Si les hôteliers veulent passer un bel été, ils vont devoir se résoudre à payer la dette qu’ils ont contractée envers leurs travailleuses et leurs travailleurs.
Le contexte dans lequel se déroule la négociation coordonnée 2024 de l’hôtellerie ne pourrait être plus différent que lors de la précédente ronde. Comme dans plusieurs autres secteurs d’activité, la pandémie a fait mal à celui de l’hôtellerie. Mais depuis, les beaux jours sont revenus pour les propriétaires, alors que le secteur est en pleine croissance et que le prix des chambres a explosé. Au Québec, depuis 2020, il a augmenté de 67 % .
Notre relance, c’est maintenant
On ne peut malheureusement pas en dire autant du salaire des travailleuses et des travailleurs. C’est notamment pour réagir à la perte de leur pouvoir d’achat que les 3500 membres de la CSN impliqués dans cette négociation portent une demande salariale ambitieuse de 36 % sur quatre ans. Comme l’explique Michel Valiquette, responsable du secteur de l’hôtellerie et trésorier de la Fédération du commerce–CSN : « L’inflation profite aux employeurs pendant qu’elle appauvrit les salarié-es. Alors que les entreprises s’arrachent les employé-es, il est temps que les hôteliers démontrent qu’ils reconnaissent notre travail ».
Le centre de cette négociation constitue le meilleur partage des fruits de la relance de l’hôtellerie et la mise en place de moyens concrets pour attirer et retenir le personnel ; comme la pénurie représente toujours un défi énorme.
Les six autres demandes communes de la négo visent à améliorer les conditions de travail, notamment par un meilleur encadrement de la formation, par l’élimination du recours aux agences de placement et par la diminution de la charge de travail.
Une négo qui a fait ses preuves
La onzième ronde de négociation coordonnée regroupe des travailleuses et des travailleurs d’hôtels de la Capitale-Nationale, de l’Estrie, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et du Grand Montréal.
Depuis 35 ans, la CSN a organisé ce secteur pour implanter une négociation où les syndicats portent une plateforme de demandes communes qu’ils ont le mandat de négocier avec leurs employeurs respectifs. La force de la solidarité et de la mobilisation a permis de remporter de nombreux gains avec le temps. Il est fort à parier que ce sera encore le cas cet été.
Au cours des deux dernières années, la bataille des locataires de la RPA Mont-Carmel à Montréal a fait les manchettes. Leurs déboires débutent en janvier 2022 lorsque les 200 locataires, dont la majorité a plus de 75 ans, reçoivent un avis d’éviction. Quelques semaines plus tôt, leur résidence a été acquise par une société en commandite derrière laquelle se trouve Henry Zavriyev. Ce jeune investisseur reconnu pour ses pratiques de prédation immobilière est aussi baptisé « le roi de la rénoviction ». Son but : transformer l’édifice du centre-ville en un complexe de logements locatifs, une opération beaucoup plus lucrative que l’actuelle RPA.
Une centaine de locataires quitte rapidement la résidence, « stressés et angoissés de ne pouvoir retrouver de logements dans le contexte de pénurie que l’on connaît », raconte Suzanne Loiselle, qui habite la résidence Mont-Carmel. Mme Loiselle et quelques résidentes et résidents refusent toutefois de se laisser jeter à la rue et fondent le mouvement Sauvons le Mont-Carmel. Le 12 mars dernier, après deux ans de recours judiciaires, le groupe obtient finalement gain de cause lorsque Zavriyev indique qu’il retire son avis d’éviction et qu’il maintient la RPA.
Dans les faits, les services offerts aux aîné-es sont toujours réduits à leur strict minimum. De plus, les appartements disponibles sont loués à une clientèle sans besoins particuliers. La cohabitation s’avère difficile alors que les problèmes de désordre se multiplient. « Il n’y a pas une semaine sans intervention policière. Ça demande de bons nerfs, témoigne la dame. Nous avons vécu de petites victoires le long du chemin, mais nous n’avons pas gagné le fait que Mont-Carmel est une RPA au sens de la loi, précise Mme Loiselle. Elle salue la vague de solidarité exceptionnelle que le groupe de résidentes et de résidents a reçue, entre autres de la part de la CSN, pour mener cette lutte extrêmement dure. On se bat pour l’ensemble des RPA du Québec », rappelle-t-elle.
Leur demande : « que les RPA sortent du marché privé, de l’empire des promoteurs immobiliers. Il faut que le gouvernement mette ses culottes. Zavriyev n’est pas le seul à faire ça. Il faut que le gouvernement encadre ces promoteurs immobiliers qui font n’importe quoi. Ça vaut la peine de se battre. Compte tenu de la démographie du Québec, attachez vos tuques ! Il faut protéger les RPA sinon ce sera leur destruction », prévient Mme Loiselle.
Régler le problème à la source
Malheureusement, ce n’est pas tous les cas de rénovictions d’aîné-es qui sont dénoncés publiquement. « Quand nous nous en rendons compte, nous sommes souvent devant le fait accompli », explique Marlène Ross, la représentante du secteur des centres d’hébergement privés (CHP) à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).
Il y a quelques mois, une résidence de Québec, le Domaine Parc des Braves, a fermé ses portes. Ce centre d’hébergement privé était en difficulté financière, et ce, en raison d’un bâtiment payé trop cher. Aujourd’hui, l’immeuble subit une cure de rajeunissement majeure et ses « appartements distingués » sont déjà remis en location régulière à fort prix.
En 23 ans de militance, Mme Ross a pu constater la place de plus en plus grande du privé dans l’hébergement des aîné-es. « On ne se cachera pas que les propriétaires de RPA s’enrichissent sur le dos de leurs locataires et de leurs employé-es, dénonce Mme Ross. C’est triste de constater qu’il y a des résidences sans équipement et sans main-d’œuvre pour donner les services adéquats, mais qui louent à un prix de fous, de 4 000 $ à 5 000 $ par mois », déplore-t-elle.
La plateforme Dignité et solidarité, qui regroupe les orientations de la CSN sur le continuum de soins de santé et de services sociaux aux aîné-es, donne des exemples de ces « services à la carte » vendus à fort prix : prise de tension, installation de bas de compression, distribution de médicaments, lavage des draps (qui n’inclut pas de refaire le lit) ou changement d’une ampoule qui peut coûter entre 5 $ et 10 $… ampoule non incluse !
« Les soins aux aîné-es ne devraient pas être une affaire de gros sous, insiste la vice-présidente responsable des secteurs privés à la FSSS–CSN, Lucie Longchamp. Ce modèle ne fonctionne tout simplement pas. Nous demandons que les soins retournent dans le réseau public. Pendant combien de temps encore le gouvernement fera-t-il la sourde oreille ? »
Les membres du comité de résidents du Mont-Carmel
La CSN se bat depuis toujours pour la consolidation du caractère public du réseau de la santé et des services sociaux. Au cours des dernières années, le sous-financement chronique et le manque de services ont ouvert la porte à la privatisation de ces derniers.
Pour améliorer les soins et les services publics aux aîné-es, la CSN propose quatre grandes orientations : favoriser la pleine participation sociale et citoyenne des aîné-es, garantir une offre adéquate de services publics de soutien à domicile, assurer une bonne qualité de vie, de santé et de bien-être des personnes proches aidantes et garantir une offre de services publics d’hébergement et de soins de longue durée adaptés aux besoins de la population.
La centrale suggère aussi de mettre en place une table de travail réunissant les propriétaires de RPA, les employeurs ainsi que les représentantes syndicales des travailleuses et des travailleurs afin de trouver des des solutions aux problèmes qui frappent le secteur de l’hébergement des aîné-es.
Les failles du modèle privé sont nombreuses. Chercheuse à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), Anne Plourde a longuement étudié le phénomène de privatisation des soins et services essentiels pour les aîné-es. « Les cas de rénovictions dans les RPA sont la conséquence de ce choix, celui de confier ces services à des entreprises à but lucratif, qui fonctionnent avec les règles de jeu du privé », explique Mme Plourde.
Elle note aussi la mainmise croissante des grandes entreprises financières sur les RPA. « Ces fonds d’investissement immobilier ont comme unique objectif de générer des profits le plus rapidement possible pour leurs investisseurs », fait-elle remarquer.
Statistiques : la pointe de l’iceberg
La bulle immobilière des dernières années et l’actuelle pénurie de logements ont rendu les rénovictions de plus en plus fréquentes. Les chiffres colligés par le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) confirment cette tendance lourde. De 2020 à 2023, le nombre d’évictions forcées compilées par les groupes membres du RCLALQ s’est multiplié par près de six. En 2023, elles ont atteint un record avec 3 531 cas, soit une augmentation de 132 %. Toutefois, ces statistiques ne représentent que la pointe de l’iceberg puisque la très grande majorité des opérations de délogement frauduleuses ne sont jamais signalées, souligne cet organisme militant de défense et de promotion du droit au logement qui regroupe 62 organismes sur le territoire du Québec.
Pour sa part, l’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP) calcule qu’entre octobre 2022 et septembre 2023, 85 RPA ont fermé leurs portes à plus de 2 500 locataires évincés.
« Dans le contexte actuel de pénurie de logements, c’est très tentant pour des propriétaires de changer la vocation de leur RPA afin d’augmenter les loyers et faire plus de revenus avec leur édifice », constate le président de l’AQRP, Paul-René Roy.
Son organisation, qui regroupe 35 000 membres, s’avère particulièrement critique du projet de loi 31 (modifiant diverses dispositions législatives en matière d’habitation) en vigueur depuis février et qui n’inclut aucune disposition pour contrer les évictions dans les RPA. « Quand une résidence ferme, pourquoi ne pas la transformer en projet de logements sociaux ? », propose d’ailleurs M. Roy.
L’Association appuie le projet de loi 198 proposé par Québec solidaire qui modifie les conditions de reprise de logement et d’éviction prévues au Code civil pour mieux protéger les aîné-es. Le 28 mars dernier, les discussions entourant l’adoption de principe de ce projet à l’Assemblée nationale ont donné lieu à des témoignages crève-cœur de gens âgés : « se faire mettre au chemin comme si c’étaient des meubles devenus encombrants », avait alors illustré le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois.
« Quand les aîné-es se font évincer de leur RPA, ça devient très difficile pour eux de se relocaliser. C’est un stress supplémentaire qui peut affecter leur santé. On pense que ça devrait être une préoccupation importante pour le gouvernement », conclut Paul-René Roy.
Les deux jours de grève effectués par les 5000 employé-es de la SAQ en avril dernier auront permis d’exposer au grand jour l’une des plus grandes absurdités de notre société d’État : comment une entreprise d’une telle taille peut-elle fonctionner avec si peu d’employé-es permanents ?
En effet, près de 70 % des salarié-es de la SAQ travaillent à temps partiel et sur appel. Ce n’est que dix jours à l’avance, toutes les deux semaines, qu’ils sauront quand ils auront à rentrer au boulot – et si le nombre d’heures prévues sera suffisant pour traverser le mois.
Il leur faudra attendre en moyenne 12 ans avant d’obtenir un poste permanent. Malheureusement, les horaires ne sont guère plus attrayants. « J’ai 14 ans d’ancienneté et je travaille encore tous les vendredis et les samedis soir », nous explique un employé de succursale croisé sur une ligne de piquetage.
Sa conjointe, aussi employée de la SAQ, se voit dans l’obligation de retrancher chaque semaine des quarts de travail afin de pouvoir s’occuper de leurs enfants, amputant du même coup le revenu familial. « Même pour les employé-es permanents, les horaires de travail sont très contraignants », glisse-t-elle dans la discussion.
Prévoir le vide
À la source de cette insatisfaction : le système en place pour planifier les horaires de travail.
Le problème semble idiot tant il est simple. Afin de concevoir les horaires de travail des employé-es permanents, les gestionnaires de la SAQ isolent les deux semaines les moins achalandées de l’année : celles suivant le Jour de l’an. C’est à partir de cette séquence que les « besoins minimaux » en matière de personnel seront attribués aux employé-es permanents… pour l’ensemble des 52 semaines de l’année. Y compris les soirs et les fins de semaine.
L’achalandage, on l’aura compris, sera beaucoup plus grand que les prévisions minimales. Les gestionnaires se voient donc obligés, toutes les deux semaines, d’ajouter des horaires de travail qui seront attribués, à la dernière minute, aux employé-es à temps partiel disponibles.
La planification des horaires de travail est au cœur de la négociation actuelle des 5000 employé-es de la SAQ. Après bientôt 18 mois de négociation, les parties en sont toujours aux aspects normatifs de la convention collective. Le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) a en poche un mandat de 15 jours de grève. Au moment d’écrire ces lignes, deux journées avaient été jusqu’alors exercées. λ
« Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. » — Extrait du serment d’Hippocrate
Dans la dernière année, quelque 500 médecins généralistes de la province se sont retirés du régime public de l’assurance maladie. Année après année, cette tendance ne cesse d’augmenter et est désormais quatre fois plus importante qu’il y a à peine quinze ans.
Une fois retirés de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), ces médecins, formés dans des universités subventionnées par l’État, ne peuvent plus exercer dans le réseau public, à moins de se réinscrire à la RAMQ et créer ainsi un effet de va-et-vient. Quel est l’impact de cette tendance ? La médecine est-elle une business comme les autres ?
Dans les cliniques privées, un bilan de santé peut coûter plus de 500 $ et une consultation en psychiatrie, près de 1000 $. Ces soins, offerts selon les besoins du marché et non de la santé publique, sont loin d’être accessibles à tous et à toutes. Rappelons que plus de 60 % des Québécoises et Québécois sont incapables de mettre de l’argent de côté chaque mois.
David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN, se questionne : « Quand je vais voir un médecin, je dois pouvoir avoir confiance en lui. Ce que je trouve inquiétant, dans la notion du privé, c’est qu’une voix dans notre tête répète : est-ce que l’on me propose ce service parce que c’est le meilleur ou bien parce que c’est le plus rentable ? »
Que doit-on faire, alors, pour récupérer cette expertise au public ? Serrer la vis aux médecins-entrepreneurs, mais aussi améliorer les conditions de travail au public.
« Les médecins ne peuvent pas opérer des cliniques à eux seuls. Actuellement, le secteur privé draine les ressources humaines du réseau public et ça crée un cercle vicieux. On doit redonner ses lettres de noblesse au système public de soins de santé pour que les professionnel-les du réseau y restent. Pour préserver son droit à un réseau vraiment public, accessible et humain, la population doit se mobiliser ! », conclut le vice-président qui est aussi le responsable politique de la campagne Pour un réseau vraiment public !
Devant le nombre grandissant de personnes qui rompent avec les normes d’orientation sexuelle et d’identité de genre, il est possible d’observer chez certains membres de la société une incompréhension devant les enjeux vécus par ces personnes.
Beaucoup de gens ne savent ni quoi en penser ni comment agir. Aussi, une montée de l’intolérance à l’endroit des revendications des personnes et communautés LGBT+, notamment envers les personnes trans, est remarquée. Les syndicats n’évoluant pas en vase clos, ces phénomènes sont aussi présents dans les milieux de travail et dans la vie des organisations syndicales.
En effet, plusieurs syndicats se tournent vers la CSN et ses composantes, car ils se sentent démunis pour bien représenter et défendre leurs membres quant à ces réalités. D’autres syndicats peinent quant à eux à reconnaître les discriminations envers ces personnes, comme des atteintes aux droits fondamentaux. Certains craignent que la défense de ces membres se fasse au détriment d’autres syndiqué-es. Pourtant, selon la législation, tout le monde a droit à la dignité, à l’égalité et au respect.
Un devoir de représentation
De façon plus concrète, quelles sont les obligations des syndicats ? La Charte des droits et libertés de la personne du Québec est précise : la discrimination et le harcèlement sont interdits en milieu de travail. Le Code du travail du Québec est aussi très clair : un syndicat a le devoir de représenter toutes les personnes salariées faisant partie de son unité d’accréditation. Cela implique donc de s’assurer que l’employeur respecte ses obligations et ne discrimine pas des personnes LGBT+ dans l’application de la convention collective. Ce devoir de représentation peut se manifester par la défense ponctuelle des droits de ses membres LGBT+ sur des dossiers précis, mais aussi de façon plus large, en cherchant à négocier des conventions collectives plus inclusives.
Les syndicats peuvent en effet jouer un rôle important lors des négociations pour le renouvellement de leur convention, afin que les milieux de travail soient aptes à mieux accueillir et soutenir les personnes LGBT+. D’ailleurs, les lois ont changé et les règles de l’assurance parentale aussi. Cela implique que les droits des personnes et des familles LGBT+ doivent être reconnus, notamment en matière de droits parentaux, de congés et d’avantages sociaux. Cela peut aussi constituer l’inclusion de plans de transition pour accompagner les personnes qui font une transition de genre, par exemple.
Se former pour contrer la discrimination
Une formation pour les représentantes et représentants syndicaux sur des situations discriminatoires en milieu de travail constitue une autre étape pour cerner les enjeux en lien avec les conventions collectives. Que la position du syndicat en fait d’inclusion des personnes LGBT+ soit visible : affichage d’un autocollant ou d’un drapeau LGBT+. Des actions de sensibilisation simples à poser qui mettent en lumière ces réalités !
Les personnes et les communautés LGBT+ se mobilisent depuis des décennies afin d’obtenir les mêmes droits que tout le monde, dans toutes les branches de la société. Les organisations syndicales ont joué un rôle important dans ces divers combats au fil du temps. Mais ces luttes contre la discrimination et pour l’atteinte d’une réelle égalité ne sont pas derrière nous, encore moins dans un contexte de résurgence d’intolérance. Les syndicats, avec leur devoir de représentation, leur capacité de mobilisation et leur poids politique, sont toujours bien placés pour mener ce genre de luttes.
Si comme organisation syndicale vous souhaitez en savoir davantage, n’hésitez pas à parler à votre personne conseillère syndicale. λ
Saison estivale rime souvent avec fête, festivités, festival… Mais est-ce vraiment la fête pour les employé-es festivaliers ?
D’après les données de Bonjour Québec, la province recense plus de 500 festivals chaque année. Une étude commandée par la Fédération nationale de la culture et des communications (FNCC–CSN) brosse un portrait peu reluisant des conditions de travail des salarié-es festivaliers.
Une bonne partie des postes qui y sont offerts sont « événementiels » : ils ne bénéficient habituellement pas des avantages sociaux qui sont offerts aux employé-es permanents. Ce sont des emplois pouvant s’apparenter à des postes dits saisonniers, avec toute la précarité qui en découle. La rémunération est loin d’être mirobolante ; elle avoisine bien souvent le salaire minimum.
Julie, qui vérifie les billets à l’entrée, est payée 15,75 $ l’heure et travaille (debout !) une douzaine d’heures par jour. Rafik, au bar, a de fortes chances d’être « employé » à la manière d’un bénévole, récoltant comme seul revenu, les pourboires de la soirée. Le technicien de son, Jean-François, est derrière sa console depuis 7 h ce matin et y restera jusqu’à la fin du spectacle, bien au-delà de 23 h. Maria – vous ne la voyez pas –, elle s’occupe de la logistique. Elle reçoit 21 $ l’heure et n’a pas de pause-repas.
Syndiquer ces milieux fait partie des priorités de la FNCC–CSN afin de créer un rapport de force permettant de changer la donne. Avec la fin récente du festival Juste pour rire, l’industrie festivalière a lancé un cri d’alarme, demandant une sécurisation et une bonification des financements publics. Doivent être prévus dans cette nécessaire bonification des montants pour améliorer les conditions salariales et de travail des employé-es festivaliers. Sinon, combien de Juste pour rire sont appelés à disparaître ?
L’ exercice de la grève est souvent très coûteux pour les travailleuses et les travailleurs. Lorsque ces derniers optent pour le débrayage, ils sacrifient leur rémunération et leurs avantages sociaux afin de tenter d’améliorer leurs conditions de travail.
Toutefois, ce droit est miné lorsqu’un employeur a recours à du personnel de remplacement pour permettre à l’entreprise de poursuivre ses activités pendant que les employé-es sont en grève ou en lock-out.
Alors que l’ensemble des travailleuses et travailleurs du Québec bénéficient d’une loi interdisant le recours aux briseurs de grève depuis 47 ans, ceux œuvrant dans une organisation de compétence fédérale ne disposaient pas, jusqu’à tout récemment, d’une telle législation.
Permettre l’utilisation de travailleurs de remplacement en temps de grève ou de lock-out a un effet dévastateur sur la négociation collective, sur le rapport de force et sur le retour à la paix industrielle. Dans les faits, ces salarié-es de substitution agissent comme des briseurs de grève. Ce qui permet à l’employeur de poursuivre ses opérations pendant que ses employé-es sont sur les lignes de piquetage. Une situation inacceptable qu’a dénoncée récemment la présidente de la CSN, Caroline Senneville, en commission parlementaire à Ottawa.
En maintenant leurs activités et leurs revenus pendant un arrêt de travail, les employeurs développent un avantage déloyal et menacent la liberté d’association des travailleuses et travailleurs pourtant protégée constitutionnellement. Ainsi, les scabs prolongent les grèves et les lock-out et n’incitent guère l’employeur à conclure une entente favorable.
« La capacité de former un syndicat, de négocier collectivement et de faire la grève sont des droits fondamentaux du mouvement syndical, insiste Caroline Senneville. C’est en exerçant ces droits fondamentaux que les travailleuses et travailleurs parviennent à bouleverser le déséquilibre de pouvoir entre eux et leur employeur. »
C’est avec beaucoup d’enthousiasme que la CSN accueille l’adoption du projet de loi anti-briseurs de grève. Celle-ci rétablira l’équilibre entre le patronat et le syndicat à la table de négociation. Ce n’est qu’en corrigeant cette injustice historique entre les deux parties que les syndiqué-es de compétence fédérale arriveront à jouir pleinement de leur droit fondamental d’association.
Dans le milieu de la recherche universitaire, le projet de loi 44 de la CAQ sème l’émoi. La fusion des trois fonds publics visant à financer la recherche universitaire en un seul, de surcroît sous l’unique gouverne économique du ministre Pierre Fitzgibbon, n’a rien de banal.
La présidente du syndicat CSN des professeur-es de l’UQAM, Geneviève Hervieux, explique l’enjeu citoyen : « L’histoire, la culture, ce sont des richesses. Ce que l’on est en train de faire, c’est de ramener toute considération humaine ou environnementale à la remorque de l’économie. » Elle craint entre autres que les orientations déterminées par le financement public de la recherche universitaire au Québec soient de plus en plus dirigées en fonction des profits anticipés par ces éventuelles découvertes et inventions.
« Le risque que la recherche en souffre dans certains domaines, comme dans ceux des sciences sociales ou des arts, est bien réel », souligne Mme Hervieux. Elle a publié une lettre ouverte en mars dernier, signée par plus de 2000 autres professeur-es d’université pour tirer la sonnette d’alarme. Dans une pétition accessible sur son site Web, le syndicat de l’UQAM rappelle qu’en 2001, le gouvernement a divisé un fonds unique en trois fonds distincts, précisément pour reconnaître la spécificité des pratiques de recherche en sciences et en génie, ainsi qu’en santé et en sciences sociales et humaines. Un rappel évoquant que les arguments de l’époque demeurent parfaitement valides aujourd’hui.
La CSN représente non seulement des professeur-es d’université, mais aussi quelque 40 000 personnes dans les établissements d’enseignement supérieur, en plus du personnel dans les trois fonds de recherche appelés à fusionner.
Dans un avis transmis aux membres de la Commission de l’économie et du travail de l’Assemblée nationale qui étudient le projet de loi, Katia Lelièvre, vice-présidente de la CSN, relève que les établissements du réseau de la santé ou les institutions à caractère culturel, qui étaient auparavant identifiés comme des partenaires sectoriels au même titre que l’industrie, ne le sont plus.
« Les fonds de recherche et les universités ne devraient pas être soumis à une logique de business. On doit viser le bien commun et développer l’avenir. Ce projet de loi révèle la vision comptable du gouvernement actuel. Les universités ne sont pas là pour générer des profits », conclut Geneviève Hervieux, qui garde l’espoir de convaincre le gouvernement de renoncer à cette fusion.
Si la pandémie a révélé une hausse inégalée des féminicides, la hausse des actes de violence envers les femmes était pourtant déjà bien claire : depuis 2005, une augmentation de 31 % a été constatée au Québec.
Pour les femmes victimes de violence, les risques sont actuellement grandement amplifiés, nous disent celles qui leur viennent en aide. L’inflation frappe fort et amplifie la dépendance économique de nombreuses femmes. Trouver un logement pour se sauver de l’enfer et y mettre les enfants en sécurité relève souvent de l’impossible. Dans certaines régions, le néant locatif vous attend de pied ferme.
« Chaque fois qu’une crise sociale survient, les femmes sont toujours plus impactées », glisse Rachel Lafleur, intervenante dans une maison d’hébergement de L’Ombre-Elle, à Sainte-Agathe-des-Monts.
« En ce moment, on sent que les femmes sont plus réticentes à quitter leur milieu violent parce que les défis économiques sont beaucoup plus grands. Elles doivent se trouver un logement, déménager… Alors oui, des femmes doivent rester dans leur milieu violent. Elles se disent qu’elles vont attendre d’avoir plus d’argent pour tenter de s’en sortir », déplore celle qui préside également son syndicat CSN.
Elle rappelle à quel point les aspects de contrôle et de coercition sont au cœur des problèmes de violence conjugale. À quel point les chiffres confirment la dépendance financière de nombreuses femmes !
« Un conjoint peut t’empêcher de travailler, de faire de l’argent. Il peut t’empêcher d’aller à l’école, de chercher de l’aide financière. Certains vont même te voler ou contracter des dettes en ton nom… », énumère-t-elle.
« C’est une emprise psychologique totale. Après un certain temps, la personne n’a même plus besoin d’exercer de la violence. C’est la peur qui s’installe », décrit Rachel.
« Alors quand, en plus, t’es prise à la gorge financièrement… »
Lente reconstruction
À L’Ombre-Elle, environ 25 intervenantes se relaient jour et nuit pour accompagner le long processus de reconstruction pour les femmes et leurs enfants. Un véritable milieu de vie où de nombreuses familles brisées se côtoient. À une certaine période l’an dernier, jusqu’à quinze enfants s’y fréquentaient.
« Les impacts sur les enfants sont nombreux. Certains vont eux-mêmes développer des comportements violents, ce qui nous oblige à intervenir tôt. D’autres vont vivre de l’anxiété, vont chercher à s’isoler. Les plus jeunes peuvent vivre des violences nocturnes ou même régresser dans leur développement. »
Dans son travail auprès des femmes victimes de violence, Rachel nous explique à quel point il est important pour elle d’aborder différents enjeux reliés à la socialisation. À quel point elle travaille sur la notion de contrôle, sur la nécessité de savoir mettre ses limites : « J’accompagne les femmes du début jusqu’à la fin de leur séjour. Tellement de choses sont à déconstruire… », soupire-t-elle.
« On voit dans quel état sont les femmes au début, et où elles en sont à la fin de leur séjour. C’est un virage à 180 degrés. »
Pénurie de places
Bien sûr, le manque de place constitue une source de frustration constante pour les intervenantes. Tous les efforts sont néanmoins déployés pour faire en sorte qu’aucune personne ne soit laissée à elle-même.
Car L’Ombre-Elle ne sert pas que de refuge en cas d’urgence. Rachel et ses collègues sont également responsables d’une ligne téléphonique d’urgence pour la région, ainsi que d’une gamme de services externes pour prévenir la violence conjugale ou identifier les signes précurseurs.
Mais quand les risques à l’endroit d’une femme et ses enfants deviennent trop grands, L’Ombre-Elle leur sert de lieu protecteur. « En ce moment, on reçoit beaucoup de femmes provenant de Montréal, parce que les refuges sont pleins là-bas. Ce n’est pas évident pour une femme de se réinstaller si loin de son travail ou de l’école de ses enfants. Malheureusement, devant la distance, certaines femmes ne veulent pas faire le trajet jusqu’à notre maison… »
Sous la pression des organismes leur venant en aide, le gouvernement acceptait en 2022 de financer la construction de nouvelles maisons d’hébergement en utilisant les budgets du ministère du Logement. En mars dernier, constatant que les coûts de la construction de ces maisons dépassaient ceux des projets de construction en logement social, la ministre France-Élaine Duranceau interrompait toutefois plusieurs chantiers, exigeant des modifications.
L’absurdité de la comparaison ne fait pas rire Rachel.
« C’est une vision très immobilière de cet enjeu, s’insurge-t-elle. Une maison d’hébergement, ce n’est pas du logement social. C’est un milieu de vie qui sert d’accueil à des femmes brisées. Pour travailler à leur réintégration, ça prend des espaces de travail, ça prend des bureaux pour nos rencontres, ça prend des espaces de vie pour les ados… »
« Ça paraît que la ministre n’est pas familière avec le milieu communautaire. Ça illustre tout à fait l’approche top-down du gouvernement de la CAQ. »
La reprivatisation de la production d’électricité a commencé sous le dernier gouvernement libéral avec l’implantation de minicentrales et de parcs d’éoliennes. Elle se poursuit sous le gouvernement de la CAQ : une nouvelle politique énergétique pourrait bientôt ouvrir grand la porte à la privatisation.
Grignotage par le privé
Le grignotage du monopole d’Hydro-Québec n’est pas sans conséquence. Si les lignes de transport actuelles deviennent occupées par de l’électricité privée, elles ne pourront plus transporter autant d’électricité d’Hydro-Québec qu’à l’heure actuelle. Conséquence : la réduction de notre capacité collective d’exporter ou de transporter de l’énergie vers de nouveaux projets. Si les producteurs privés construisent leurs propres lignes, d’intenses débats sur l’acceptabilité sociale risquent de survenir à mesure que ces nouvelles infrastructures privées verront le jour. Faut-il le rappeler ? La production privée n’est pas avantageuse collectivement.
Une étude récente de l’Institut de recherche en électricité du Québec démontre que les éoliennes privées ont coûté à la collectivité plus d’un milliard de dollars, puisque les profits de ces entreprises ont été tirés à même les poches des citoyennes et des citoyens.
Avant de produire plus, il serait par ailleurs avisé de maximiser les opportunités liées à l’efficacité énergétique. Ce serait là un moyen de libérer des kilowattheures à moindre coût, sans pour autant perturber l’environnement. Or, un producteur privé n’aurait pas ce genre de préoccupation puisqu’il voudra produire plus, dès que possible, pour engranger davantage de profits.
Si la distribution d’électricité se voyait privatisée en partie, on assisterait alors à un écart important de tarifs entre les secteurs plus populeux, donc plus rentables, et le reste du Québec. Dans cette perspective, Hydro-Québec devrait desservir les endroits qui exigent d’importantes dépenses. C’est d’ailleurs cette disparité de tarifs, et le fait que certaines régions n’étaient carrément pas desservies, qui ont en partie mené à la nationalisation de l’électricité dans les années 1960.
Vision d’ensemble
La transition énergétique en cours pour décarboner l’économie du Québec exige une vision d’ensemble. Difficile de dire oui à des projets au cas par cas dans un contexte de bilan électrique plus serré.
Le fait de composer avec un seul maître d’œuvre est d’ailleurs un avantage stratégique pour le Québec à cet égard, avantage qu’il ne faudrait pas perdre. Tant qu’Hydro-
Québec décide, il demeure possible d’établir des critères pour favoriser des projets plus en phase avec la décarbonisation et créer ainsi davantage d’emplois de qualité. Il serait intéressant de sonder les besoins des industries en région afin d’éviter que leur développement soit compromis parce que le territoire est mal desservi en électricité.
Transparence nécessaire
La CSN s’inquiète également du niveau de transparence de la société d’État qui, croit-on, pourrait s’amenuiser si le privé venait à prendre plus de place. Les derniers contrats d’exportation d’électricité signés par Hydro-Québec ont un impact certain sur la gestion de nos « surplus » d’électricité. Or, aucun débat public n’a eu lieu sur ce choix important qui nous force maintenant à produire beaucoup plus que prévu.
Sur les projets de production, la CSN estime que le rôle du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) doit être maintenu et que les droits des Premières Nations doivent absolument être respectés. Pas question de tourner les coins ronds et d’en payer le prix pendant des décennies.
Quant aux tarifs, la CSN demande de rétablir le rôle initial de la Régie de l’énergie : considérer les critères économiques, mais aussi environnementaux et sociaux. Sans régulateur indépendant, les tarifs vont fluctuer selon les aléas des décisions politiques et des cycles électoraux. Cette régulation constitue aussi le meilleur moyen de rencontrer une cohérence et une équité dans les tarifs.
Tout comme la nationalisation de l’électricité avait lancé, au Québec, la campagne libérale de Jean Lesage, l’ouverture à une reprivatisation de notre réseau devrait aussi être au centre du débat électoral de 2026. Aucun élu actuel n’a la légitimité d’agir sur cet enjeu névralgique qui concerne l’ensemble de notre société. Pour l’avenir du Québec, le prochain gouvernement devra prendre des décisions en ce sens en écoutant la volonté de la population.
Plusieurs centaines de militantes et de militants de la CSN se sont rassemblés devant le bureau du député de Drummond–Bois-Francs,Sébastien Schneeberger, pour manifester contre la privatisation croissante du réseau de la santé.
« La session parlementaire tire à sa fin, mais le mouvement CSN ne prend pas de vacances. Nous serons sur le terrain tout l’été pour sensibiliser les Québécois et Québécoises aux effets négatifs de la privatisation de notre réseau de la santé et des services sociaux », explique Pascal Bastarache, président du Conseil central Cœur-du-Québec.
Réunies en instance à Drummondville, la Fédération du commerce (FC–CSN) et la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) étaient sur place. Une importante délégation de militantes et de militants du secteur de l’hôtellerie, présentement en négociation coordonnée, étaient notamment présents.
« Depuis l’adoption sous bâillon de la réforme Dubé, la CSN a décidé d’augmenter d’un cran la mobilisation contre la privatisation, partout sur le territoire du Québec. On n’a jamais vu un gouvernement aussi enclin à faire appel au privé et ça ne doit pas passer inaperçu », ajoute Caroline Senneville, présidente de la CSN, qui défend le bienfondé d’un réseau de la santé vraiment public.
Une manifestation avait lieu en parallèle à Saguenay, où plusieurs autres centaines de militantes et militants de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) étaient réunis.
Plusieurs centaines de militantes et de militants de la CSN se sont rassemblés devant une clinique de santé privée du groupe Biron, sur le boulevard du Royaume, pour manifester contre la privatisation croissante du réseau de la santé.
« Comme clinique privée, le groupe Biron fait partie du problème, pas de la solution. Nous sommes de plus en plus préoccupés par la place croissante qui est laissée au privé en santé. La nomination récente de Geneviève Biron, l’ancienne dirigeante du groupe Biron, est loin de nous rassurer », explique Manon Tremblay, présidente du Conseil central du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN.
Réunies en instance à Chicoutimi, la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) étaient notamment sur place.
« Depuis l’adoption sous bâillon de la réforme Dubé, la CSN a décidé d’augmenter d’un cran la mobilisation contre la privatisation, partout sur le territoire du Québec. On n’a jamais vu un gouvernement aussi enclin à faire appel au privé et ça ne doit pas passer inaperçu », ajoute Caroline Senneville, présidente de la CSN, qui défend le bienfondé d’un réseau de la santé vraiment public.
Une manifestation avait lieu en parallèle à Drummondville, où plusieurs autres centaines de militantes et militants de la Fédération du commerce (FC–CSN) et de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) étaient réunis.
Une manifestation devant la succursale de la SAQ d’Arvida, à Saguenay, a rassemblé des dizaines d’employé-es et de membres de la CSN, en fin de journée. Les manifestantes et les manifestants déplorent qu’après un an et demi de pourparlers, la direction de la SAQ n’ait toujours pas le mandat du gouvernement pour aborder les enjeux financiers reliés à cette négociation.
La présidente du syndicat représentant les 5000 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, Lisa Courtemanche, a dénoncé la lenteur des travaux. « Après un an et demi de discussion, le volet normatif n’est toujours pas réglé. On est encore à discuter de la façon de stabiliser nos horaires de travail. Moindrement que l’on tente de s’attaquer à la précarité qui affecte nos membres, on nous répond que c’est de l’ordre financier. »
La vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Stéphanie Gratton, a demandé au gouvernement d’octroyer les mandats nécessaires à la direction de la SAQ afin que cette négociation puisse progresser. « On le constate à plusieurs tables de négociation du secteur parapublic : les tables sont bloquées. Les employeurs ajoutent de nouvelles demandes ou indiquent carrément qu’ils n’ont pas les mandats de la part du gouvernement. Maintenant que les conventions collectives du secteur public sont sur le point d’être signées, il n’y a plus aucune raison pour que la SAQ n’obtienne pas du gouvernement toute la latitude nécessaire pour convenir d’une entente satisfaisante », a souligné la dirigeante syndicale.
La vice-présidente du Conseil central du Saguenay–Lac-Saint-Jean, Marie-Pier Ouellet, était également présente à la manifestation. « C’est près de 70 % des employé-es de la SAQ qui travaillent à temps partiel et sur appel, et qui ne savent jamais quand ni combien d’heures, ils pourront travailler à la prochaine séquence de paye », a-t-elle tenu à rappeler. « Attendre sept années avant d’avoir accès à des assurances ou douze ans pour avoir un poste régulier, ça n’a aucun bon sens en 2024, encore moins quand tu travailles pour l’État québécois. »
Avenir des emplois
Dans le cadre de la présente négociation, le syndicat des employé-es de la SAQ désire notamment améliorer l’accès du personnel à la formation, augmenter le nombre de conseillers en vin et maintenir le nombre de coordonnateurs en succursale afin de renforcer le service à la clientèle.
Le personnel souhaiterait également pouvoir préparer en magasin les commandes passées sur Internet. À cet effet, le syndicat reproche à la direction son entêtement à concentrer dans son centre de distribution de Montréal la préparation des commandes pour l’ensemble du Québec ; centralisation responsable des délais de livraison de cinq jours et des résultats décevants des ventes effectuées en ligne.
Par ailleurs, la partie syndicale dénonce que la direction cherche à faciliter la fermeture de succursales de la SAQ en région afin de les remplacer par des permis privés d’agence. En plus de constituer un recul des emplois, une telle mesure viendrait miner l’offre à la clientèle en région, estiment les employé-es.
À propos
Le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) représente les 5000 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, partout au Québec. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics, qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres oeuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN regroupe quant à lui quelque 100 syndicats représentant, sur une base régionale, plus de 15 000 membres issus de tous les secteurs d’activité, publics et privés. Forte de 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.
La Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN) salue la mise en place par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) d’une contribution obligatoire pour les services de diffusion continue en ligne de 5 % de leurs revenus canadiens au système de radiodiffusion canadien. « Il était plus que temps que cela advienne. Tout le monde, et cela inclut les services de diffusion continue en ligne, doit contribuer à la vitalité de notre écosystème de production au même titre que nos diffuseurs traditionnels. Nous espérons que les services de diffusion continue en ligne se conformeront à cette décision du CRTC », déclare Annick Charette, présidente de la FNCC–CSN.
Depuis le début des discussions politiques sur ces questions, la FNCC a toujours défendu la nécessité de soumettre les entreprises étrangères aux mêmes impératifs de participation au financement de production et de diffusion de contenus que toute entreprise canadienne soumise à la législation. « Nous sommes particulièrement satisfaits de l’apport que cette contribution amènera à la production québécoise et aux télédiffuseurs d’ici, comme Radio-Canada, Télé-Québec, TVA, Noovo, etc. Nous le savons, la production distincte québécoise francophone doit, tout comme le contenu original canadien, être soutenue et valorisée dans cette compétition mondiale inéquitable, notamment entretenue par les services de diffusion continue en ligne, à qui on abandonne de trop grands pouvoirs. Cette contribution les forcera à se plier à nos règles nationales et permettra de soutenir les artistes et artisans québécois en leur offrant un meilleur appui et en assurant le rayonnement de leur talent », continue Mme Charette.
Dans la foulée, Mme Charette souligne aussi la création d’un fonds temporaire pour soutenir la production de nouvelles locales par des stations de radio commerciales situées à l’extérieur des grands centres urbains. « Nous avons lancé l’hiver dernier la campagne L’information, un bien public, qui met de l’avant des solutions structurantes pour mieux appuyer les médias d’information. Ces derniers sont grandement affaiblis dans leur capacité à répondre à leur mission en raison de l’effritement de leurs ressources. Cette situation est particulièrement dangereuse pour les médias qui se consacrent à l’information locale. La création de ce fonds est un appel d’air, mais ne devrait pas être temporaire », enchaîne-t-elle.
Mme Charette termine en demandant au CRTC d’être intransigeant dans l’application de cette décision. « Les géants du Web qui constituent les services de diffusion continue en ligne doivent se conformer à cette décision. S’ils rechignent à la respecter, le CRTC devra intervenir », conclut la présidente.
La Confédération des syndicats nationaux invite le gouvernement à évaluer le statut et le mode de rémunération des médecins, à l’occasion de la négociation en cours avec les omnipraticiens, et ce, dans l’objectif de renforcer le réseau public de santé et de services sociaux.
« C’était une erreur dès la création du régime public de ne pas avoir pleinement intégré les médecins et d’avoir maintenu leur statut de travailleurs autonomes, explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville.» C’est en effet parce que les médecins sont des travailleurs autonomes qu’on se retrouve à devoir périodiquement négocier avec eux l’organisation et l’accès aux soins et aux services pour l’ensemble de la population. À cela, s’ajoute le fait que les médecins sont majoritairement rémunérés à l’acte de sorte que l’on se retrouve aujourd’hui avec une multiplication des tarifs et des incitatifs financiers de toutes sortes. Plus de 11 000 actes sont codifiés ! « On en perd de vue l’objectif principal : assurer à toutes les Québécoises et les Québécois l’accès aux soins et aux services dont ils ont besoin », poursuit-elle.
La première ligne des services de santé et de services sociaux est pratiquement entièrement entre les mains des médecins autonomes qui travaillent dans les GMF, lesquels sont des entreprises privées dont il faut rediscuter le financement et l’accessibilité. C’est compliqué, c’est lourd, ça ouvre la voie à la médecine entrepreneuriale en plus de perdre les citoyennes et citoyens dans les dédales administratifs. On se retrouve aussi avec des cliniques médicales qui ne fonctionnent que durant les jours la semaine. Pourtant, il y a déjà sur l’ensemble du territoire, des établissements qui ont tout pour être la porte d’entrée générale à toute la population : les CLSC.
La CSN demande une révision du statut et du mode de rémunération des médecins dans un souci d’efficacité et de saine gestion des fonds publics. L’objectif devrait être de reprendre le contrôle public sur l’organisation de la première ligne en santé et services sociaux.
Pour la CSN, c’est la clé de voûte pour assurer la pérennité du réseau public et l’accessibilité aux soins et services pour l’ensemble de la population. La véritable solution n’est pas de créer sans cesse de nouveaux tarifs pour de nouveaux actes. Au contraire, la CSN considère que l’État doit reprendre ses responsabilités en mettant de l’avant une vision globale, notamment en faisant appel à d’autres professionnel-les de la santé et des services sociaux. Ces derniers peuvent contribuer activement à la santé globale d’une population selon une approche d’interdisciplinarité.
« À qui servent les valses perpétuelles entre les associations de médecins et le gouvernement ? questionne Caroline Senneville. Certainement pas aux Québécoises et aux Québécois qui veulent avoir accès aux services ! Pendant qu’on ignore le fond du problème – le mode de rémunération des médecins –, le privé se frotte les mains, y voyant une occasion d’en tirer des profits. Ce dont nous avons besoin collectivement, ce sont des mesures concrètes qui garantiront à toutes les Québécoises et tous les Québécois un réseau vraiment public. »
À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN compte plus de 125 000 membres dans le réseau public de santé et de services sociaux, de toutes les catégories de personnel.
En pleine négociation avec le gouvernement, les responsables de service de garde éducatif en milieu familial (RSGE) affiliées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) dénoncent les reculs importants proposés par Québec. Ceux-ci fragiliseront davantage ce maillon important des services éducatifs à l’enfance.
« Les offres du ministère de la Famille (MFA) visent essentiellement à “faire plus avec moins” et à “maximiser les services de garde déjà existants” en remettant cette responsabilité sur les épaules des RSGE. Le gouvernement devrait plutôt mettre en place les moyens nécessaires pour parvenir à “optimiser” le réseau », affirme la représentante du secteur des RSGE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Chantal Racicot.
Le gouvernement propose des augmentations en dessous de la hausse de l’indice des prix à la consommation (IPC). De plus, ces augmentations ne s’appliquent que sur 80 % de la rémunération des RSGE.
Le MFA ne semble pas vouloir combler l’écart salarial entre les RSGE et l’emploi équivalent en centre de la petite enfance (CPE). Toujours dans l’optique de « maximiser les services de garde déjà existants », le gouvernement souhaite un gel des congés octroyés aux responsables.
Il faut rappeler que le ministère s’est fixé des cibles ambitieuses en matière de création de places afin d’accroître l’accessibilité des services de garde comme le souligne la Vérificatrice générale du Québec dans son plus récent rapport à l’Assemblée nationale.
« Les offres du gouvernement ne lui permettront pas d’atteindre ses cibles. En fait, elles auront l’effet contraire, estime la vice-présidente responsable des secteurs privés à la FSSS–CSN, Lucie Longchamp. De notre côté, nous sommes convaincues qu’il faut bonifier les conditions de travail pour favoriser la rétention des RSGE et rendre ce métier attrayant pour la relève. À l’inverse, le ministère souhaite exploiter au maximum les RSGE en place, autant financièrement que dans leurs conditions de travail », ajoute la dirigeante syndicale.
Mécontentement Le 29 mai dernier, des RSGE de partout en province, des représentantes et représentants de la CSN et du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN ont profité de la tenue d’une séance de négociation pour manifester leur mécontentement devant les bureaux du MFA.
Pour l’instant, les négociations avancent à pas de tortue, avec comme seul gain notable l’ajout du terme « éducatif » dans l’appellation RSGE. « Le gouvernement devra faire plus que ça pour valoriser cette profession essentielle et honorer ses promesses de créations de places pour les familles du Québec », termine la présidente de la CSN, Caroline Senneville.
À propos La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur de la petite enfance. En milieu familial, la fédération représente environ 3 000 responsables en service de garde éducatif (RSGE). Dans les centres de la petite enfance (CPE), elle regroupe 12 500 travailleuses.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.
Le gouvernement du Québec n’a toujours pas de position claire sur l’intelligence artificielle (IA) en enseignement supérieur et l’incertitude plane toujours sur le dévoilement de la formule de financement des universités.
La CSN, la FNEEQ–CSN, la FP–CSN et la FEESP–CSN ont rencontré la ministre Pascale Déry, hier après-midi, pour lui faire part de craintes importantes et de certaines attentes quant aux enjeux qui plombent actuellement le réseau.
Au cours de la rencontre avec la ministre Déry, le groupe CSN en éducation lui a demandé d’exercer son leadership afin de créer un lieu d’échange démocratique et ouvert sur l’enjeu de l’IA, à l’abri d’une mainmise des développeurs privés. Une éducation de qualité repose avant tout sur une relation pédagogique établie entre humains.
La centrale syndicale, qui représente 45 000 personnes en enseignement supérieur, souhaite par ailleurs que le financement de base des universités et des cégeps soit augmenté avec de l’argent frais. En plus d’un sous-financement chronique, l’inflation frappe l’ensemble des établissements postsecondaires.
CITATIONS
« À nos yeux, il est impensable que le personnel des cégeps et des universités puisse être remplacé par des robots conversationnels parce que les établissements manquent de financement. C’est l’avenir du Québec qui serait compromis par cette déshumanisation du travail qui affecterait inévitablement la transmission du savoir à la nouvelle génération. »
– Caroline Senneville, présidente de la CSN
« Au sortir de la rencontre avec Pascale Déry, un flou persiste à propos de la vision et des actions de la ministre de l’Enseignement supérieur dans le dossier du développement effréné et sans contraintes de l’intelligence artificielle. Alors que l’IA déploie ses tentacules dans nos téléphones ainsi que dans nos classes, il y a urgence d’agir. Plus que jamais, le personnel enseignant est une “espèce menacée de déshumanisation”. »
– Caroline Quesnel, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN)
« Le sous-financement des universités et des cégeps est criant. Dans son plus récent rapport, le Vérificateur général du Québec soulève que deux cégeps sur trois sont en mauvais état et que les investissements déjà prévus ne suffiront pas à renverser leur dégradation importante. Comment voulez-vous que le personnel de soutien dans les cégeps effectue un travail de qualité dans des établissements qui tombent littéralement en ruine? »
– Frédéric Brun, vice-président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN)
«Nous attendons encore la nouvelle politique de financement des universités qu’on nous avait promise pour ce printemps. Les établissements d’enseignement supérieur ont besoin d’un financement accru, prévisible et équitable, qui ne dépend pas du nombre d’inscrites, d’inscrits ou de diplômé-es dans quelques secteurs jugés prioritaires par le gouvernement du moment.»
–Jessica Goldschleger, vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN)
À propos
Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise et elle compte près de 80 000 membres dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur qui sont répartis dans trois fédérations.
La FEESP–CSN représente 10 000 employé-es de soutien dans le réseau de l’enseignement supérieur.
La FNEEQ–CSN regroupe quelque 35 000 membres en enseignement supérieur, à savoir les professeur-es de 45 cégeps et 12 collèges privés, ainsi que des chargé-es de cours, personnes tutrices et étudiant-es salarié-es dans onze universités québécoises.
La FP–CSN représente plus de 700 professionnèles du réseau collégial et universitaire et près de 1 500 professeur-es d’université.
Le Premier ministre Justin Trudeau l’a promis. Marc Miller, son ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada, doit défendre un programme complet et inclusif pour la régularisation des personnes sans statut migratoire. Alors que le 17 mai dernier, Justin Trudeau a confirmé qu’un programme sera présenté, la Campagne québécoise pour la régularisation, qui rassemble une quarantaine d’organisations, rappelle, à quelques jours de la fin de la session parlementaire, que le Canada a la responsabilité de protéger toutes les personnes sur son territoire, quel que soit leur statut migratoire et demandent d’adopter, sans plus de délai, un programme de régularisation, complet et inclusif. Monsieur le Premier ministre, ne brisez pas votre promesse. Monsieur Marc Miller, défendez un programme digne de ce nom !
Contre la politique du bouc-émissaire, la société civile québécoise se tient aux côtés des personnes sans statut migratoire
La société civile québécoise ne se reconnaît pas dans les discours toxiques qui alimentent la xénophobie et le racisme de certains partis politiques et élu-es transformant les personnes migrantes et immigrantes en boucs-émissaires. Elle se tient debout aux côtés de ces personnes, quel que soit leur statut.
C’est pourquoi nous réclamons un programme de régularisation complet et inclusif depuis la pandémie et le confinement, qui ont clairement mis en lumière comment la société québécoise et canadienne se reposent sur les personnes migrantes et immigrantes sans statut ou avec un statut temporaire et précaire, qui sont toutes très vulnérables aux abus et violences de toutes sortes.
Un tel programme permettra aux personnes sans papier en butte aux abus, à la peur et à la souffrance d’avoir accès à un travail décent et aux conditions requises pour exercer leurs droits civils, politiques, économiques et sociaux. Ce programme leur ouvrira aussi l’accès aux soins de santé et à l’éducation, tout en leur permettant de contribuer au financement des services publics. Leur régularisation n’exercera en outre aucune pression sur le marché locatif, puisqu’elles vivent déjà ici.
Nous ne laisserons pas nos gouvernements leur faire payer le poids de leur incompétence ou de leur timidité à mettre en œuvre des politiques publiques qui s’attaquent aux inégalités criantes et à l’augmentation de la pauvreté.
Citations
« Ne pas régulariser ces personnes qui ont perdu leur statut le plus souvent à cause des failles des politiques d’immigration, ou trier parmi elles celles qui seront régularisées, ne fera que les enfoncer encore plus profondément dans la peur et les abus. Nous ne pouvons le tolérer. » –Imene, comité des femmes du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants
« La CSN est aux côtés des personnes immigrantes, des précaires et des sans-papiers, depuis de très nombreuses années. Les centrales syndicales québécoises CSD, CSN, CSQ et FTQ sont fières d’avoir réalisé l’unité pour revendiquer des politiques migratoires plus inclusives et plus respectueuses de la dignité des migrantes et des migrants, et aussi plus justes et plus structurantes pour notre société et nos milieux de travail. Le Premier ministre Trudeau a une excellente occasion de montrer que ses bottines suivent ses babines. S’il croit vraiment à une société fondée sur des valeurs humanistes, il doit traduire ces valeurs dans des politiques publiques qui respectent la dignité humaine et qui garantissent l’égalité des droits des familles les plus précaires, comme le réclament toutes les centrales syndicales québécoises. » –Katia Lelièvre, vice-présidente, Confédération des syndicats nationaux (CSN)
« Il est inconcevable que le gouvernement fédéral laisse tomber les personnes sans statut et à statut précaire qui font partie de notre société en contribuant non seulement à notre économie, mais aussi à notre développement social en tant que peuple. Nous n’avons pas le droit de les abandonner et le gouvernement fédéral a le devoir de régulariser leurs statuts. Comme le souligne le mémoire remis conjointement par la CSD, la CSN, la CSQ et la FTQ au Comité permanent de la citoyenneté et de l’Immigration, il est temps d’intégrer pleinement et dignement les personnes vivant sans statut ou avec un statut temporaire ! » –Marc-Édouard Joubert, le président du Conseil régional FTQ Montréal-Métropolitain.
« M. Trudeau, nous sommes à la croisée des chemins. Il y a inéluctablement un choix à faire : Souhaiteriez-vous maintenir des personnes sans statut ou les expulser au risque qu’elles soient en proie aux abus de toutes sortes, confinées dans une précarité et une vulnérabilité à nul autre pareil ? Ou, a contrario, souhaiteriez-vous agir en harmonie avec les valeurs que vous entendez défendre, en l’occurrence, celles de la défense des droits humains et de la liberté ? M. Trudeau, TOUS les regards sont rivés vers vous ! » –Harrold Babon, organisateur communautaire à la Clinique pour la justice migrante.
« Les discriminations encourues par la non-régularisation des femmes sans statut les maintiennent dans la marginalisation et l’exploitation. Ces femmes, rappelons-le, assurent en grande partie des métiers de soin essentiels à la population. Il est temps d’exiger qu’elles puissent bénéficier des mêmes traitements que l’ensemble de la société québécoise comme les soins de santé, les services de garde, les protections prévues par le droit de la famille et bien d’autres. » –Sylvie St-Amand, présidente, Fédération des femmes du Québec (FFQ)
« Les statuts migratoires précaires et l’absence de statut engendrent de nombreuses violations des droits humains, notamment des droits économiques et sociaux. C’est la responsabilité de l’État de protéger les droits de toute personne sur son territoire. Le gouvernement de Justin Trudeau ne doit pas céder au discours toxique qui a pris le dessus dernièrement: il doit tenir sa promesse envers les personnes sans papiers, mettant en place un programme de régularisation véritablement large et inclusif. » –Marisa Berry Méndez, responsable des campagnes chez Amnistie internationale Canada francophone.
À propos
La Campagne québécoise pour la régularisation des personnes sans statut migratoire a été lancée en octobre 2022 (https://www.facebook.com/regulariser.qc/) et réunit actuellement une quarantaine d’organisations communautaires, syndicales et de défense de droit, dont :
Accueil et Intégration Bas-Saint-Laurent
Action Réfugiés Montréal
Amnistie internationale Canada francophone
Association pour les droits des travailleuses.rs de main et de ferme (DTMF)
Au bas de l’échelle
Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de l’Est du Bas-Saint-Laurent
Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI)
Centre femmes de la Mitis
Centre femmes de Rimouski
Centre international de solidarité ouvrière (CISO)
CLEF Mitis-Neigette
Clinique pour la justice migrante (CJM)
Collectif bienvenue
Collectif pour un Québec sans pauvreté
Comité d’action de Parc-Extension
Comité d’Action des personnes sans statut (CAPSS)
Comité logement Bas-Saint-Laurent (CLBSL)
Confédération des syndicats nationaux (CSN)
Conseil canadien pour les réfugiés (CCR)
Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM-CSN)
Conseil central des syndicats nationaux des Laurentides (CCSNL)
Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie (CCSNE-CSN)
Conseil central du Montréal métropolitain-CSN (CCMM-CSN)
Le fait que le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale justifie ce programme par le contexte actuel de plein emploi et de pénurie de main-d’œuvre trahit une analyse plutôt simpliste de la situation et une incompréhension désolante quant à l’importance et à l’étendue des services offerts par ces organismes.
Nous croyons que, plutôt que de les rendre caducs, le contexte actuel tend à magnifier l’importance des services d’aide à l’emploi.
En effet, plutôt que d’utiliser cette situation économique particulière comme un prétexte pour couper encore davantage les vivres à des organismes déjà sous-financés, le gouvernement devrait plutôt réaliser le rôle primordial que ces organisations peuvent jouer pour aider les employeurs à trouver la main-d’œuvre dont ils ont besoin. Ces organismes ont le potentiel d’assurer une meilleure adéquation entre les besoins des employeurs et le développement des compétences des individus sur un territoire donné.
Qui plus est, la croissance fulgurante de l’indice des prix à la consommation (IPC) et la hausse vertigineuse du coût des logements auxquelles nous assistons depuis quelques années sont des facteurs qui doivent aussi être pris en compte lors de l’analyse contextuelle. L’augmentation du coût de la vie qu’engendrent ces deux phénomènes vient en effet exacerber la précarité de la situation des demandeurs d’emploi et renforcer le besoin d’intégrer le plus de personnes possible dans le marché du travail.
Un mode de gestion à revoir
Un regard rapide sur les mécanismes d’évaluation des résultats et de financement des organismes spécialisés en employabilité suffit pour comprendre ce qui fausse l’analyse du Ministère quant à leur utilité.
Le financement sous forme de « forfait » par client ou par acte et la mesure de performance en termes de « nombre de participants » ne tiennent pas compte des besoins croissants des personnes en recherche d’emploi et des employeurs.
Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et de plein emploi, les personnes qui sont toujours sans emploi se présentent souvent avec des problématiques plus complexes, qui demandent une attention soutenue et des services plus pointus.
Les organismes sont donc coincés dans un engrenage où ils sont inévitablement perdants : ils n’atteignent pas leurs nombres « cibles » de participants, donc on coupe leur financement, ce qui rend leurs objectifs encore plus difficilement atteignables.
Ajoutons à cela que plusieurs individus qui désirent obtenir de l’aide se voient refuser l’accès aux services en raison de critères d’admissibilité exagérément restrictifs et complexes qui visent davantage à réduire le financement qu’à s’adapter aux besoins de la clientèle actuelle.
Par exemple, les personnes avec un statut de réfugié et les travailleurs et travailleuses précaires n’ont pas accès à la plupart des services, alors que les organismes, eux, seraient tout à fait disposés à leur en offrir.
Tous ces écueils font en sorte que nous sommes convaincus qu’à l’heure actuelle, la société québécoise ne bénéficie pas du plein potentiel des organismes spécialisés en employabilité. Nous sommes aussi convaincus que pousser ces organismes à fusionner ou à fermer leurs portes n’améliorera en rien la situation.
Nous espérons avoir bientôt la chance de rencontrer la ministre de l’Emploi, Kateri Champagne Jourdain, afin de discuter plus longuement des moyens et des outils à mettre en place pour aider ces organismes à jouer pleinement leur rôle de moteur du développement économique et du développement régional au Québec.
Danny Roy, Président de la Fédération des professionnèles–CSN
Après des semaines de travaux intensifs, la CSN et ses fédérations du secteur public sont à finaliser les textes permettant la signature de l’ensemble de leurs conventions collectives, ce qui mettra un terme officiel à la ronde 2023 de négociation du secteur public.
Tard en soirée hier soir, la table concernant les 120 000 travailleuses et travailleurs de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) a terminé cet exercice, dernière étape avant la signature de la convention collective et son entrée en vigueur. Nous sommes généralement très près d’une entente sur les textes des autres tables ; nous consacrons toutes les énergies nécessaires pour terminer l’exercice dans les prochains jours.
Pour les 170 000 travailleuses et travailleurs membres de la CSN visés par la négociation du secteur public, cela signifie que les améliorations aux conditions de travail et de pratique négociées entreront en vigueur dès la signature des conventions collectives. Les augmentations salariales et les paiements de rétroactivité suivront.
« Nous nous réjouissons pour les travailleuses et les travailleurs des services publics qui pourront enfin bénéficier des améliorations négociées pour elles et eux. Dans le contexte où l’inflation se fait toujours sentir, ces sommes seront assurément les bienvenues », a souligné le premier vice-président de la CSN et responsable de la négociation du secteur public, François Enault.
« Nos équipes de négociation ont travaillé d’arrache-pied afin de permettre aux membres de récolter le fruit de leur mobilisation historique. Dès l’application des hausses, ce sera une bonification de 8,8 % de leur salaire qu’elles et ils toucheront, sans compter des sommes importantes qui seront versées en rétroactivité », a précisé M. Enault.
L’entente de table centrale négociée avec le gouvernement – conclue à la fin décembre 2023 et adoptée par les travailleuses et les travailleurs en février dernier – prévoit notamment des augmentations salariales de 17,4 %, dont l’effet composé atteindra 18,6 % sur cinq ans. Les ententes sectorielles incluent aussi plusieurs mesures avantageuses sur le plan de l’organisation du travail.