21 octobre 2004 – Fermeture d’entreprise et licenciement collectif – L’accès aux prestations d’assurance – emploi ne doit pas devenir une course à obstacles

Fermeture d’entreprise et licenciement collectif

L’accès aux prestations d’assurance-emploi ne doit pas devenir une course à obstacles

«  Ça n’a pas de sens : des employé-es obligés de s’inscrire par Internet! » – Daniel Tessier, président du Conseil central de Lanaudière (CSN)

Se retrouver en chômage à la suite d’une fermeture d’entreprise ou d’un licenciement collectif est une source d’angoisse : les travailleuses et les travailleurs ont raison de s’inquiéter des conséquences, pour eux et leur famille, d’une perte de revenu subite ainsi que de leur avenir. À l’emploi de la même compagnie depuis de nombreuses années, ces femmes et ces hommes ne devraient pas avoir à subir un stress supplémentaire lorsque vient le temps de remplir les formalités pour recevoir des prestations d’assurance-emploi. Évident? Non! Ce n’est pas l’expérience qu’ont vécue les employé-es de Volailles Maxi à Saint-Lin.

Le Conseil central de Lanaudière (CSN) dénonce les pratiques du ministère des Ressources humaines et Développement des compétences Canada, afin qu’elles ne se reproduisent plus.

L’Internet!

Le 21 juin, Volailles Maxi, une usine de surtransformation du poulet, annonce la mise à pied de 334 des 376 personnes à son emploi. Le 5 juillet, une centaine d’employé-es s’est donc présentée à une séance d’information du ministère dans le but de s’inscrire en vue de toucher des prestations d’assurance-emploi. Ils ont eu la mauvaise surprise de constater que le virage informatique pris par le ministère les amenait à s’inscrire par Internet pour avoir droit à des prestations d’assurance-emploi. Quelques jours auparavant, deux fonctionnaires du ministère nous avaient en effet informés que dorénavant les inscriptions devaient se faire par Internet. Auparavant, dans le cas de fermeture ou de licenciement collectif, l’employé-e remplissait lui-même à la main son formulaire d’inscription. Ensuite, il le présentait au fonctionnaire qui, le cas échéant, l’aidait. Confronté à cette nouvelle réalité, le conseil central avait pris les arrangements nécessaires avec la Commission scolaire des Samares afin d’avoir le nombre suffisant d’ordinateurs.

La consternation

Après la présentation faite par deux fonctionnaires à la centaine de personnes réunies, ce fût la consternation. Chez Volailles Maxi, on retrouve un grand nombre de travailleuses et travailleurs qui éprouvent des difficultés d’écriture et de lecture. De plus, la plupart de ceux-ci n’ont jamais utilisé d’ordinateur de leur vie. Ces femmes et ces hommes ne se retrouvent pas dans le jargon de la réglementation auquel les fonctionnaires sont, avec raison, habitués. Dans un tel contexte, il n’est donc pas surprenant de voir le désarroi auquel ces femmes et ces hommes ont été confrontés.

Malgré l’aide apportée par la CSN et les deux fonctionnaires, les travailleuses et travailleurs se sont sentis démunis. Ces femmes et ces hommes, qui ont contribué au régime d’assurance-emploi durant toutes leurs années de travail, s’attendaient à juste titre que leur inscription ne devienne pas une course à obstacles. Bien sûr, nous avons réussi tous ensemble à leur faire traverser cette épreuve, dont la seule inscription prend plus d’une heure par personne. Un responsable du ministère s’est par la suite dit désolé des inconvénients créés à ce groupe et en a pris acte.

Pour un service public à visage humain

Il n’est pas normal que des personnes qui ont contribué toute leur vie au régime d’assurance-emploi connaissent d’immenses difficultés bureaucratiques pour recevoir des prestations auxquelles elles ont droit. À notre avis, et malgré la bonne volonté des deux personnes envoyées par le ministère, le nombre de fonctionnaires était nettement insuffisant. Nous ne nous opposons pas à l’inscription par Internet. Cependant, le ministère devrait davantage se préoccuper des situations comme celle vécue chez Volailles Maxi et qui risquent de se reproduire, entre autres en ajoutant le nombre suffisant de fonctionnaires. De plus, les fonctionnaires devraient faire un effort de vulgarisation et remiser leur jargon. Nous serions alors en présence d’un service public à visage humain.


Source : Conseil central de Lanaudière– CSN – 21-10-2004

Pour renseignements : Daniel Tessier, président, Conseil central de Lanaudière (CSN), (450) 759-0763

   


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