Semaine du souvenir de la CSN
Le grand puzzle de Jean Charest
Il y a un an, le gouvernement Charest déposait une série de projets de loi antisyndicaux et antisociaux. À la suite des commissions parlementaires pour le moins bâclées, le gouvernement a imposé le bâillon pour faire adopter ces lois qui ont aujourd’hui des effets dévastateurs.
« Un an plus tard, les 280 000 membres de la CSN se souviennent parce qu’ils vivent les conséquences de ces lois dans leur milieu de travail », a déclaré la présidente de la CSN, au cours d’un point de presse.
Les syndiqué-es veulent protester contre les lois 7 et 8, qui « désyndiquent » certaines catégories de travailleuses et de travailleurs ; contre les lois 25et 30, qui imposent des fusions d’établissements et d’accréditations syndicales dans le secteur de la santé et des services sociaux ; contre la loi 31, qui favorise la sous-traitance ; contre la loi 32, qui marque la fin des garderies à 5 $ par jour et contre la loi 34, qui exclut la société civile des centres de décisions régionaux. Loin de changer de cap, le gouvernement persiste et signe avec ses nouveaux projets de loi 57, réformant la loi de l’aide sociale, et 61visant à multiplier les partenariats public-privé.
« Ce dernier projet de loi constitue une pièce majeure du puzzle de Jean Charest. Le gouvernement sert sur un beau plateau d’argent des services publics à l’entreprise privée pour qu’elle puisse mettre la main sur de juteux sous-contrats ou encore sur des partenariats public-privé. La recette néolibérale du plat « réingénierie » est simple : décentraliser, mettre en place les mécanismes pour privatiser et conclure des conventions collectives à rabais », a dénoncé Claudette Carbonneau.
La leader syndicale a par ailleurs réitéré que la CSN livrera une lutte sans merci aux PPP. « La présidente du Conseil du trésor, Monique Jérôme-Forget, a beau tenter de se faire rassurante et indiquer que le projet de loi sera assorti de règles d’éthique, nous continuons d’exiger le retrait du projet de loi 61 parce qu’il n’y a pas eu de véritable débat sur la pertinence des PPP ».
« Le gouvernement Charest disait avoir une dizaine de PPP à l’étude, dont la construction d’un centre de détention en Montérégie, la rénovation des haltes routières et le prolongement de l’autoroute 30. Mais depuis quelques jours, les révélations concernant les PPP se multiplient : Québec songe, par exemple, à recourir au privé pour le recouvrement des créances à l’aide sociale, à l’aide financière aux études et à Revenu Québec. La multiplication, dont parlait la CSN, est loin d’être une lubie. »
« Avec la loi 31, qui affaiblit l’article 45 du Code du travail, le gouvernement s’est pavé une voie royale pour la désyndicalisation des travailleuses et des travailleurs, pour l’affaiblissement des syndicats et pour la privatisation des services », a rappelé la présidente de la CSN.
« Cette loi 31 est au cur de nombreux conflits de travail à la CSN. Ayant perdu les protections offertes par le Code du travail, les travailleuses et les travailleurs se battent depuis un an pour obtenir des clauses de protection contre la sous-traitance dans leur convention collective. »
Au cours de cette semaine du souvenir, nous voulons rencontrer et sensibiliser les ministres et les députés libéraux. Une plate forme de revendications CSN est d’ailleurs déposée lors de chaque rencontre. Nous voulons aussi sensibiliser la population aux effets néfastes des politiques néolibérales du gouvernement Charest. Ainsi, le 18 novembre prochain, tous les syndicats CSN reviendront à la charge et tiendront une deuxième journée nationale de perturbation des lieux de travail. Le 20 novembre, la CSN portera son message à l’occasion d’une grande manifestation, organisée par la coalition J’ai jamais voté pour ça, qui se tiendra à l’heure du midi, devant le Palais des congrès de Montréal, là où se tient le congrès du Parti libéral du Québec.
Une vaste campagne publicitaire sur le thème « Nous nous souviendrons du bâillon » se déroulera tout au long de la semaine sur les ondes radiophoniques et dans les grands quotidiens. Deux panneaux Viacom complètent cette campagne, un sur l’autoroute métropolitaine, direction Ouest, à Montréal, l’autre sur le boulevard Charest, également en direction Ouest, à Québec. La CSN veut ainsi démontrer que le gouvernement Charest a choisi la combinaison perdante avec ses lois.
Source : CSN – 15-11-2004
Pour renseignements : Michelle Filteau, directrice du Service des communications de la CSN tél. : (514) 598-2155
