23 août 2007 – Santé et services sociaux au Nunavik : le gouvernement du Québec doit agir !

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23 août 2007 – Santé et services sociaux au Nunavik : le gouvernement du Québec doit agir !

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Santé et services sociaux au Nunavik

Le gouvernement du Québec doit agir !

Un rapport troublant de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse, rendu public en juin dernier, a fait état de la situation tragique des jeunes du Nunavik. Plusieurs ont été jusqu’à qualifier le Nunavik de tiers-monde québécois. « Est-ce là l’image d’une région que le gouvernement du Québec prétend vouloir aider ? », s’interroge Michelle Audy, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre de Santé Tulattavik de l’Ungava FSSS-CSN, dans une lettre qu’elle vient d’adresser au premier ministre Jean Charest.

Dès 1995, le syndicat qui représente près de 300 membres, dont les trois quarts sont issus de la communauté Inuit, faisait part aux autorités régionales et gouvernementales de son inquiétude face à l’état des services sociaux dans la région et des manquements évidents dans l’application de la Loi de la protection de la jeunesse. Depuis, des rapports se sont accumulés et tous ont fait les mêmes recommandations : plus de personnel, de supervision, de formation et d’évaluations cliniques.

« Les problèmes identifiés à l’époque sont toujours d’actualité : manque de structure, de formation, de support, de supervision et de personnel, isolement des travailleuses et des travailleurs dans les communautés. Le manque de logement était dénoncé il y a dix ans et, avec notre fort taux de naissance, la situation n’a fait qu’empirer. Non seulement les conditions de vie de la population du Nunavik et les conditions de vie de nos membres ne se sont pas améliorées, mais nous assistons jour après jour à leur détérioration », indique Michelle Audy dans sa lettre au premier ministre.

Le syndicat a signalé au Premier ministre quelques-uns des importants problèmes rencontrés par la population de l’Ungava et les salariés du réseau de la santé et des services sociaux :

• le personnel de la santé et des services sociaux est en quantité nettement insuffisante pour répondre aux besoins, même minimaux, de la population; • comment embaucher des travailleuses et des travailleurs alors que nous n’avons pas les infrastructures requises pour permettre au personnel déjà à l’emploi du Centre de santé Tulattavik d’offrir les services pour lesquels ils ont été engagés ? • le nombre insuffisant d’unités de logement, tant pour la population que pour le personnel, limite de beaucoup la possibilité d’augmenter nos ressources humaines et s’avère un terreau particulièrement fertile pour l’accroissement de problèmes sociaux dus à une promiscuité qui ne serait jamais tolérée nulle part ailleurs au Québec. Au Nunavik, plus de 25 % des familles, soit environ 500, sont en attente d’un logement. Il n’est pas rare de voir 12 ou même 15 personnes habiter un même logis. Les employés embauchés par le CSTU doivent demeurer en colocation pour une période moyenne d’un an avec d’autres employés, ce qui ne leur permet pas, bien sûr, de faire venir conjoint et famille sur le territoire durant cette période.

Ce à quoi s’ajoute bon nombre d’inconvénients qui nuisent à la qualité de vie et à la qualité des relations de travail au Nunavik. La question de la prime de rétention en est un. Mis à part les enseignants, les infirmières et les médecins, aucun autre travailleur ne reçoit de prime de rétention. On nous sert l’argument que cette prime est donnée pour garantir un nombre suffisant d’employés dans les professions pour lesquelles le recrutement est difficile. Une aberration, selon nous ! Qu’il s’agisse de personnel de laboratoire, d’agents de relations humaines, d’archivistes médicales, de personnel de pharmacie, etc., il arrive régulièrement qu’il soit impossible d’assurer le remplacement des employés du centre de santé et ce, pour des périodes allant de quelques jours à plusieurs semaines, voire des mois.

« Pouvons-nous accepter, monsieur le Premier ministre, que dans une ville comme Montréal, Québec ou Saguenay, les services ne soient offerts qu’à temps partiel à une population ? Est-ce que la population du Nunavik doit être considérée comme une sous-classe n’ayant pas droit à toute votre attention au même titre que celles des autres régions de notre province ? Le ministre de la Santé et des Services sociaux n’avait-il pas annoncé, il y a quatre ans, que ses trois priorités étaient la santé mentale, les jeunes et le Nunavik ? Nous sommes bien prêts à croire votre gouvernement, mais encore faudrait-il que nous en percevions les résultats », a écrit Michelle Audy.

« Il y a quatre ans, nous disions au ministre de la Santé et des Services sociaux : « Vous avez le pouvoir de changer les choses ». Aujourd’hui, nous voulons vous dire, monsieur le premier Ministre, qu’il est humainement impératif et urgent que votre gouvernement agisse. Nous vous prions d’intervenir sans délai pour le bien-être de l’ensemble des Nunavimmiut et des personnes qui veulent améliorer le sort de cette communauté », poursuit la présidente dans sa lettre.

Le personnel ne sera pas entendu

Un grand événement se déroulera à Kuujjuaq, les 23 et 24 août prochains, soit la tenue d’un forum présidé par le premier ministre Charest qui portera sur la transmission de nouveaux pouvoirs à la communauté du Nunavik. « Malheureusement, nous ne pouvons y assister car notre employeur a refusé de nous libérer, même sans salaire, sous prétexte que cela est non pertinent. Cela est inquiétant puisque aucun de nous ne sera présent. Pourtant, le forum doit aborder des sujets aussi importants que les services de santé, les services sociaux et les services à la jeunesse dont nous assumons la prestation », déplore Michelle Audy qui demande au Premier ministre de profiter de son séjour dans la région pour rencontrer les représentants syndicaux.


Source : CSN – 23 août 2007

Renseignements : Michelle Audy, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre de Santé Tulattavik de l’Ungava FSSS-CSN, Tél. : 819-964-2155

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