Les services à la jeunesse
La Protectrice des usagers et la Commission des droits doivent s’impliquer
– Pierre Lamy, président de la FSSS-CSN
Un autre bilan vient confirmer de graves déficiences dans les services destinés aux jeunes en difficulté et à leur famille. La Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN revient à la charge une fois de plus pour réclamer des gestes décisifs dans le but de corriger une situation déjà reconnue comme intolérable et qui continue de se détériorer.
” Le ministre responsable Roger Bertrand a signifié, il y a deux semaines, que le gouvernement ne songeait pas à ajouter de ressources dans les centres jeunesse. Cette position est indéfendable et nous pressons le gouvernement de la reconsidérer “, a déclaré Pierre Lamy, président de la FSSS-CSN. Il ajoute : ” Le gouvernement préconise le renforcement des services de première ligne, mais les besoins ne sont pas qu’en santé. Il doit se rendre compte qu’une réponse rapide et adéquate aux signalements de jeunes en difficulté, c’est une responsabilité majeure de la première ligne “.
” Si les demandes à l’aide répétées des directions de centres jeunesse et des syndicats de ces centres ne suffisent pas à convaincre le gouvernement d’agir pour protéger des milliers de jeunes Québécois dont la sécurité et le développement sont en danger, il faudra que d’autres s’impliquent. Nous pensons que des organismes qui ont pour mission de protéger les droits de la personne, en particulier la Protectrice des usagers et la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, doivent au plus tôt jouer leur rôle “, réclame le président de la FSSS.
” Nous réitérons aujourd’hui notre demande à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse pour qu’elle entreprenne une consultation publique sur les services à la jeunesse, inspirée de celle qu’elle a réalisée à l’égard de l’exploitation des personnes âgées. La Commission possède le mandat, l’expertise et commande tout le respect nécessaire pour sortir de leurs ornières les services d’aide et de protection de la jeunesse “, estime Pierre Lamy.
Les intervenantes et intervenants sociaux, les éducatrices et éducateurs et l’ensemble des personnels des centres jeunesse font un travail de grande qualité et ne ménagent pas leurs efforts malgré le contexte difficile, estime le président de la FSSS. Le moment est venu d’ajouter des ressources pour qu’on leur fournisse une charge de travail raisonnable.
” Récemment, l’Association des centres jeunesse est arrivée à la même conclusion que la FSSS, c’est-à-dire que la charge de travail exigée des intervenants sociaux est trop lourde. L’épuisement des intervenantes et intervenants est à un niveau jamais atteint et les centres jeunesse rencontrent de grandes difficultés à recruter de la relève “, mentionne Pierre Lamy.
” Les choix budgétaires du gouvernement montrent que les services aux jeunes en difficulté ne comptent pas parmi ses priorités. Comme les autres établissements du réseau, les centres jeunesse sont soumis aux contraintes de la loi anti-déficit. Il est évident que sur le terrain, cette loi est une contrainte qui nuit à l’obligation de fournir toute l’assistance requise aux jeunes en difficulté “, conclut le président de la FSSS.
La Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN représente 61 pour cent des 11 500 personnes à l’emploi des centres jeunesse du Québec.
(Source: FSSS-CSN 13-11-2002 — Renseignements: Claude Saint-Georges, (514) 598-2213)