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COVID-19

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Une reprise qui laisse des groupes à la traîne

Une personne sur cinq au Québec n’a pas accès à un revenu viable selon les derniers chiffres de l’IRIS. Si rien n’est fait, la COVID va aggraver cette situation. « La crise a nettement un effet inégalitaire et l’effet de la deuxième vague se fait sentir depuis août », lance Nicola Zorn, chercheur et directeur de l’Observatoire québécois des inégalités (OIQ), qui s’est donné comme mission de mesurer l’effet de la pandémie sur les inégalités au Québec. La réduction de plus de 50 % de l’aide gouvernementale depuis juin et juillet explique en partie une deuxième remontée des inégalités depuis août.

Les effets de ces inégalités liées à la COVID sont bien réels pour certains groupes. Voici quelques constatations saisissantes du dernier baromètre de l’OIQ :

  • Depuis la reprise amorcée en mai, le taux d’emploi des femmes n’est pas remonté au niveau de celui de février, contrairement à celui des hommes.
  • Le taux d’emploi des personnes nées au Canada est revenu à son niveau de février dernier, tandis que celui des personnes de l’immigration récente stagne à 86 % de celui de février.
  • Les corrélations observées par l’OIQ montrent par ailleurs que les personnes racisées courent un plus grand risque de contracter la COVID, tandis que les Montréalais qui disposent d’un revenu de 100 000 $ et plus ont moins de risques d’être infectés..

La quinzaine d’indicateurs de l’Observatoire, qui se divisent en quatre catégories, permettront de voir si les programmes mis en place par les gouvernements pour la relance ont un réel effet positif dans chaque groupe social. L’aspect économique est évidemment important, mais l’Observatoire mesure aussi la détresse psychologique, l’exclusion sociale et les inégalités de reprise (indicateur de sortie de crise). Des statistiques et des sondages sont combinés pour calculer les indicateurs sur une échelle de 0 (minimum) à 10 (maximum d’inégalité).

Des groupes plus affectés que d’autres
Si rien n’est fait pour corriger le tir, la crise de la COVID-19 pourrait laisser des traces dans la société pendant longtemps. « La crise n’est pas finie, bien au contraire. Ce qu’on remarque, c’est que l’effet est différencié selon les groupes. Les femmes, les personnes racisées ou issues de l’immigration, les jeunes et les aîné-es sont plus touchés par la crise.

On peut déjà constater, par exemple, que l’exclusion sociale des personnes racisées est encore très forte plusieurs mois après le début de la crise et qu’il y a moins de gains sur le plan de l’emploi pour les personnes immigrantes. « Même si la précarité économique globale diminue, il faut éviter de crier victoire trop vite », insiste Nicola Zorn, qui estime qu’il faudra des politiques ciblées pour les groupes les plus durement affectés par la crise de la COVID-19. Les 40 % des moins bien nantis, par exemple, font partie de ces groupes plus à risque. Il faut se rappeler que l’effet de précédentes crises économiques s’est parfois étiré sur dix ans ou plus.

Des emplois ciblés
Si l’on veut diminuer les inégalités, il faudrait que l’État crée des emplois qui sont déjà occupés par les groupes à risque et il faudrait aussi augmenter la rémunération pour certains de ces postes. L’exemple de préposé-es aux bénéficiaires vient à l’esprit, un métier qui est souvent exercé par des femmes et des personnes immigrantes ou racisées et qui n’est pas rémunéré à sa juste valeur. « Ces emplois permettent de subvenir à des besoins qui ne sont pas bien desservis par le privé », précise le directeur qui estime que les secteurs publics et communautaires pourraient contribuer à ces embauches nécessaires.

Éclairer les décisions
L’OIQ ne se prononce pas sur le modèle de fiscalité qui serait nécessaire pour que l’État puisse jouer son rôle de lutte contre les inégalités. « Nous sommes des courtiers de connaissance. Notre travail, c’est d’éclairer les décisions collectives. On peut, par exemple, mesurer le coût qu’il y a à ne pas intervenir. Si l’État réduit ses services en raison du déficit, bien souvent les coûts qui en découlent sont reportés dans le temps », soutient Nicolas Zorn.

Ce dernier fait valoir qu’un pays qui investit moins d’argent public en santé, comme les États-Unis, n’a pas nécessairement moins de besoins. Si l’on calcule toutes les dépenses de santé au privé lorsqu’un État se retire, la facture est toujours là. Bien souvent, les problèmes de santé vont alors s’aggraver pendant des années et entraîner des coûts plus élevés au final.

L’Observatoire est un organisme sans but lucratif.

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