14 juin 2004 – « Obligation de règlement : le gouvernement et Alcoa doivent s’entendre » – Claudette Carbonneau, présidente de la CSN 

« Obligation de règlement : le gouvernement et Alcoa doivent s’entendre » – Claudette Carbonneau, présidente de la CSN 

La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau et le président de la Fédération de la métallurgie, Alain Lampron, lancent un appel pressant au gouvernement du Québec et à la direction d’Alcoa afin de conclure rapidement une entente pour la modernisation de l’aluminerie de Baie-Comeau. Pour les deux porte-parole syndicaux, « l’incertitude a assez duré. Il est temps que le gouvernement et Alcoa cessent de s’esquiver et de jouer avec l’avenir des travailleuses et des travailleurs, l’avenir de leur famille, l’avenir de toute une région ! »

Rappelant que les grands projets hydroélectriques ont été mis en place pour assurer non seulement l’avenir énergétique du Québec à un coût abordable, mais également le développement des régions, la présidente de la CSN estime qu’Alcoa et le gouvernement ont une obligation de règlement. « On a harnaché nos rivières, électrifié le Québec pour développer les régions. On a permis aux grandes alumineries de s’implanter et on voudrait maintenant les laisser tomber. Le gouvernement a une obligation morale. Il est hors de question de laisser la région de Manicouagan mourir ! La CSN entend tout mettre en œuvre pour préserver les emplois », d’indiquer Claudette Carbonneau.

« La patience a ses limites. Les travailleurs veulent être fixés sur leur sort. Certains songent à quitter la région. En raison de l’incertitude qui persiste, nous craignons une perte d’expertise et de main-d’œuvre. Nous sommes très inquiets. Nous voulons une entente avant la période des vacances », soutient le président de la Fédération de la métallurgie, Alain Lampron.

Catastrophe économique appréhendée

Le président du syndicat national des employé-es de l’aluminium de Baie-Comeau, Denis Bérubé, rappelle que ce sont 2700 emplois directs et indirects qui sont menacés. « L’économie de notre région gravite autour de quelques gros employeurs. Si on les perd, l’économie tombe. » L’abandon du projet de modernisation constituerait une catastrophe économique importante pour la région avec un manque à gagner de 150 millions de dollars en salaires, un exode potentiel de 5000 personnes, une chute anticipée de 25 % du rôle foncier et une mise en péril de l’usine à long terme, en plus des retombées négatives sur l’environnement.

« Le discours comptable du gouvernement inquiète plus qu’il ne rassure sur la Côte-Nord », ajoute Denis Bérubé. À son avis, les vraies questions que l’on devrait se poser sont les suivantes : Quels seront les coûts humains et sociaux reliés à l’abandon du projet de modernisation ? Combien de dizaines de millions de dollars seront perdus annuellement en perception d’impôts et de taxes pour le gouvernement ? Combien de centaines de millions de dollars supplémentaires lui en coûterait-il pour maintenir à long terme la majorité des emplois ? « Depuis près de quarante ans, c’est tout le Québec qui bénéficie des ressources hydroélectriques nord-côtières, alors que 30 % de la production énergétique du Québec provient de la Côte-Nord. Ce que souhaitent les travailleurs et les gens de la région, c’est uniquement un retour d’ascenseur ».

La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau rappelle qu’il n’y a aucune raison de ne pas parvenir à une entente rapidement. « Le président d’Hydro-Québec a annoncé que les 175 MW nécessaires à la réalisation du projet sont disponibles. Le suspense a assez duré. Le temps des décisions est arrivé. Le premier ministre des régions devrait profiter de l’occasion pour nous annoncer enfin une bonne nouvelle », de conclure Madame Carbonneau.

La Confédération des syndicats nationaux regroupe 2800 syndicats qui représentent 280 000 membres œuvrant dans la plupart des secteurs d’activités.


Source : CSN – 14-06-2004

Pour renseignements : Lyne Beaulieu, Information-CSN, tél : (514)-598-2155

   


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