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10 février 2005 – Les artisans de l’information télé de Radio – Canada réclament un sursis

Les artisans de l’information télé de Radio-Canada réclament un sursis

« La Société Radio-Canada, à titre de radiodiffuseur public national, devrait offrir des services de radio et de télévision qui comportent une très large programmation qui renseigne, éclaire et divertit » (Loi sur la radiodiffusion)

Le Syndicat des communications de Radio-Canada prend acte des dernières déclarations de la ministre du Patrimoine canadien, l’Hon. Liza Frulla, qui vient de promettre de se battre pour un financement adéquat de la Société Radio-Canada dans le budget fédéral qui sera déposé ce mois-ci. En attendant la livraison de cette promesse, le SCRC réclame la suspension immédiate des abolitions de postes annoncées à l’information de la télévision française, abolitions qui correspondent à l’élimination de 15 % des effectifs journalistiques affectés à la production de reportages d’affaires publiques. Cette suspension est d’autant plus justifiée que le vice-président télévision française de la SRC, M. Daniel Gourd, a déclaré au comité du Patrimoine canadien des Communes le 3 février que « l’an prochain, compte tenu de la hausse de notre écoute, on devrait pouvoir faire mieux », faisant ainsi référence à une hausse anticipée des revenus publicitaires de ses services.

Les restrictions annoncées par la SRC sont tragiques. Il est plus facile d’abolir des émissions que d’en lancer de nouvelles ou d’établir des habitudes d’écoute. En décidant de supprimer plusieurs postes de reporters aux émissions Zone Libre, Second Regard, La Facture et Justice, la télévision française de Radio-Canada vient de franchir une frontière dangereuse, celle de l’abandon d’un pan vital de son mandat de diffuseur public. La mesure, il ne faut pas se le cacher, constitue une dégradation brutale de la qualité de l’information offerte à la population de langue française.

Depuis une semaine, la Société Radio-Canada a aboli 12 postes à l’information télé : cinq des 26 postes de reporters nationaux de ses émissions d’affaires publiques (19,2 % de l’effectif), deux des 20 postes de reporters spécialisés de ces mêmes émissions (10 % de l’effectif), un poste de recherchiste, trois postes d’assistantes à la réalisation-télévision, toujours aux affaires publiques et finalement un poste de reporter national au Téléjournal de l’Atlantique à Moncton. Les effectifs journalistiques des émissions d’affaires publiques tombent ainsi de 46 à 39, une perte de 15,2 %.

Les sacrifices budgétaires demandés à l’information sont démesurés par rapport à ceux imposés à la télévision générale : quatre millions de dollars de coupes à partir d’un budget de 64 millions, contre six millions de dollars des 319 millions d’une programmation générale déjà largement abandonnée au privé, soit 6,2 % contre 1,9 %. Le vice-président de la télévision française, Daniel Gourd, a ciblé prioritairement l’information, cela se devait d’être souligné.

Le SCRC reconnaît que la marge de manœuvre des dirigeants de la Société Radio-Canada est étroite. Le principal responsable de la situation actuelle, c’est le gouvernement libéral de M. Paul Martin, qui, dans ses actes, poursuit une politique d’éviscération du diffuseur public. En effet, le financement de la SRC a connu une baisse de 4,5 % de 1990 à 2002, ce qui équivaut à 20,5 % en dollars réels. En dollars constants, la Société reçoit 415 millions de moins qu’en 1990.

En privant l’institution des fonds nécessaires à l’exécution de son mandat, il prépare, sans débat public et sans bruit, sa privatisation. Quand nos dirigeants politiques tolèrent sans broncher l’abandon d’émissions que le privé n’a jamais produites et ne produira jamais, ils sabotent l’accès de la population de langue française à une information indépendante de qualité. Cette saignée qui nous menace n’est pas la dernière; le prochain budget pourrait contenir, nous dit-on, une ponction supplémentaire de 5 % dans les budgets de sociétés de la Couronne comme Radio-Canada. En cette période de surplus budgétaires aux proportions spectaculaires, un tel abandon du diffuseur public témoigne d’un manque de leadership profond au sein de l’équipe Martin.

Nous espérons enfin que la ministre responsable, Mme Liza Frulla, sera capable de mettre fin à l’angoisse qui règne sur l’avenir du diffuseur public. Nous l’encourageons, elle et son gouvernement, à mettre rapidement en application une des recommandations-clefs du comité du Patrimoine canadien de la Chambre des Communes qui, en juin 2003, sous l’égide du député libéral Clifford Lincoln, a conseillé au Parlement canadien de doter la Société Radio-Canada d’un financement pluriannuel stable, à l’écart des aléas de la publicité et des caprices de gouvernements hostiles.


Source : CSN – 10-02-2005

Pour renseignements : Daniel Raunet, président du Syndicat des communications de Radio-Canada ( SCRC-CSN), 514-246-4114 Pierre Roger, secrétaire général, Fédération nationale des communications ( FNC-CSN), 514-598-2132

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