Mathieu Bélisle, lauréat de la dixième édition du prix Pierre-Vadeboncoeur

L’essayiste Mathieu Bélisle, auteur de L’empire invisible, Essai sur la métamorphose de L’Amérique, publié chez Leméac, a été le choix du jury du prix Pierre-Vadeboncoeur 2020. Ce prix, créé par la CSN il y a 10 ans et doté d’une bourse de 5000 $, est remis à l’essai qui s’est le plus démarqué aux yeux du jury.

Photo : Pierre Gauvin

Pierre Vadeboncoeur, syndicaliste et essayiste décédé en 2010, occupe une place de choix dans la littérature québécoise, qu’il a influencée par des essais tant politiques que spirituels. C’est pour honorer sa mémoire que la CSN a créé ce prix. Plus d’une quarantaine d’œuvres a été soumise au jury par une quinzaine de maisons d’édition. Comme c’est la tradition, le prix sera remis au lauréat par le secrétaire général de la CSN Jean Lortie lors d’une conférence de presse qui se tiendra au 1601 De Lorimier, le samedi 21 novembre à 10 h 30.

La présidente du jury, madame Claudette Carbonneau, a aussi indiqué que deux essais ont mérité des mentions spéciales. Il s’agit de L’empire en marche, Des peuples sans qualités, de Vienne à Ottawa, du professeur de science politique Marc Chevrier, un essai publié aux Presses de l’Université Laval. L’autre essai, publié chez Lux éditeur, est signé Alain Deneault et porte le titre de Bande de colons, Une mauvaise conscience de classe.

Du livre de Marc Chevrier, madame Carbonneau estime qu’il s’agit là d’une œuvre proprement magistrale. Elle souligne que l’essai d’Alain Deneault présente une approche fort originale de la situation du colonisateur et du colonisé.

Mathieu Bélisle, de son côté, procède, par touches successives, dans de courts textes de réflexion, à finalement dresser un tableau saisissant de la place toujours plus grande qu’occupe dans nos vies cet empire américain qui, pour être invisible, n’en est pas moins d’une incessante présence. « Il a créé des moyens inédits de s’établir au cœur de notre existence, au plus près de notre pensée et de notre imagination, jusqu’à ne plus devoir être vu », peut-on lire en quatrième de couverture.

Afin de préserver l’intégrité du prix et s’assurer qu’il n’y ait pas de conflit d’intérêt, la présidente du jury a indiqué que monsieur Yvon Rivard, ayant reçu le prix Pierre-Vadeboncoeur l’année dernière, était, en vertu des règles, membre du jury cette année. Monsieur Rivard étant lié à la maison d’édition Leméac, il s’est retiré des délibérations quand les cinq derniers essais encore en lice ont été identifiés. Ce sont en conséquence les deux autres membres du jury qui ont choisi le lauréat de même que les deux essais qui ont reçu des mentions spéciales.

Photo : Luc Bessette

La CSN lance une grande campagne de sensibilisation à la violence et au harcèlement au travail

Toujours préoccupée par les phénomènes de violence et de harcèlement au travail ainsi que par leurs conséquences sur la santé et le climat de travail, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est fière de lancer sa toute nouvelle campagne nationale de sensibilisation intitulée « Agis pour que ça cesse. »

« La responsabilité de créer un milieu de travail sain et sécuritaire incombe aux employeurs et la CSN veille à ce que ceux-ci respectent leur obligation à cet égard, rappelle Jean Lacharité, vice-président de la CSN et responsable de la santé et la sécurité du travail. Par contre, nous considérons aussi que prévenir et contrer la violence et le harcèlement au travail est une responsabilité collective et le devoir de toutes et tous. »

Partant du principe que nous pouvons toutes et tous contribuer à mettre fin à la violence et au harcèlement au travail, cette nouvelle campagne a pour objectif de sensibiliser et d’éduquer le public afin d’inciter les témoins, les complices, les victimes, et même les agresseurs à agir pour que ça cesse.

« Tout le monde doit comprendre que ne rien faire devant des situations de harcèlement ou de violence contribue à faire en sorte qu’elles perdurent, explique Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN et responsable de la condition féminine. Il est donc important pour nous d’outiller nos syndicats et leurs membres afin qu’ils puissent reconnaître les différentes formes de violence et de harcèlement et qu’ils sachent comment intervenir. »

Afin d’atteindre ces objectifs, une grande variété d’outils ont été conçus et sont accessibles dès maintenant au agispourquecacesse.com, notamment, une brochure explicative et des vidéos traitant du harcèlement psychologique et du harcèlement sexuel au travail. Plusieurs autres outils seront également ajoutés dans les prochaines semaines.

PEV : un plan qui manque de cibles, de contraintes et d’ambition

« C’est un plan que nous aurions bien reçu… il y a 20 ans. » C’est ainsi que le président de la CSN, Jacques Létourneau, réagissait au Plan pour une économie verte présenté par le ministre Benoit Charette aujourd’hui.

Pour la CSN, le plan présenté ne reflète pas les consultations menées par le gouvernement auprès des groupes de travail justement formés en vue de son développement. L’urgence climatique impose au Québec un plan complet et intégré qui inclut des mécanismes de suivi et de reddition de comptes pour chacun des investissements. Ces mécanismes manquent au projet du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

« Il est bien d’avoir des mesures incitatives. Mais l’absence de contraintes et de cibles concrètes pour plusieurs secteurs fragilise grandement notre capacité à respecter les recommandations du GIEC et les nombreux engagements du Québec à cet égard », de déplorer le président de la CSN. « L’urgence climatique commande beaucoup plus que le saupoudrage de quelques incitatifs, sans contraintes réelles pour forcer le changement. Malgré les affirmations du premier ministre aujourd’hui, nous considérons que la stratégie du gouvernement ne répond pas aux demandes des jeunes qui l’implorent de les écouter et de gouverner pour les générations futures. »

La CSN partage par ailleurs certains des objectifs en matière d’électrification des transports. Il était plus qu’urgent de forcer la conversion du parc automobile aux véhicules électriques et hybrides rechargeables. Pourtant, les moyens proposés ne permettront pas de révolutionner notre façon de nous déplacer ni de réduire notre dépendance à la voiture, et ce, en dépit de certains investissements à venir — et annoncés à de multiples reprises — en matière de transport collectif. « À ce sujet, la disproportion entre les sommes prévues au PQI pour les infrastructures routières et les investissements prévus par le gouvernement pour l’électrification des transports parle d’elle-même », de souligner Jacques Létourneau.

C’est toutefois sur le plan de la décarbonisation des entreprises que se situe la plus grande déception, estime la centrale syndicale.

« Le parc industriel est à lui seul responsable du tiers des émissions de GES du Québec, rappelle M. Létourneau. Pourtant, aucune cible n’est déterminée par le gouvernement pour ce secteur. Celui-ci ne propose que des sommes incitatives offertes aux entreprises — et on ne parle ici que de 168 M$ par année. »

Enfin, la CSN est d’avis que les organisations syndicales doivent être parties prenantes de ce changement. Ces transformations doivent être menées dans une perspective de transition énergétique juste, seule avenue permettant de trouver des solutions lorsque les transformations liées à la transition ont des impacts sur les travailleuses et les travailleurs dont les emplois dépendent d’industries à haute émission de GES.

Manifestations en appui aux travailleuses et aux travailleurs des services publics

Partout à travers le Québec, des milliers de personnes participent aujourd’hui à des manifestations organisées par la CSN en appui au personnel du réseau de la santé et des services sociaux, de celui de l’éducation ainsi que des organismes gouvernementaux présentement en négociation pour le renouvellement de leurs conventions collectives. Les travailleuses et les travailleurs du secteur public, qui assurent les services à la population dans des conditions devenues extrêmement difficiles, réclament du gouvernement qu’il reconnaisse enfin l’ampleur de la crise qui sévit et qu’il donne un réel coup de barre en investissant significativement dans les réseaux publics.

À Montréal, plusieurs centaines de personnes ont marché dans les rues du centre-ville en scandant des messages à l’attention du premier ministre et de la présidente du Conseil du trésor : « Legault, LeBel, n’attendez pas la prochaine crise », « Urgence d’agir, services publics à rebâtir », « Des services plus humains, pour le Québec de demain ».

Pour Jacques Létourneau, président de la CSN, l’appui de la population aux revendications du personnel des réseaux témoigne de la nécessité pour le gouvernement actuel de faire les choix qui s’imposent et de mettre les ressources nécessaires pour répondre aux besoins des travailleuses et des travailleurs sur le terrain. « Nos services publics s’écroulent depuis trop longtemps. Aujourd’hui, on voit l’étendue des dégâts et c’est toute la population qui en souffre ».

Létourneau souligne que la raison principale invoquée par le gouvernement pour justifier les mesures de confinement actuelles, c’est justement la capacité affaiblie de réponse du système de santé, grandement hypothéqué par les compressions et les mesures d’austérité des dernières décennies. « M. Legault l’a dit à maintes reprises : nous sommes arrivés dans cette crise avec des réseaux fragilisés et c’est pourquoi il a dû, au cours des derniers mois, prendre des décisions qui, à leur tour, ébranlent l’ensemble du Québec. Pensons aux bris de service en santé et services sociaux qui se multiplient, avec des interventions chirurgicales annulées et des suivis qui tardent. Pensons au réseau de l’éducation, dont les ressources humaines et financières sont étirées au maximum depuis des mois, et qui montre des signes de plus en plus inquiétants d’épuisement généralisé. Pensons aussi à toutes les activités commerciales mises en suspens et les impacts que cela entraîne sur notre économie. »

La CSN, qui représente plus de 150 000 travailleuses et travailleurs dans les services publics, réitère qu’elle propose depuis fort longtemps de nombreuses solutions et que celles-ci ont été déposées aux diverses tables de négociation depuis plus d’un an. « Pour que la situation s’améliore, il faut impérativement régler une fois pour toutes les problèmes de pénuries de main-d’œuvre. Et pour y arriver, ça prendra plus que des mercis en conférence de presse. Il faut améliorer les conditions de travail et de pratique en s’attaquant sérieusement à la surcharge de travail qui est devenue insoutenable. Et ça prend aussi de meilleurs salaires, des augmentations significatives, particulièrement pour celles et ceux qui gagnent le moins », ajoute Jacques Létourneau.

« Au cours des prochaines semaines, les travailleuses et les travailleurs des services publics, mobilisé-es et solidaires, entendent utiliser tous les moyens à leur disposition pour faire comprendre au gouvernement qu’il y a urgence d’agir. Le personnel des réseaux et l’ensemble de la population du Québec méritent mieux. M. Legault doit faire mieux », conclut le président de la CSN.

Pour qu’enfin cessent les rumeurs

Réunis en assemblée générale ce jeudi soir à Sherbrooke, les membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses des pâtes et du papier de Brompton – CSN (STTPPB) ont décidé qu’elles et ils en avaient assez des rumeurs qui circulent à l’égard de leur usine.

« Depuis quelque temps, plusieurs rumeurs circulent au sujet d’une relance éventuelle de notre usine. Des modifications sont apportées aux bâtiments et aux équipements de l’usine, des sous-traitants sont engagés afin de réaliser des travaux d’envergure dès le mois de janvier, des équipements nous sont acheminés et des ingénieurs s’affairent à transformer notre milieu de travail, de préciser Kevin Lepage, vice-président du STTPPB. Informellement, il est de plus en plus question d’une relance, mais nous qui faisons pourtant partie des premières personnes concernées, nous demeurons dans l’obscurité totale de ce projet ».

Depuis l’arrêt définitif de la production de papier journal par leur employeur, les travailleurs et les travailleuses de l’usine Kruger de Bromptonville sont sans emplois depuis plus de sept mois. Pour ces hommes et ces femmes, cette période de mise à pied leur impose des incertitudes, une insécurité et des inquiétudes face à leur avenir et à celui de leur communauté. Plusieurs d’entre elles et d’entre eux attendent depuis longtemps et avec impatience une éventuelle relance de leur usine.

« Exaspérés, nous avons donc décidé d’écrire directement à monsieur Joseph Kruger, président du conseil et chef de la direction de Kruger, afin de lui demander des éclaircissements sur ces rumeurs qui persistent. Tous les membres de notre syndicat vont donc lui faire parvenir une lettre lui demandant de nous préciser, dès que possible, ce qui adviendra des emplois à notre usine. Nous interpellons également le gouvernement de François Legault et nous lui demandons également des éclaircissements rapides en lien avec ces rumeurs », de conclure monsieur Lepage.

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des pâtes et du papier de Brompton–CSN rassemble environ 150 membres affiliés à la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN, au Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN et à la CSN.

Mise à jour économique : la CSN profondément déçue

En maintenant ses versements au Fonds des générations à hauteur de 2,7 milliards cette année et en conservant un horizon de cinq ans pour le retour à l’équilibre budgétaire, le gouvernement du Québec pave la voie à des mesures d’austérité budgétaire, s’inquiète la CSN. Pour la centrale syndicale, le ministre des Finances prive le Québec des moyens et des ressources qui s’imposent pour relancer son économie.

« Un consensus commence à se dégager au Québec : le gouvernement doit revoir sa stratégie budgétaire, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Le ministre des Finances aurait pu envoyer un message clair en indiquant d’emblée que le retour à l’équilibre budgétaire en 2025 ne figure pas dans les plans du gouvernement. Il avait l’occasion de suspendre les versements au Fonds des générations pour consacrer ces sommes aux besoins immédiats de la population du Québec et assurer une reprise économique vigoureuse. Malheureusement, c’est une occasion ratée. »

« C’est à des années d’austérité que le gouvernement de la CAQ nous prépare », prévient le président de la CSN. Malgré les sommes prévues pour la formation et la requalification de la main-d’œuvre, la centrale syndicale demeure déçue de la timidité des mesures de relance annoncées aujourd’hui.

Les objectifs fixés il y a 25 ans en matière de gestion du poids de la dette avaient été atteints avant la pandémie, rappelle Jacques Létourneau. « Si le Québec a été en mesure d’abaisser le ratio dette/PIB sous la barre du 45 %, c’est beaucoup plus en raison de sa croissance économique que des versements au Fonds des générations. Or, en maintenant intégralement ces versements, le Québec se prive des ressources financières permettant de renforcer la relance économique. Il se prive aussi des ressources permettant d’améliorer les conditions de travail du secteur public et d’embaucher le personnel nécessaire. C’est un non-sens absolu. »

La CSN rassure toutefois le gouvernement de son appui quant à la nécessité de rehausser les transferts fédéraux en santé dont le niveau actuel prive le Québec d’importantes ressources.

Des travailleuses et des travailleurs des services publics, membres de la CSN, occupent les bureaux du Conseil du trésor

Des employé-es du réseau de la santé et des services sociaux, de celui de l’éducation et des organismes gouvernementaux occupent ce matin les bureaux montréalais du Conseil du trésor. Alors que le gouvernement a convié les différents secteurs des fédérations du secteur public de la CSN à un blitz de négociation ce week-end, force est de constater que les vis-à-vis patronaux n’ont toujours pas en main les marges financières pour mettre en place les solutions nécessaires. « Nous sommes ici aujourd’hui pour dire à la présidente du Conseil du trésor que, pour rebâtir les services publics qui vivent une crise sans précédent, les ressources doivent être au rendez-vous. La volonté de négocier que vous avez exprimée au cours des derniers jours ne doit pas être une simple façade; elle doit se traduire par des investissements importants », affirme Jacques Létourneau, président de la CSN.

Les militantes et les militants qui déploient cette action depuis 9 h 45 ce matin, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des bureaux du Conseil du trésor, se font aujourd’hui les porte-parole de toutes celles et de tous ceux qui soutiennent la population au cœur de cette crise; une crise qui, par ailleurs, existait déjà dans les réseaux publics bien avant la pandémie. « Pour qu’il n’y ait plus de pénurie de personnel dans nos réseaux, il faudra plus que des mercis en point de presse. Il doit y avoir de meilleures conditions de travail et de pratique et, pour y arriver, il faut s’attaquer sérieusement à la surcharge de travail qui est devenue insoutenable. Et ça prend aussi de meilleurs salaires, des augmentations significatives, particulièrement pour celles et ceux qui gagnent le moins », ajoute Jacques Létourneau.

Pour le président de la CSN, il est impératif que le gouvernement actuel fasse les choix qui s’imposent et donne un réel coup de barre pour relever les réseaux. « Nos services publics s’écroulent depuis trop longtemps. Aujourd’hui, on voit l’étendue des dégâts et c’est toute la population qui en souffre ». Il souligne que la raison principale invoquée par le gouvernement pour justifier les mesures de confinement actuelles, c’est justement la capacité affaiblie de réponse du système de santé, grandement hypothéqué par les compressions et les mesures d’austérité des dernières décennies. « M. Legault l’a dit à maintes reprises : nous sommes arrivés dans cette crise avec des réseaux fragilisés et c’est pourquoi il a dû, au cours des derniers mois, prendre des décisions qui, à leur tour, ébranlent l’ensemble du Québec. Je pense notamment aux bris de service en santé et services sociaux qui se multiplient, avec des interventions chirurgicales annulées ainsi que des suivis qui tardent. Je pense au réseau de l’éducation, dont les ressources humaines et financières sont étirées au maximum depuis des mois et qui montre des signes de plus en plus inquiétants d’épuisement généralisé. Je pense aussi à toutes les activités commerciales mises en suspens et les impacts que cela entraîne sur notre économie. »

Il est maintenant on ne peut plus clair pour la CSN que la situation du Québec serait tout autre avec des services publics solides, soutenus adéquatement par l’État. « Personne ne veut repasser à travers ce qu’on vit aujourd’hui. Le gouvernement doit agir dans le meilleur intérêt de la population en répondant aux besoins des travailleuses et des travailleurs des réseaux afin qu’elles et ils puissent soigner, instruire et accompagner décemment les Québécoises et les Québécois au quotidien », conclut Jacques Létourneau.

Olymel fait encore passer ses profits avant la santé des salarié-es

Alors que les cas de COVID-19 continuent de s’accumuler à l’usine d’Olymel à Princeville, le Syndicat des employé-es du Groupe Olymel CSN dénonce le refus de l’employeur à procéder au dépistage massif de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs.

« Les travailleuses et les travailleurs qui ont contracté la COVID-19 proviennent de différents services et les mouvements entre les départements sont devenus plus nombreux en raison du manque d’effectifs, explique le président du syndicat, Steve Houle. On voit encore une fois que, pour Olymel, la cadence de la production est bien plus importante que la santé de leurs employé-es. »

En date du 6 novembre, 76 cas de COVID-19 ont été décelés à l’usine d’Olymel à Princeville. Bien que le service de la coupe soit le plus touché, l’éclosion s’est notamment répandue au service de l’abattage au cours des derniers jours.

« L’attitude d’Olymel est irresponsable alors que les dangers entourant la COVID-19 sont encore bien réels dans la région présentement, affirme le vice-président du Conseil central du Cœur-du-Québec (CCCQ–CSN), Mario Pellerin. Olymel est un employeur important dans le Centre-du-Québec et il devrait plutôt donner l’exemple et démontrer qu’il a le bien de la population à cœur. »

Pour la secrétaire générale de la Fédération du commerce (FC–CSN), Nancy Mathieu, cette décision démontre une fois de plus qu’Olymel est un piètre citoyen corporatif.

« Depuis le début de la pandémie et même avant, Olymel a eu de nombreuses occasions de démontrer qu’elle se soucie de la santé de ses travailleuses et de ses travailleurs, mais, presque chaque fois, elle démontre plutôt que son seul souci est de s’en mettre plein les poches », résume-t-elle.

Le tribunal expulse des scabs de l’entrepôt de Jean Coutu

Alors que Metro, propriétaire de Jean Coutu, affirme que son « plan de contingence » ne compte que sur du personnel-cadre pour faire perdurer un lock-out depuis le 24 septembre, le Tribunal administratif du travail (TAT) vient d’ordonner le retrait de 23 personnes qui étaient présentes lors de l’enquête du ministère du Travail au centre de distribution de Jean Coutu de Varennes, le 27 octobre dernier.

« C’est une première manche de gagnée devant les tribunaux et nous sommes sûrs de pouvoir faire toutes les démonstrations nécessaires lors de l’audience sur le fond. Au-delà de cette bataille juridique, nous pensons que Jean Coutu doit revenir à la table de négociation le plus rapidement possible avec une réelle intention de trouver un terrain d’entente », soutient Audrey Benoît, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de PJC Entrepôt–CSN. Cette dernière rappelle que 680 familles s’appauvrissent pendant que l’employeur viole le Code du travail.

Il y avait 68 personnes le jour de l’enquête du ministère à l’entrepôt de Varennes. La CSN estime que plus d’une trentaine de celles-ci n’étaient pas des cadres, mais des briseurs de grève. L’ordonnance provisoire du TAT lui donne en bonne partie raison dans cette première manche et il ne l’aurait pas fait si les arguments de la partie syndicale n’étaient pas fondés.

Il est important de dire également que les quarts de travail de soir et de nuit n’ont pas encore fait l’objet d’une enquête et qu’il est possible que de nouvelles personnes soient soupçonnées d’être des briseurs de grève. La CSN prendra tous les moyens nécessaires pour faire en sorte que le conflit actuel respecte la législation en vigueur au Québec.

Ce sont les travailleuses et les travailleurs des services publics qui nous sortiront de la crise; le gouvernement doit les écouter

Après 40 séances de négociation à la table centrale ainsi qu’un nombre important de rencontres aux tables de négociation sectorielles et alors qu’une crise sans précédent affecte les services publics, la CSN dénonce l’immobilisme du Conseil du trésor et interpelle aujourd’hui le chef du gouvernement. « M. Legault, qu’attendez-vous pour aller écouter celles et ceux qui affrontent cette tempête? Allons-y ensemble, dès maintenant. » C’est le message que lance ce matin Jacques Létourneau, président de la CSN, au premier ministre du Québec. Il ajoute que les travailleuses et les travailleurs des réseaux sont les mieux placés pour évaluer les changements nécessaires qui doivent être apportés pour améliorer les services à la population, puisqu’ils vivent les problèmes au quotidien dans leur travail, et ce, depuis bien avant la pandémie.

M. Létourneau lance cet appel alors que, depuis plusieurs semaines, les personnels des établissements de santé et de services sociaux, des établissements scolaires, des collèges et des organismes gouvernementaux tentent de se faire entendre en multipliant les interventions publiques dans différentes régions du Québec. Ce matin, une action était d’ailleurs menée en plein cœur du centre-ville de Trois-Rivières. « Les travailleuses et les travailleurs ne veulent plus de ces pansements qui ne sont là que pour stopper l’hémorragie. Ils veulent des mesures durables qui permettent d’améliorer réellement leurs conditions de travail et, par conséquent, les services à la population. Pouvoir faire leur travail plus humainement, c’est ce qu’ils demandent. »

La CSN, qui revendique un réel coup de barre dans les services publics, tant sur le plan des conditions de travail et de pratique que sur celui du salaire, constate qu’à toutes les tables de négociation, c’est la même rengaine : les porte-parole du gouvernement n’ont pas de mandat, donc, aucune solution concrète n’est proposée pour régler les graves problèmes de pénurie de main-d’œuvre qui sévissent actuellement dans l’ensemble des réseaux publics.

Malgré les rencontres du premier ministre avec les PDG des CISSS et des CIUSSS et les discussions entre la présidente du Conseil du trésor et les comités patronaux de négociation en éducation et en santé et services sociaux, la situation s’aggrave et les bris de services se multiplient. « Les gestionnaires parlent de réorganisations temporaires… Mais dans les faits, quand on est forcé de fermer l’urgence de Gatineau, quand on ferme un service d’obstétrique pendant 10 jours à Ville-Marie ou quand on entend parler d’une direction d’école qui aurait pris en charge un groupe dans un service de garde scolaire, il s’agit de ruptures de services. Et il y en avait déjà avant l’arrivée de la COVID-19 », ajoute M. Létourneau.

Pour la CSN, il est impératif que le gouvernement donne des mandats aux personnes qui le représentent pour que la négociation progresse et que de vraies solutions puissent être mises en place dès maintenant. « Est-ce que M. Legault comprend vraiment ce qui se passe sur le terrain? Quand on entend certaines de ses déclarations en conférence de presse, qui ne reflètent pas du tout la réalité, on se pose la question. Avec la négociation, le gouvernement a l’occasion d’agir immédiatement pour que les Québécoises et les Québécois aient accès aux services auxquels ils ont droit. Il doit le faire », conclut Jacques Létourneau.

Soutenir les salarié-es touché-es et promouvoir les services de la Grande Bibliothèque

En cette journée d’Halloween, le Syndicat des travailleuses et travailleurs uni-es de BAnQ–CSN (STTUBAnQ–CSN) a tenu une manifestation devant la Grande Bibliothèque afin de dénoncer les coupes d’heures qui touchent plus d’une vingtaine de salarié-es surnuméraires et occasionnels.

« Nous nous sentons complètement abandonnés par la direction de BAnQ, par le secrétariat du Conseil du trésor et par le gouvernement de François Legault et celui de Justin Trudeau. Des dizaines d’employé-es à temps partiel vont perdre jusqu’à 49 % de leurs revenus, soit jusqu’à 900 $ par mois de leur modeste salaire, ce qui les empêchent d’avoir accès à la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE) ou à l’assurance-emploi. En tout, ce sont plus de 300 heures qui ont été coupées à partir du 1er octobre et, depuis ce temps, les retards s’accumulent dans les mises de côté des documents pour les usagères et usagers. Sans aucun filet social, nous en sommes à organiser des levées de fonds afin de les soutenir, de dénoncer Jean-François Mauger, président du STTUBAnQ–CSN. À la fin de cette semaine, la direction de BAnQ va leur redistribuer à peine 140 heures, mais il s’agit d’une mesure temporaire et nous ignorons toujours combien de temps va durer la pandémie ».

« Nous comprenons totalement la détresse vécue par ces travailleuses et ces travailleurs déjà précaires à un moment où nous devrions tout mettre en œuvre pour nous soutenir collectivement. Nous interpellons donc le secrétariat du Conseil du trésor, le ministère de la Culture et la direction de BAnQ afin de tout mettre en œuvre pour les soutenir. À cet égard, alors que le service de « prêt à emporter » demeure ouvert au public et que la pandémie de COVID-19 restreint drastiquement les activités de la population, la direction de la Grande Bibliothèque pourrait tout simplement en faire la promotion. L’employeur nous semble passif et trop peu créatif envers ses salarié-es au point où le syndicat a dû produire lui-même une publicité pour faire la promotion de ce service », de souligner Nathalie Arguin, présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Nous sommes solidaires avec les travailleuses et les travailleurs qui font face à cette situation. Actuellement, les organismes gouvernementaux ont la fâcheuse tendance à profiter de la crise pour faire des économies sur le dos de leurs salarié-es. Toutefois, d’autres bibliothèques, dont la bibliothèque Gabrielle-Roy à Québec, poursuivent leurs activités en maintenant tout leur personnel à l’emploi. Je suis convaincue que si la direction de BAnQ démontrait autant de créativité que ses salarié-es et qu’elle leur accordait le soutien qu’ils méritent, nous serions toutes et tous gagnants, au final », de conclure Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs uni-es de BAnQ–CSN rassemble 450 salarié-es affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics. Fondée en 1947, la FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN regroupe près de 100 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, répartis au sein de quelque 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 1600 syndicats et regroupe quelque 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

PL65 : la CSN suggère des mesures pour améliorer la consigne et la collecte sélective

Pour que l’élargissement de la consigne permette de réelles améliorations en matière de récupération de matériaux et de collecte sélective, des renforcements doivent être apportés au projet de loi 65, préconise la CSN dans le cadre des travaux portant sur la Loi modifiant principalement la Loi sur la qualité de l’environnement en matière de consigne et de collecte sélective.

La CSN salue la volonté du gouvernement de moderniser la consigne et de l’élargir aux bouteilles de vin et de spiritueux. Afin de réduire les déplacements de la clientèle, la centrale demande à ce que la gestion des contenants consignés soit prise en charge, autant que possible, dans les succursales de la SAQ.

Alors que le projet de loi intègre le concept de la responsabilité des entreprises productrices, celle-ci doit viser à réduire à la source les matières produites, et ce, dès leur conception. En plus de s’assurer que les coûts supplémentaires ne seront pas refilés aux consommateurs, le gouvernement doit veiller à instaurer des mécanismes fiables et reconnus pour le recyclage des contenants, des emballages et des imprimés.

Consciente que bon nombre de modalités seront intégrées aux règlements qui permettront la mise en œuvre du projet de loi à l’étude, la CSN demeure malgré tout préoccupée par la croissance des contenants à remplissage unique au détriment des contenants à remplissage multiple comme la bouteille brune utilisée par les brasseurs de bière. Afin de promouvoir cette option plus écologique, la CSN propose de rehausser le montant de la consigne des contenants à usage unique.

L’organisation syndicale s’inquiète par ailleurs de constater que le gouvernement a permis l’arrêt d’une entente datant de 1984 et limitant le nombre de contenants à remplissage unique dans la commercialisation de la bière. Ce seuil maximal, fixé à 37,5 % du volume des ventes de chaque adhérent, permettait justement de favoriser le remplissage multiple.

Enfin, bien que le projet de loi 65 n’aborde aucunement la question cruciale des conditions de travail des gens qui œuvrent dans les centres de tri, notamment en matière de santé et de sécurité au travail, la CSN demande au gouvernement de s’attaquer rapidement aux problèmes fréquents qui y sont rencontrés.

Régimes de retraite à prestations cibles : un outil d’épargne additionnel pour les travailleuses et les travailleurs

Présente en commission parlementaire aujourd’hui, la CSN a accueilli favorablement le projet de loi visant principalement à permettre l’établissement de régimes de retraite à prestations cibles.

« Il est clair pour nous que les régimes de retraite à prestations déterminées demeurent le meilleur véhicule d’épargne pour les travailleuses et les travailleurs, a souligné la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville. Mais malheureusement, ils ne sont pas accessibles à tous. En ce sens, les membres que nous représentons doivent avoir différentes possibilités qui répondent à la réalité de leur milieu de travail. »

Le président du Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau (CSN), Michel Desbiens, demande à ce que la mise en œuvre de la loi se fasse rapidement. « Cette loi permettra enfin aux syndicats affiliés à la CSN qui, comme nous, ont négocié de tels régimes de retraite au cours des derniers mois, de mettre en application leurs ententes. »

En rendant possible le partage des risques économiques et de ceux liés à la longévité, les régimes à prestations cibles constituent un outil supplémentaire intéressant, estime la CSN. Ils favorisent une mise en commun de plusieurs groupes de travailleuses et de travailleurs tout en respectant l’équité entre les différentes générations de cotisants au régime. Les mécanismes de financement et d’ajustement des prestations définis dans le projet de loi permettent d’établir un régime qui vise la sécurité et la stabilité des prestations. En ce sens, la CSN croit que ce projet de loi crée de nouvelles opportunités quant à la mise en place des régimes collectifs dans les milieux de travail, là où les régimes actuels ne sont pas adéquats.

La CSN a profité de son passage en commission pour rappeler aux parlementaires qu’un grand nombre de travailleuses et de travailleurs n’ont pas accès à un régime de retraite adéquat et que des iniquités importantes perdurent en matière de revenus accessibles à la retraite, notamment envers les femmes et les travailleurs autonomes. Pour la centrale syndicale, les travaux permettant une meilleure retraite pour toutes et pour tous sont loin d’être terminés.

Équité salariale : la CSN déplore la multiplication des recours juridiques du gouvernement

La CSN déplore la multiplication des recours juridiques utilisés par le gouvernement du Québec qui a pour effet de retarder, encore une fois, l’application d’une décision de la Cour suprême concernant certaines dispositions de la Loi sur l’équité salariale discriminatoires envers les femmes. La Procureure générale s’adresse aujourd’hui à la Cour d’appel pour demander, une nouvelle fois, le rejet de la contestation logée par la CSN et d’autres organisations syndicales.

« Le cirque ne peut plus durer, tranche la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville. Nous sommes devant un gouvernement qui, malgré la clarté de la décision de la Cour suprême, a d’abord tenté d’adopter des modifications à la loi qui contredisent cette décision, tout comme le droit de centaines de milliers de travailleuses d’obtenir une rémunération équivalente à celle de leurs collègues qui occupent des emplois majoritairement masculins. Ce même gouvernement tente aujourd’hui de perpétuer ces discriminations en multipliant les recours juridiques. Près de 20 ans après l’adoption de la Loi sur l’équité salariale, on ne s’attendrait pas à autant de résistance de la part du gouvernement, qui demeure le plus gros employeur du Québec ! »

Rappelons qu’en mai 2018, la Cour suprême avait invalidé certains articles de la Loi sur l’équité salariale et forcé le gouvernement du Québec à la modifier. Le plus haut tribunal du pays avait tranché : les correctifs salariaux doivent être rétroactifs au moment où une discrimination est apparue plutôt qu’au moment où l’évaluation du maintien de l’équité est effectuée, laquelle constitue un exercice obligatoire tous les cinq ans

Pour se conformer à cette décision, le gouvernement avait adopté en juin 2019 le projet de loi 10. La CSN avait toutefois contesté certaines dispositions de cette loi en Cour supérieure. Cette contestation portait notamment sur les dispositions créant une mesure d’exception pour les plaintes déjà déposées ou amorcées avant l’adoption des modifications législatives et sur le mode de correction salariale préconisé (en montant forfaitaire plutôt que par l’application aux taux et aux échelles de salaire).

La Procureure générale du Québec avait alors contesté le bien-fondé de cette requête, arguant qu’il revenait à chaque travailleuse s’estimant lésée de contester les nouvelles dispositions législatives… devant le Tribunal administratif du travail. La Cour supérieure avait promptement refusé la requête en rejet du gouvernement.

PL59 : la réforme devra prioriser la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs

La CSN salue la détermination du ministre du Travail, Jean Boulet, à mener à terme une réelle réforme en matière de santé et de sécurité au travail. En ce sens, le projet de loi 59, qui vise principalement à réformer, pour une première fois en quarante ans, la Loi sur la santé et la sécurité du travail et la Loi sur les accidents de travail et les maladies professionnelles constitue un pas important.

La CSN déplorait depuis fort longtemps le fait que les mécanismes de prévention prévus à la loi ne sont pas accessibles pour la totalité des milieux de travail. Le projet de loi déposé par le ministre semble corriger la situation. La centrale syndicale est néanmoins préoccupée par les pouvoirs consentis aux comités de santé et de sécurité prévus par la loi.

« Que les mécanismes de prévention s’appliquent à tous constitue certainement une réelle avancée pour les travailleuses et les travailleurs, souligne le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Mais il ne faudrait surtout pas diluer ces mécanismes en leur retirant toute forme de contrainte envers les employeurs. Pour nous, il n’a jamais été question de niveler par le bas ! » Dans cette optique, la CSN estime que la décision du ministre de considérer le réseau de la santé et des services sociaux comme constituant un secteur à risque « faible » semble pour le moins incohérente, compte tenu du nombre de réclamations très élevé des salarié-es de ce secteur auprès de la CNESST – sans parler des risques accrus entraînés par l’actuelle pandémie.

La confédération salue par ailleurs l’inclusion des travailleuses et travailleurs domestiques ainsi que des stagiaires en milieu d’emploi, qui seront dorénavant couverts par la loi, de même que les nouvelles modalités applicables au secteur de la construction. La CSN est également satisfaite de voir que les employeurs devront dorénavant prendre les mesures nécessaires pour protéger les travailleurs exposés à des situations de violence conjugale ou familiale

Le maintien des dispositions concernant le retrait préventif de la travailleuse enceinte, que certains employeurs auraient préféré voir extraites du cadre législatif en matière de santé et de sécurité du travail, constitue également un point positif du projet de loi.

La CSN félicite la décision du ministre d’inclure l’évaluation des risques psychosociaux dans le programme de prévention et de reconnaître, enfin, le syndrome de stress post-traumatique au sein de la liste des maladies professionnelles présumées. La centrale syndicale est toutefois d’avis que cette liste ne peut se résumer à une seule maladie d’ordre psychologique.

Enfin, la CSN voudra étudier plus en profondeur les impacts de la permission offerte aux employeurs de ne convenir que d’un seul programme de prévention pour l’ensemble de ses établissements dont les opérations sont similaires. Pour l’organisation syndicale, malgré une certaine logique apparente, une telle centralisation des efforts en matière de santé et de sécurité au travail pourrait contenir le risque de déposséder les travailleuses et les travailleurs d’un regard direct sur les risques et les dangers inhérents à leur propre milieu de travail.

Compte tenu de l’ampleur du projet de loi et des amendements législatifs qu’il entraîne, la CSN s’attellera, au cours des prochaines semaines, à une analyse approfondie des nombreux amendements législatifs. La centrale syndicale exprimera ses observations supplémentaires dans le cadre de la commission parlementaire qui aura lieu et à laquelle elle entend bien sûr participer.

PL66 ne dispose pas d’un réel plan de relance

Pour la CSN, le projet de loi 66 portant sur l’accélération de certains travaux d’infrastructures ne dispose pas de la nécessité de se doter d’un véritable plan de relance économique. Dans son mémoire transmis à la Commission des finances publiques, la centrale syndicale invite le gouvernement à réunir les acteurs socioéconomiques afin d’élaborer une véritable stratégie pour une reprise qui bénéficiera à l’ensemble de la société québécoise.

« Le gouvernement a un rôle primordial à jouer dans la relance, souligne d’emblée le président de la CSN, Jacques Létourneau. Il est urgent qu’il pose des gestes structurants en matière de formation des travailleuses et des travailleurs. Certains pôles de développement économique doivent de plus être appuyés, alors que d’autres secteurs plus frappés par la crise doivent être soutenus. Après plus de sept mois de crise, il est temps pour le gouvernement de convier l’ensemble des intervenants et de dépasser le simple stade des travaux d’infrastructures. »

La CSN regrette que les exigences environnementales soient présentées dans le projet de loi comme des obstacles à la relance économique. Alors que la reprise offre des opportunités en matière de décarbonisation de l’économie et de transition juste pour les communautés, la CSN se désole de constater que le gouvernement de la CAQ tente, une nouvelle fois, de contourner les balises environnementales dont le Québec s’est doté.

La CSN salue néanmoins la décision de vouloir accélérer la réalisation de projets de transport en commun. À ce titre, elle préconise un renforcement du projet de loi afin de favoriser l’accès de producteurs québécois aux marchés publics. La centrale syndicale suggère au gouvernement d’introduire des mesures particulières permettant un meilleur arrimage entre les soumissionnaires aux contrats publics et les fournisseurs québécois de matériaux et d’équipement. Elle est également d’avis que le projet de loi doit contenir une obligation d’achat local pour les projets qui seront développés dans des endroits où ce type d’obligation est permis par les accords commerciaux. On peut penser, à ce titre, au matériel de transport roulant relatif à certains projets prévus par PL66.

L’organisation syndicale estime par ailleurs que les projets de construction de maisons des aîné-es doivent être complétés par un plan rigoureux de prise en charge de la perte d’autonomie liée au vieillissement. Le nombre de places nécessaire dépasse largement les places qui sont prévues dans ces établissements ; il s’avère donc primordial de corriger cette situation par le développement massif des soins et des services à domicile, par le rehaussement substantiel des conditions de travail et par l’ajout de personnel.

« Par l’entremise de son service public, le gouvernement constitue un réel levier de croissance économique, précise Jacques Létourneau. Juste en matière d’éducation et d’accès aux soins de santé, on est loin de répondre actuellement à l’ensemble des besoins de la population. Le gouvernement doit embaucher le personnel nécessaire et veiller à lui donner les conditions de travail adéquates. À ce sujet, d’ailleurs, nous l’incitons à éviter de se concentrer uniquement sur les projets d’infrastructures qui profitent largement aux hommes, mais qui laissent bien peu de place aux femmes. »

Pour une réforme en santé et sécurité du travail

En 1979 et en 1985, la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) ainsi que la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles (LATMP) entraient respectivement en vigueur. Lors de leur adoption, ces lois constituaient de réelles avancées pour les travailleuses et les travailleurs. Le Québec pouvait se targuer, avec raison, de figurer parmi les chefs de file en matière de santé et de sécurité du travail.

Or, depuis leur adoption, ces lois n’ont pas évolué ; avec la pression accrue occasionnée par la pandémie, il devient plus qu’urgent de déposer auprès des parlementaires le projet de réforme législative du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, maintes fois promis et reporté. Car faut-il le rappeler, les lacunes du régime actuel sont criantes.

Encore aujourd’hui, 75 % des travailleuses et des travailleurs ne bénéficient d’aucun des mécanismes de prévention pourtant prévus à la loi. Ces derniers sont en effet réservés à un nombre restreint de secteurs. Des mesures aussi simples que la présence d’un représentant à la prévention choisi par ses pairs restent ainsi hors de la portée de la majorité de la main-d’œuvre québécoise. Nous sommes d’ailleurs d’avis que si tous les milieux de travail avaient pu bénéficier d’un représentant à la prévention et d’un comité paritaire en bonne et due forme, nous aurions été en mesure de réduire la propagation de la COVID-19 dans les milieux de travail. Nous n’avons qu’à prendre en exemples le réseau de la santé et des services sociaux et celui de l’éducation, qui sont actuellement au front pour affronter la crise et qui n’ont recours à aucun mécanisme de prévention prévu à la loi. Il est ainsi autant nécessaire qu’urgent d’assujettir la totalité des milieux de travail au régime de santé et sécurité du travail.

La réforme tant attendue en santé et sécurité du travail doit également être l’occasion de mettre à jour la liste des maladies professionnelles reconnues par le régime de santé et sécurité du travail. Cette liste, en dehors de laquelle tout le fardeau de la preuve repose sur la travailleuse ou le travailleur, n’a jamais été revue depuis plus de 30 ans. Tout comme les machines et les processus de production ont évolué, les maladies professionnelles se sont également transformées avec le temps. Il est par ailleurs éloquent qu’aucune maladie d’ordre psychologique ne figure sur cette liste alors que les travailleuses et les travailleurs du Québec sont confrontés plus que jamais à des enjeux de santé mentale. Les avancées de la science en cette matière doivent être reconnues par notre cadre légal.

Le renforcement des mesures de prévention pour éliminer les risques sur la santé et la sécurité du travail sera d’ailleurs freiné par un manque d’inspecteurs et d’inspectrices à la CNESST si rien n’est fait pour combler ce manque. Le Québec, toutes proportions gardées, ne peut en effet compter que sur la moitié du nombre d’inspecteurs recommandé par l’Organisation internationale du travail. La volonté du ministre Boulet d’utiliser temporairement des ressources d’autres ministères en temps de pandémie ne résout malheureusement pas le problème criant de manque d’inspecteurs auquel le gouvernement doit remédier.

Le mode de financement du régime de santé et de sécurité du travail doit finalement être entièrement revu. À l’origine, celui-ci était conçu de façon à pénaliser les employeurs fautifs en les faisant payer davantage s’ils cumulaient un nombre trop important de réclamations. Mais plutôt que de veiller à corriger la situation en réglant le problème à la source, nombre de ceux-ci préfèrent contester à tous les paliers possibles toute forme de réclamation. On assiste ainsi à une judiciarisation des dossiers au détriment des efforts de prévention. Cette dynamique malsaine contribue amplement à l’engorgement des tribunaux administratifs et du fonctionnement même de la CNESST. Pour les victimes d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle, ce dédale de contestations est un véritable calvaire qui s’ajoute au stress entraîné par la maladie ou l’accident de travail.

Nous pouvons comprendre que l’agenda législatif du gouvernement ait pu être bousculé par la pandémie. Mais nous voici devant une réelle opportunité d’améliorer en profondeur et de manière pérenne la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs. La pandémie a d’ailleurs révélé ce que nous savions déjà : la LSST et la LATMP sont désuètes et comportent d’énormes failles. Il est urgent de les moderniser.

Texte signée par Jacques Létourneau, président de la CSN, Daniel Boyer, président de la FTQ, Sonia Ethier, présidente de la CSQ
Luc Vachon, président de la CSD

Le syndicat demande la fermeture temporaire de l’usine

L’importante éclosion de COVID-19 qui frappe l’usine d’Olymel à Vallée-Jonction et qui a causé le décès d’un travailleur incite le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN à demander la fermeture de l’usine, et ce pour une période d’au moins deux semaines.

« Nous tenons à transmettre nos condoléances à la famille et aux proches de notre défunt collègue. Pour nous, un seul décès en est un de trop, a déclaré Martin Maurice, président du syndicat. Dès la première vague de la pandémie, nous avons revendiqué des mesures de protection afin de protéger adéquatement l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de l’usine. Or, l’été dernier, nous avons interpellé l’employeur en lien avec le relâchement de certaines mesures sanitaires qui avaient été mises en place afin de prévenir toute éclosion. Le retour en force des heures supplémentaires et l’annulation de la période tampon de 10 minutes entre les quarts de travail sont deux exemples concrets de ce relâchement. Aussi, plusieurs sous-traitants travaillent à l’usine et nous ne savons même pas s’ils respectent les mesures de protection qui sont de mise concernant les déplacements d’un lieu de travail à un autre ».

« Si l’employeur décide de fermer son usine, il devra s’assurer que tous ses salarié-es ne subissent pas de baisse de revenus. Le risque lié aux usines chez Olymel est bien connu puisque, depuis le début de la pandémie, l’expérience nous démontre qu’il y a un taux anormalement élevé de transmission de la COVID-19 dans les abattoirs, en raison de la grande proximité des postes de travail dans l’usine. Or, ce n’est pas aux travailleuses et aux travailleurs essentiels à assumer ce risque, eux qui sont au front tous les jours », précise pour sa part David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce–CSN.

« Cette triste nouvelle nous rappelle toute l’importance du respect des mesures sanitaires et l’impact de celles-ci sur les travailleurs, sur leurs familles et sur les communautés qui sont plus vulnérables à la COVID-19. Malgré toutes les mises en garde et les actions entreprises, il y a des milieux de travail qui demeurent plus vulnérables et les employeurs doivent en prendre la juste mesure », déplore Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches–CSN.

À propos

Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN représente plus de 1050 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce (FC–CSN), qui compte environ 28 000 membres regroupés dans plus de 350 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme.

Le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches–CSN, fondé en 1918, regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la capitale nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente quelque 240 syndicats et près de 45 000 membres issus de tous les secteurs d’activité.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les libraires de Raffin rejettent unanimement les offres patronales

En assemblée syndicale extraordinaire dimanche soir, les libraires du Syndicat des employé-es de la Librairie Raffin Plaza St-Hubert–CSN ont rejeté à l’unanimité les plus récentes offres déposées par l’entreprise. « C’est un message on ne peut plus clair. Les libraires qui ont souvent un baccalauréat, voire une maîtrise, méritent reconnaissance pour les conseils qu’ils prodiguent aux lecteurs. Ces conseils font la force d’un libraire indépendant », martèle la porte-parole du syndicat, Frédérique Saint-Julien Desrochers, elle-même détentrice de plusieurs diplômes universitaires.

Ironiquement, le site Web de Raffin vante justement la compétence de ses libraires. On peut y lire qu’être libraire indépendant, « c’est être des découvreurs de nouveaux talents, des passeurs de livres. C’est ce que nos libraires qualifiés et passionnés souhaitent être au quotidien et pour longtemps, avec vous, les lecteurs. »

« Alors que les ventes de la libraire vont bien, Raffin doit passer de la parole aux actes et payer convenablement son personnel ! Les augmentations salariales proposées vont rapidement disparaître sous l’effet de l’augmentation du salaire minimum. Il nous faut davantage que quelques sous au-dessus du salaire minimum », revendique David Bergeron-Cyr, président de la Fédération du commerce (FC–CSN).

Offrir davantage d’heures de travail aux employé-es à temps partiel

Être libraire chez Raffin, c’est souvent travailler quelques heures par semaine alors que, dans les faits, il y a du boulot à temps complet. L’employeur préfère embaucher plus de libraires précaires qui travaillent un nombre d’heures limité que de stabiliser son équipe.

Toutes ces questions sont abordées en présence d’un conciliateur. « La direction de Raffin semble plus guidée par l’orgueil que par la raison, constate Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMMCSN). Face à cet entêtement, les membres du syndicat se sont donné la possibilité d’exercer encore plusieurs jours de grève. Leurs revendications sont tout à fait légitimes et nous allons les appuyer jusqu’au bout de leur lutte ! », conclut-elle.

Le SNAQ–CSN prêt à entamer les négociations !

Les membres du Syndicat national des archéologues du Québec (SNAQ–CSN) ont approuvé à l’unanimité leur cahier de demandes au terme d’une rencontre de l’assemblée générale ayant eu lieu en fin de semaine.

« L’exercice démocratique a engendré des débats très respectueux et incroyablement productifs, s’est réjoui le président du SNAQ–CSN, Maxime Vaillancourt. Les propositions des membres nous ont permis de peaufiner notre cahier de demandes. Nous arriverons donc aux tables de négociation avec un document solide et des demandes raisonnables et mûrement réfléchies. »

Les revendications retenues par les membres visent à établir de nouvelles fondations pour la profession d’archéologue au Québec. Ces demandes sont divisées en cinq enjeux, nommément : la santé et la sécurité au travail, la conciliation vie-travail-famille, le droit au rappel et l’ancienneté, la reconnaissance de la profession et, bien sûr, les considérations financières.

« Il s’agit d’une première négociation pour ce nouveau syndicat dont le secteur d’activités présente certaines caractéristiques très particulières, explique la présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Ginette Langlois. Les conditions de travail actuelles des archéologues fluctuent énormément d’une firme à l’autre. Dans certains cas, elles ne satisfont même pas au minimum requis par la loi. Les demandes élaborées par les membres du SNAQ–CSN deviendront la norme à respecter au sein de la profession. »

À la suite de l’adoption de son cahier de demandes, le syndicat invitera sous peu chacun des employeurs où il est accrédité — ou en voie d’être accrédité — à s’asseoir à la table de négociation.

À propos

Le Syndicat national des archéologues du Québec (SNAQ–CSN) a été fondé le 1er mars 2020 et représente la presque totalité des archéologues professionnels au Québec. Il s’est donné pour mission d’améliorer les conditions de travail et d’assurer une pratique saine et viable de l’archéologie au Québec, assurant ainsi des fondations solides pour la profession.