstances exceptionnelles, la responsabilité retombant sur les CISSS et CIUSSS. Plusieurs autres moyens de pression ont été acceptés par Tribunal administratif du travail. La liste des tâches touchées par la grève est plus diversifiée que jamais.

Actuellement, le ministre Gaétan Barrette refuse de s’impliquer dans les négociations malgré le fait que son ministère soit celui qui finance les services à la population. Les conventions collectives sont échues depuis le 31 mars 2015. Les cinq priorités des 3600 paramédics, répartiteurs, répartitrices et employé-es de soutien du préhospitalier concernent les salaires, la progression dans les échelles salariales, le régime de retraite, la santé–sécurité ainsi que le problème épineux de la surcharge de travail et l’abolition des horaires de travail de faction (disponibilité continue durant sept jours sur une période de 14 jours).

Le Syndicat des paramédics Saguenay – Lac-Saint-Jean Nord FSSS-CSN interpelle les élus et la population

Depuis plusieurs mois, le Syndicat des Paramédics du Saguenay – Lac-Saint-Jean Nord FSSS-CSN interpelle les représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux dans la région afin de les sensibiliser sur les problématiques de couverture de services dans le secteur de Dolbeau-Mistassini. La FSSS-CSN demande l’intervention du MSSS pour assurer des services de qualité à la population.

« Le quart de nuit demeure la période la plus critique puisqu’un seul véhicule avec à son bord une seule équipe de techniciens paramédics demeure en fonction. Lorsque le niveau d’appels est plus élevé ou qu’un transport longue durée survient, le secteur se retrouve avec des problèmes de couverture et les délais de réponse s’allongent puisqu’il doit être couvert par une autre zone » affirme Martin Harvey, président du syndicat.

Après de nombreuses discussions avec les représentants de l’employeur et du ministère, le syndicat a obtenu, via une demande officielle d’accès à l’information, les données concrètes représentant les besoins de la population. Selon Marc Gagnon, délégué du syndicat, « les chiffres parlent d’eux-mêmes puisque le nombre annuel d’appels de service justifient à lui seul l’ajout d’une équipe sur le quart de nuit. De plus, au-delà du nombre d’appels, des exemples concrets, tel celui concernant l’utilisation d’un défibrillateur cardiaque survenu il y a quelques semaines à l’aréna de Dolbeau, démontrent les limites de l’organisation. »

Des normes ministérielles défaillantes

Le problème réside essentiellement dans les normes imposées par le ministère de la Santé et des Services sociaux. « Lorsque l’on questionne les représentants du MSSS, on nous répond qu’en vertu de la méthodologie servant à déterminer le nombre de véhicules par zone et leur utilisation, les chiffres ne justifient pas l’ajout de ressources et que le niveau de risques est acceptable. Et lorsque nous demandons d’avoir accès à cette formule, la réponse officielle obtenue est à l’effet « qu’un tel document n’existe pas » précise Martin Harvey.

« Encore une fois, on fait ici la démonstration que l’octroi des permis et l’allocation des ressources sont basés sur des données non probantes et guidés par des paramètres contestables. Ceci témoigne de la désorganisation des services préhospitaliers au Québec » souligne Martin Harvey.

La situation qui prévaut au nord du lac Saint-Jean n’est pas unique. En effet, d’autres régions telles que celle des Laurentides font face aux mêmes problèmes de couverture des services. « Il est impératif que le ministère de la Santé et des Services sociaux réactive le comité de travail sur les recommandations du rapport Gauthier de 2007 sur les services préhospitaliers d’urgence. On ne peut accepter plus longtemps qu’il n’y ait pas de suivis ni d’échanges avec le MSSS sur les charges de travail et le déploiement des ressources » de conclure Dany Lacasse, vice-président des secteurs privés de la FSSS-CSN.

À propos de la FSSS-CSN

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte près de 130 000 membres dans les secteurs privés et public. La FSSS est l’organisation syndicale la plus représentative du secteur de la santé et des services sociaux, aussi bien au niveau régional que national.