Le sculpteur Roger Langevin dévoile une de ses dernières oeuvres : un portrait relief de l’ex-président de la CSN, Marcel Pepin
Le sculpteur Roger Langevin a dévoilé, le mercredi 24 novembre, un portrait relief de l’ex-président de la CSN, Marcel Pepin, décédé il y a maintenant quatre ans et qui parera le hall d’entrée de l’édifice de la CSN à Montréal.
Marcel Pepin a été président de la CSN de 1965 à 1976. Sous sa présidence ont été publiés ses fameux rapports moraux, où réflexion et action étaient mises au service d’un syndicalisme plus vigoureux et plus combatif prenant en compte la dimension politique de l’action syndicale. Il fut également la cheville ouvrière du premier front commun intersyndical dans le secteur public, en 1972. Au cours de cette négociation, il fut condamné, avec les présidents de la FTQ et de la CEQ, à un an de prison pour outrage au tribunal. Il a aussi présidé, de 1973 à 1981, la Confédération mondiale du travail, la solidarité internationale étant une préoccupation constante chez lui. Marcel Pepin a enseigné pendant 10 ans à l’École des relations industrielles de l’Université de Montréal. Il est décédé le 6 mars 2000 à l’âge de 74 ans.
« Ce portrait relief de Marcel Pepin, mentionne Langevin, a été façonné à partir d’une photo. C’est plein de sérénité, ce qui convenait pour l’entrée d’un édifice où l’uvre est incrustée. J’y ai incorporé mon désir de justice, à lui, qui l’a poussé beaucoup plus loin que moi dans l’action. J’ai exagéré le front, siège de l’intelligence. Le mouvement se retrouve dans la cravate, elle part au vent, donne de l’énergie. Le visage est fait de coups de spatule, mêmes coups que le fond. Ce n’est pas une tête plaquée sur un fond. Ce fond fait partie du personnage. »
La présidente de la CSN a également souligné l’importance de Marcel Pepin dans l’évolution de la centrale. « Après la laïcisation de la CSN, au début des années 60, Marcel Pepin est celui qui insuffla une nouvelle vigueur à notre organisation en associant action syndicale et politique. Les milieux syndical et politique se remémorent, encore aujourd’hui, son document de réflexion « Ne comptons que sur nos propres moyens » qui allait ouvrir la voie vers un deuxième front d’intervention de la part de la CSN et de l’ensemble du mouvement syndical. Marcel Pepin a apporté une contribution déterminante à toute la société québécoise. »
La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, explique le choix de Langevin pour réaliser cette uvre à la mémoire d’un homme qui a marqué profondément l’histoire de la CSN et de tout le mouvement syndical québécois. « Quand est venu le moment, pour la CSN, d’honorer la mémoire de Marcel Pepin, c’est spontanément que nous avons songé à Roger Langevin. D’abord parce qu’il a eu l’occasion de connaître Marcel Pepin, ensuite parce que nous savions qu’il était en mesure de reproduire avec fidélité l’homme qu’a été Marcel Pepin, en reflétant l’engagement qui a marqué toute sa vie. »
Une sculpture monumentale de Langevin, « Les travailleuses et travailleurs », se dresse déjà devant l’édifice de la CSN, avenue de Lorimier à Montréal.
Roger Langevin, aujourd’hui, enseigne en psychopédagogie à l’Université du Québec, à Rimouski. Originaire du Lac Saint-Jean, Langevin s’est ensuite installé à Mont-Laurier où, au milieu des années 70, il abandonne l’enseignement des arts plastiques pour se consacrer exclusivement à son art. Langevin a notamment réalisé une trimurale qui s’élève dans un parc de Rimouski, de même qu’une impressionnante sculpture baptisée « Les bâtisseurs ».
Source : CSN – 24-11-2004
Pour renseignements : Yvan Sinotte, 514-598-2159
Pour en savoir plus sur Marcel Pepin, vous pouvez consulter l’extrait du document Souvenirs pour demainintitulé « Marcel Pepin, une force » par Pierre Vadeboncoeur.
