25 avril 2004 – Santé – sécurité – Nettoyage industriel : un bel exemple d’une industrie qui se prend en main

Santé-sécurité

Nettoyage industriel : un bel exemple d’une industrie qui se prend en main

Voilà un bel exemple d’une industrie qui se prend en main dans le but de développer les compétences de leur main-d’œuvre et prévenir les accidents : il s’agit de l’industrie du nettoyage industriel.

En conférence de presse, suivie d’une démonstration sécuritaire de travaux divers de nettoyage industriel, des responsables d’entreprises québécoises, des syndicats et des organismes gouvernementaux étaient fiers de présenter aujourd’hui, à Montréal, la norme professionnelle et le nouveau programme d’apprentissage en milieu de travail pour le métier d’opérateur en nettoyage industriel.

C’est l’annonce à laquelle ont procédé aujourd’hui le coprésident patronal du Comité sectoriel de main-d’oeuvre de l’environnement (CSMOE), Dominique Ferrand, la présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Claudette Carbonneau, le président du conseil d’administration et chef de la direction de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST), Jacques Lamonde, le représentant patronal des partenaires, Gilles Proulx, et le secrétaire général de la Fédération des employées et employés de services publics de la CSN (FEESP-CSN), François Juneau.

Des travailleurs de ce secteur important, qui fait appel à plus de 1 000 opérateurs en nettoyage industriel, reçoivent, avec le support d’Emploi Québec, une formation de base et participent déjà à l’apprentissage de leur métier en milieu de travail afin d’acquérir les compétences du métier, obtenir un certificat de qualification professionnelle et rendre leur travail plus sécuritaire.

Démonstration impressionnante

Après la conférence de presse à l’édifice de la CSN à Montréal, à laquelle ont aussi participé des clients des entreprises de nettoyage industriel, les personnes se sont dirigées à l’extérieur où elles ont assisté à des démonstrations de nettoyage industriel : jet d’eau sous haute pression, pompage à vide, coupe de bois, nettoyage d’une plaque et démonstration de la force de poussée, aspiration de divers produits, nettoyage d’un puits d’accès et présentation de l’équipement requis pour le travail en espace clos. L’exercice s’est déroulé sous la surveillance d’un inspecteur de la CSST.

Des conditions de travail dangereuses

Secouée par les accidents mortels survenus entre 1995 et 2002, ainsi que par de nombreux autres incidents, cette industrie a décidé d’agir.

Ainsi, les entreprises et les syndicats ont oeuvré, depuis quatre ans, au sein du CSMOE et du Comité paritaire de l’environnement (CPE) pour rendre sécuritaire un travail exercé dans des conditions dangereuses.

Ce qu’ils ont dit

Opérateur en nettoyage industriel, un métier maintenant reconnu

« Les entreprises et les opérateurs en nettoyage industriel ont maintenant un métier reconnu, une formation qualifiante, ainsi qu’un soutien de taille de la part de l’ensemble des partenaires.

Un métier reconnu avec l’entrée en vigueur de la norme professionnelle du métier d’Opérateur en nettoyage industriel à l’automne 2003.

Une formation qualifiante avec la mise en place du programme d’apprentissage en milieu de travail de ce métier, au début de l’année 2004, afin d’assurer le développement et la reconnaissance des compétences des travailleurs.

Un soutien de taille de la part de l’ensemble des partenaires avec le support financier (près de 3 000 000 $) du Fond national de formation de la main-d’œuvre et de la Commission des partenaires du marché du travail pour la formation des travailleurs.

L’objectif ultime : avoir une main-d’œuvre compétente accomplissant un travail de qualité en toute sécurité est maintenant à portée de main grâce à l’imposant travail de développement concerté réalisé par l’ensemble des partenaires du milieu depuis quatre ans.

Félicitations aux pionniers de ce projet : Robert Mercier et François Juneau de la CSN ; Robert Paquette, Michel Donais et Jacques Roy des entreprises de nettoyage industriel ; Dominique Malo et Maryse Lafrenière de l’Association sectorielle transport entreposage ; Robert Ouellet du CSMOE et Raynald Boies du ministère des Transports du Québec. » (La liste complète des partenaires est présenté en annexe du communiqué).

Dominique Ferrand, coprésident patronal du CSMOE


Travaillons ensemble

« Depuis plusieurs mois, nous travaillons tous ensemble afin de faire reconnaître le métier d’opérateur en nettoyage industriel. Nous avons réuni nos forces pour permettre aux travailleuses et aux travailleurs d’améliorer leurs connaissances. Nous avons donc choisi de procéder à un regroupement afin de permettre à l’ensemble des travailleurs de l’environnement de pouvoir accéder à un programme de qualification créé spécifiquement pour eux.

La réglementation constitue un élément déterminant dans la mise en place par les entreprises de pratiques de gestion respectueuses de l’environnement. Il est donc essentiel que l’ensemble des opérateurs possèdent des compétences techniques approfondies de leur métier.

Nos interventions en situation d’urgence écologique ainsi que la manipulation et le transport de produits toxiques par un personnel non qualifié peut causer des pertes de vie et des désastres écologiques. L’acquisition de connaissances techniques par l’ensemble des travailleurs du secteur de l’environnement est donc primordiale… Même si le travail d’opérateur en nettoyage industriel peut à l’occasion être dangereux, mettons nos forces ensemble et rendons-le sécuritaire. »

Gilles Proulx, représentant patronal des partenaires


La prise en charge est fondamentale

« La prise en charge par les milieux de travail est fondamentale. Les personnes les mieux placées pour trouver des solutions durables sont celles qui sont au coeur du milieu de travail, celles qui identifient les problèmes et qui sont en mesure de trouver les solutions les mieux adaptées. Le rôle de la CSST est de soutenir les milieux de travail dans leur démarche de prévention. La CSST a également pour mandat de faire la promotion de la santé et sécurité au Québec. Grâce à de belles réalisations comme le programme de formation que l’on souligne aujourd’hui, grâce à des exemples qui ont porté fruits, comme le travail concerté des intervenants du secteur du nettoyage industriel, nous pouvons convaincre d’autres milieux de travail du bien-fondé de la prise en charge de la santé et sécurité. »

Jacques Lamonde, président du conseil d’administration et chef de la direction de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST)


Des résultats encourageants

« Depuis plusieurs années déjà, des syndicats de travailleurs de l’environnement faisaient partie de la CSN. Cependant, il y a environ cinq ans, nous avons décidé de structurer et regrouper au sein d’un seul syndicat les différents syndicats de l’environnement. C’est ainsi qu’est né, en mai 1999, le Syndicat national des travailleuses et des travailleurs de l’environnement, le SNTTE-CSN. Ce syndicat provincial, qui regroupe 750 travailleuses et travailleurs, est né de la volonté commune de ses militantes et militants d’agir pour mettre un terme aux accidents graves dont étaient victimes les travailleuses et travailleurs, des accidents qui mettaient aussi en danger la sécurité de leurs confrères et de la population. C’est ainsi que nous avons exercé des pressions auprès de la CSST pour que le nettoyage industriel soit classé groupe prioritaire. Par la suite, la CSST devait mettre sur pied le Comité paritaire de l’environnement. Parallèlement nous nous sommes réunis autour d’une table commune de concertation, le CSMOE. Notre démarche de certification va permettre d’éviter que quiconque s’improvise opérateur de nettoyage industriel, ce qui constituerait un danger pour les travailleurs, leurs camarades de travail ainsi que la population. Aujourd’hui, nous pouvons constater que nous sommes parvenus rapidement à des résultats encourageants. »

François Juneau, secrétaire général de la FEESP-CSN


L’appui entier de la CSN

« Dès le début, la volonté des militantes et des militants du SNTTE-CSN de se coordonner et de se regrouper pour, entre autres, ne plus travailler dans des conditions dangereuses a reçu l’appui entier de notre centrale et de ses organismes affiliés. Nous avons mis à leur disposition les ressources compétentes que nous avons, par exemple, notre Service des relations du travail, pour effectuer différentes recherches, réaliser des études en vue de trouver des pistes de solution. De plus, notre centrale a aussi appuyé financièrement ce nouveau syndicat afin que ses militantes et militants puissent se réunir, accomplir leurs représentations, faire valoir leurs revendications, avoir une vie syndicale active, des conditions indispensables à l’atteinte de leurs objectifs. Nous avons voulu soutenir leurs efforts certes pour que les travailleuses et les travailleurs n’œuvrent plus dans des conditions dangereuses, mais aussi pour favoriser l’émergence d’un métier d’avenir. L’acquisition d’une formation de base et de compétences aura des répercussions dans leur travail, mais améliorera aussi leur vie quotidienne. Nous pouvons être fiers de la réalisation de ce projet. »

Claudette Carbonneau, présidente de la CSN


Source : CSN – 25-04-2004

Pour renseignements : Michel Crête, CSN-Information (514) 598-2454 ou (514) 703-0775.

   

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