Journée mondiale des enseignants : ne laissez personne de côté !

Célébrée annuellement le 5 octobre depuis 1994, la Journée mondiale des enseignant(e)s a en 2020 pour thème « Enseignants : leaders en temps de crise et façonneurs d’avenir ». La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) fait entièrement sien le thème retenu cette année par l’Internationale de l’Éducation et l’UNESCO, et souligne le leadership inestimable dont font preuve les enseignantes et les enseignants durant cette période trouble et éprouvante. La crise a révélé que les enseignantes et les enseignants sont des intervenants de première ligne.

La pandémie de COVID-19 pose de nouveaux défis aux systèmes éducatifs, déjà soumis à de fortes contraintes. Compromettant trop souvent leur propre santé, les enseignantes et enseignants de tous les niveaux d’enseignement font preuve chaque jour de détermination, de professionnalisme et de créativité afin de permettre à chaque élève, chaque étudiante ou chaque étudiant de poursuivre son apprentissage. L’alourdissement important du travail que cela implique pourrait cependant être atténué par l’ajout de ressources supplémentaires ou la diminution de la taille des groupes-cours.

« Les enseignantes et les enseignants doivent être en mesure d’encadrer adéquatement les élèves, les étudiantes et les étudiants, particulièrement les plus vulnérables, mais il faut aussi leur donner des conditions de travail convenables. Personne ne doit être laissé de côté et cela inclut le personnel enseignant », souligne Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQCSN, organisation qui représente près de 35 000 enseignantes et enseignants, de la maternelle à l’université et provenant de toutes les régions du Québec.

Rappelons que le choix du 5 octobre pour souligner la Journée mondiale des enseignantes et des enseignants est lié à la recommandation de l’UNESCO et de l’Organisation internationale du travail relative à la condition des enseignantes et des enseignants, signée à la même date en 1966. La Recommandation concernant la condition du personnel enseignant de l’enseignement supérieur, adoptée en 1997, complète la Recommandation de 1966 pour y adjoindre le personnel de recherche et d’enseignement de l’enseignement supérieur.

Les membres du syndicat votent à 97 % pour une contre-proposition

En pleine pandémie, le Groupe Jean Coutu continue de maintenir en lock-out près de 700 travailleuses et travailleurs pour une 9e journée, causant ainsi un impact direct sur leurs familles et sur le remplissage des tablettes de plusieurs pharmacies, qui commencent à se dégarnir sérieusement à plusieurs endroits.

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’entrepôt Pharmacie Jean Coutu (CSN) déplore par ailleurs que Jean Coutu ait récemment annoncé qu’il coupait l’assurance-médicaments à ses employé-es, et ce, en pleine pandémie. Ceux-ci sont bien entendu incapables de payer 100 % de la prime en étant en lock-out.

Pour relancer de réelles négociations, les membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’entrepôt Pharmacie Jean Coutu (CSN) ont donc voté aujourd’hui à 97 % pour une contre-proposition à l’employeur qui comprend les demandes importantes pour lesquelles les discussions ne sont pas terminées ou qui, dans certains cas, ont été refusées par l’employeur sans plus d’explications. Ces demandes portent notamment sur le régime de retraite, l’assurance collective, la préretraite, les horaires de travail et la réduction du ratio d’employé-es temporaires. Cette contre-proposition sera présentée demain à la partie patronale en présence du conciliateur au ministère du Travail.

« Il est temps que l’employeur cesse ses manœuvres pour ralentir la négociation pendant qu’il exerce une pression brutale avec son lock-out qui appauvrit nos 700 membres et leurs familles. Les demandes de notre contre-proposition sont justifiées et il faut négocier de bonne foi », affirme Audrey Benoît, présidente du syndicat.

 Négociation de façade par l’employeur

La porte-parole de Metro (propriétaire de Jean Coutu) a laissé entendre que le syndicat n’avait pas fait ses devoirs pendant les journées de négociation des 21, 26 et 27 septembre. « Le plan du conciliateur pour ces journées, c’était de discuter d’une demande patronale et d’une demande syndicale. L’employeur a refusé de parler de sa demande et il n’a pas vraiment avancé sur la nôtre », précise Audrey Benoît, qui ajoute que l’assemblée permet maintenant de présenter une contre-proposition complète sur les sujets normatifs avec un appui très ferme des travailleuses et des travailleurs de Varennes.

« L’employeur a mené une négociation de façade. Aucune date n’est confirmée à part celle de samedi prochain. Le porte-parole patronal a même avoué que c’est Alain Champagne, le président de Jean Coutu, qui retenait les mandats pour la négociation », ajoute Audrey Benoît.

Le syndicat admet par ailleurs que certaines demandes ont été acceptées, mais les demandes réellement importantes n’ont reçu que des réponses partielles ou des refus. Ainsi, sur les demandes acceptées, une quarantaine portaient sur des modifications des adresses des sites prévus dans la convention collective qui n’avaient pas été révisées depuis le déménagement de l’entrepôt à Varennes. « Il faut se concentrer sur les vraies demandes et ça presse », ajoute Audrey Benoît.

Lock-out risqué pour plusieurs femmes

« L’inexpérience de ceux et celles qui font notre travail en ce moment comporte des risques d’accidents de travail et des risques dans la manipulation des médicaments et des produits cytotoxiques, soutient la présidente, qui s’inquiète en particulier pour les employé-es de bureau de Jean Coutu. Des sources internes nous parlent de femmes qui travaillent dans les bureaux, qui font des quarts de 16 heures par jour pour travailler à la fois au bureau et à l’entrepôt. Si c’est vrai, c’est inacceptable ». La présidente du syndicat fait valoir que l’inexpérience et la fatigue pourraient être une combinaison dangereuse, surtout après plusieurs jours de ce régime draconien.

À qui profite ce lock-out ?

« À qui sert ce conflit ? Certainement pas à nous, car nos familles vont s’appauvrir. Et ça ne sert pas plus la population qui risque d’avoir de moins bons services », conclut Audrey Benoît. La présidente du syndicat souhaite vivement que la négociation s’accélère et que les 700 familles qui subissent les conséquences du lock-out décrété par l’employeur pour une durée indéterminée, alors que la négociation sur le salaire n’est pas encore commencée, reprennent enfin une vie normale. Le syndicat s’inquiète de la véritable motivation de l’employeur et craint que celui-ci cherche à compenser indirectement le ralentissement des ventes chez Jean Coutu pendant le 3e trimestre.

 

L’UDA, la FNCC-CSN et la GMMQ saluent le plan d’aide d’urgence du gouvernement du Québec

L’UDA, la FNCC–CSN et la GMMQ accueillent favorablement le plan d’aide dévoilé vendredi par la ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy. « La ministre a bien saisi la détresse qui afflige les artistes, les créateurs, les professionnels et les artisans du milieu culturel, durement touchés depuis les fermetures et les annulations provoquées par les contraintes sanitaires des six derniers mois. Elle est consciente de l’urgence d’agir maintenant, partout où les événements culturels sont, une fois de plus, subitement stoppés », souligne, d’entrée de jeu, Sophie Prégent, présidente de l’Union des artistes (UDA).

Le plan gouvernemental de 50 millions de dollars additionnels devrait permettre d’aider les institutions culturelles comme les musées, les salles de spectacles et les théâtres à faire face aux fortes pertes encourues à la billetterie. Il faut maintenant s’assurer que les mesures de soutien se rendent jusqu’à ceux qui font la culture, c’est-à-dire les artistes, les créateurs et les professionnels. « Le fait que la ministre exige une reddition de comptes avant que l’aide ne soit versée aux institutions répond à l’une de nos demandes maintes fois répétées », applaudit Luc Fortin de la Guilde des musiciens et des musiciennes du Québec (GMMQ).

« À court terme, ces mesures vont apporter un répit. Cependant, le secteur culturel demeurera fortement fragilisé, d’autant plus que la perspective d’une pleine reprise des activités est encore inconnue. Outre ces mesures ponctuelles, la relance du secteur culturel devra se faire par des mesures globales et pérennes et nous entendons continuer à collaborer étroitement avec le gouvernement afin de mener les importants chantiers qui s’annoncent. Il ne faut pas attendre une éventuelle fin de pandémie pour mettre en place les fondations d’une relance solide répondant aux enjeux de la culture. Ce que nos membres souhaitent, c’est avant tout de travailler et de pouvoir retourner à la rencontre de leur public », plaide Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN).

DEMIX doit respecter les chauffeurs de Saint-Hubert

Sans convention collective depuis le 30 avril 2020, les chauffeurs des bétonnières de DEMIX de l’usine de Saint-Hubert ont manifesté aujourd’hui en raison de l’attitude cavalière de leur employeur qui cherche à tout prix à briser leur solidarité. En plus de les placer sauvagement en lock-out trois heures après le début du déclenchement de leur grève le 24 septembre dernier, DEMIX fait actuellement appel à son concurrent Lafarge pour transporter le béton, ce que le syndicat dénonce. « Notre employeur cherche par tous les moyens à nous briser, c’est pourquoi nous avons déposé une requête en sauvegarde au Tribunal administratif du travail. Mais nous resterons forts et solidaires, tant qu’il le faudra ! », souligne le président du syndicat, Patrick Durand.

Parmi les revendications des travailleurs de DEMIX St-Hubert, on observe la parité salariale avec les usines de LaSalle et de Longueuil, les chauffeurs de ces deux usines gagnant 3 $ de plus l’heure que leurs collègues pour le même travail effectué. « C’est le même employeur, le même travail, ça ne fait aucun sens qu’ils n’aient pas le même salaire ! Il faut à tout prix régler cette inégalité qui est au cœur du conflit actuel », renchérit Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

« Mettre à la rue les chauffeurs alors que nous entrons dans une deuxième vague de la pandémie, qui laissera des séquelles pour tout le monde, c’est inacceptable. Les travailleurs de DEMIX pourront compter sur notre appui entier tant et aussi longtemps que leur employeur n’entendra pas raison », de conclure Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN).

Entente de principe entre le ministère de la Famille et la FSSS–CSN faisant suite à la recommandation du médiateur

Après un blitz de rencontres avec le ministère de la Famille, en présence du médiateur Nicolas Dionne, le comité syndical de négociation est convaincu d’être allé au bout du processus de discussion. « Le contexte sanitaire qui afflige l’ensemble des RSG en milieu familial nous ajoute un stress important ainsi qu’aux parents. Ce contexte difficile nous pousse à adhérer à la recommandation faite par le médiateur », nuance d’emblée Karine Morisseau, représentante du secteur des RSG à la FSSS–CSN.

L’entente recommandée par le médiateur sera expliquée au cours des prochains jours à l’ensemble de nos 3000 membres via des assemblées virtuelles d’échanges démocratiques. Le comité de négociation syndical prendra tout le temps nécessaire pour détailler l’ensemble des mesures, avant d’inviter les membres à voter.

« Indépendamment des clauses à incidences financières, nous sommes rassurées de voir que le comité mis en place par la FSSSCSN en 2015 pour analyser la rémunération inéquitable des RSG en milieu familial poursuivra ses travaux avec le ministère de la Famille en présence d’un médiateur du Tribunal administratif du travail, selon un échéancier précis jusqu’en septembre 2021 », ajoute Karine Morisseau.

En attendant le résultat du vote des 3000 RSG en milieu familial de la FSSSCSN, nous suspendons tous nos moyens de pression.

Pourquoi autant pénaliser la culture ?

Depuis six mois, le Québec a été placé sur pause et tourne au ralenti. Les Québécoises et Québécois écopent de la situation et doivent s’adapter. « Nous traversons collectivement une crise sanitaire sans précédent et nous en sommes conscients. Cependant, parmi celles et ceux qui souffrent particulièrement, on compte les artistes, créateurs, professionnels et artisans du milieu culturel. Depuis le début de la pandémie, ils ont l’impression que le sort s’acharne sur eux, » soutient Pascale St-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN).

En mars dernier, le secteur culturel a été parmi les premiers à devoir interrompre ses activités. Tout s’est arrêté brutalement, dont les prestations théâtrales, les tournages de télévision et de cinéma, les représentations dans les salles de spectacles, les expositions dans les musées, etc. Ce secteur a aussi été parmi les derniers à reprendre ses activités, et encore, pas au maximum de sa capacité. Avec cette deuxième vague de COVID-19, il est à nouveau frappé de plein fouet.

Dans l’intervalle, la grande majorité des artistes, créateurs et professionnels que nous représentons n’ont eu d’autre choix que de réclamer la Prestation canadienne d’urgence (PCU), leurs contrats ayant été annulés en cascade. Aujourd’hui, l’échéance de la PCU et la fermeture annoncée des salles de spectacles et des musées ajoutent à la précarité.

« Nous sommes déchirés entre scepticisme et désespoir. L’inquiétude est vive. Pourquoi fermer les institutions culturelles en zone rouge alors que la Santé publique n’a pas divulgué d’indicateurs clairs comme quoi ces lieux de diffusion culturelle sont des centres d’éclosion et de propagation du virus ? », se questionne Luc Fortin, président de la Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ). L’incompréhension est partagée au sein du milieu culturel et il ne faudrait pas que cette nouvelle pause se prolonge plus longuement, sans motif et données valables.

 Aide directe pour les artistes et les créateurs

Le gouvernement a raison de soutenir financièrement les institutions du milieu culturel, durement touchées par l’arrêt total de leurs activités. Mais il doit aussi s’assurer que l’aide profite également aux créateurs et aux artistes et qu’elle se rende jusqu’à eux.

« La culture, c’est avant tout celles et ceux qui la font. Il n’y a pas de salles de spectacles, pas de théâtre, pas d’arts vivants sans artistes, interprètes, musiciens, créateurs, professionnels et artisans. La précarité qui nous afflige est en train d’assommer la force vive de la culture, c’est-à-dire les artistes et les créateurs », s’inquiète Sophie Prégent, présidente de l’Union des Artistes (UDA).

Les personnes qui œuvrent dans le milieu des arts, de la culture et de l’événementiel sont déjà, pour la plupart, sans filet social. Elles espéraient que le pire soit derrière elles, pensaient pouvoir se relever et aller de l’avant. Mardi soir, c’est un véritable choc qu’elles ont reçu en entendant les mesures du gouvernement.

Ensemble, les artistes, créateurs, professionnels et artisans du milieu culturel sont porteurs de mots, d’émotions… mais aussi de solutions. Nous nous tenons prêts à discuter avec le gouvernement du Québec afin de trouver des réponses à la détresse qui afflige notre secteur.

 

Pas d’engagement à long terme : un manque de respect pour le personnel des services publics

– La CSN a finalement reçu la confirmation du Conseil du trésor que les primes d’attraction et de rétention ne seront pas coupées le 30 septembre 2020 (primes et montants versés aux psychologues, aux ouvriers spécialisés, aux salarié-es œuvrant auprès de personnes présentant des troubles graves de comportement ou aux salarié-es travaillant dans un CHSLD ou dans un établissement du Grand Nord). Ces primes, qui étaient intégrées aux conventions collectives, prenaient fin initialement le 30 mars dernier, mais, à la suite de représentations faites par la CSN auprès du Conseil du trésor au mois de mars, le gouvernement avait accepté de les prolonger jusqu’au 30 septembre. Il en va autrement des budgets d’encadrement et de développement de la pratique professionnelle qui n’ont pas été renouvelés au 1er avril 2020.

La CSN déplore que le Conseil du trésor refuse toujours de s’engager formellement à reconduire et à améliorer les primes dans les prochaines conventions collectives et dénonce que le prolongement temporaire du versement de ces primes se fasse, une fois de plus, comme au printemps, à la dernière minute. « Nous ne comprenons pas l’attitude du gouvernement. C’est aberrant que nous ayons eu à le convaincre de ne pas couper ces primes. Au cours des dernières semaines, nous lui avons répété à maintes reprises que, s’il décidait de réduire substantiellement la rémunération de dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs du secteur public, ce serait un profond manque de respect envers le personnel qui travaille sans relâche pour assurer les services à la population, particulièrement en cette période de pandémie », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

Depuis plusieurs semaines, les travailleuses et les travailleurs de l’État membres de la CSN mènent des actions dans diverses régions du Québec pour souligner la nécessité de ne pas appauvrir le personnel alors que les pénuries de main-d’œuvre touchent maintenant l’ensemble du secteur public. La CSN demande aujourd’hui au Conseil du trésor de retirer une fois pour toutes cette épée de Damoclès qui leur pend au-dessus de la tête en s’engageant à reconduire les primes ainsi qu’à renouveler les budgets d’encadrement et de développement de la pratique professionnelle dans les prochaines conventions collectives. La CSN veut aussi que l’application de la prime aux ouvriers spécialisés soit améliorée et que cette prime soit élargie à d’autres titres d’emploi.

« Cela dit, ça ne peut pas s’arrêter là; les besoins sont immenses et urgents, tout le Québec en est témoin. Il est plus que temps que le gouvernement travaille avec nous à améliorer significativement les conditions de travail et les salaires de celles et ceux qui prennent soin de nous, que ce soit dans le réseau de la santé et des services sociaux ou dans celui de l’éducation, ainsi que dans les organismes gouvernementaux », conclut Caroline Senneville.

Quelle est la solution de Jean Coutu pour mettre fin au lock-out ?

Jean Coutu maintient la ligne dure envers les 700 employé-es de son centre de distribution de Varennes. L’employeur a d’abord obtenu, dès jeudi dernier, une injonction pour limiter le nombre de piqueteurs pendant son lock-out.

En fin de semaine, il n’a déposé aucune nouvelle proposition pendant les deux journées de négociation de samedi et de dimanche derniers. Jean Coutu a malgré tout maintenu son lock-out à l’entrepôt central de Varennes. C’est le troisième lock-out de l’entreprise depuis 1992.

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’entrepôt Pharmacie Jean Coutu (CSN) déplore l’attitude des négociateurs du Groupe Jean Coutu (filiale de Metro) qui maintiennent obstinément leur position du 15 juillet dernier. « L’employeur n’a pas à nous tenir en otage parce qu’il n’arrive pas à se donner un mandat clair pour avancer dans la négociation », fait valoir la présidente du syndicat, Audrey Benoît, en précisant qu’en raison de l’injonction, un piquetage symbolique va maintenant se transporter devant certaines pharmacies.

Économies sur le dos des travailleurs ?

Le syndicat s’interroge sur les véritables motifs de Jean Coutu pour maintenir son lock-out sans proposer de solutions. « Est-ce que l’employeur veut financer son troisième trimestre en raison d’une perte de vitesse ou se préparer au recours collectif contre les frais supplémentaires chargés aux détenteurs d’assurances privées ? », s’interroge la présidente.

Très peu de dates de négociation

La prochaine séance de négociation ne sera possible que samedi prochain. Deux autres dates qui n’ont pas encore été confirmées officiellement, dont une en octobre et une en novembre, pourraient s’ajouter au calendrier. « Ce n’est pas à ce rythme et avec cette attitude que Jean Coutu va pouvoir régler ce conflit rapidement », estime Audrey Benoît en rappelant que l’entrepôt de Varennes est maintenant équipé pour approvisionner les pharmacies Brunet, qui font également partie de Metro. Cette situation devrait inciter Jean Coutu à négocier activement.

Demande de médiation : les négociations doivent avancer pour le bien des services publics et de la population du Québec

Près d’un an après le début du processus de négociation et alors que les conventions collectives du secteur public sont échues depuis le 31 mars 2020, l’ensemble des fédérations du secteur public de la CSN demande au ministre du Travail, Jean Boulet, de nommer des médiateurs aux tables de négociation sectorielle de la FEESPCSN, de la FPCSN et de la FSSSCSN, la FNEEQCSN ayant pour sa part fait sa demande en juillet dernier. Avec l’amorce d’une deuxième vague de la COVID-19, la CSN estime qu’il est plus que temps de mettre en place des solutions pérennes pour rebâtir les services publics.

« Les pénuries de main-d’œuvre se multiplient. Il manque de monde pour assurer les services à la population. Si on veut régler ce problème une fois pour toutes, il faut améliorer les conditions de travail du personnel des réseaux publics. Le statu quo des conventions collectives n’est pas une option », lance Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

Dans le secteur de la santé et des services sociaux, la situation est critique. Le gouvernement Legault répète sans cesse depuis quelques mois que le réseau était déjà mal en point bien avant la pandémie. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), il est impératif de mettre en place des solutions qui répondent aux besoins réels du personnel sur le terrain et aux problèmes majeurs de recrutement de main-d’œuvre qui touchent toutes les catégories de personnel. « Nous avons mis sur la table un grand nombre de propositions concrètes pour améliorer le quotidien dans nos établissements, mais nos vis-à-vis patronaux n’ont toujours pas de mandat pour discuter de sujets importants pour nous, comme la santé et la sécurité au travail, et agir concrètement dès maintenant. C’est inconcevable, considérant que nous atteignons des taux inégalés d’absences, car le personnel est constamment en surcharge, épuisé et au bout du rouleau », souligne Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSS–CSN.

La Fédération des professionnèles (FPCSN) signale que les paroles lancées cette semaine par le ministre Dubé, selon lesquelles tout le réseau de la santé et des services sociaux se trouve actuellement dans un état de fragilité extrême, doivent s’accompagner de gestes concrets pour remédier à la situation. « Bien que nous dressions des constats communs sur certaines problématiques, nous avons de la difficulté à nous entendre avec la partie patronale sur les moyens qui pourraient remédier notamment à la surcharge de travail, aux heures supplémentaires ainsi qu’à la conciliation travail et vie personnelle, affirme le vice-président de la FPCSN, Danny Roy. Nous devons innover pour répondre à la hauteur de la crise que nous traversons. Les ressources proposées actuellement à la table de négociation sont toujours insuffisantes. »

Dans les réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur aussi, la pandémie est venue révéler des failles qui doivent être colmatées pour que la population étudiante du Québec ait accès à des services de qualité. Pour la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN), il est grand temps que le gouvernement Legault envoie un signal clair et sans ambiguïté quant au réseau collégial. « Nous sommes des milliers de professeur-es à avoir tout mis en œuvre de manière à contribuer à une rentrée de qualité pour les étudiantes et les étudiants, et ce, malgré le contexte difficile et la surcharge de travail incroyable que celui-ci génère. La négociation en cours doit donc paver la voie à un réinvestissement significatif dans notre réseau et s’attaquer, entre autres choses, aux enjeux de précarité vécus par plusieurs d’entre nous. Je pense notamment à celles et ceux qui donnent des cours à la formation continue. Les cégeps ont besoin de soutien et nous sommes là pour proposer des solutions », ajoute Yves de Repentigny, vice-président de la FNEEQCSN.

Même son de cloche quant aux problèmes de précarité pour le personnel de soutien scolaire et dans les cégeps de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESPCSN).

« Détenir un poste de moins de 20 heures par semaine, devoir cumuler deux emplois, ne pas être remplacé en cas d’absence et être surchargé à son retour, c’est le lot du personnel de soutien en éducation depuis trop longtemps. L’élastique est tendu au maximum et il n’y a plus de marge de manœuvre pour réagir à des imprévus, encore moins à une crise de l’ampleur d’une pandémie. Des solutions doivent être rapidement mises en place et cela passe par la négociation », renchérit Nathalie Arguin, présidente de la FEESPCSN. Du côté du personnel de l’aide juridique, des traversiers et du Parc Olympique, la négociation avance à pas de tortue. « Le gouvernement doit donner un message clair à ces organismes gouvernementaux concernant le rythme des négociations et la hauteur des demandes patronales. »

Demix Béton place ses chauffeurs en lock-out

La direction de l’usine DEMIX Béton de Saint-Hubert a choisi de placer ses chauffeurs de bétonnière en lock-out, hier avant-midi.

 Ayant rejeté à l’unanimité l’offre irrecevable de la direction mardi dernier, la travailleuse et les travailleurs membres du syndicat espéraient rencontrer l’employeur pour poursuivre les discussions. Devant son refus de participer à une telle rencontre, ils avaient décidé de déclencher une grève de 24 heures le jeudi 24 septembre. Or, dès 11 heures, hier, l’employeur a sauvagement décrété un lock-out, mettant fin aux pourparlers pour une durée indéterminée.

 

Même employeur, même travail, même salaire ?

La question du salaire des chauffeurs est au cœur des discussions. « Demix refuse de payer les chauffeurs de l’usine de Saint-Hubert au même taux que les autres chauffeurs des usines de la grande région de Montréal. Pourtant, ils font le même travail, qui est destiné aux mêmes clients. Pourquoi gagnent-ils 3 $ l’heure de moins que leurs collègues des usines de La Salle et de Longueuil ? En plus, la dernière offre patronale d’une durée de cinq ans venait accentuer cet écart », dénonce Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).    

 

En lock-out alors que s’amorce une deuxième vague de COVID-19

« Les quelque 25 chauffeurs de bétonnière se retrouvent jetés à la rue alors que la pandémie fait un retour en force. C’est irresponsable », note pour sa part Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN). « Alors qu’il faut toutes et tous se serrer les coudes, Demix décide de placer 25 travailleurs dans la précarité et dans l’incertitude et choisit de maintenir l’inégalité qui est au cœur du litige. »

 « De plus, du point de vue économique, ces chauffeurs de bétonnière assurent le service sur plusieurs chantiers. En retirant 25 travailleurs à 40 heures semaine du circuit, cela risque de ralentir l’évolution de certains travaux », déplore Annette Herbeuval.

 « Les travailleurs pourront compter sur l’appui indéfectible de la CSN et de ses organisations affiliées afin qu’ils puissent mener leur lutte pour l’obtention d’un contrat de travail juste et équitable », conclut la présidente.

Un lock-out injustifié de la part de Jean Coutu

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’entrepôt Pharmacie Jean Coutu (CSN) ne comprend pas la décision patronale de décréter un lock-out, alors que l’employeur venait tout juste d’accepter de négocier ce dimanche devant le conciliateur.

« Ce lock-out d’une durée indéterminée est un coup de force inutile de Jean Coutu qui risque de créer des problèmes d’approvisionnement en médicaments dans ses pharmacies. Notre grève de 24 h seulement était raisonnable et ne risquait pas de créer de rupture de stock. Si l’employeur respecte le Code du travail, il devra fonctionner à effectif réduit avec des cadres déjà embauchés », affirme la présidente du syndicat, Audrey Benoît.

Bien que l’employeur ait accepté certaines demandes moins importantes du syndicat à la table de négociation, il reste des enjeux majeurs qui ne sont pas réglés comme le respect de l’ancienneté en tout temps dans l’affectation des tâches et l’encadrement de la sous-traitance. De plus, la question salariale n’a pas encore été abordée.

« Nous sommes prêts à négocier dès que possible, même avant dimanche, pour éviter de créer des difficultés d’approvisionnement. Celles-ci ne manqueront pas de survenir avec une équipe réduite constituée de cadres qui ne sont pas habitués à faire ce travail sur une base régulière », ajoute la présidente.

Mieux protéger le personnel des CHSLD pour éviter une autre histoire d’horreur

Le rapport d’enquête sur l’éclosion de COVID-19 au CHSLD Sainte-Dorothée illustre l’ampleur des erreurs de gestion qui ont été commises durant la première vague de la pandémie. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN), ce rapport doit mener le gouvernement à apporter les changements pour assurer la protection du personnel et des usagères et usagers.

Le rapport d’enquête cerne plusieurs problèmes dénoncés par le syndicat CSN du CISSS de Laval dans les derniers mois : manque de personnel, manque d’équipements de protection individuelle, mesures de protection et de prévention insuffisantes, déplacement du personnel et dépistage tardif du personnel et des usagers.

« En lisant ce rapport, on constate à quel point les travailleuses et travailleurs du CHSLD Sainte-Dorothée ont été laissés à eux-mêmes pour faire face à une des pires éclosions au Québec. Il faut absolument apprendre de nos erreurs et faire mieux pour la deuxième vague, notamment en misant sur la stabilité du personnel et le dépistage », explique Marjolaine Aubé, présidente du syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de Laval—CSN.

Aller au bout de la logique du rapport
Le rapport d’enquête a le mérite de mettre en lumière les difficultés de gestion dans le réseau de la santé et des services sociaux, notamment en notant les nombreux paliers hiérarchiques qui freinent la prise de décision. Pour la FSSS–CSN, cela montre l’échec des méga-établissements issus de la réforme Barrette et l’urgence de revoir l’organisation du réseau pour miser sur la décentralisation, la démocratisation et l’autonomie des équipes.

Le gouvernement doit aussi annoncer un rehaussement des mesures de protection du personnel. Il a non seulement manqué d’équipements, mais le personnel est surtout mal équipé pour faire face au virus dans les CHSLD. Cela rappelle l’importance de réformer rapidement notre régime de santé et sécurité au travail pour donner tous les moyens au réseau d’agir en prévention. La crise dans les CHSLD montre finalement la nécessité de combler le manque à gagner dans le financement du réseau depuis l’austérité libérale dès la prochaine mise à jour budgétaire.

« La pandémie a montré la faiblesse de notre réseau hyper-centralisé. Ce n’est pas en rajoutant une autre couche de cadres qu’on va tout régler par magie. Ce qu’il faut, c’est avoir le courage de décentraliser le réseau et là-dessus, le gouvernement est muet. Pour enfin régler l’enjeu du manque de personnel, il y a un chemin qui saute aux yeux et c’est d’améliorer les conditions de travail et les salaires dès maintenant. Le rapport fait une passe sur la palette au gouvernement en l’invitant à nous mettre dans le coup pour améliorer les choses. Espérons qu’il comprendra le message », de conclure Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

À la veille d’une rencontre de médiation, les RSG en milieu familial augmentent la pression

Partout au Québec, les RSG en milieu familial membres de la CSN se mobilisent pour une grève de 24 heures, le jeudi 24 septembre. Cet ultime moyen de pression vise à envoyer un message clair au ministère de la Famille avec lequel nous avons amorcé un processus de médiation, à la fin août, à notre demande.

« Travailler dur une cinquantaine d’heures par semaine pour une paie de 35 heures, équivalant à 27 000 $ par année, c’est inacceptable, s’indigne Karine Morisseau, représentante du secteur des RSG de la FSSS–CSN. Ces conditions de travail dérisoires conduisent directement nos éducatrices à déserter la profession. Plusieurs centaines d’entre elles ont déjà cessé leurs activités. C’est à se demander si la stratégie gouvernementale, ce n’est pas de sous-payer nos éducatrices pour tuer le réseau des services de garde en milieu familial. Pourtant, ce réseau répond aux besoins des parents. »

Par ailleurs, compte tenu de la situation sanitaire qui se détériore au Québec, il serait irresponsable de rassembler les RSG en un seul lieu le 24 septembre, comme il était prévu à l’origine. Le mouvement de grève est donc localisé dans chacune des régions du Québec. N’empêche, « le contexte de pandémie ne freine pas l’ardeur de ces femmes qui se dévouent pour préparer les enfants québécois en prévision de l’école. Ces éducatrices jouent un rôle essentiel et méritent la pleine reconnaissance du gouvernement Legault », précise Jeff Begley, président de la FSSS–CSN.

« Enfin, rappelons que si nous avons choisi de tenir une seule journée de grève générale partout au Québec, c’est en pensant aux parents qui nous font confiance et qui sont solidaires de notre combat légitime. Les témoignages d’appui des mères et des pères forcés de trouver un plan B nous font chaud au cœur et nous rappellent pourquoi nous aimons éduquer leurs enfants », soutient en conclusion Karine Morisseau, elle-même RSG.

Les faits à propos des 3000 RSG de la CSN

  • Les RSG travaillent plus de 50 heures par semaine et ne sont payées que pour 35 heures ;
  • 27 000 $, c’est le revenu annuel moyen d’une RSG (une fois les dépenses couvertes) ;
  • Les RSG demandent une rémunération équivalente à une éducatrice en CPE, non formée, au premier échelon ;
  • Le ministère veut appauvrir les RSG avec des offres sous le taux d’inflation (7,67 % en quatre ans) ;
  • Les RSG désertent massivement la profession. Il est estimé que 12 000 places pour les enfants ont disparu depuis le début de la pandémie ;
  • Les RSG sont en négociation depuis mars 2019. Elles ont demandé et obtenu du ministère du Travail la nomination d’un médiateur, en août dernier ;
  • Les 25 et 28 septembre 2020, les RSG poursuivront leurs rencontres de médiation.

Discours du trône : les partis politiques doivent mettre de l’avant les mesures souhaitées par les travailleuses et les travailleurs

À la suite du discours du trône prononcé aujourd’hui, la CSN accueille favorablement l’annonce de plusieurs mesures souhaitées par le milieu syndical pour venir en aide aux travailleuses et aux travailleurs québécois et canadiens. En ce sens, la centrale syndicale invite les partis politiques représentés au Parlement du Canada à tout mettre en œuvre pour que ces mesures voient le jour rapidement.

« Tous les observateurs s’entendent pour dire que certains secteurs économiques seront affectés encore longtemps par la pandémie, souligne le président de la CSN, Jacques Létourneau. Ce sont les travailleuses et les travailleurs qui en sont les premières victimes. »

La centrale syndicale se réjouit particulièrement de la réforme annoncée en matière d’assurance-emploi. « La crise a malheureusement fait la démonstration, une fois de plus, que les modalités actuelles du régime d’assurance-emploi abandonnent un trop grand nombre de travailleuses et de travailleurs, notamment celles et ceux qui occupent des emplois à temps partiel, saisonniers ou atypiques. Il est urgent que l’ensemble des partis politiques collaborent afin que l’assurance-emploi puisse remplir son rôle, et ce, particulièrement en temps de crise », indique Jacques Létourneau.

La CSN accueille favorablement la mise en place d’un régime universel et public d’assurance médicaments. Elle rappelle que le modèle hybride en place au Québec n’est pas une voie à privilégier par le gouvernement fédéral compte tenu des problèmes d’accessibilité et la hausse fulgurante des coûts entraînés par le régime québécois.

PL66 : une vision toujours aussi étroite de la relance

La CSN accueille favorablement l’octroi à l’Autorité des marchés publics, tel que le prévoit le projet de loi 66, de pouvoirs de contrôle et de surveillance à l’endroit des travaux d’infrastructures privilégiés par le gouvernement. Toutefois, la centrale syndicale demeure largement déçue de la vision toujours aussi étroite de la relance économique mise de l’avant par le gouvernement de François Legault.

« On dirait que le gouvernement n’a tiré que la moitié des leçons de l’échec de son projet de loi 61 en juin dernier, affirme le président de la CSN, Jacques Létourneau. Nous saluons le fait que les pouvoirs extraordinaires qui auraient été utilisés à la seule discrétion des ministres soient dorénavant assumés par un organisme de contrôle neutre, apolitique et bien établi. Toutefois, il est navrant de constater que le gouvernement entend toujours escamoter les études d’impact environnemental. Avec une vision aussi réductrice de la relance économique, le jeu n’en vaut certainement pas la chandelle. »

Depuis le dépôt du projet de loi 61, la CSN souligne que le gouvernement a une idée beaucoup plus précise des nombreux secteurs économiques touchés par la crise, que ce soit dans les secteurs du tourisme, du commerce de détail ou du transport ainsi que des populations plus affectées sur le plan de l’emploi, notamment les femmes et les communautés vulnérables.

« Comme l’ancienne mouture, le projet de loi 66 se concentre exclusivement sur la construction d’infrastructures, un secteur grandement masculin, oubliant ainsi les travailleuses et les travailleurs d’autres types d’industrie qui auraient tout autant besoin du soutien de l’État. Rien sur l’achat local, rien sur la formation professionnelle. Sommes-nous devant un projet structurant pour l’ensemble des défis auxquels nous faisons face ? Bien sûr que non. »

Sur le plan environnemental, la CSN s’inquiète que les balises dont le Québec s’est doté au fil des années ne soient appliquées dans leur intégralité que dans certains cas, comme les milieux humides, les espèces menacées ou les sites d’enfouissement. « Il s’agit d’un recul inacceptable sur le plan environnemental, déplore Jacques Létourneau. Il s’agit d’une vision réductrice des impératifs environnementaux. Par ailleurs, on s’étonne encore que le gouvernement n’intègre nullement les nécessaires solutions pour régler la crise climatique. »

La CSN prendra le temps d’analyser en détail les différentes modalités du projet de loi 66 déposé par la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, ce matin à l’Assemblée nationale. L’organisation syndicale rappelle que l’ensemble de ses recommandations en lien avec la relance en temps de pandémie se trouve dans la plateforme de développement économique qu’elle a développée avec les autres centrales syndicales du Québec.

Grève de 24 heures à l’entrepôt central de Jean Coutu à Varennes

La négociation entre les 700 travailleuses et travailleurs de l’entrepôt central de Jean Coutu et leur employeur est suspendue. Une grève de 24 heures a été déclenchée aujourd’hui.

« Nous voulons absolument obtenir du respect de l’employeur. Notre demande centrale repose sur une plus grande offre de formation. Or, après avoir démontré une ouverture devant le conciliateur lors de la rencontre de négociation du 21 septembre, le négociateur patronal a fait marche arrière sur cette question », s’indigne Audrey Benoît, présidente du Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’entrepôt Pharmacie Jean Coutu (CSN). Cette volte-face est survenue après plus de 40 heures de négociation concernant cette demande syndicale importante qui vise le respect de l’ancienneté en tout temps dans l’attribution des tâches.

Très peu d’échanges directs

« Il est déplorable de voir les négociateurs de Jean Coutu se cacher derrière le conciliateur depuis le premier jour de négociation et refuser d’interagir directement avec le syndicat en lui présentant leurs arguments concernant ses demandes », ajoute la présidente. Cette dernière explique que dès le début des négociations, au printemps dernier, l’employeur avait immédiatement demandé l’intervention d’un conciliateur. Le syndicat n’a donc pas pu entendre de la bouche de l’employeur les arguments derrière ses demandes, dont celle qui vise à forcer les salarié-es permanents à travailler la fin de semaine. « Ça ne passe tout simplement pas », martèle-t-elle.

Coup de semonce

Pour toutes ces raisons, le syndicat a décidé de donner un premier coup de semonce avec une grève de 24 heures. Il veut ainsi obtenir de nouvelles dates de négociation, mais aussi amener l’employeur à négocier avec plus de respect, de sérieux et de diligence.

Rappelons que les membres du syndicat s’étaient prononcés pour un mandat de grève à 99 % en juin dernier. Ils étaient alors exaspérés en raison du non-respect par Jean Coutu de la convention collective en vigueur. Or, la partie patronale refuse depuis le début de la négociation de discuter d’une clause qui forcerait l’employeur à respecter la convention collective de façon plus constante.

Mentionnons que le salaire et les autres clauses à incidence financière ne sont pas encore sur la table.

 

La réforme de l’assurance-emploi, plus nécessaire que jamais

Au cours des derniers mois, des millions de personnes à travers le pays se sont butées aux nombreuses lacunes du régime d’assurance-emploi, un filet social dont les mailles ont été grandement agrandies par les réformes successives des 30 dernières années. Une part importante de ces travailleuses et travailleurs vivaient une période de chômage pour la première fois. N’eût été la mise en place rapide de la Prestation canadienne d’urgence (PCU), cette première expérience aurait été des plus brutales.

L’impossibilité pour des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs de se qualifier à l’assurance-emploi, alors qu’ils venaient d’être mis à pied par des employeurs contraints au confinement, révèle toute l’incohérence de l’actuel régime d’assurance-emploi. La nécessité même de mettre sur pied la PCU pour répondre aux besoins en contexte de pandémie témoigne à elle seule de la trop grande rigidité des critères d’admissibilité et de la couverture déficiente du régime d’assurance-emploi.

Le mouvement syndical québécois exige depuis longtemps de la part du gouvernement fédéral une réforme de l’assurance-emploi, et si la nécessité d’instaurer la PCU illustre à quel point il est nécessaire de revoir de fond en comble le système de l’assurance-emploi, nos revendications conservent toute leur pertinence. Bien sûr, les mesures de transition entre la PCU et l’assurance-emploi annoncées à la fin août par le gouvernement Trudeau sont intéressantes, surtout celles qui permettent de se qualifier aux prestations avec 120 heures travaillées, mais elles auront une durée limitée. Ce à quoi il faut penser à partir de maintenant, c’est à une réforme en profondeur du régime.

Il est urgent de ramener le plancher d’admissibilité de 700 à 420 d’heures travaillées. Les travailleuses et aux travailleurs devraient également pouvoir se qualifier après 12 semaines travaillées, afin de nous rapprocher des critères d’admissibilité qui avaient cours avant la réforme Axworthy de 1993.

Le gouvernement doit également mettre un terme à la norme variable d’admissibilité qui fait en sorte que plus le chômage régional est bas, plus le nombre d’heures d’emploi assurable requis est grand. Si, sur papier, le principe semble logique, les travailleuses et les travailleurs sont toutefois pénalisés en raison des distorsions occasionnées par les pôles urbains de leur région respective. Nous proposons plutôt une norme de 420 heures ou 12 semaines travaillées, selon ce qui est le plus favorable au prestataire. Cette formule hybride éviterait de pénaliser outre mesure les travailleurs à temps partiel, ceux-ci ayant été particulièrement happés non seulement par la crise, mais aussi par la rigidité des critères d’admissibilité actuels du régime. La norme hybride doit de plus s’appliquer à l’ensemble des régions du pays.

Le gouvernement doit également augmenter le montant des prestations reçues en période de chômage. Pour nos organisations, le taux de remplacement du salaire devrait correspondre à au moins 60 % du maximum de la rémunération assurable (plutôt que 55 %), comme c’était le cas jusqu’en 1993.

La question du travail atypique — comme les travailleurs et travailleuses autonomes ou saisonniers — devra aussi être soulevée. Exclus de l’assurance-emploi, les travailleurs et les travailleuses atypiques n’ont pu traverser la crise que par l’entremise de la PCU. Trouver une façon de les intégrer au régime d’assurance-emploi demandera à l’ensemble des intervenants de faire preuve d’imagination et de créativité, nous en convenons. Nous sommes toutefois convaincus que la société canadienne ne peut tolérer plus longtemps que ces personnes n’aient pas droit aux mêmes protections que les autres salarié-es, et ce, strictement en raison de leur statut d’emploi.

De nombreux ajustements additionnels demeurent en outre nécessaires pour améliorer la capacité de la caisse d’assurance-emploi, financée à part presque égale par les employeurs et les salarié-es, à remplir sa mission première : venir en aide aux travailleuses et aux travailleurs ayant perdu leur emploi pour des raisons dont ils n’ont, malheureusement, aucun contrôle.

Le premier ministre Justin Trudeau amorcera sous peu la nouvelle session parlementaire avec un discours du Trône devant établir les priorités de son gouvernement pour les mois à venir. Il doit saisir l’occasion pour annoncer la vaste réforme de l’assurance-emploi demandée par les organisations syndicales et les groupes de chômeurs et chômeuses depuis trop longtemps — et ce, d’un océan à l’autre.

La FSSS–CSN réclame une voie rapide pour le dépistage dans les services de garde éducatifs

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) s’étonne que le gouvernement Legault n’ait toujours pas convenu d’une voie rapide de dépistage pour les travailleuses et les enfants du réseau des services de garde éducatifs à l’enfance.

Pour faire face à la deuxième vague de la pandémie, la FSSSCSN réclame une procédure accélérée de test et un corridor de service dédié pour les CPE et les services de garde en milieu familial. Cet accès privilégié au dépistage, pourtant prévu au Plan d’action prévu en cas de deuxième vague, se fait toujours attendre. Ce secteur critique doit être mieux protégé, sans quoi des éducatrices seront en isolement pour une période plus longue que nécessaire, alors que l’on constate déjà une pénurie de personnel. Pour maintenir l’offre de services de garde aux parents, il faut pouvoir compter sur le maximum possible de personnel.

Cela est d’autant plus important alors que certains employeurs du réseau ou bureaux coordonnateurs s’entêtent encore à ne pas maintenir la rémunération du personnel en isolement. Ce sont donc actuellement les travailleuses des services de garde qui doivent payer le prix de cette situation. La FSSSCSN demande d’ailleurs depuis plusieurs semaines un engagement gouvernemental pour maintenir la rémunération des travailleuses et travailleurs en isolement, comme cela se fait dans plusieurs secteurs.

« Les travailleuses et travailleurs des CPE et les RSG sont au front depuis le début de la pandémie. Elles sont à risque et doivent pouvoir se faire dépister rapidement. C’est un moyen efficace d’éviter des éclosions dans les services de garde éducatifs », explique Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSSCSN.

À propos de la FSSS-CSN 

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) compte plus de 110 000 membres dans les secteurs publics et privés. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSSCSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

RQAP : un projet de loi prometteur

La CSN accueille favorablement certaines avancées contenues dans le projet de loi 51 venant modifier le Régime québécois d’assurance parentale. La bonification du revenu qui peut être cumulé, la prolongation de la période pour se prévaloir des congés et les semaines additionnelles accordées au père sont autant de mesures réclamées par la centrale syndicale. Néanmoins, pour assurer l’équité envers les mères biologiques, la CSN demande à ce que celles-ci ne soient plus tenues de mettre un terme à leur retrait préventif quatre semaines avant la date prévue d’accouchement.

« Le retrait préventif n’est pas un “congé”, rappelle la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville. Il s’agit d’une mesure de prévention pour protéger la travailleuse et son enfant à naître des risques reliés à son travail. Nous ne voyons pas pourquoi les travailleuses enceintes qui sont en retrait préventif devraient commencer à gruger des semaines de congé parental avant la date de l’accouchement, contrairement aux mères adoptives. »

La vice-présente de la CSN a indiqué, en commission parlementaire aujourd’hui, que puisque les mères biologiques sont souvent obligées de prendre des semaines de congé sans leur enfant (arrêt anticipé du travail dû à la grossesse, complications lors de l’accouchement ou concernant l’état de santé de l’enfant, etc.), la durée du temps passé en présence de l’enfant est rarement de 55 semaines. Dans les amendements proposés par le ministre, le gouvernement introduit des semaines additionnelles qui accordent aux parents adoptants le droit d’être avec leur enfant pour une période de 55 semaines. Nous demandons au gouvernement de trouver des solutions pour assurer l’équité avec les parents biologiques, notamment par le retrait de la disposition qui oblige les mères biologiques à débuter leurs prestations quatre semaines avant la date prévue de leur accouchement lorsque ces dernières sont en retrait préventif.

Par ailleurs, la CSN est en accord avec la mesure volontaire contenue dans le projet de loi qui consiste à octroyer quatre semaines additionnelles au père si chacun des parents utilise au moins 10 semaines de ce congé. Cette mesure encourage la présence des pères en favorisant le partage du congé parental.

La CSN accueille favorablement le prolongement des périodes pour se prévaloir des différents congés et la bonification du montant qu’il sera possible de cumuler. Cela permettra aux parents qui le souhaitent de reprendre progressivement le travail au cours des dernières semaines de leur congé. Par ailleurs, l’utilisation de cette mesure devra rester volontaire et les employeurs ne devront pas faire pression sur les parents pour qu’ils retournent plus rapidement au travail.

En pleine pénurie de personnel, appauvrir les travailleuses et les travailleurs serait catastrophique

« Nous ne laisserons pas ce gouvernement plumer les services publics », ont clamé des travailleuses et des travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux ainsi que de l’éducation membres de la CSN lors d’une action d’éclat qui s’est déroulée à Québec ce matin. Des sacs de plumes ont été soufflés tout d’abord à l’intérieur des bureaux du Conseil du trésor, puis devant l’édifice, afin d’illustrer le plumage en règle que le gouvernement s’apprête à faire subir à des dizaines de milliers de personnes œuvrant dans les services publics en mettant fin, le 30 septembre prochain, à plusieurs primes d’attraction et de rétention.

Ces primes, qui étaient intégrées aux conventions collectives, prenaient fin le 30 mars dernier. À la suite de représentations faites par la CSN auprès du Conseil du trésor au mois de mars, le gouvernement avait accepté de les maintenir jusqu’au 30 septembre. Maintenant, il semble bien décidé à les abolir à la fin du mois. « En pleine pandémie et avec toutes les difficultés qu’on a à attirer et à retenir le personnel dans les services publics, ça n’a aucun sens d’appauvrir des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs », lance Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

Celles et ceux qui se verront privés d’une partie de leur revenu sont des ouvriers spécialisés, des psychologues, des salarié-es œuvrant auprès de personnes présentant des troubles graves de comportement ainsi que des salarié-es travaillant dans un CHSLD ou dans un établissement du Grand Nord. Pour certaines de ces personnes, comme les psychologues, la perte de revenu pourrait s’élever à 7000 $ par année. Pour d’autres travailleurs, comme les ouvriers visés par la prime, la décision du gouvernement les privera de 10 % de leur revenu, ce qui pourrait signifier jusqu’à 5000 $ de moins par année. « Quand on sait que les ouvriers spécialisés du secteur public gagnent déjà jusqu’à 32 % de moins que ceux qui travaillent dans les autres secteurs, on se demande bien qui va encore vouloir occuper ces emplois dans nos réseaux », ajoute Caroline Senneville.

La CSN revendique que les primes en question soient reconduites dans les nouvelles conventions collectives et que la prime des ouvriers spécialisés soit élargie à d’autres titres d’emploi, notamment les mécaniciens d’entretien (millwrights), les ébénistes et les soudeurs, qui sont tous des titres d’emploi pour lesquels la CSN a identifié des problèmes de recrutement.

« Le Conseil du trésor doit bien mesurer les conséquences que pourraient avoir ces économies de bout de chandelle sur le dos du personnel. En appauvrissant les travailleuses et les travailleurs, c’est un bien mauvais message que le gouvernement envoie dans les réseaux et, ultimement, ce sont les services à la population qui perdront des plumes », conclut Ann Gingras, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN).