11 janvier 2006 – Le conseil confédéral de la CSN a adopté une importante déclaration politique

Le conseil confédéral de la CSN a adopté une importante déclaration politique

Les 250 délégué-es de la CSN ont adopté une importante déclaration politique après les derniers coups de force du gouvernement libéral de Jean Charest. « La CSN considère que l’actuel gouvernement du Québec, en adoptant les projets de loi 124 et 142 le 15 décembre dernier, a achevé de se discréditer auprès de l’ensemble de la population québécoise et a provoqué un bris de confiance fondamentale avec l’essentiel des forces vives de la société québécoise », a indiqué la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.

Dans un discours devant les délégué-es du conseil confédéral, la présidente de la CSN a rappelé que « le gouvernement Charest a constamment défié le Québec depuis son élection le 14 avril 2003 ». Qu’il suffise de rappeler l’impasse budgétaire de plus de 4 G$ construite de toutes pièces par le gouvernement Charest, qu’il a invoquée dès son élection et qui s’est résorbée, à peine quelques semaines plus tard, par le dépôt d’un budget équilibré ; les huit lois infâmes de l’automne 2003 adoptées en décembre par l’Assemblée nationale sous le bâillon ; la loi 61 sur les partenariats public-privéadoptée à l’automne 2004 ; la lutte féroce menée, à l’hiver 2004, par la population concernée et par de nombreux groupes écologistes québécois contre le projet de centrale au gaz dans le Suroît; la longue lutte du mouvement étudiant au printemps 2005 contre les coupes projetées du ministre de l’Éducation au système de prêts et bourses, lutte pourtant appuyée très ouvertement par l’opinion publique et la population québécoise.

« Ce gouvernement libéral ne dirige le Québec que par coups de force, semant le chaos politique et des fractures sociales totalement stériles parce qu’il détruit ce que nous avons construit comme société plus juste et plus équitable depuis 40 ans. »

Le dossier des CPEillustre à merveille l’œuvre acharnée de démolition de ce gouvernement : hausse des tarifs à l’encontre des engagements électoraux des libéraux, tentatives multiples et répétées de se désengager par rapport aux initiatives du secteur communautaire sans but lucratif au profit du secteur privé, désyndicalisation du milieu familial, totale mauvaise foi dans le dossier de l’équité salariale du personnel des CPE. « L’épisode de la loi 124 a, une fois de plus, fait ressortir le refus obstiné de ce gouvernement de reconnaître la valeur et la qualité de l’implication d’autres partenaires de la société civile que ceux qui appuient sans réserve les décisions de ce gouvernement, ceux qui partagent sa vision d’une implication massive du secteur privé et d’intérêts privés dans la sphère publique, dans les services communautaires », de poursuivre Claudette Carbonneau.

Un plan de lutte contre le démantèlement de nos outils collectifs

La présidente de la CSN a indiqué qu’un plan d’action pour contrer les politiques néolibérales et antisyndicales du gouvernement Charest sera présenté à court terme. « Le présent conseil confédéral va dégager un large espace pour faire le point sur la loi 142 et épauler la lutte à poursuivre pour reconquérir le droit de négocier pour près de 30 % des effectifs syndiqués au Québec. Ce point de notre ordre du jour sera aussi une occasion privilégiée pour préciser la poursuite de notre campagne Stoppons la démolition , entreprise à l’automne 2003 et commencer à nous doter d’un solide plan de travail qui pose la question des prochaines élections au Québec et de notre volonté d’en faire un temps fort pour mettre un terme aux politiques antisociales et antisyndicales que nous subissons depuis trop longtemps », a précisé la présidente de la CSN. Une évaluation des recours juridiques possibles contre la loi 142 sera déposée à un conseil confédéral spécial qui se tiendra en février, de même qu’un plan détaillé de lutte contre le démantèlement des outils collectifs de notre société auquel se livre Jean Charest.

Élections fédérales : un vote pour la défense des intérêts du Québec

La présidente de la CSN n’a pas été tendre à l’endroit de Paul Martin et de Stephen Harper. « Cette campagne montre la vraie nature de Bernadette. Au scandale des commandites, succèdent les fantômes et Les secrets d’Option Canada sortis du placard par Normand Lester et Robin Philpot, et ce, après que la GRC ait déclenché une enquête concernant des allégations de délits d’initiés. Le 23 janvier prochain, sera l’occasion de sanctionner le gouvernement libéral pour son arrogance et pour son obsession à tuer la cause souverainiste, qui l’a conduit jusqu’au scandale des commandites. »

Quant au chef conservateur, la présidente de la CSN estime qu’« il ne faut pas se méprendre quant à son ouverture à l’égard du Québec. Les derniers sondages ne doivent pas se transformer en mirage. L’épisode du « beau risque » est bien et bel derrière nous. On se rappellera d’ailleurs, à quels détours et déboires il a conduit. Cette fois-ci, aucun engagement des conservateurs à amender la Constitution. Aucun engagement non plus à amener le Canada à livrer quelque résultat que ce soit. Certes, régler le déséquilibre fiscal pour le Québec comme pour les autres provinces. Une province parmi tant d’autres ! »

Fidèle à ses statuts et règlements, la CSN ne prendra pas parti pour une formation politique en particulier. Les délégué-es du conseil confédéral et les 300 000 membres de la CSN seront cependant invités à voter pour la candidate ou le candidat clairement engagé à assurer comme député fédéral la défense et la promotion des intérêts du Québec, ceux des travailleuses et travailleurs et des plus démunis.


Source : CSN – 11 janvier 2006

Pour renseignements : Michelle Filteau, directrice du Service des communications de la CSN, tél. : (514) 598-2155

   

Partager cette page sur Facebook Twitter LinkedIn Reddit Pinterest

Articles récents

Caroline Senneville sur la syndicalisation d'un entrepôt AMAZON à Laval
Partager cette nouvelle

Le Point syndical  automne 2023