25 mai 2004 – Réaction de la CSN sur les promesses libérales en matière de santé

Réaction de la CSN sur les promesses libérales en matière de santé : Le Québec à la remorque des normes fédérales

La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau estime que Paul Martin continue d’empiéter sur les compétences des provinces en matière de santé en annonçant une série de programmes centralisés. « Avec ses stratégies nationales sur le médicament, la réduction des temps d’attente, les soins de première ligne et les soins à domicile, Paul Martin montre son vrai visage et opte pour une stratégie centralisatrice en posant ses conditions à l’obtention d’un financement accru », dénonce madame Carbonneau.

« Tout le monde s’entend sur les priorités, c’est sur la manière de faire que les différences sont importantes d’une province à l’autre. Nous n’accepterons pas un système de santé où le Québec est à la remorque des normes fédérales. Le Parti libéral devrait miser sur la recherche de solutions structurantes, c’est-à-dire un financement prévisible, stable et à long terme, de façon à ce que nous ne soyons plus obligés de quêter notre propre argent », d’indiquer Claudette Carbonneau.

Selon la CSN, les cinq nouveaux fonds ciblés constituent des incursions inacceptables dans le champ des compétences provinciales. Avec le programme cinq sur cinq, par lequel des soins clés sont ciblés (cancer, maladies du cœur, diagnostics par imagerie, remplacements d’articulations et restauration de la vision), on assiste à une incursion directe du fédéral dans les façons de faire des provinces. En matière de soins de première ligne, Paul Martin fait même une ingérence en éducation alors qu’il dit vouloir augmenter le nombre de places en médecine dans les universités, les collèges et les programmes de résidence. C’est totalement inacceptable.

« Quant au protocole pancanadien de réduction des temps d’attente, on risque d’assister à des délais indus dont on n’a pas besoin. On est encore loin de comparer les provinces les unes avec les autres et de mettre en place des grilles d’évaluation communes. Il y a loin de la coupe aux lèvres », de poursuivre la présidente de la CSN.

« Avec les nouvelles incursions qui se préparent, on se demande pourquoi Paul Martin veut modifier la loi canadienne de la santé pour y insérer des mécanismes de résolution des différends. C’est probablement lui qui en aura le plus besoin ! La loi devrait plutôt garantir le droit des canadiens et des canadiennes à des couvertures plus étendues, comme le recommandait le rapport Romanow. »

La présidente de la CSN rappelle, à cet effet, que la commission Romanow recommandait une extension de la couverture sur les médicaments, les services diagnostics et les soins à domicile.

Claudette Carbonneau souligne enfin que Paul Martin n’a pas tenu compte, non plus, de la recommandation visant à inclure dans la loi canadienne un 6e principe, celui de l’imputabilité.

La CSN exige en conséquence un mécanisme de droit de retrait avec compensation pour chacun des programmes nationaux.

Pour ce qui est d’une stratégie nationale du médicament, la CSN suggère au fédéral de plutôt s’en tenir à son mandat initial en matière d’approbation de nouveaux médicaments, de façon à faire pression sur l’industrie pour bien identifier les réelles percées pharmaceutiques et en contrôler les coûts, et ce, en vue de réduire le prix des médicaments brevetés et génériques.


Source : CSN – 25-05-2004

Pour renseignements : Michelle Filteau, directrice des communications de la CSN, tél. : (514) 598-2155

   


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