Secteur public : 400 000 membres du Front commun en grèves tournantes à compter de demain

Au lendemain de la réception d’offres gouvernementales nettement insuffisantes, les 400 000 travailleuses et travailleurs du secteur public membres du Front commun entameront dès demain une seconde série de grèves tournantes afin de parvenir à un règlement négocié. « Loin de répondre aux préoccupations du Front commun quant à l’appauvrissement des travailleuses et travailleurs du secteur public, le Conseil du trésor a le culot de nous offrir à nouveau des augmentations de 3 % sur 5 ans, dénonce Louise Chabot, porte-parole du SISP. Nous ne poursuivons pas la grève par simple plaisir, mais le ministre Coiteux ne semble pas avoir compris le message : nos membres n’accepteront pas de se laisser appauvrir pour financer des baisses d’impôt aux entreprises et aux plus riches. S’il continue de faire la sourde oreille, nous serons prêts à hausser le ton pour nous faire entendre dans les prochaines semaines. »

« La détermination et la très grande mobilisation des travailleurs et travailleuses du secteur public lors de la première ronde de débrayage ont certes eu un écho à Québec et ont forcé le gouvernement à bouger. Malheureusement, ce qui a été mis sur la table vendredi dernier est nettement insuffisant et ça prendra mieux que ça pour parvenir à une entente négociée, explique Daniel Boyer, président de la FTQ. Nous prendrons le temps au cours des prochains jours de poursuivre très sérieusement l’étude du dépôt patronal afin de continuer les discussions et tenter d’en arriver à une entente dans les meilleurs délais »

« Certes, le gouvernement nous propose une nouvelle somme de 550 millions pour corriger certaines incohérences dans la structure salariale du secteur public, reconnaît Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. Mais il fait fi des conditions que nous avons posées, à savoir que personne ne devrait s’appauvrir au sortir de cette restructuration et que le gel salarial n’était pas acceptable. Avec la proposition du Conseil du trésor, ce sont 18 000 personnes qui verraient leur salaire diminuer du jour au lendemain, des milliers d’autres ne pourraient jamais atteindre le sommet qu’elles espéraient et de nombreux jeunes débuteraient leur carrière avec des salaires inférieurs. Nous ne pouvons accepter de tels paramètres. »

Grève tournante
La grève tournante du Front commun sera faite par des enseignants, des professionnels en soins, des professionnels, des techniciens, du personnel de soutien et administratif, des ouvriers et des fonctionnaires dans l’ensemble des établissements des réseaux de la santé et des services sociaux, des commissions scolaires, des cégeps, des organismes gouvernementaux et de la fonction publique. En alternance, les différentes régions du Québec seront en grève cette semaine aux dates suivantes : 9 et 10 novembre : Outaouais, Abitibi-Témiscamingue, Laurentides, Lanaudière, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Nord-du-Québec. 12 et 13 novembre : Bas-Saint-Laurent, Capitale-Nationale, Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, Côte-Nord, Estrie, Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Mauricie, Montérégie ainsi que les fonctionnaires et ouvriers de la fonction publique du Québec et l’Agence du revenu du Québec. 16 et 17 novembre : Montréal, Laval et les salariés de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse. L’information quant aux établissements où s’exerceront la grève et les dates auxquelles celle-ci aura lieu dans chacune des régions du Québec est disponible au www.frontcommun.org/greve

À propos
Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec. Les conventions collectives du secteur public sont échues depuis le 31 mars 2015.

« Quatre trente sous pour une piastre », dénonce le Front commun

Après avoir martelé que le gouvernement devait laisser de côté la perspective d’un gel salarial pour les employés du secteur public, les porte-parole du Front commun dénoncent le fait de voir le Conseil du trésor remanier ses offres tout en conservant le même cadre financier.

« Le gouvernement n’a vraiment pas compris le message, remarque le président de la FTQ, Daniel Boyer. Plutôt que de nous offrir un gel les deux premières années, Martin Coiteux nous offre un gel pour la première… et la dernière année. Ça demeure 3 % sur 5 ans et nos membres vont continuer de s’appauvrir. Est-ce que le gouvernement envoie un signal aujourd’hui ? Oui : un très mauvais signal. »

À l’invitation du Conseil du trésor, le Front commun avait accepté de procéder à des travaux visant à corriger certaines incohérences constatées dans les structures salariales. Mais les principes devant guider cette démarche avaient été clairement exprimés par les organisations syndicales : des correctifs à la hausse pour certains titres d’emplois ne pouvaient être accordés aux dépens d’autres salariés. Or, la proposition déposée par le Conseil du trésor va exactement dans le sens contraire. « Nous évaluons qu’environ 18 000 salariés, très majoritairement des catégories d’emploi féminines, verraient leur salaire diminuer, une baisse pouvant aller jusqu’à 24 % dans certains cas, indique la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque. Pour ces personnes, c’est une proposition complètement inacceptable. Pour plusieurs catégories d’emploi, le salaire d’entrée serait diminué : c’est donc sur le dos des jeunes salariés que le gouvernement finance sa restructuration. »

« Certes, le gouvernement jette un peu de lest sur le régime de retraite, mais sa volonté de diminuer les rentes des employés de l’État demeure, souligne la porte-parole du SISP, Carolle Dubé. Le Conseil du trésor maintient sa volonté d’augmenter la pénalité actuarielle et de faire passer l’âge de la retraite sans pénalité, progressivement, de 60 à 62 ans. L’impact demeure le même : une diminution des revenus pour les salariés de l’État. Les départs à la retraite massifs ne vont donc pas cesser pour autant ! »

Le Front commun déplore également les nombreux blocages qui persistent aux différentes tables sectorielles de négociation. Le gouvernement maintient de nombreuses demandes de reculs totalement injustifiées en raison des problèmes marginaux qu’elles sont censées solutionner.

En raison du manque d’avancées sérieuses à la table de négociation, le Front commun poursuivra son mouvement de grève tournante au cours de la semaine. En alternance, les différentes régions du Québec seront en grève aux dates suivantes :

  •   9 et 10 novembre : Outaouais, Abitibi-Témiscamingue, Laurentides, Lanaudière, Saguenay–Lac-Saint-Jean, Nord-du-Québec;
  •  12 et 13 novembre : Estrie, Montérégie, Centre-du-Québec, Mauricie, Québec et Chaudière-Appalaches, Bas-Saint-Laurent, Côte-Nord, Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, les fonctionnaires et ouvriers de la fonction publique du Québec ainsi que de l’Agence du revenu du Québec;
  •  16 et 17 novembre : Montréal, Laval et les salariés de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse.

À propos

Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec. Les conventions collectives du secteur public sont échues depuis le 31 mars 2015.

Le fédéral doit agir dans le dossier des frais accessoires au Québec

Un regroupement d’organisations qui s’opposent aux frais accessoires en santé salue l’entrée en fonction de la nouvelle ministre fédérale de la Santé, madame Jane Philpott. Sa nomination survient au moment même où son homologue provincial du Québec, M. Gaétan Barrette, s’apprête à faire adopter le projet de loi 20 qui autoriserait la facturation de certains soins de santé, communément appelés frais accessoires, officialisant ainsi une brèche vers un système de santé à deux vitesses.. De tels frais sont pourtant illégaux en vertu de la Loi canadienne sur la santé.

Alors que sa prédécesseure conservatrice, madame Rona Ambrose, se réfugiait dans un mutisme inquiétant, le regroupement appelle madame Philpott à intervenir rapidement en vue d’assurer le respect de cette loi fédérale qui interdit strictement ces frais en préconisant l’accessibilité et l’universalité des soins de santé.

Madame Philpott, qui est aussi médecin de famille, s’est portée à la défense de ces principes par le passé. C’est donc avec espoir que les différentes organisations lancent aujourd’hui cet appel à la nouvelle ministre fédérale.

À propos du regroupement
Au sein du regroupement d’organismes qui luttent contre les frais accessoires en santé, on compte Médecins québécois pour le régime public (MQRP), la Fédération de la Santé et des services Sociaux-CSN, la Fédération des professionnèles-CSN, la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Coalition solidarité santé, l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ-CSQ), le Conseil de Protection des maladesle Réseau FADOQ, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles, la Fédération de la santé du Québec (FSQ-CSQ), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et le Cabinet Grenier Verbauwhede avocats.

Le Front commun en grève en Outaouais

Excédés par les propositions dégradantes du gouvernement et par les attaques à leurs conditions de travail, les 12 306 travailleuses et travailleurs des services publics membres du Front commun de l’Outaouais sont en grève aujourd’hui.

« Ça fait plus d’un an que nous avons entamé la négociation et les 12 000 employés des services publics de l’Outaouais sont sans contrat de travail depuis le 31 mars 2015. Là, ça ne va plus, il faut que ça bouge! » a déclaré Benoit Audet, répondant politique APTS et porte-parole du SISP dans la région, à l’occasion d’un point de presse du Front commun, en début de journée. «

Avec son offre de geler les salaires pendant deux ans, le gouvernement se moque de nous », a poursuivi, Benoit Audet, porte-parole du SISP. « Continuer de s’appauvrir en travaillant toujours plus, personne n’accepterait ça ». En plus de rester ferme sur sa proposition salariale, le gouvernement souhaite réduire les rentes à la retraite en faisant passer de 5 à 8 ans la période de calcul du salaire moyen, en plus de repousser de 60 à 62 ans l’âge de la retraite sans pénalité.

« Nous n’avions aucune demande à ce sujet puisque le régime de retraite est en excellente santé. Que le gouvernement s’en prenne à un régime capitalisé à plus de 98 % nous démontre à quel point c’est un combat idéologique de leur part », a continué Dino Lemay, conseiller régional Outaouais FTQ. Le portrait est aussi sombre du côté des tables de négociations sectorielles où les attaques aux conditions de travail sont toutes aussi agressives, dans tous les secteurs d’emploi.

« Il ne faut pas oublier que ces 12 000 personnes se battent aujourd’hui pour obtenir des conditions de travail justes, équitables et nécessaires pour maintenir les services qu’ils nous offrent chaque jour. Si vous croyez encore que le public coûte cher, imaginez ce que serait l’Outaouais sans eux » de conclure Michel Quijada, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais CSN.

Grève des salariés du secteur public au Saguenay-Lac-Saint-Jean

Excédés par les propositions dégradantes du gouvernement et par les attaques à leurs conditions de travail, plus de 6000 travailleuses et travailleurs des services publics membres de la CSN sont en grève aujourd’hui au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

« Ça fait plus d’un an que nous avons entamé la négociation et les 6000 employé-es des services publics du Saguenay-Lac-Saint-Jean sont sans contrat de travail depuis le 31 mars 2015. Là, ça ne va plus, il faut que ça bouge », a déclaré Engelbert Cottenoir lors d’un point de presse devant le cégep de Chicoutimi ce matin.

« Le gouvernement fait preuve d’une irresponsabilité très inquiétante, souligne Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN responsable des négociations du secteur public. Son cadre financier totalement irréaliste se traduit par des compressions massives dans l’ensemble de nos réseaux publics. Parallèlement, les employés du secteur public subissent des attaques sans précédent contre leurs conditions de travail, ce qui pourrait non seulement miner leur capacité à livrer des services de qualité, mais également risquer de causer une perte d’expertise dramatique dans nos réseaux publics. Et ça, c’est l’ensemble de la population du Québec qui en subirait les conséquences. Voilà pourquoi nous sommes en grève aujourd’hui : pour stopper l’entreprise de démolition du Parti libéral. »

En plus de rester ferme sur sa proposition salariale, le gouvernement souhaite réduire les rentes à la retraite en faisant passer de cinq à huit ans la période de calcul du salaire moyen, en plus de repousser de 60 à 62 ans l’âge de la retraite sans pénalité. « Nous n’avions aucune demande à ce sujet, puisque le régime de retraite est en excellente santé. Que le gouvernement s’en prenne à un régime capitalisé à plus de 98 % nous démontre à quel point il s’agit d’un combat idéologique de leur part », a poursuivi M. Cottenoir.

Le portrait est aussi sombre du côté des tables de négociation sectorielles où les attaques contre les conditions de travail sont toutes aussi agressives, dans tous les secteurs d’emploi.

« Il ne faut pas oublier que ces 6000 personnes se battent aujourd’hui pour obtenir des conditions de travail justes, équitables et nécessaires pour maintenir les services qu’ils nous offrent chaque jour. Si vous croyez encore que le public coûte cher, imaginez ce que serait notre région sans eux », a conclu M. Cottenoir.

 

Importante mobilisation des employé-es du secteur public en grève dans Lanaudière

Excédés par les propositions dégradantes du gouvernement et par les attaques à leurs conditions de travail, les 18 959 travailleuses et travailleurs des services publics membres du Front commun, dont 6 500 de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) sont en grève aujourd’hui dans la région de Lanaudière.

« Ça fait plus d’un an que nous avons entamé la négociation et les 6 500 employé-es des services publics de Lanaudière sont sans contrat de travail depuis le 31 mars 2015. Là, ça ne va plus, il faut que ça bouge! » a déclaré Laurent Smith, président du Syndicat du personnel de soutien scolaire de Lanaudière – CSN, durant une importante mobilisation de plus de 500 personnes devant la Commission scolaire des Samares.

« Avec son offre de geler les salaires pendant deux ans, le gouvernement se moque de nous », a poursuivi Martin Ménard, vice-président du Syndicat des employés d’entretien de la Commission scolaire des Samares-CSN. « Continuer de s’appauvrir en travaillant toujours plus, personne n’accepterait ça ».

En plus de rester ferme sur sa proposition salariale, le gouvernement souhaite réduire les rentes à la retraite en faisant passer de 5 à 8 ans la période de calcul du salaire moyen, en plus de repousser de 60 à 62 ans l’âge de la retraite sans pénalité. « Nous n’avions aucune demande à ce sujet puisque le régime de retraite est en excellente santé. Que le gouvernement s’en prenne à un régime capitalisé à plus de 98 % nous démontre à quel point c’est un combat idéologique de leur part », a continué Nathalie Arguin, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), qui participait aux activités de mobilisation dans Lanaudière.

Le portrait est aussi sombre du côté des tables de négociations sectorielles où les attaques aux conditions de travail sont toutes aussi agressives, dans tous les secteurs d’emploi.

« Il ne faut pas oublier que ces 6 500 personnes se battent aujourd’hui pour obtenir des conditions de travail justes, équitables et nécessaires pour maintenir les services qu’ils nous offrent chaque jour. Si vous croyez encore que le public coûte cher, imaginez ce que serait Lanaudière sans eux » a conclu Francine Ranger, présidente du Conseil central de Lanaudière, également présente pour appuyer les membres de la région en grève.

 

La CSN appelle le gouvernement au dialogue

Alors que les travailleuses et les travailleurs du secteur public entament une deuxième journée de grève tournante, cette fois dans les régions de l’Est du Québec, la CSN appelle le gouvernement à faire preuve d’ouverture dans le cadre des négociations du secteur public.

« On ne peut pas réduire nos services publics à une simple colonne de chiffres, indique le président de la CSN, Jacques Létourneau. Martin Coiteux démontre une insensibilité flagrante devant les besoins de la population du Québec, que ce soit en matière d’éducation, de santé ou de services sociaux. Faudra-t-il attendre que l’ensemble de notre expertise délaisse les réseaux publics pour comprendre l’apport inestimable des employés de l’État à l’ensemble de nos concitoyens? Voilà pourquoi nous sommes en grève aujourd’hui : pour maintenir l’accessibilité à des services publics de qualité pour l’ensemble de la population et s’assurer que les salariés du secteur public puissent y travailler dans des conditions appropriées. »

« Depuis le début des négociations, le gouvernement  maintient ses positions initiales en voulant imposer un gel des salaires et des attaques virulentes à notre régime de retraite, a rappelé la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, lors d’un point de presse tenu au Cégep François-Xavier-Garneau, à Québec ce matin. Des mesures qui nous amèneraient directement vers l’appauvrissement, maintenant et jusqu’à la fin de nos jours. Nous l’avons dit et nous le répétons : Martin Coiteux doit comprendre qu’un gel salarial est tout à fait inacceptable pour les travailleuses et les travailleurs du secteur public. Si le gouvernement veut que les choses progressent aux tables de négociation, il doit déposer de nouvelles offres et retirer ses demandes de recul déraisonnables aux tables sectorielles. »

« Depuis hier, nous pouvons constater l’ampleur de la mobilisation des employés de l’État, souligne Jacques Létourneau. Les piquets de grève vont se poursuivre tout au long de la semaine dans les différentes régions du Québec. Malgré cela, nos négociateurs demeurent disponibles en tout temps afin de trouver des solutions conjointes aux nombreux enjeux que nous avons soulevés aux tables de négociations. Le gouvernement doit maintenant faire preuve de bonne foi, reconnaître que des correctifs doivent être apportés et convenir avec nous d’une entente satisfaisante et négociée. »

La CSN inquiète de la perte d’expertise dans les services publics

Apportant leur appui aux nombreux piquets de grève des travailleuses et des travailleurs du secteur public qui tentent de dénouer l’impasse dans leurs négociations avec le gouvernement québécois, les représentants de la CSN ont exprimé leurs vives inquiétudes quant à une éventuelle perte d’expertise dans les services publics québécois.

« Depuis des années, le gouvernement québécois s’attaque aux conditions de travail de celles et ceux qui, chaque jour, s’occupent de la santé, de l’éducation et du bien-être général de nos concitoyens », a tenu à rappeler le président de la CSN, Jacques Létourneau, lors d’un point de presse tenu ce matin au collège Lionel-Groulx à Sainte-Thérèse. « On les laisse s’appauvrir, on augmente leur charge de travail, sans même se soucier que la qualité et l’accessibilité à ces services pourraient en être menacées. Il est temps de mettre un terme à la dégradation des conditions dans lesquelles ces femmes et ces hommes nous livrent ces services, des services indispensables pour l’ensemble de la société québécoise. »

« C’est de façon totalement irresponsable que le gouvernement libéral mène ces négociations, a indiqué la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, lors d’un rassemblement à Saguenay. D’un côté, le gouvernement poursuit ses politiques d’austérité en coupant dans l’ensemble des services publics, sans aucun égard aux besoins des familles québécoises. De l’autre, il s’en prend aux conditions de travail de ses employés, menaçant directement leur capacité à livrer des services publics de qualité à la population. Faudra-t-il attendre que l’expertise des employés de l’État quitte massivement nos réseaux publics pour réaliser l’ampleur du problème? Le gouvernement doit s’assurer que nos réseaux publics puissent attirer et retenir la main-d’œuvre nécessaire à la prestation de services sociaux, de santé et d’éducation pour nos enfants, nos aînés et pour les plus démunis de notre société. »

« Notre patience a des limites. Voilà près d’un an que nous avons indiqué au gouvernement libéral les problèmes que nous voulons résoudre dans le cadre de ces négociations. Devant l’intransigeance du gouvernement libéral, devant le mépris qu’il affiche envers ses propres employés, nous n’avons d’autre choix que d’augmenter la cadence de nos moyens de pression. Nous demeurons disponibles en tout temps pour trouver des réponses communes aux tables de négociation. Mais pour ce faire, encore faut-il que le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, donne à ses négociateurs les marges de manœuvre nécessaires afin que nous puissions convenir d’une entente satisfaisante et négociée », a ajouté Jacques Létourneau.

Le Front commun en grève dès le 26 octobre

Fort d’un mandat de grève de six jours, le Front commun amorcera demain une première séquence de débrayage dans l’ensemble des régions du Québec afin de dénouer l’impasse des négociations du secteur public.

« En date d’aujourd’hui, le gouvernement n’a toujours pas répondu aux demandes que nous avons déposées il y maintenant un an, ni en matière d’appauvrissement des travailleuses et des travailleurs du secteur public, ni en rapport au retard de leur rémunération globale par rapport à l’ensemble des Québécois, rappelle Lucie Martineau, porte-parole du SISP. Et tant que le gouvernement maintient sa volonté d’imposer un gel salarial de deux ans à ses employés – une véritable fin de non-recevoir à nos préoccupations – il nous est impossible d’envisager une éventuelle contre-proposition de notre part. »

« C’est l’intransigeance du gouvernement qui nous force à utiliser la grève comme dernier recours, indique Daniel Boyer, président de la FTQ. Nous avons utilisé jusqu’à maintenant tous les moyens à notre disposition, nous avons rassemblé plus de 150 000 personnes dans les rues de Montréal au début du mois, nous faisons preuve d’ouverture et de bonne foi aux tables de négociation, mais malgré cela, les négociateurs du gouvernement n’ont toujours pas les mandats pour faire avancer la négociation, et cela, tant aux tables sectorielles qu’à la table centrale. »

« Le gouvernement fait preuve d’une irresponsabilité très inquiétante, souligne Jacques Létourneau, président de la CSN. Son cadre financier totalement irréaliste se traduit par des compressions massives dans l’ensemble de nos réseaux publics. Parallèlement, le gouvernement voudrait procéder à des attaques sans précédent aux conditions de travail de ses employés qui, non seulement mineraient leur capacité à livrer des services de qualité, mais risqueraient de causer une perte d’expertise dramatique dans nos réseaux publics. Et ça, c’est l’ensemble de la population du Québec qui en subirait les conséquences. Voilà pourquoi nous serons en grève à compter de demain : pour stopper l’entreprise de démolition du Parti libéral. »

« Notre objectif, nous le rappelons, a toujours été d’en arriver à une entente satisfaisante et négociée. Nous poursuivrons la négociation même en temps de grève. Mais si le gouvernement persiste dans son intransigeance, son manque d’écoute et son mépris envers les travailleuses et les travailleurs du secteur public, nous n’hésiterons pas à intensifier les débrayages au cours des prochaines semaines », de conclure les porte-parole du Front commun.

Grève tournante
La grève tournante du Front commun sera faite par des enseignants, des professionnels en soins, des professionnels, des techniciens, du personnel de soutien et administratif, des ouvriers et des fonctionnaires dans l’ensemble des établissements des réseaux de la santé et des services sociaux, des commissions scolaires, des cégeps, des organismes gouvernementaux et de la fonction publique. En alternance, les différentes régions du Québec seront en grève cette semaine aux dates suivantes : 26 octobre : Outaouais, Abitibi-Témiscamingue, Laurentides, Lanaudière, Saguenay–Lac-Saint-Jean, Nord-du-Québec. 27 octobre : Québec–Chaudière-Appalaches, Bas-Saint-Laurent, Côte-Nord, Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, les fonctionnaires et ouvriers de la fonction publique du Québec ainsi que de l’Agence du revenu du Québec 28 octobre : Estrie, Montérégie, Centre-du-Québec et Mauricie 29 octobre : Montréal, Laval et les salariés de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse L’information quant aux établissements où s’exerceront la grève et les dates auxquelles celle-ci aura lieu dans chacune des régions du Québec est disponible au www.frontcommun.org/greve

Un joyau à préserver

La CSN met en garde le ministre de l’Éducation, François Blais, contre toute idée de démantèlement du réseau des universités du Québec, que cela soit par une réduction de pouvoirs ou par une abolition du siège social de l’Université du Québec, comme l’a révélé le quotidien La Presse.

Même si le ministre refuse de confirmer ou d’infirmer quoique ce soit, des motifs purement financiers seraient à l’origine de cette idée. « Encore une fois, ce gouvernement de comptables s’attaque au modèle québécois. Le réseau des universités du Québec est un joyau. Il a permis une démocratisation de l’enseignement supérieur au Québec en rapprochant l’offre de cours de la population », dénonce Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

Le démantèlement du réseau ne peut qu’attiser la concurrence pernicieuse que se livrent déjà les universités au Québec. L’offre dans les régions est vitale et ce sont les universités éloignées des grands centres urbains qui risquent d’écoper dans ce nouveau brassage de structures gouvernemental à des fins purement financières.

« La mise en réseau de l’Université du Québec assure une forme de cohésion dans l’offre de services. L’idée de s’attaquer à ce réseau pour épargner quelques dollars est une aberration. On ne vise pas ici à améliorer les services aux étudiants ; il faut remplir la commande du Conseil du trésor », conclut Véronique De Sève.

À propos

Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats répartis dans huit fédérations, dont la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) et la Fédération des professionnèles (FP-CSN). La FNEEQ-CSN est présente dans une douzaine d’institutions universitaires, dont 10 syndicats de chargé-es de cours. Elle regroupe aussi les tutrices et les tuteurs de la Télé-Université ainsi que les chargé-es d’enseignement de l’École de technologie supérieure. La Fédération des professionnèles (FP-CSN) compte quelque 8 000 membres qui oeuvrent dans différents secteurs, incluant les professeur-es de l’Université du Québec en Outaouais et à Montréal.

 

Martin Coiteux refuse de s’engager sur le maintien de la prime de rétention à Sept-Îles et Port-Cartier

Le Président du Syndicat des technicien-nes et professionnel-les de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord-CSN, Yvon Payeur, a rencontré hier le Président du Conseil du trésor, Martin Coiteux. «Même si nous n’avons obtenu aucun engagement du gouvernement, nous avons tout de même pu expliquer clairement notre position au ministre. La région est aux prises avec de graves problèmes de rétention et d’attraction de main d’œuvre qualifiée. La prime de 8% à Sept-Îles et Port-Cartier est une garantie de services de qualité pour une population dont les besoins sont très importants », a expliqué le président du STPSSSCN – CSN.

Les bottines doivent suivre les babines « C’est la troisième fois que nous rencontrons un ministre sur cette question. Après messieurs D’Amours et Arcand, la rencontre d’hier avec M. Coiteux doit mener à des résultats. », a souligné Vincent Hamel Davignon, Président du Syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Sept- Îles – CSN. « Les bottines doivent suivre les babines ! Nous poursuivrons donc notre vigile devant l’Assemblée Nationale tant que nous n’aurons pas l’assurance que des mandats concrets ont été acheminés au négociateur en chef, M. Maurice Charlebois ». « La région vit actuellement plusieurs difficultés économiques. Perdre 10 millions dans la région de Sept-Îles et Port-Cartier serait catastrophique pour le développement régional.», a finalement rappelé Guillaume Tremblay, Président du Conseil central Côte-Nord – CSN.

Ultimatum de 48 heures à Martin Coiteux

Le Syndicat des technicien (ne) s et professionnel (le) s de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord-CSN débute aujourd’hui une vigile devant l’Assemblée nationale. Il revendique au Conseil du trésor le maintien de la prime de 8 % versée au personnel du secteur public dans les localités de Sept-Îles et Port-Cartier, depuis 40 ans. Le président du STP SSSCN-CSN, Yvon Payeur, explique que ses membres ont décidé de s’arrêter à Québec alors qu’ils revenaient de l’imposante manifestation du Front commun, tenue hier, à Montréal : « Nous avons décidé de ne pas retourner chez nous immédiatement avec les autobus. Nous restons à Québec et nous nous adressons aujourd’hui directement au président du Conseil du trésor, Martin Coiteux. Le retrait de cette prime est insensé et met en péril les services sociaux et ceux de santé offerts dans notre région ».

Cette demande aurait en plus pour effet d’appauvrir grandement les travailleuses et les travailleurs de la région. « Chez nous, on est deux à travailler au CISSS Côte-Nord, c’est 8 % de moins du jour au lendemain dans notre revenu familial, c’est environ 8000 $ de moins par année… Et on n’est pas les seuls! Nous sommes environ 2500 personnes touchées dans la région par cette proposition de Martin Coiteux » a ajouté le vice-président aux litiges du STP SSSCN-CSN, Sylvain Tremblay. Les commerçants et les acteurs de l’économie locale sont aussi très inquiets des impacts d’une telle mesure d’austérité. Ce sont près de 10 millions de dollars qui disparaitraient, du jour au lendemain, de l’économie régionale, un coup dur que la région de Sept-Îles et Port-Cartier n’a pas le loisir d’encaisser par les temps qui courent.

Ces travailleuses et travailleurs s’installent donc aujourd’hui devant l’Assemblée nationale et donnent 48 heures au président de Conseil du trésor, responsable des négociations du secteur public, Martin Coiteux, pour retirer cette demande et venir en discuter directement avec eux.

Durant la vigile, les techniciennes, les techniciens et les professionnel-les de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord ont prévu tenir diverses activités dans la région de Québec. « On rend service au quotidien à la population quand on est chez nous, on va continuer dans cette veine, mais bénévolement cette semaine à Québec. Notre travail est important dans notre société, bien que le gouvernement ne semble pas vouloir le reconnaitre depuis le début de cette ronde de négociation » a précisé le vice-président aux litiges du STP SSSCN-CSN, Sylvain Tremblay. Plus de détails suivront au cours des prochains jours.

À propos

La Confédération des syndicats nationaux représente quelque 170 000 travailleuses et travailleurs du secteur public québécois, dont 2500 sur la Côte-Nord.

Les syndicats CSN de Lanaudière votent massivement pour la grève

L’ensemble des syndicats CSN du secteur public de Lanaudière, représentant plus de 6500 membres, a obtenu un mandat de grève au terme d’une consultation menée partout dans la région au cours des deux dernières semaines. En moyenne, les salarié-es CSN du secteur public Lanaudois ont voté une forte majorité en faveur d’une grève tournante de 6 jours pouvant être déclenchée en Front commun dès cet automne.

« L’ampleur de la participation des salarié-es aux assemblées générales démontre le ras-le-bol généralisé de nos membres par rapport au mépris dont fait preuve le gouvernement à leur égard », martèle Francine Ranger, présidente du Conseil central de Lanaudière-CSN. « Nos membres en ont plus qu’assez des blocages importants que nous constatons à l’ensemble des tables de négociation. Voilà pourquoi ils n’ont pas hésité à se doter de mandats de grève permettant d’augmenter le rapport de force. Le gouvernement ne peut plus ignorer le mouvement de contestation qu’il a lui-même provoqué en ignorant nos revendications légitimes et en proposant des reculs qui ramèneraient les conditions de travail 30 ans en arrière. »

« Avec toutes les compressions budgétaires qui sont imposées en cette période d’austérité, notre réseau de la santé et de services sociaux vit des moments extrêmement difficiles », poursuit madame Ranger. « En proposant un gel de salaire, le gouvernement voudrait appauvrir davantage les travailleuses et les travailleurs de ce secteur. En voulant dégrader les conditions dans lesquelles ils exercent leur travail, le gouvernement vient directement miner leur capacité à offrir des services publics de qualité. Et ça, c’est l’ensemble de la population de Lanaudière et du Québec qui va en souffrir. C’est cette préoccupation qui a mené nos membres à voter massivement pour la grève. »

Les employé-es de soutien des commissions scolaires, des cégeps et des organismes gouvernementaux ont également voté pour la grève. Pour madame Ranger, le résultat des votes ne fait aucun doute sur leur détermination. « Le gouvernement voudrait accentuer la précarité d’emploi du personnel de soutien qui touche déjà des milliers de travailleuses et de travailleurs qui ne savent ni où ni quand ils travailleront au cours d’une année. Les assemblées générales de ce secteur étaient bondées : les gens ont pu non seulement exprimer toute leur colère envers les offres du gouvernement, mais ils se sont également donné les moyens nécessaires pour débloquer les tables de négociation. »

Le réseau collégial s’apprête aussi à débrayer prochainement. « Le gouvernement ne désire qu’augmenter la charge des enseignantes et des enseignants des cégeps en combinant l’ensemble des reculs demandés et la partie patronale voudrait non seulement augmenter les heures d’enseignement et de préparation de cours, mais également le nombre d’élèves par classe. Alors qu’il coupe de nombreuses ressources mises à la disposition des élèves, le gouvernement s’attaque directement aux conditions d’enseignement, sans aucun égard envers la valeur des emplois. »

« Le gouvernement considère qu’on peut presser le citron indéfiniment », s’insurge madame Ranger. « Le nombre de problèmes de santé psychologique liés au travail atteint déjà des sommets inégalés dans nos réseaux. Les compressions budgétaires et les surcharges de travail ont un effet direct sur les services à la population. Les gens sont épuisés et le gouvernement souhaite que les travailleuses et les travailleurs de ce secteur en fassent plus avec moins, dans des conditions de travail de plus en plus difficiles. Cela relève ou bien de la pensée magique ou bien d’une obsession idéologique ou encore d’une irresponsabilité dangereuse. »

« Le gouvernement ne doit plus attendre avant d’octroyer les marges de manœuvre nécessaires à ses négociateurs », souligne madame Ranger. « Si le gouvernement en avait la réelle volonté, nous pourrions en arriver à un règlement très rapidement. L’objectif a toujours été d’en arriver à des ententes négociées. Nous entendons déployer tous les moyens nécessaires pour y parvenir avant d’avoir recours à la grève. Voilà pourquoi nous serons des milliers dans les rues de Montréal ce samedi, avec nos partenaires du Front commun, pour dénoncer haut et fort l’attitude du gouvernement aux tables de négociations et faire valoir la légitimité de nos revendications. Nous appelons l’ensemble de la population lanaudoise à manifester avec nous, afin que nous puissions sauvegarder nos services publics. »

À propos du Conseil Central de Lanaudière-CSN
Le Conseil Central de Lanaudière-CSN représente 14 000 membres dans les secteurs public et privé répartis en 89 syndicats sur tout le territoire lanaudois.

Des mandats de grève pour la quasi-totalité des syndicats du Bas-Saint-Laurent

La quasi-totalité des syndicats du secteur public affiliés au CCBSL a obtenu un mandat de grève tournante de six jours, qui sera menée en Front commun. Les consultations se sont terminées hier, le 30 septembre. Au total, ce sont près de 5 000 membres qui ont été appelés à se prononcer en assemblée générale.

« Pour la CSN et les organisations du Front commun, l’objectif a toujours été, et est encore, de conclure des ententes négociées à l’ensemble des tables de négociation. Mais, devant la lenteur des travaux et le manque de sensibilité face aux problèmes que nous avons soulevés et aux solutions que nous souhaitons apporter, nous n’avons pas d’autre choix que d’augmenter nos moyens de pression », de souligner Nancy Legendre, présidente du CCBSL.

Au Bas-Saint-Laurent, deux syndicats sur vingt-cinq n’ont pas obtenu leur mandat de grève. « Les assemblées sont bondées et les gens votent dans une moyenne régionale à près de 80 % pour la grève, indique Nancy Legendre. Que ce soit dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des services sociaux ou des organismes gouvernementaux, le mécontentement est généralisé. Les travailleuses et les travailleurs du secteur public n’ont toujours pas digéré le mépris des offres salariales du gouvernement et sa volonté de sabrer dans leur régime de retraite. »

Avant d’avoir recours à la grève, les syndicats du secteur public du Bas-Saint-Laurent entendent mettre tous les moyens en œuvre afin de faire entendre raison au gouvernement. C’est ainsi qu’ils prendront part massivement à la manifestation du Front commun dans les rues de Montréal, le 3 octobre prochain.

Liste des syndicats ayant obtenu leur mandat de grève

S. des enseignantes et enseignants des campus de La Pocatière et de Montmagny S des avocats de l’aide juridique du Bas-St-Laurent/Gaspésie S des techniciens-nes et professionnels-les de la SSS du Québec S.T.E.P.S.S.Q. (FP-CSN) S du personnel de la santé et des services sociaux Des Basques – CSN STT du Centre jeunesse du Bas St-Laurent – CSN SEE du CRDI du B. S. L. – CSN SE Réseau santé de la Mitis – CSN S de la santé et des services sociaux Vallée de la Matapédia – CSN S des prof. en soins infirmiers et respiratoires du Témiscouata – CSN SNE Centre de santé et de services sociaux de Matane SEE de bureau du Centre de santé de la Mitis – CSN STT du CSSS de Rimouski-Neigette (CSN) STT de la santé du Témiscouata (catégorie 2) – CSN STT de la santé du Kamouraska – CSN S du personnel de soutien du Cégep de Rimouski (CSN) SNE Cégep Rivière-du-Loup S du personnel de soutien de la commission scolaire des Monts et Marées S du personnel de soutien du Cégep de Matane (CSN) S du soutien scolaire Kamouraska-Rivière-du-Loup (CSN) S du soutien scolaire des Phares (CSN) S du soutien scolaire du Fleuve et des Lacs (CSN) Se de la traverse Matane-Baie-Comeau-Godbout (CSN) S du personnel de soutien Centre communautaire juridique BSL-Gaspésie (CSN)

À propos

Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CSN) regroupe 100 syndicats représentant 10 200 travailleuses et travailleurs, dont près de 5 000 dans le secteur public.

Le savoir dans l’étau de l’austérité

L’austérité libérale, ce n’est pas seulement un exercice d’équilibre budgétaire en accéléré, c’est aussi une volonté d’éliminer les espaces démocratiques de la société. L’UQAM n’est pas épargnée.

Les négociations que mène l’université avec ses professeures et professeurs depuis 2014 montrent comment la nature même de l’institution est menacée. « Ce qui est en jeu, c’est la démocratie. Si l’on cède aux demandes patronales, les départements ne seront plus entre les mains de ceux qui pensent chaque discipline », explique Michèle Nevert, présidente du Syndicat des professeurs et professeures de l’Université du Québec à Montréal (SPUQ–CSN).

L’UQAM est en effet une université qui fait place à la démocratie participative, notamment sur les questions d’orientation des études et des recherches. Or, les demandes patronales visent à remettre plusieurs décisions importantes strictement entre les mains de cadres. Ces derniers ne sont cependant pas au cœur de la recherche et doivent avant tout rendre des comptes sur l’aspect financier. « L’université a une vocation particulière, ce n’est pas une usine », insiste Pierre Lebuis, vice-président du SPUQ et actif au sein du comité de négociation. Pour lui, l’université doit être un « incubateur libre » qui permet de mettre de l’avant des axes de recherche. Les décisions imposées d’en haut, en fonction de créneaux à la mode, ne pourront jamais donner d’aussi bons résultats et certains champs de recherche utiles pour la société risquent d’être négligés. Outre la question démocratique, les compressions budgétaires du gouvernement actuel, qui s’élèvent à près de 300 millions de dollars pour le secteur universitaire, se font rudement sentir. « Il y a des pressions énormes de productivité », affirme Michèle Nevert. L’UQAM veut notamment éliminer toute balise relative au nombre moyen d’étudiants par groupe, qui est déjà en nette progression depuis 2009.

Par ailleurs, comme les fonds disponibles pour la recherche se font de plus en plus rares, notamment en provenance d’Ottawa, la concurrence pour les obtenir est plus féroce. Pour y parvenir, les professeures et les professeurs doivent publier plus d’articles et doivent donc faire de la recherche dans un contexte où l’université ne prévoit pas de fonds spécifiques à cette activité pour chacun d’entre d’eux. Ainsi, pour soutenir les étudiantes et les étudiants des 2e et 3e cycles et payer les frais liés à leurs recherches, les professeurs ont l’option de donner plus de cours. Cette méthode rapporte toutefois relativement peu d’argent et réduit le temps consacré à la recherche.

Cette équation devient encore plus stressante pour les nouveaux professeurs qui n’obtiendront leur permanence qu’après quatre ans. Ils se doivent de « performer », c’est-à-dire de susciter l’intérêt des organismes subventionnaires qui les financent. Cette période de quatre ans, parfois plus pour celles et ceux qui prennent un congé parental, ne suffit pas à l’administration qui réclame maintenant cinq ans. C’est d’autant plus excessif quand on sait que plusieurs profs commencent leur carrière après 40 ans. « Parmi les nouvelles recrues, environ 20 % d’entre elles commencent leur carrière et quittent l’université dans les premières années », indique d’ailleurs Pierre Lebuis.

Une négociation qui stagne

Malgré quelque 42 séances de négociation en date du 2 octobre dernier, les deux parties sont toujours aussi éloignées sur certains points importants qu’elles l’étaient au début des pourparlers. La population étudiante a augmenté de façon importante de 2009 à 2015. Le SPUQ demande notamment l’ajout de professeurs pour diminuer le nombre d’étudiants par groupe. « La partie patronale n’a même pas réagi aux demandes syndicales. On travaille pourtant sur ce document depuis 2011 », s’insurge la présidente du SPUQ. Notons que les professeurs de l’UQAM sont les moins bien payés de toutes les universités au Québec.

Gonflés à bloc

Au lendemain de la plus grande manifestation de l’histoire des fronts communs, les militantes et les militants du secteur public s’apprêtent à perturber l’ensemble des régions du Québec afin de mettre la pression sur le gouvernement pour convenir d’un règlement satisfaisant négocié — et pourraient bien utiliser plus tôt que tard leurs mandats de grève. Un rapport de force que le Front commun prépare minutieusement depuis des mois.

Des files d’autobus — 384 très exactement — de toutes les régions du Québec convergeant vers Montréal. Des dizaines de milliers de protestataires prenant d’assaut le métro pour rejoindre le centre-ville de Montréal. En tout, plus de 150 000 personnes étaient dans la rue le 3 octobre dernier, à l’invitation du Front commun, pour se porter à la défense des services publics et des conditions de travail de celles et ceux qui y œuvrent au quotidien.

Cette forte participation ne surprend pas le président de la FSSS-CSN, Jeff Begley : « En voulant détériorer les conditions dans lesquelles nous exerçons notre travail, le gouvernement vient directement miner notre capacité à offrir des services publics de qualité. Et ça, c’est l’ensemble de la population du Québec qui en souffrirait ». Quelques jours auparavant, la CSN, la CSQ et la FTQ annonçaient avoir obtenu leurs mandats de grève tournante de six jours. Et pas n’importe quels mandats : à plus de 85 % pour la CSN et la FTQ, à 82 % du côté de la CSQ. Au moment d’écrire ces lignes, le SFPQ et l’APTS étaient sur le point de terminer leur exercice de consultation.

« De toute ma vie, je n’ai jamais vu de mandats de grève aussi forts, explique Marjolaine Côté, vice-présidente de la FEESP-CSN. Les assemblées étaient bondées : les gens ont pu non seulement exprimer toute leur colère envers les offres du gouvernement, mais également nous donner les moyens nécessaires pour débloquer nos tables de négociation. »

Il y a plusieurs mois déjà que le Front commun affirme que, compte tenu des offres méprisantes du gouvernement, le recours éventuel à la grève ne pourrait être écarté. « Ce n’est pas une mince affaire que d’obtenir des mandats de grève de la part de centaines de syndicats représentant plus de 400 000 personnes. Nous avons choisi de lancer les discussions le plus tôt possible. Dès le 31 mars, nous étions 2500 militantes et militants de l’ensemble des organisations du Front commun, réunis à Québec, pour débattre du recours à la grève, rappelle Caroline Senneville, présidente de la FNEEQ-CSN. En constatant l’ampleur des mandats, le pari semble avoir porté ses fruits ! »

« Nous devons continuer à augmenter notre rapport de force, souligne le président de la FP-CSN, Michel Tremblay. Tout au long du mois d’octobre, nous appelons les militantes et les militants du Front commun à tenir des actions de perturbation socio­économique dans l’ensemble des régions du Québec. Et si le gouvernement continue à faire l’autruche et à ignorer notre mécontentement, nous n’aurons d’autre choix que d’utiliser nos mandats de grève. »

Secteur public : la CSN obtient ses mandats de grève

L’ensemble des fédérations du secteur public de la CSN, représentant 170 000 membres du secteur public, ont obtenu leur mandat de grève au terme d’une consultation menée partout au Québec au cours des quatre dernières semaines. En moyenne, les salariés du secteur public de la CSN ont voté à plus de 85 % en faveur d’une grève tournante de 6 jours pouvant être déclenchée en Front commun cet automne.

« L’ampleur de la participation des salarié-es du secteur public démontre le ras-le-bol généralisé de nos membres par rapport au mépris dont fait preuve le gouvernement à leur égard, martèle Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN. Nos membres en ont plus qu’assez des blocages importants que nous constatons à l’ensemble de nos tables de négociation. Voilà pourquoi ils n’ont pas hésité à se doter de mandats de grève nous permettant d’augmenter notre rapport de force. Le gouvernement ne peut plus ignorer le mouvement de contestation qu’il a lui-même provoqué en ignorant nos revendications et en proposant des reculs qui ramèneraient nos conditions de travail 30 ans en arrière. »

« Avec toutes les compressions budgétaires qui sont imposées en cette période d’austérité, notre réseau de la santé et des services sociaux vit des moments extrêmement difficiles, souligne le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Jeff Begley. En proposant un gel de salaire, le gouvernement voudrait nous appauvrir. En voulant dégrader les conditions dans lesquelles nous exerçons notre travail, le gouvernement vient directement miner notre capacité à offrir des services publics de qualité. Et ça, c’est l’ensemble de la population du Québec qui va en souffrir. C’est cette préoccupation qui a mené nos membres à voter massivement pour la grève. »

Les employé-es de soutien des commissions scolaires, des cégeps et des organismes gouvernementaux ont également voté pour la grève. Pour la vice-présidente de la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP-CSN), Marjolaine Côté, le résultat des votes ne fait aucun doute sur leur détermination.

« Le gouvernement voudrait accentuer la précarité d’emploi du personnel de soutien, qui touche déjà des milliers de travailleuses et de travailleurs qui ne savent ni où ni quand ils travailleront au cours d’une année. De toute ma vie dans ce secteur, je n’ai jamais vu de mandats de grève aussi forts. Les assemblées étaient bondées : les gens ont pu non seulement exprimer toute leur colère envers les offres du gouvernement, mais également nous donner les moyens nécessaires pour débloquer nos tables de négociation. »

Le réseau collégial s’apprête aussi à débrayer prochainement. « Le gouvernement ne désire qu’augmenter la charge des enseignantes et des enseignants des cégeps, indique Nicole Lefebvre, vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN). En combinant l’ensemble des reculs demandés, la partie patronale voudrait non seulement augmenter nos heures d’enseignement et de préparation de cours, mais également le nombre d’élèves par classe. Alors qu’il coupe de nombreuses ressources mises à la disposition des élèves, le gouvernement s’attaque directement à nos conditions d’enseignement, sans aucun égard envers la valeur de nos emplois. »

« Le gouvernement considère qu’on peut presser le citron indéfiniment, s’insurge Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN). Le nombre de problèmes de santé psychologique liés au travail atteint déjà des sommets inégalés dans nos réseaux. Les compressions budgétaires et les surcharges de travail ont un effet direct sur les services à la population. Nos gens sont épuisés. Et le gouvernement voudrait nous demander, encore une fois, d’en faire plus avec moins, dans des conditions de travail de plus en plus difficiles? Cela relève ou bien de la pensée magique ou bien d’une obsession idéologique, ou encore d’une irresponsabilité dangereuse. » Le gouvernement ne doit plus attendre avant d’octroyer les marges de manœuvre nécessaires à ses négociateurs, souligne Francine Lévesque. « Si le gouvernement en avait la réelle volonté, nous pourrions en arriver à un règlement très rapidement. Notre objectif a toujours été d’en arriver à des ententes négociées. Et nous entendons déployer tous les moyens nécessaires pour y parvenir avant d’avoir recours à la grève. Voilà pourquoi nous serons des milliers dans les rues de Montréal ce samedi, avec nos partenaires du Front commun, pour dénoncer haut et fort l’attitude du gouvernement aux tables de négociations et faire valoir la légitimité de nos revendications. Nous appelons l’ensemble de la population à manifester avec nous, afin que nous puissions sauvegarder nos services publics. »

La Fédération des professionnèles (FP-CSN) dénonce les récentes offres patronales sectorielles du secteur de la santé et des services sociaux

La Fédération des professionnèles (FP-CSN) dénonce vivement qu’après bientôt une année de rencontre, les offres patronales sectorielles du secteur de la santé et des services sociaux ne permettent toujours pas d’améliorer ni les conditions de travail des professionnèles ni l’accessibilité et la qualité de nos services publics. En effet, la FP est amèrement déçue de ne pas avoir encore de réponses concrètes aux propositions des professionnèles.

La FP considère qu’il faudrait beaucoup d’imagination pour voir dans les récentes offres patronales des ouvertures aux demandes des professionnèles. Pire encore, les demandes patronales qui diminuent les conditions de travail des professionnèles demeurent. Dans un contexte de chambardements importants des structures du Réseau de la santé et des services sociaux, les demandes de la partie patronale trahissent la vision du gouvernement à l’égard des professionnèles et techniciennes et techniciens : des pions interchangeables au gré de l’humeur des ministres et de leurs réformes.

«Force est de constater que la partie patronale s’entête, de manière idéologique, à réaliser des économies substantielles uniquement sur une base comptable plutôt que d’entendre les solutions des professionnèles et techniciennes et techniciens! D’ailleurs, le gouvernement aurait déjà avoué que dans sa prochaine mise à jour économique, le cap serait maintenu vers les mesures d’austérité qui nuisent concrètement à la qualité et à l’accessibilité des services publics», déplore Ginette Langlois, vice-présidente de la FP.

La FP est prête à continuer les rencontres avec la partie patronale, pourvu qu’il y ait un espace de discussion réel sur les enjeux et les problèmes essentiels qui touchent les professionnèles et techniciennes et techniciens. Durant les prochains jours, les membres de la FP continueront de se mobiliser afin de bâtir un rapport de force nécessaire à la signature d’une bonne convention collective. La FP est déterminée à améliorer les conditions de travail des professionnèles et des techniciennes et techniciens.

La CSN dénonce une centralisation motivée par l’obsession de l’austérité

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, a annoncé sa volonté de centraliser les laboratoires médicaux de la province. La CSN est très inquiète de cette intention du ministre, qui n’a pas pour objectif d’améliorer les services à la population, mais bien de poursuivre sur la voie de l’austérité. Les importantes critiques adressées à l’endroit du nouveau laboratoire du CUSM en PPP démontrent que cette centralisation est loin d’être la panacée.

Un enjeu majeur de santé…

Les intentions du ministre ont de quoi inquiéter. La centralisation en onze laboratoires serveurs implique d’importants déplacements des échantillons et une organisation sans faille, or ce n’est pas le cas actuellement. « Les évènements au CUSM, où plusieurs pertes d’échantillons et erreurs dans les dossiers ont été notées récemment, devraient suffire au ministre pour mettre un frein au processus. Or, on nous annonce plutôt que le MSSS va aller de l’avant, tout en lançant un appel d’offres l’année prochaine pour un meilleur système informatisé… mais d’ici là ? Sans compter tous les problèmes que connaît déjà le gouvernement avec les contrats informatiques confiés au privé qui sont un véritable fiasco », s’inquiète Jeff Begley, président de la FSSS-CSN : « les conséquences de telles erreurs pourraient pourtant être fatales. »

Selon le groupe sectoriel d’expertise sur la manipulation et le transport des spécimens biologiques du MSSS, les échantillons devraient idéalement être traités dans un délai de deux heures. La CSN se demande comment le ministre compte s’y prendre pour respecter cette recommandation si un hôpital de la Côte-Nord doit envoyer ses échantillons à Rimouski ou si un centre hospitalier de l’Abitibi doit envoyer les siens à Montréal.

La disparition d’une expertise locale…

L’inquiétude est aussi palpable du côté de la Fédération des professionnèles-CSN pour qui la disparition de l’expertise locale est un enjeu important. « Prenons, par exemple, le cas du CHU Sainte-Justine qui a une clientèle pédiatrique ayant des besoins particuliers par rapport à la clientèle adulte. Les techniciens et professionnels qui y travaillent sont au fait de ces particularismes et ont développé une expertise spécialisée qui disparaîtrait dans un gros laboratoire centralisé », affirme Michel Tremblay, président de la FP-CSN.

Des milliers d’emplois en jeu…

Au cœur de l’activité des laboratoires, il y a plus de 5000 salarié-es partout dans la province, dont 2000 seulement à Montréal répartis sur 98 établissements. La CSN est préoccupée par le sort qui attend ces salarié-es. « C’est, une fois de plus, les travailleurs et les travailleuses qui offrent un service exceptionnel dans des conditions parfois très difficiles, qui feront les frais de ces décisions improvisées et sans aucune consultation de la part du ministre. Ce qu’on voit, c’est que cette nouvelle réforme est motivée par l’austérité et non par une volonté d’améliorer les services à la population », s’indigne Jean Lacharité, vice-président de la CSN, « il faut que ça cesse, il va falloir que le ministre comprenne que ce n’est pas un jeu, il a la santé des patients et l’avenir des employé-es entre ses mains. »

Des délais déraisonnablement courts…

Pour la centrale syndicale, centraliser les laboratoires médicaux n’est pas une décision qui doit être prise à la légère. Plutôt que de donner le temps d’analyser et d’ouvrir un débat sur le sujet, le ministère semble agir dans l’empressement. Pourtant, c’est Gaétan Barrette lui-même qui, en mars 2014, alors qu’il était président de la Fédération des médecins spécialistes, déclarait : « […] Et on nous dit que dans maximum trois ans ce sera terminé ! N’importe quelle personne saine d’esprit va comprendre que c’est n’importe quoi. » L’Alberta, qui a décidé de se lancer dans un processus similaire, s’est doté d’un échéancier jusqu’en 2030 avec un investissement de 3 milliards de dollars.

La CSN demande donc au ministre de revoir sa décision et de mettre sur la glace ce processus. « On n’a même pas encore achevé la fusion dans les CISSS et les CIUSSS que déjà le ministre veut lancer le réseau dans une série de nouvelles réformes, ça n’a pas de bon sens », conclut Jean Lacharité.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Un rapport qui démontre l’ampleur de l’impact des mesures d’austérité

Pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN), le rapport annuel de la Protectrice du citoyen démontre l’ampleur de l’impact des mesures d’austérité sur les services à la population. Plutôt que de réduire la qualité des services aux personnes parmi les plus vulnérables de la société, le gouvernement Couillard devrait aller chercher de nouveaux revenus pour financer nos services publics.

L’austérité mise en lumière
Le rapport de la Protectrice du citoyen recèle plusieurs preuves des impacts des mesures d’austérité sur le réseau de santé et de services sociaux. Le nombre de plaintes a augmenté de 10,6%, alors que la qualité des services à la population est en baisse dans plusieurs domaines du réseau. Le rapport cible particulièrement la question de la santé mentale, de la santé physique, du soutien à l’autonomie des personnes âgées et des déficiences.

« Le rapport de la Protectrice du citoyen est une preuve supplémentaire de l’impact de l’austérité sur la qualité des services à la population. Le gouvernement s’attaque à nos services publics en s’en prenant aux personnes les plus vulnérables de notre société. Pour continuer de laisser s’enrichir les plus riches, il réduit le bassin de services des personnes recevant des soins à domicile, les personnes atteintes de déficiences et les personnes ayant des problèmes de santé mentale », explique Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). Le rapport souligne par ailleurs l’importance des soins à domicile comme « l’une des assises privilégiées pour retarder le recours à l’hébergement.

« Comment se fait-il alors que le MSSS, comme le lui reproche la Protectrice du citoyen, soit toujours incapable d’établir l’offre réelle de soins à domicile ni le taux de financement qu’il faudrait pour répondre vraiment à la demande. Peut-être ce gouvernement craint-il la réponse ? À savoir que l’offre est nettement insuffisante et qu’il faut injecter beaucoup plus d’argent qu’actuellement? », déclare Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Des soins psychologiques de plus en plus atteints
Le Protecteur du citoyen s’inquiète aussi du problème d’accessibilité aux soins psychologiques qui « perdurent » et qui font en sorte que des personnes avec des besoins pressants sont « maintenues sur des listes d’attente sans autre soutien ».

Le rapport de Mme Saint-Germain demande explicitement de cesser de reporter à plus tard une « vraie » prise en charge des services de santé mentale.

« Il faut que le gouvernement soit sérieux, cette prise en charge sera possible si le ministère peut compter sur un nombre suffisant de psychologues dans le réseau public. Ça n’arrivera pas si le gouvernement ne fait rien pour combler l’écart salarial important qui subsiste entre les psychologues qui pratiquent en cabinet privé et ceux du réseau public », insiste Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN). « Le gouvernement Couillard hypothèque l’avenir de notre société avec son obsession à imposer des mesures d’austérité. Il accentue les inégalités sociales en démantelant nos services publics, tout cela pour pouvoir réduire les impôts des plus riches. Il doit plutôt se tourner vers la colonne des revenus pour parvenir à mieux financer nos services publics », de conclure Jean Lacharité.