16 septembre 2004 – Réaction de la CSN sur l’entente sur la santé

Réaction de la CSN sur l’entente sur la santé :

« Une bulle d’oxygène pour se sortir la tête de l’eau »

« Les quatre milliards prévus pour le Québec sur six ans constituent une bulle d’oxygène qui permet de se sortir la tête de l’eau. » C’est ainsi que la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau a qualifié la hauteur du financement prévu à l’entente sur la santé intervenue cette nuit entre les premiers ministres provinciaux et des territoires, et le premier ministre Paul Martin.

La CSN évalue que c’est en moyenne une somme de 700 millions de dollars par année qui sera consentie au Québec. « 700 millions, ce n’est pas rien, mais en comparaison d’un budget de la santé de 20 milliards, il faut relativiser les choses. Je rappelle, par ailleurs, que sans les compressions des transferts effectuées par le gouvernement fédéral à partir de 1994-1995, il y aurait 2,3 milliards de plus annuellement dans le budget du gouvernement du Québec. »

La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau se dit cependant, particulièrement heureuse qu’un nouveau rendez-vous soit prévu, le 26 octobre, pour compléter les travaux sur le déséquilibre fiscal. « Il m’apparaît essentiel de viser un règlement structurant. Nous maintiendrons, à la CSN, une forte mobilisation et une vigilance constante pour chercher à court terme un règlement sur cette importante question politique. »

En ce qui concerne l’entente particulière pour le Québec, la présidente de la CSN croit qu’elle va de soi. « La santé relève de la compétence des provinces, il est donc tout à fait normal que le Québec soit maître d’œuvre chez lui. » Pour la présidente de la CSN, l’entente-Québec obtenue à l’arraché s’explique par une conjoncture politique fort particulière, alors qu’un gouvernement minoritaire à Ottawa et un premier ministre du Québec en difficulté par rapport à sa cote de popularité cherchent désespérément à marquer des points. À cela, il faut ajouter le front commun des partis d’opposition au niveau fédéral et le front commun québécois sur la santé.

Claudette Carbonneau rappelle qu’il s’agit d’une entente administrative, portant sur un secteur bien précis, celui de la santé. « On est loin d’une entente constitutionnelle. On n’est pas aujourd’hui, plus qu’hier, dans un nouveau pays ! »

La présidente de la CSN termine en lançant un appel solennel au gouvernement du Québec. « J’invite le premier ministre à s’engager devant la population du Québec à renoncer pour la prochaine année à ses projets de baisses d’impôt. Ce serait dramatique qu’il utilise cette bulle d’oxygène pour dilapider la petite marge de manœuvre qui pointe à l’horizon. Je l’invite à injecter ces sommes dans le réseau de la santé et à rendre des comptes à la population pour dissiper les ambiguïtés qui traversent la société québécoise. »

À la veille d’une commission parlementaire sur un projet de loi sur les partenariats public-privé, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau invite, en effet, le premier ministre à inscrire dans la législation québécoise les grands principes définis par la loi canadienne sur la santé : accessibilité, universalité, caractère public et gratuité. « Le premier ministre doit absolument lever toute ambiguïté et réaffirmer haut et fort la nécessité d’une maîtrise d’œuvre publique sur la prestation de services dans les grands réseaux publics », conclut Claudette Carbonneau.


Source : CSN – 16-09-2004

Pour renseignements : Michelle Filteau, directrice du Service des communications de la CSN tél. : (514) 598-2155

   


Partager cette page sur Facebook Twitter LinkedIn Reddit Pinterest

Articles récents

Caroline Senneville sur la syndicalisation d'un entrepôt AMAZON à Laval
Partager cette nouvelle

Le Point syndical  automne 2023