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Renouvellement de la convention collective à l’usine de papier de Clermont

Les travailleuses et les travailleurs de l’usine de papier de Clermont, dans Charlevoix, ont renouvelé leur convention collective la semaine dernière. En effet, l’entente de principe conclue le 16 juin dernier à l’usine de papier de Clermont a été adoptée à 76,67 % par les membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses du papier Clermont inc.

 « Après une dizaine de rencontres de négociations, nous en sommes arrivés à une entente de principe satisfaisante malgré le contexte économique actuel difficile dans l’industrie du papier », a déclaré Claude Rouleau, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du papier de Clermont inc.

La nouvelle convention collective contient plusieurs améliorations. Mentionnons l’introduction d’un horaire plus stable pour la moitié des travailleurs et des travailleuses sur les équipes de réservistes, l’amélioration des conditions de travail et de formation dans les équipes de la centrale thermique, un rattrapage salarial pour l’entretien (avec une augmentation de salaire rétroactive à 2018), la bonification de 1 % de la part employeur dans le régime de retraite, une majoration et amélioration assurances collective ainsi qu’une plus grande souplesse dans l’utilisation des heures de libération syndicale.

Crise sanitaire oblige, le syndicat n’a pas pu tenir de rencontre en personne, comme à l’habitude. « Nous avons tenu une assemblée générale virtuelle, en deux séances, et nous n’avons eu que des bons commentaires », explique Claude Rouleau, « il y a eu une très bonne participation des membres du syndicat ».

Des retombées positives pour l’usine de Clermont

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses du papier Clermont (FIM-CSN) tient à saluer la conclusion de l’entente entre le gouvernement du Québec et les trois industriels forestiers de la Côte-Nord.

« Nous nous réjouissons de la conclusion de cette entente qui couronne tout le travail effectué depuis l’annonce de la fermeture de la machine à papier #4 de notre usine. Que ce soit nos rencontres avec notre députée Caroline Simard, ou celle avec le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Laurent Lessard ou dans le cadre de la mobilisation que nous avons organisée dans notre région cet hiver, nous avons tout mis en œuvre afin d’en arriver à ce résultat. Nous étions environ 1500 personnes à marcher par un froid sibérien afin de revendiquer une solution durable pour notre usine et nous désirons remercier toute la population qui, aujourd’hui, peut être fière des récents développements », de déclarer Luc Desbiens, président du Syndicat des travailleurs et travailleuses du papier Clermont (FIM-CSN)

« Même si nous ne connaissons pas encore tout le contenu de cette entente, nous savons qu’elle pourra avoir un impact positif sur l’emploi dans l’industrie. L’obtention d’une tarification préférentielle pour deux usines de Produits forestiers Résolu, dont celle à Clermont, constitue un atout majeur en ce sens », de souligner Alain Lampron, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN)

« Il s’agit d’une très bonne nouvelle pour les travailleuses, les travailleurs et toute la population de Clermont. Nous espérons maintenant que Produits forestiers Résolu saisira la balle au bond afin de procéder le plus rapidement possible à la modernisation et à la consolidation de l’usine de Clermont », de conclure Ann Gingras, présidente du Conseil central Québec-Chaudière-Appalaches.

 

Des fermetures, pas de vision

Encore une fois, Produits forestiers Résolu (PFR) ferme des machines à papier au Québec : une à Clermont et une à Baie-Comeau. C’est 120 emplois de moins au Québec et 300 au total si on inclut la fermeture complète de l’usine d’Iroquois Falls en Ontario.

Pour tenter de se justifier, PFR accuse tour à tour la conjoncture dans le marché mondial du papier, le prix élevé de la fibre et les attaques des écologistes, mais est-ce que cette multinationale a fait tous ses devoirs ?

Avec la baisse du dollar canadien et la reprise économique aux États-Unis, il n’y a cependant aucune raison pour que les usines de papier du Québec ne soient pas alimentées en copeaux de façon suffisante par les scieries. On parlait même encore récemment d’un surplus de copeaux probable avec les fermetures de plusieurs machines à papier dans les années passées au Québec.

« Pour le moment, on constate surtout que plusieurs grands joueurs de l’industrie font pression sur le gouvernement parce qu’ils aimeraient pouvoir compter sur une garantie d’approvisionnement plus importante à un prix très bas, sans devoir se procurer du bois sur les enchères de la forêt publique (BMMB) ou auprès des producteurs en forêt privée », explique Alain Lampron, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM CSN). Ce dernier note par ailleurs que PFR ferme également une usine ontarienne qui n’est pourtant pas aux prises avec le nouveau régime forestier québécois.

D’autres causes doivent aussi être prises en compte pour expliquer le gâchis actuel. « PFR doit aussi se regarder dans le miroir et constater un manque chronique d’investissement dans ses usines depuis des années », déplore Jérôme Tremblay, président du Syndicat des travailleurs et des travailleuses du papier de Clermont (CSN). La députée libérale Caroline Simard tente justement de convaincre son propre gouvernement d’aider à moderniser l’usine de Clermont et de l’amener vers des projets de nanocellulose, bioplastique ou biocarburant.

La région de Charlevoix perd encore des emplois de qualité

« Il est inadmissible que le gouvernement du Québec ne tente pas de trouver une solution pour relancer l’industrie forestière sur une base plus solide, tant dans Charlevoix que dans le reste du Québec. La forêt fait partie intégrante de notre région et du Québec », lance Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches. Cette dernière rappelle que la région de Charlevoix-Est avait déjà perdu près de 200 emplois dans les six derniers mois avant l’annonce de PFR. « Le resserrement des règles à l’assurance-emploi du gouvernement Harper risque de forcer plusieurs personnes à quitter Charlevoix », estime Ann Gingras.

Le gouvernement doit agir rapidement

« Le ministre des Forêts, Laurent Lessard, doit sortir de sa torpeur. La CSN estime qu’il est grand temps que le gouvernement du Québec se penche sérieusement sur les causes du problème d’approvisionnement en copeaux, sur la modernisation et la diversification des usines et sur une réelle vision d’avenir pour les régions forestières du Québec. Investir dans le Plan Nord ne devrait pas être le seul projet de développement économique de ce gouvernement », de conclure Jean Lacharité, vice-président de la CSN. La scierie de Saint-Hilarion, qui approvisionne normalement l’usine de Clermont, a d’ailleurs obtenu un ajout de 100 000 mètres cubes d’approvisionnement en bois en juin dernier, mais cette addition tarde à se concrétiser complètement.

Jean Lacharité rappelle que l’accès au bois de la forêt publique, à l’énergie en provenance des barrages qui alimentent plusieurs entreprises forestières ou aux contrats d’achats de l’électricité des usines de cogénération devraient être des privilèges accordés à l’industrie en échange de retombées régionales conséquentes en matière d’emplois et d’investissements.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux. La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. La FIM est présente dans l’ensemble du secteur forestier. Le Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN) a été fondé en 1918, il regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la capitale nationale et de la région Chaudière-Appalaches. Il représente 240 syndicats et plus de 45 000 membres dans tous les secteurs d’activité.

Un simple sursis pour l’usine de Baie-Comeau ?

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) s’inquiète de la très grande fragilité de la prolongation des activités annoncée pour une des machines de l’usine de Produits forestiers Résolu (PFR) à Baie-Comeau.

Le ministre des Forêts, Laurent Lessard, a salué publiquement le maintien en production de cette machine, mais cela pourrait bien être seulement un sursis pour quelques semaines, ou alors se faire au détriment d’une autre usine de PFR.

« Les travailleurs de l’usine PFR de Clermont ont appris qu’une de leurs deux machines allait fermer pour trois semaines et que les copeaux utilisés à Clermont allaient être transférés l’usine de Baie-Comeau pendant cette période », affirme le président du Jérôme Tremblay, président du Syndicat des travailleurs et des travailleuses du papier de Clermont. Il est donc probable que le prolongement des activités à Baie-Comeau ne soit que temporaire, à moins que la fermeture d’une machine à Clermont soit beaucoup plus longue que ce qui a été annoncé aux employé-es.

Rappelons qu’une des deux machines de l’usine de Clermont est en partie la propriété du New York Times qui utilise habituellement le papier provenant de cette usine située près de La Malbaie. À moins d’un changement de propriété de cette machine, l’usine de Clermont doit normalement continuer ses activités pour cet important client.

« Il ne faudrait pas que PFR profite de l’appui du gouvernement pour conserver une usine dans une région, pendant que l’usine d’une autre région supprime des emplois », met en garde Alain Lampron, président de la FIM-CSN. Pour éviter ce genre de piège, ce dernier propose d’ailleurs au ministre Lessard de mettre sur pied un comité provincial de relance du secteur du papier et de la forêt, plutôt que de faire une compétition entre les régions comme PFR en a l’habitude ces dernières années. Il serait par ailleurs opportun que ce comité soit en partie composé des représentants de travailleuses et des travailleurs qui ont à cœur la pérennité des emplois dans toutes les régions forestières du Québec.

À propos

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), qui rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. La FIM est présente dans l’ensemble du secteur forestier. Quant à la CSN, elle représente 325 000 travailleuses et travailleurs, et ce, tant dans les secteurs privé que public.