Une entente de principe aux Jardins Charlesbourg

Le 24 janvier, les travailleuses et les travailleurs de la résidence Les Jardins Charlesbourg à Québec ont entériné à 82 % une entente de principe.

Cette entente est la 7e de la ronde de négociation coordonnée de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) à atteindre la plateforme commune de revendications ainsi que l’objectif d’un salaire de 18 $/heure dès l’embauche.

Il faut rappeler que la CSN mène également une campagne pour un salaire minimum de 18 $/heure dans le cadre de la Coalition Minimum 18$. Cette demande salariale s’avère nécessaire pour contrer les conditions de pauvreté auxquelles sont soumis les travailleuses et les travailleurs des centres d’hébergement privés.

La grève reprend chez Urgences-santé

Les répondantes et les répondants médicaux d’urgence (RMU) ainsi que le personnel administratif d’Urgences-santé sont de retour en grève, avec de nouvelles dispositions, entérinées par le Tribunal administratif du travail. Ainsi le personnel de bureau et les RMU exerceront une demi-journée de grève toutes les deux semaines. Ils élargiront également la grève de tâches en vigueur depuis le 17 juin. Avant de contraindre les RMU à effectuer des heures supplémentaires obligatoires, Urgences-santé devra tenter de combler ses besoins avec le personnel-cadre ayant la formation nécessaire, et ce, pour un maximum de huit heures par semaine par cadre.

Le 24 janvier, ils ont profité de la première demi-journée de grève du personnel administratif pour rendre visite au Conseil du trésor, à Montréal. La convention collective est échue depuis le 31 mars 2020. Le Syndicat des employé-es d’Urgences-santé (SEUS–CSN) a décidé d’augmenter la pression suivant les dernières rencontres de négociation, en décembre dernier, au cours desquelles le comité syndical de négociation a dû constater que le Conseil du trésor maintenait sa position initiale, et ce, malgré des pistes de compromis mises en avant par la partie syndicale.

« Urgences-santé n’est plus capable d’attirer la relève, explique la présidente du SEUS–CSN, Annick Bélanger. Et les plus expérimenté-es songent de plus en plus à réorienter leur carrière, comme l’ont fait d’ex-collègues. C’est ce qui fait qu’il manque constamment de personnel. Nos conditions de travail et nos salaires ne soutiennent plus du tout la concurrence avec les emplois comparables. Au lieu de profiter de la négociation pour corriger la situation, Urgences-santé multiplie les recours aux heures supplémentaires volontaires ou obligatoires pour éviter les bris de service et s’en sert désormais comme d’une méthode de gestion des effectifs, et ce, depuis des années. À force d’étirer l’élastique, il va finir par se rompre. Ce serait catastrophique, parce que chaque jour, nous contribuons concrètement à sauver des vies et à assurer le fonctionnement optimal de toute la chaîne des soins préhospitaliers ».

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) représente également le personnel des centres de communication santé de Québec et de Sherbrooke, également en négociation. Pour son président, Réjean Leclerc, il est inacceptable que le gouvernement laisse ces négociations s’enliser depuis près de trois ans alors qu’il s’agit d’un travail fondamental et indispensable. « Nous ne comprenons pas pourquoi le gouvernement a su trouver un terrain d’entente avec la quasi-totalité des organisations qui étaient en négociation, mais pas avec les RMU et le personnel de bureau d’Urgences-santé. Ils ne demandent rien de plus que la juste reconnaissance de leur travail. On va se retrouver avec tout un problème comme société si on laisse la situation empirer et qu’on n’est plus capable de combler ces emplois névralgiques ».

La présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, Dominique Daigneault, salue pour sa part la détermination des travailleuses et des travailleurs d’Urgences-santé. « Devant la ligne dure tenue par le gouvernement et toutes les restrictions à l’exercice de leur droit de grève, certains se seraient découragés. Mais le SEUS–CSN décide au contraire de redoubler d’ardeur. Il faut bien comprendre que leur bataille ne concerne pas qu’eux seuls. Accepter l’offre du gouvernement, bien en deçà du coût de la vie et de ce qui est offert aux emplois comparables, en deçà aussi de ce qui a été négocié ailleurs dans le secteur préhospitalier, ça voudrait dire accepter qu’Urgences-santé devienne un emploi de passage, temporaire, en attendant mieux. Nous sommes extrêmement fiers de ces femmes et de ces hommes et nous serons à leur côté tant et aussi longtemps qu’il le faudra ».

À propos
Les RMU sont notamment les personnes qui prodiguent les premiers soins par téléphone dans des moments cruciaux, par exemple en donnant les instructions pour amorcer des manœuvres de réanimation, en cas d’étouffement ou encore pour préparer un accouchement, en attendant l’arrivée de l’ambulance ou des premiers répondants. Maillon tout aussi essentiel au sein d’Urgences-santé, les employé-es de bureau assurent pour leur part tout le soutien administratif. Ils voient, entre autres, à combler les effectifs des paramédics, des employé-es de soutien et des RMU. Ils œuvrent à l’informatique, à l’entretien général, aux compte-clients et à la facturation, ainsi qu’aux services des salaires et des ressources humaines.

L’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec devra faire un examen de conscience et agir avec plus de transparence

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ajoute sa voix à d’autres groupes pour réclamer plus de transparence de l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec (OIIQ) afin qu’il rende disponible la copie de l’examen d’admission aux établissements d’enseignement en soins infirmiers, comme cela se fait habituellement dans les autres domaines.

À la suite de la publication du rapport d’étape du Commissaire à l’admission aux professions déposé en lien avec la vérification sur l’examen de l’OIIQ du 26 septembre dernier qui s’était soldé par un taux de réussite « historiquement bas », comme le mentionne le document, la FSSS–CSN se réjouit que la lumière soit faite et que l’enquête se poursuive.

Ce n’est un secret pour personne, l’OIIQ est en campagne depuis plusieurs mois pour rendre obligatoire le baccalauréat pour l’ensemble des infirmiers et infirmières. En ce sens, la FSSS–CSN se questionne à savoir si les récents résultats de l’examen de l’OIIQ ne font pas partie d’une stratégie pour parvenir à cet objectif. Nous saluons donc l’initiative du Commissaire et attendons avec impatience les résultats de son enquête, avec l’espoir qu’il apporte des éléments structurants qui permettront que cette situation d’échec historique vécue par les aspirants et aspirantes à la profession d’infirmière et d’infirmier en septembre ne se reproduise plus.

En effet, nous apprenions récemment dans le premier rapport d’étape du Commissaire que le taux de réussite à l’examen de l’OIIQ n’était pas de 51 %, mais bien de 45,4 % en tenant compte de l’ensemble des candidates et candidats qui se sont présentés à l’examen.  « Ce n’est pas normal que plus de la moitié des aspirantes infirmières aient obtenu un échec à leur examen, ça prouve que quelque chose ne fonctionne pas et que des mesures correctives doivent être mises en place pour les prochaines séances d’examen » de déclarer Frédéric Lapierre Justin, représentant du personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires à la FSSS–CSN.

« Ces résultats font-ils partie d’une stratégie de l’ordre ? Il y a lieu de se questionner et de réclamer plus de transparence sur le contenu de cet examen bâti par l’OIIQ lui-même afin de s’assurer de son impartialité » de renchérir le représentant de la FSSS–CSN.

Il n’est pas question ici de niveler vers le bas l’accès à la profession infirmière et infirmier. Cet examen est nécessaire afin d’accéder à la profession. Cependant, la FSSS–CSN croit que davantage de transparence serait de mise de la part de l’OIIQ. Cet examen doit être conçu notamment pour évaluer le jugement clinique de nos futures infirmières et infirmiers et nous devons avoir la certitude que cela ne sert pas à répondre à servir les objectifs de l’OIIQ.

« La formation collégiale en soins infirmiers nous offre la possibilité d’avoir des infirmières et infirmiers très compétents sur le terrain. Le réseau, qui est en crise actuellement, à grandement besoin de personnel en soins infirmiers. Il serait primordial que le contenu de cet examen reflète les réalités vécues dans notre réseau. On ne peut que déplorer que la situation ait eu des effets dommageables sur le parcours professionnel de certaines des personnes candidates et nous espérons qu’on évitera une telle situation à l’avenir » de conclure Frédéric Lapierre Justin.

Soins aux aîné-es : une priorité pour la CSN

Hier, la vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamps, le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr et le président de la FP–CSN, Danny Roy, ont rencontré la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Sonia Bélanger.

La CSN prône de nombreuses améliorations dans les soins et services aux aîné-es, notamment en ce qui a trait au soutien à domicile, secteur où le financement n’a jamais été à la hauteur des besoins, ainsi qu’à l’hébergement et aux soins de longue durée.

Nous avons réitéré l’importance de trouver des solutions au sein du réseau public pour un système de santé et de services sociaux Vraiment public.

La CSN et la CSD unissent leurs forces

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) annoncent qu’elles se sont entendues pour travailler de concert à l’occasion de la prochaine ronde de négociation des ressources intermédiaires et de type familial (RI-RTF), à l’enfance et à l’adulte. Les RI-RTF sont des familles qui accueillent et hébergent une clientèle vulnérable, dont des enfants, suivant des ententes conclues avec les CISSS et les CIUSSS. Ensemble, la CSN et la CSD regroupent plus de 63 % des RI-RTF du Québec, accueillant plus de 11 250 usagères et usagers.

La CSN compte huit syndicats représentant environ 1500 ressources, à l’enfance et à l’adulte. Ces syndicats sont affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) au sein de laquelle ils forment un secteur autonome. « Les services que les RI-RTF offrent sont absolument indispensables, explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville. La prochaine négociation doit donner des résultats concrets, car présentement ces ressources sont sous pression constante. Elles pourront compter sur l’appui inébranlable de nos deux centrales syndicales et de leur fédération vers l’atteinte de leurs objectifs. »

De son côté, la CSD représente une dizaine d’associations à l’enfance et à l’adulte comptant plus de 4000 ressources, réunies au sein de l’ADRAQ (CSD) et l’ADREQ (CSD), formant un secteur autonome. Le vice-président de la CSD, Kaven Bissonnette, salue cette alliance, une première historique dans le secteur. « Nous nous coordonnerons étroitement lors de la prochaine ronde de négociation, que ce soit en matière de partage d’informations ou encore de stratégie. Nos deux organisations portent des valeurs similaires. Nous sommes certains qu’en travaillant ensemble nous serons mieux outillés pour réaliser des avancées afin d’améliorer les conditions de travail des ressources au quotidien. »

Les ententes liant le gouvernement et les RI-RTF viendront à échéance le 31 mars 2023.

Vote de moyens de pression dans deux résidences pour aîné-es

Après les membres de la section La Roseraie du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de la région de Québec–CSN, voilà que leurs collègues de la résidence Les Marronniers adoptent à l’unanimité un mandat de moyens de pression.

Ces deux votes en deux jours visent à forcer l’employeur, le Groupe Sélection, à négocier le volet salarial des deux accréditations. Les travailleuses et travailleurs des deux résidences réclament notamment un salaire minimum de 18 $/heure.

Les demandes salariales des employé-es rejoignent celle de la CSN et de la Coalition Minimum 18$. Un salaire minimum de 18 $/heure s’avère essentiel pour contrer les conditions de pauvreté auxquelles sont soumis les préposé-es aux bénéficiaires, à l’entretien et aux services alimentaires des centres d’hébergement privés.

Des actions sont à venir dans les prochains jours dans ces deux résidences.

Les RMU et les employé-es de bureau toujours sans convention

Près de trois ans après l’échéance des conventions collectives, le 31 mars 2020, les répondantes et répondants médicaux d’urgence (RMU) du Québec et le personnel administratif d’Urgences-santé attendent toujours un signal de la part du Conseil du trésor. « Ils sont les premiers à répondre aux appels d’urgence médicale et malheureusement, ils passent en dernier aux yeux du Conseil du trésor, déplore la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Pourtant, ces travailleuses et travailleurs contribuent à sauver des vies tous les jours et à limiter la dégradation de la qualité de vie. »

Ce midi, des représentantes et représentants de tous les syndicats composant la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ont tenu un rassemblement en appui aux RMU et au personnel administratif d’Urgences-santé.

Le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr, était sur place. « Les RMU sont le premier contact avec les citoyennes et les citoyens, qui se trouvent souvent démunis devant une urgence médicale. Ils administrent par téléphone les premiers soins dans des situations cruciales, en attendant les secours. On leur impose régulièrement des heures supplémentaires obligatoires malgré un travail qui exige un très haut niveau de concentration. Il manque de personnel tout le temps, même au sein du personnel administratif, notamment parce que les salaires ne sont pas à la hauteur. Il faut prendre mieux soin de celles et de ceux qui choisissent d’effectuer ce travail indispensable à notre qualité de vie. »

« On ne peut pas accepter que le Conseil du trésor laisse traîner les négociations comme ça, dénonce le président de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, Réjean Leclerc. Ça fera bientôt trois ans que les RMU de tout le Québec et le personnel administratif d’Urgences-santé sont sans convention. Qu’est-ce qui cloche au Conseil du trésor ? Pendant ce temps, la situation sur le terrain se détériore. On n’est plus capable de retenir le personnel, plus capable d’attirer la relève. C’est irresponsable. »

« Nous ne baisserons pas les bras, poursuit la présidente du Syndicat des employé-es d’Urgences-santé–CSN, Anick Bélanger. Nos demandes sont réalistes et légitimes. Nous avons récemment présenté à l’employeur une nouvelle proposition globale centrée sur la pleine reconnaissance de la valeur de notre travail, afin de relancer la négociation. Tout est en place pour conclure une entente satisfaisante. »

En ce qui a trait aux salaires, les RMU et le personnel administratif réclament les paramètres salariaux négociés dans le secteur public. Parmi les autres revendications, notons des mesures pour favoriser l’attraction et la rétention du personnel, la réévaluation de certains titres d’emploi et des solutions aux enjeux de santé psychologique.

À propos
Les RMU sont notamment les personnes qui prodiguent les premiers soins par téléphone dans des moments cruciaux, par exemple en donnant les instructions pour amorcer des manœuvres de réanimation en cas d’étouffement ou encore pour préparer un accouchement, en attendant l’arrivée de l’ambulance ou des premiers répondants. Maillon tout aussi essentiel au sein d’Urgences-santé, les employé-es de bureau assurent pour leur part tout le soutien administratif. Ils voient, entre autres, à combler les effectifs des paramédics, des employé-es de soutien et des RMU. Ils œuvrent à l’informatique, à l’entretien général, aux compte-clients et à la facturation ainsi qu’aux services de la paye et des ressources humaines.

 

Les organisations syndicales en santé ne veulent pas rejouer dans le même mauvais film

Les organisations syndicales représentant plus de 200 000 travailleuses et travailleurs en santé et services sociaux réagissent d’une seule voix aux dépôts patronaux sectoriels. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ), le Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ), Fédération de la Santé du Québec (FSQ-CSQ), la Fédération des professionnèles (FP-CSN) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), ces dépôts ne reflètent pas l’urgence d’améliorer les conditions de travail du personnel du réseau.

Une réponse patronale floue qui ignore l’urgence d’améliorer les conditions de travail
Alors que les organisations syndicales ont chacune remis leur propre dépôt contenant plusieurs solutions pour améliorer les conditions de travail du personnel, elles ont toutes reçu le même dépôt patronal. Les organisations déplorent que le gouvernement semble vouloir utiliser les mêmes stratégies que lors des dernières rondes de négociations. Alors qu’il prétend vouloir implanter des mesures rapidement dans ses communications publiques, il dépose des offres floues aux tables de négociation. Plutôt que de poursuivre sa fixation de créer des lieux de discussion parallèles risquant de ralentir de façon importante la négociation et la mise en place rapide de solutions essentielles, il doit convenir avec les syndicats de mesures négociées pour aider les travailleuses et les travailleurs du réseau.

« Le gouvernement ne semble toujours pas comprendre que la crise que traverse actuellement le réseau touche de plein fouet l’ensemble du personnel de la santé et des services sociaux, pas seulement quelques titres d’emploi. À trop vouloir agir uniquement là où la situation est particulièrement difficile, on peut oublier que ce sont tous les titres d’emploi qui vivent de la détresse et de la surcharge. Si nous voulons améliorer les services à la population, il faut donner un coup de barre dans les conditions de travail de tout le personnel. Le réseau est complexe, nous devons travailler conjointement à la mise en place de solutions globales, durables et équitables, et ainsi éviter de déplacer ou de créer de nouvelles difficultés. Sinon, on ne fait que prolonger et aggraver la crise », indiquent les représentantes et les représentants de la FSSS-CSN, de l’APTS, du SCFP, du SQEES-FTQ, de la FSQ-CSQ, de la FP-CSN et du SPGQ.

Des dépôts patronaux inquiétants
Les dépôts patronaux sectoriels contiennent plusieurs mesures préoccupantes, particulièrement en ce qui concerne la présence au travail. De négociation en négociation, la partie patronale s’entête sur cet enjeu sans tenir compte des causes structurantes des absences du personnel dans le réseau.

« Si les travailleuses et les travailleurs sont si nombreux à être en absence, c’est parce que le réseau les rend malades. Comment pouvons-nous prendre bien soin de la population si nous sommes au bout du rouleau ? Si le gouvernement veut encore une fois taper sur la tête du personnel épuisé, il nous trouvera sur son chemin », de conclure les représentantes et les représentants syndicaux.

Une occasion ratée d’implanter les solutions du personnel pour un réseau plus humain

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ressort perplexe de la lecture du dépôt du Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS). Alors que le gouvernement prétend vouloir agir rapidement pour implanter des solutions sur le terrain, c’est le contraire qui ressort de ses offres au personnel de la santé et des services sociaux.

Pas grand-chose à se mettre sous la dent
Le dépôt patronal visant les conditions de travail du personnel de la santé et des services sociaux contient plusieurs grands principes sans toutefois mettre de l’avant des mesures concrètes et innovantes pour améliorer l’état déplorable du réseau. Pourtant, la FSSS–CSN propose 27 solutions concrètes pour agir du bord du personnel et ainsi améliorer les services à la population. Le dépôt patronal ne contient que peu de réponses à ces solutions, tout en soulevant plusieurs inquiétudes. En ce qui concerne les forums proposés par le gouvernement, la FSSS–CSN craint que cela ne ralentisse la cadence des négociations. Pour la fédération, ce qui importe pour le personnel du réseau, c’est de négocier rapidement des mesures concrètes et pérennes pour les épauler.

« Qu’est-ce qui se cache derrière les belles paroles du dépôt gouvernemental ? Si le passé est garant de l’avenir, il y a de bonnes raisons de croire qu’on est en train de se faire servir du réchauffé. Pendant ce temps, le personnel du réseau a tellement besoin d’un coup de main. Si le gouvernement reconnaît enfin les problèmes que nous vivons, nous attendons toujours qu’il se montre ouvert à implanter les solutions des travailleuses et des travailleurs », lance Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

Un silence préoccupant sur des solutions concrètes pour améliorer le réseau
Pour la FSSS–CSN, ce qui ressort de ce dépôt, c’est le silence qu’il garde sur plusieurs enjeux majeurs. Par exemple, le dépôt patronal fait référence au Plan santé du ministre Dubé, sans mentionner que ce celui-ci vise à accentuer la place du privé en santé, tandis qu’il faudrait plutôt mettre nos énergies à consolider le réseau public.

« Le gouvernement ne propose rien pour épauler le personnel qui doit accueillir la relève, rien pour reconnaître l’expérience, rien pour implanter des ratios, rien pour accorder plus de vacances au personnel épuisé, rien pour lutter contre la privatisation et pour miser sur l’expertise du réseau. Pas un mot non plus sur des mesures environnementales. Toutes ces propositions innovantes venant de notre large consultation de nos membres sont autant d’occasions à saisir pour remettre le réseau sur ses pieds », de conclure Josée Marcotte.

Le bien commun comme boussole

La présidente de la CSN, Caroline Senneville, rencontrait hier le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, au moment où le réseau public a besoin de nouvelles idées et de réinvestissement substantiel. Accompagnée du président de la Fédération de la santé et des services publics (FSSS–CSN), Réjean Leclerc, et du président de la Fédération des professionnèles–CSN (FP–CSN), Danny Roy, elle a insisté sur quelques grands changements qui apparaissent nécessaires aux yeux des travailleuses et des travailleurs, soit la déprivatisation des services, leur décentralisation et la démocratisation du système.

Pour la CSN, le réseau public se trouve à un moment charnière. L’intention du gouvernement de faire davantage appel au secteur privé est d’autant plus inquiétante qu’une foule de solutions publiques existent afin de pallier les lacunes en ce qui a trait, notamment, à l’accessibilité et au temps d’attente. La CSN entend promouvoir ces pistes de solution, ciblées par les travailleuses et les travailleurs qui assurent les soins et les services au quotidien, à l’occasion d’une campagne publique qui sera lancée prochainement.

Rappelons que des représentantes et représentants de la CSN participent actuellement à un forum de discussions avec le ministère de la Santé et des Services sociaux autour d’une table réunissant presque tous les acteurs du système afin d’échanger sur les changements que souhaite apporter le ministre.

Déclarations

– CAROLINE SENNEVILLE, présidente de la CSN
En tant qu’organisation syndicale représentant du personnel dans toutes les catégories d’emploi du réseau public de même que dans de nombreux autres services gravitant autour du réseau, par exemple dans le secteur communautaire, le préhospitalier ou les ressources de type familial nous faisons partie de la solution. Aujourd’hui, le ministre a pris soin de nous présenter sa vision. Le ministre doit aussi entendre ce que nous avons à proposer. Nous voulons un réel dialogue. C’est nécessaire car le réseau public a besoin de changements importants maintenant et pour qu’on améliore vraiment les choses, la participation et la consultation des travailleuses et des travailleurs sera cruciale.

– RÉJEAN LECLERC, président de la FSSS–CSN
L’ouverture de mini-hôpitaux privés est une mauvaise idée, et ce, même si les services y sont couverts par l’assurance maladie. D’une part, le privé, en santé, ça coûte plus cher que le public. C’est vérifié partout dans le monde. L’argent qu’on investit là, on ne l’investit pas dans les besoins urgents ailleurs ! Rappelons-nous seulement toute la saga des CHU en PPP, les scandales qui les ont entourés, les dépassements de coûts et d’échéancier pour des installations qu’il a fallu réparer, dès le jour un. Par ailleurs, on ne fera pas apparaître du personnel comme par magie. On ne fera qu’aggraver la crise dans le secteur public qui peine déjà à retenir ses salarié-es. Nous ne voyons pas en quoi le secteur privé serait une solution gagnante pour les citoyennes et les citoyens alors qu’il est déjà bien implanté partout, des agences de personnel aux CHSLD privés en passant par la sous-traitance, le soutien à domicile et les groupes de médecine familiale, et que cette présence nuit à l’atteinte des objectifs de santé publique.

–DANNY ROY, président de la FP–CSN
Les solutions que nous proposons sont porteuses. Elles sont aussi concrètes et réalistes. Par exemple, nous pensons que les CLSC devraient jouer pleinement leur rôle de véritable porte d’entrée pour les citoyennes et les citoyens. Comme ils sont déjà présents partout sur le territoire, ils sont tout désignés pour être les établissements vers lesquels se tourner pour toute consultation ne nécessitant pas un passage à l’urgence de l’hôpital, qu’il s’agisse de voir une infirmière, un ou une autre professionnel-le ou encore un médecin. Si on pouvait compter sur des CLSC ouverts tous les jours et toutes les nuits, il y a fort à parier que la pression sur les hôpitaux, notamment sur les urgences, serait moins forte. À cet égard, les groupes de médecine familiale et les cliniques privées ont clairement échoué.

Du jamais vu pour les paramédics !

Depuis quelques semaines, la situation se dégrade pour les paramédics de la ville de Québec. Cette situation s’est malheureusement envenimée cette semaine. Lundi dernier a été une journée record en nombre d’appels. Plus de 60 paramédics ont été incapables de prendre leur période de repas durant leur quart de travail. Pour Frédéric Maheux, président de l’Association des travailleurs du préhospitalier–CSN, cette situation est inacceptable : « Imaginez faire un quart de travail de 12 h sans manger ou prendre le temps de se reposer. Et par la suite être en mesure d’aller sur des appels urgents pour aider ou sauver des vies. Ce n’est pas humain et c’est intolérable. »

Plusieurs appels, qui demandent une intervention immédiate, ont été en attente durant de longues minutes et les patientes et patients ont dû attendre pour recevoir les soins adéquats. Les paramédics sont trop souvent prisonniers des centres hospitaliers, ils attendent plusieurs heures avec leur patient sur leur civière. Une équipe a même attendu 12 h au CHUL dans la nuit de mardi à mercredi avant d’être libérée. « Notre travail est sur la route et non à être au chevet de patientes et des patients qui appartiennent au centre hospitalier. Pendant ce temps, la population est en danger à cause de la couverture ambulancière déficiente et les paramédics sur le terrain souffrent », mentionne Ariane Bernier, vice-présidente à l’ATPH.

Nous avons fait plusieurs demandes à l’employeur. Celui-ci nous mentionne avoir des discussions avec le CIUSSS de la Capitale-Nationale, mais aucune action concrète n’a été entreprise. Quelques ajouts journaliers arrivent trop peu trop tard. Présentement, les paramédics sont à bout de souffle et le pire est à prévoir avec le mois janvier qui suivra la période des fêtes.

Des solutions sont discutées pour le long terme, mais rien à court terme.

« Nous avons besoin d’actions immédiates. Si aucune mesure n’est entreprise par le ministère de la Santé et des Services sociaux, les risques de mortalité augmentent. On ne voudrait pas reproduire les malheureux évènements en Outaouais de cette semaine ou encore ceux de Québec il y a quelques années. Il manque plusieurs équipes sur le terrain depuis plusieurs mois et nos dirigeantes et dirigeants ne font rien. Se mettre la tête dans le sable comme ils le font pourrait être un jeu dangereux. Ils doivent se réveiller et agir », peste Frédéric Maheux.

Villa d’Alma – En route vers la grève!

Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Centres d’hébergement privés de la région Saguenay–Lac-Saint-Jean (CSN) Section Villa d’Alma étaient convoqués en assemblée générale mercredi soir, le 23 novembre 2022, afin de recevoir une deuxième offre patronale.

C’est avec beaucoup de déception, on pourrait même dire frustration, qu’ils ont constaté qu’ils étaient encore loin d’un règlement et que l’employeur ne les avait pas pris au sérieux ! Le vote parle de lui-même, les membres ayant rejeté l’entente à 96,4 %.

Le salaire demeure le point central de la bataille. « Nous ne nous contenterons pas que des primes. Nous devons avoir un salaire de base nous permettant de vivre convenablement, et ce, tout de suite en 2023 ! » avertit Liliane Malouin, présente lors des rencontres de négociations. « Nous n’attendrons pas trois ans pour améliorer notre sort ! C’est pour faire face aux défis d’aujourd’hui que nous avons besoin de cet argent. Pour payer nos loyers, l’essence et l’épicerie. » conclut-elle.

Les travailleuses et travailleurs maintiennent donc leur demande initiale de 9 $ sur trois ans. « Ils accompagnent chaque jour nos aîné-es. Ils sont là pour eux et tentent de donner le meilleur service possible malgré le manque d’effectif. Le roulement de personnel est important. Il faut trouver un moyen de stabiliser tout ça » ajoute Hélène Brassard, vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN (FSSS–CSN).

L’avis de grève sera envoyé demain et puisque la loi prévoit un délai de sept jours avant de pouvoir l’appliquer, ils espèrent que l’employeur refera ses calculs. Ils n’hésiteront pas à utiliser leur mandat de grève générale illimitée. Évidemment, la clientèle n’a rien à craindre. Les services essentiels seront assurés.

En ce temps des Fêtes qui arrive, la reconnaissance serait un beau cadeau !

Équité salariale pour le personnel de bureau: des actions de visibilité

Des militantes et des militants de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) ont déployé une gigantesque bannière à l’hôpital du Haut-Richelieu de Saint-Jean-sur-Richelieu ainsi qu’à l’hôpital Charles-Lemoyne de Longueuil pour réclamer un règlement des plaintes de maintien de l’équité salariale pour le personnel du bureau et de l’administration. Entre autres, les agentes administratives, les adjointes à la direction et à l’enseignement universitaire, les acheteuses et les secrétaires médicales et juridiques, postes majoritairement occupés par des femmes, attendent depuis près de 12 ans que le gouvernement mette fin à la discrimination au niveau de leur salaire en réglant les plaintes de maintien de l’équité salariale de 2010.

« Nous souhaitons un engagement ferme de la part du gouvernement afin que le Conseil du trésor donne le mandat de régler les plaintes. Ça fait près de 12 ans que ces travailleuses attendent qu’on reconnaisse les transformations dans leur travail et la juste valeur de leur emploi. Il est temps que la Loi sur l’équité salariale soit respectée », lance Mélanie Bouchard, vice-présidente régionale de la Montérégie (FSSS–CSN).

« En Montérégie, c’est près de 4 000 travailleuses du secteur bureau et de l’administration qui attendent toujours leur dû. Des emplois, traditionnellement occupés par des femmes, sont depuis trop longtemps dévalorisés par rapport aux emplois traditionnellement occupés par des hommes. Il est plus que temps de mettre fin à cette iniquité! » ajoutent Jean-Philippe Dell’Aniello, premier vice-président, et Dany Chamberland, secrétaire-trésorier du Conseil central de la Montérégie CSN.

« Le rôle de ce personnel de soutien a grandement évolué au fil du temps. La pandémie nous a démontré que ces gens demeurent plus que jamais indispensables au bon fonctionnement des établissements du réseau. Le gouvernement doit régler les plaintes de maintien de l’équité salariale le plus rapidement possible. Ce n’est pas normal que ces travailleurs, majoritairement des femmes, doivent attendre depuis si longtemps pour que le gouvernement les reconnaisse. En pleine pénurie de main d’œuvre, le gouvernement doit saisir l’occasion et régler les plaintes au plus vite ! », explique Julien Houle, président du syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de la Montérégie Centre–CSN. « Nous continuerons de nous mobiliser tant que le dossier ne sera pas réglé ».

Une véritable crise se profile, dans l’ombre

Les répondantes et répondants médicaux d’urgence (RMU) et le personnel de bureau d’Urgences-santé œuvrent dans l’ombre du système préhospitalier québécois tout en étant indispensables. Plus que jamais sous pression, constamment en sous-effectif ou en temps supplémentaire obligatoire (TSO) ces travailleuses et ces travailleurs n’en peuvent plus. Refusant d’attendre qu’un malheur survienne pour agir, ces travailleuses et ces travailleurs entendent prendre les grands moyens pour forcer leur employeur à prendre le problème au sérieux.

En effet, réunis en assemblées générales cette semaine, les RMU de la Capitale nationale, de l’Estrie et ceux d’Urgences-santé à Montréal, de même que le personnel de bureau d’Urgences-santé ont voté, par scrutin secret, en faveur d’un mandat de grève de tâches et de temps, pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. Parmi les impacts concrets de cette grève, les syndicats entendent forcer le personnel-cadre à participer au maintien des services essentiels.

« Notre travail est émotionnellement exigeant. Avec ces mauvaises conditions de travail viennent des risques accrus de commettre une erreur, d’échapper un appel dans la file d’attente ou de perdre une seconde de concentration. Résultat : les délais de traitement des appels augmentent et les employé-es de bureau croulent sous le travail. Cela a des impacts non seulement sur les employé-es, mais également sur la qualité du service dont la population est en droit de recevoir dénonce la présidente du Syndicat des employé-e-s d’Urgences-santé (CSN), Anick Bélanger. Ça ne devrait pas préoccuper que nous, mais aussi notre employeur et le Conseil du trésor. Et ce n’est pas du tout ce qu’on sent à la table de négociation ! »

« Considérant les conditions de travail difficiles et l’épuisement des RMU, cela accentue les risques de faire une erreur. Chaque seconde de concentration est nécessaire pour effectuer notre métier et ça devient de plus en plus difficile, dénonce la présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Centrale de Coordination santé de la région de Québec (CSN), Marjorie Guay. Ça ne devrait pas nous préoccuper seulement nous mais aussi notre employeur et le Conseil du trésor. Et ce n’est pas du tout ce qu’on sent à la table de négociation ! »

« L’employeur agit comme si la pénurie de main-d’œuvre ça n’existait pas pour nous. C’est un total manque de respect envers nous, dénonce la présidente du Syndicat des RMU de l’Estrie, Josée Marchessault. Maintenant que nos collègues paramédics ont une nouvelle convention collective, il est inadmissible que le Conseil du trésor laisse encore traîner ces négociations. »

Pour les syndicats, un des plus importants problèmes est la rémunération insuffisante, ce qui mine les efforts pour recruter le personnel nécessaire. Dans ses offres, le Conseil du trésor ne tient pas compte des importantes pénuries de main-d’œuvre qui sévissent.

« Nous espérons qu’en venant travailler pendant la grève du personnel, l’employeur et ses cadres prendront conscience de la pression ressentie au quotidien par les RMU et les employé-es de bureau sur le terrain, complètement débordés, explique le représentant du secteur préhospitalier à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. »

« Faut-il rappeler que leur rôle est si névralgique que l’État limite fortement leur droit de faire la grève, enchaîne la vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamps. Le Conseil du trésor profite de ce rapport de force déséquilibré pour laisser traîner les négociations et refuser toute amélioration à la situation, c’est honteux. »

« Ces travailleuses et travailleurs sont sans convention collective depuis le 31 mars 2020, ajoute la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Ils méritent plus de respect. S’ils n’ont plus d’autres options que d’exercer une grève encore plus perturbatrice, le Conseil du trésor n’a que lui-même à blâmer ».

Les RMU sont notamment les personnes qui prodiguent les premiers soins par téléphone dans des moments cruciaux, par exemple en donnant les instructions pour amorcer des manœuvres de réanimation, en cas d’étouffement ou encore pour préparer un accouchement, en attendant l’arrivée de l’ambulance ou des premiers répondants et répondantes. Maillon tout aussi essentiel au sein d’Urgences-santé, les employé-es de bureau assurent pour leur part tout le soutien administratif. Ils voient, entre autres, à combler les effectifs des paramédics, des employé-es de soutien et des RMU. Ils œuvrent à l’informatique, à l’entretien général, aux comptes clients et à la facturation, ainsi qu’aux services des salaires et des ressources humaines.

Syndicat des travailleuses et travailleurs des CPE de la Manicouagan–CSN, section Magimuse

Les travailleuses et travailleurs des CPE de la Manicouagan ont déposé une requête en accréditation, le 19 octobre 2022, pour représenter :

« Tous les salarié-es au sens du Code du travail »

Ces travailleuses et travailleurs ont majoritairement choisi de joindre les rangs de la CSN.

Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux, au Conseil central Côte-Nord et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Mandat de grève générale illimitée à la Villa d’Alma

Le 24 octobre dernier, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Centres d’hébergement privés de la région Saguenay–Lac-Saint-Jean (CSN), section Villa d’Alma, ont voté à 100 % pour un mandat de grève générale illimitée à exercer au moment jugé opportun.

Malgré les échanges respectueux et les accords sur les clauses normatives, les parties sont très loin en ce qui a trait aux offres salariales. Pour les travailleuses et travailleurs, c’est maintenant ou jamais ! « Vous n’êtes pas sans savoir que la hausse du coût de la vie nous fait mal. Les échelles salariales prévues à la convention collective sont nettement insuffisantes ! Une préposée peut gagner entre 14,25 $ et 16,15 $ l’heure. Par chance, le gouvernement a reconnu que notre travail était essentiel et a accordé une prime qui nous permet d’avoir 4 $ de plus, mais sans jamais dépasser 21,27 $. Il va nous arriver quoi lorsque la prime sera terminée ? Les chefs en cuisine gagnent entre 14,63 $ et 20,12 $. Vous y pensez ? Avec de meilleurs salaires, l’employeur n’aurait sûrement plus à engager des ressources qu’il paie plus cher par des agences » déclare Liliane Malouin, déléguée syndicale de la Villa d’Alma.

« Il faut impérativement donner un coup de barre dans les salaires. Avec ce qui est proposé, les travailleuses et travailleurs devront faire des choix déchirants puisque le lait, l’essence et les autres produits de consommation augmentent sans arrêt ! déplore Hélène Brassard, vice-présidente régionale de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). En plus, il me semble que l’employeur devrait y mettre une priorité puisque la rétention du personnel est difficile et les conditions de travail ne sont pas du tout attirantes afin de recruter de nouvelles et nouveaux employés, poursuit-elle. Il faut au minimum qu’à la fin de cette nouvelle convention collective, les travailleuses et travailleurs puissent gagner 18 $ l’heure. Et la CSN est justement en campagne pour la hausse du salaire minimum à 18 $ », conclut-elle.

« Ce n’est pas normal que celles et ceux qui prennent soin de nos ainé-es reçoivent si peu de reconnaissance. Il faut plus que des mercis ! On a reconnu le personnel travaillant dans les CPE, ainsi, nos ainé-es ne valent-ils pas autant que nos petits ? D’autant que c’est eux qui ont bâti le Québec d’aujourd’hui » explique Manon Tremblay, présidente du Conseil central du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

À propos
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de la région Saguenay–Lac-Saint-Jean (CSN) est affilié à la CSN et à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). La FSSS–CSN compte un peu plus de 125 000 membres dans les secteurs privé et public. La FSSS–CSN représente la majorité des travailleuses et de travailleurs du secteur de la santé et des services sociaux.

 

Situation hors de contrôle à la DPJ du Nunavik : de graves conséquences sur les enfants

Le manque de familles d’accueil et de places en service de garde dans les différents villages de la baie d’Hudson est tel que le bien-être des enfants ne peut plus être assuré par la DPJ locale. Le Syndicat des travailleurs(euses) des dispensaires de la baie d’Hudson–CSN tire la sonnette d’alarme et demande à la Régie régionale de la santé et des services sociaux du Nunavik et au gouvernement de prendre des mesures concrètes immédiatement, cette situation intolérable perdurant depuis déjà plus de deux mois.

« Certains enfants ont fait 10 familles d’accueil différentes en 14 jours. Quand on sait que l’instabilité peut avoir des impacts sur le développement des jeunes enfants, c’est vraiment inquiétant de voir ça, surtout que plusieurs vivent déjà avec des problèmes liés à l’attachement. Deux enfants ont même été victimes de maltraitance physique, car faute de familles d’accueil, ils ont dû être retournés dans la famille d’où ils avaient été retirés. Va-t-il falloir qu’un autre enfant sous la responsabilité de la DPJ meure pour que des actions soient prises? » d’alarmer Roxanne Palardy, représentante des techniciens et professionnels en santé et services sociaux.

Faute de place dans les familles d’accueil et dans les services de garde de la région, ce sont alors les travailleuses sociales de la DPJ qui doivent prendre le relais en s’occupant des enfants dans leur bureau de travail, parfois 24/7. Cela donne lieu à des situations invraisemblables où c’est jusqu’à sept enfants de moins de cinq ans, dont une majorité de poupons, qui doivent être gardés par des travailleuses sociales dans un lieu inadéquat pour leur développement.

« Deux travailleuses sociales se relaient pour garder. Elles doivent s’occuper des soins de santé, administrer de la médication, traiter des plaies de lit, gérer les allergies ou les intolérances. Avec le roulement constant du personnel, il y a de grands risques d’erreur pouvant avoir des conséquences sévères sur les enfants. Elles ne peuvent plus continuer comme ça » dénonce Gailene Thomas, présidente par intérim du syndicat.

Ces soins constants qu’elles doivent donner aux enfants sans famille d’accueil ne permettent plus aux travailleuses d’effectuer ce pour quoi elles ont été embauchées. Bien que l’équipe de travailleuses de la DPJ affiche complet et qu’elle ne compte plus ses heures supplémentaires, les interventions et suivis nécessaires pour les autres enfants ne peuvent plus être réalisés à temps. Cela donne lieu à une escalade des problématiques où presque chaque dossier devient urgent, ouvrant la porte à des situations explosives où la DPJ ne peut plus assurer la protection des enfants qui doivent demeurer dans des familles où ils sont à risque de mauvais traitements.

Des discussions avec la direction de l’établissement ont été réalisées afin de trouver des solutions à ces problématiques, mais rien ne bouge. « Le gouvernement continue d’aller à l’encontre des recommandations formulées dans le rapport de la Commission Laurent. Pourtant, les particularités du contexte autochtone ont fait l’objet d’un chapitre complet dans le rapport. Si la situation de la DPJ est critique dans plusieurs régions du Québec, elle est encore plus dramatique dans le Nord! La situation actuelle est inacceptable, car elle met à risque la santé mentale de ces travailleuses, sans compter le bien-être des enfants qui est déjà affecté. Le gouvernement doit prendre des mesures immédiates pour corriger la situation et mettre en place des projets structurants en impliquant les parties prenantes. Si on souhaite une réelle réconciliation, les communautés locales doivent également être impliquées dans la recherche et la mise en place de solutions plus pérennes » de s’exclamer Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

La FSSS–CSN invite le ministre Dubé à ne pas rater l’occasion de devenir l’employeur de choix

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) a déposé les revendications identifiées par le personnel du réseau pour améliorer les conditions de travail. La négociation du secteur public qui débute intervient alors que la pression se maintient à un niveau intense sur les travailleuses et les travailleurs du réseau.

La plus grande organisation en santé et services sociaux dépose ses revendications pour améliorer les conditions de travail
Le comité de négociation de la FSSS–CSN a rencontré le comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS) le 27 octobre dernier pour déposer les revendications de la négociation sectorielle. Ce dépôt est le résultat d’une vaste opération démocratique où les travailleuses et les travailleurs ont décidé des propositions à mettre de l’avant pour cette négociation.

Les revendications de cette négociation portent sur cinq grandes orientations rassembleuses : humaniser les soins et les services, valoriser le personnel et rehausser le sentiment d’appartenance, régler les iniquités et les problèmes de justice, prendre soin des travailleuses et des travailleurs et enfin, miser sur les services publics et la décentralisation.

« Si on veut convaincre le personnel de rester dans le réseau, il faut écouter leurs solutions. Dans le précédent mandat, le gouvernement a plutôt fait le contraire. Il a imposé sa vision à coups d’arrêtés ministériels et ça n’a qu’empiré les choses. Si on veut humaniser les services donnés à la population, il faut mieux prendre soin du personnel. Cette négociation est une occasion à ne pas rater pour y arriver ! », explique Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

« Il est urgent de remettre le réseau sur ses pieds et ce sont les travailleuses et les travailleurs qui répondent aux besoins de la population jour après jour qui sont les mieux placés pour identifier ce qu’il faut faire. Avec cette négociation qui commence, on lance le message qu’il faut agir du bord du personnel de la santé et des services sociaux ! », de conclure Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN.

« Nous, d’une seule voix » | Le Front commun dépose ses revendications

Le Front commun a présenté aujourd’hui ses revendications au Conseil du trésor dans le cadre de la ronde de négociations pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public qui s’amorce.

« Notre message au gouvernement est clair : nous, d’une seule voix, réclamons des conditions de travail et salariales à la hauteur des services que nous rendons à la population », ont fait valoir François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Robert Comeau, président de l’APTS, et Daniel Boyer, président de la FTQ, à la sortie du Conseil du trésor, ce matin.

« Aujourd’hui, pour les quelque 420 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux et de l’enseignement supérieur que nous représentons, il s’agit d’une étape importante du processus de négociation qui s’enclenche. Parce qu’au fil des ans, les conditions de travail se sont largement dégradées et les salaires sont devenus nettement insuffisants. Offrir des services de qualité et œuvrer au bien-être de la population, c’est une priorité. Mais encore faut-il avoir les moyens de le faire… et assez de monde pour le faire! », d’ajouter les leaders syndicaux.

Les revendications portées par le Front commun sont issues d’un large processus de consultations auprès de ses membres et visent notamment un enrichissement et une protection permanente contre l’inflation qui garantit le maintien de leur pouvoir d’achat.

Concrètement, la revendication salariale se détaille comme suit :

  • Pour 2023 : une hausse de 100 $ par semaine pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs OU l’application d’un mécanisme permanent d’indexation annuelle basé sur l’indice des prix à la consommation (IPC), plus une hausse de 2 %, selon la formule la plus avantageuse.
  • Pour 2024 : application d’un mécanisme permanent d’indexation annuelle basé sur l’IPC, plus une hausse de 3 %.
  • Pour 2025 : application d’un mécanisme permanent d’indexation annuelle basé sur l’IPC, plus une hausse de 4 %.

Outre la revendication salariale, d’autres demandes sont également portées par le Front commun, notamment en ce qui concerne :

  • la retraite;
  • les droits parentaux;
  • les disparités régionales;
  • les assurances collectives.

Les organisations syndicales qui composent le Front commun rappellent que ces femmes et ces hommes qui œuvrent avec cœur et fierté chaque jour font partie du quotidien des Québécoises et des Québécois. Il ne se passe pas une semaine sans qu’il ne soit question, dans l’espace public, de leurs conditions de travail difficiles, de la pénurie de personnel et des conséquences majeures qui en découlent sur les services offerts à la population.

« Le moment est venu d’agir concrètement. Et ça passe nécessairement par la négociation. Il est urgent d’améliorer les conditions de travail et de rehausser les conditions salariales. Nous souhaitons que cette négociation se déroule avec le sérieux que commande le contexte actuel. La balle est maintenant dans le camp du gouvernement », ont lancé les dirigeants syndicaux.

À propos du Front commun
Réunies en Front commun pour les négociations du secteur public 2023, la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur. Les conventions collectives viendront à échéance le 31 mars 2023.

Plus d’informations disponibles à frontcommun.org

Les professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine disent NON aux TSO camouflés

En lutte depuis plusieurs années pour contrer le temps supplémentaire obligatoire (TSO) ainsi que la garde obligatoire, plus de 1700 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes du CHU Sainte-Justine (CHUSJ) refusent ce mois-ci le système de gardes imposées et comptabilisent leur temps supplémentaire obligatoire afin d’envoyer un message clair à leur employeur et au ministère de la Santé et des Services sociaux : « Nous avons besoin de plus de transparence et de plus d’humanité. »

Depuis trop d’années, au CHUSJ, le portrait réel du TSO est dissimulé par l’utilisation d’une autre appellation dans le jargon administratif, celle de garde en milieu d’hospitalisation. Ces gardes sont en fait des TSO, mais qui sont mis à l’horaire de travail. « Bien que certains et certaines employées apprécient le côté prévisible de ces gardes, il n’en reste pas moins que cette pratique amène un manque de transparence sur l’état réel d’épuisement des professionnelles au CHUSJ.  Ce n’est ni plus ni moins que du TSO camouflé » de s’exclamer Félix-Olivier Bonneville, président du SPSIC CHU Sainte-Justine.

À ce sujet, le ministre Christian Dubé a même profité d’une de ses conférences de presse à l’automne dernier pour prétendre que le TSO n’existait pas au CHU Sainte-Justine, alors que les derniers chiffres fournis par l’employeur au début de l’été 2022 démontraient plus de 12 000 heures de gardes imposées travaillées durant l’année. Cette vision biaisée de la réalité mine dangereusement le moral de celles qui se dévouent corps et âme pour les enfants du Québec, leurs efforts n’étant tout simplement pas reconnus. En mai 2022, le ministre a annoncé la publication d’un tableau de bord qui permettra de suivre notamment le taux de TSO. Nous doutons fortement de la fiabilité des données publiées par le MSSS.

L’état du réseau doit nous alerter quant à la nécessité de revaloriser les emplois dans le secteur de la santé et des services sociaux
« Si nous désirons réellement venir à bout de la pénurie de professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires, il est primordial que le MSSS mette en place des moyens pour faire preuve de plus de transparence et de justesse dans sa collecte de données et s’il veut devenir l’employeur de choix, il est primordial d’agir notamment sur le TSO et les gardes obligatoires. Le renouvellement de la convention collective qui est à nos portes est une opportunité en or pour enfin redorer le blason de nos services publics et améliorer les conditions de travail si on veut atténuer les problèmes de pénurie de personnel » de terminer Frédéric Lapierre-Justin, représentant du personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires à la Fédération de la Santé et des Services sociaux de la CSN (FSSS–CSN).