28 juin 2004 – Alcoa et le gouvernement continuent de jouer au jeu du chat et de la souris dans le dossier de la modernisation de l’aluminerie de Baie – Comeau

La CSN profondément déçue : Alcoa et le gouvernement continuent de jouer au jeu du chat et de la souris dans le dossier de la modernisation de l’aluminerie de Baie-Comeau

La CSN est profondément déçue de l’échec des négociations entre le gouvernement du Québec et Alcoa en vue de la mise en œuvre d’un important projet de modernisation de l’aluminerie de Baie-Comeau, totalisant un milliard de dollars.

Une rencontre, ce matin, entre le bureau du premier ministre et la direction d’Alcoa a scellé le sort des travailleurs de l’usine. Insatisfaite des mécanismes de stabilisation des prix de l’électricité offerts par le gouvernement, Alcoa explique qu’elle met fin à la négociation. Dans une lettre, la compagnie s’engage à maintenir ses activités actuelles jusqu’en 2010, moment où elle procédera à la fermeture des cuves Soderberg pour se conformer à de nouvelles normes environnementales.

Pour le vice-président de la CSN, Louis Roy, « la décision d’Alcoa est tout simplement odieuse. C’est 900 emplois directs et 1 800 emplois indirects qui seront ainsi sacrifiés. Alcoa et le gouvernement ont tous les deux renié leur responsabilité sociale. La Côte-Nord a besoin de ce projet de modernisation. Nous exigeons des deux parties qu’elles reconsidèrent leur décision dans les mois qui viennent. »

Le président de la Fédération de la métallurgie de la CSN, Alain Lampron, se dit quant à lui inquiet de l’avenir économique de la région. « Nous partageons le sentiment de colère et de frustration des travailleuses et des travailleurs et de la Coalition pour la modernisation de l’aluminerie de Baie-Comeau qui se sont sentis manipulés par un gouvernement qui a déchiré une entente et par une entreprise qui tente de tirer avantage de sa situation de monopole. Jouant au jeu du chat et de la souris avec l’avenir de toute une région, pour faire pression l’une sur l’autre et se rejeter le blâme, les deux parties se sont bien moquées des travailleurs ! »

Le président du Syndicat national des employés de l’aluminium de Baie-Comeau, Denis Bérubé, rappelle que les travailleurs ont négocié de façon hâtive leur convention collective en concédant certains acquis de manière à maximiser la rentabilité de l’usine baie-comoise et créer des conditions favorables à la modernisation. « Les travailleuses et les travailleurs ont tenu leurs engagements, Alcoa a bafoué les siens. Il sera maintenant très difficile pour l’entreprise de conserver la confiance des ses employés », de poursuivre Alain Lampron.

Pour la CSN, le gouvernement se doit de chercher un terrain d’entente avec Alcoa. « Encore une fois, ce gouvernement fait la démonstration qu’il n’a pas de politique de développement régional pour maintenir en vie les régions du Québec. Le gouvernement est tout aussi responsable de l’échec de cette négociation », de constater, Louis Roy.

Le vice-président de la CSN rappelle qu’Hydro-Québec a fait un bénéfice net de près de deux milliards de dollars en 2003, et cela malgré un tarif général à la grande industrie de 3,6 cents le kilowattheure. « La Côte-Nord produit 30 % de l’hydroélectricité du Québec, elle a droit à un juste retour des choses. Il s’agit d’un choix de société. Alcoa et le gouvernement du Québec préfèrent-ils laisser dépérir la région avec toutes les conséquences que cela implique ou souhaitent-ils contribuer à la maintenir vivante et dynamique ? Après avoir lancer la serviette aussi facilement, quelles sont les garanties d’Alcoa quant au maintien de ses activités actuelles jusqu’en 2010 ? S’agit-il d’une stratégie pour obtenir plus du gouvernement et pour se garder une marge de manœuvre tout en regardant évoluer le cours de l’aluminium ? Plusieurs questions restent sans réponse. Une chose est sûre, la CSN et la Fédération de la métallurgie de la CSN mettront tout en œuvre pour que le projet de modernisation de l’aluminerie de Baie-Comeau voie le jour », de conclure Louis Roy.

La Confédération des syndicats nationaux regroupe 2800 syndicats qui représentent 280 000 membres œuvrant dans la plupart des secteurs d’activité. La Fédération de la métallurgie de la CSN compte environ 21 000 membres répartis dans 210 syndicats.


Source : CSN – 28-06-2004

Pour renseignements : Michelle Filteau, directrice du Service des communications de la CSN, tél. : (514) 598-2155


Lire aussi :

« Obligation de règlement : le gouvernement et Alcoa doivent s’entendre » – Claudette Carbonneau, présidente de la CSN(14 juin 2004)

   


Partager cette page sur Facebook Twitter LinkedIn Reddit Pinterest

Articles récents

Caroline Senneville sur la syndicalisation d'un entrepôt AMAZON à Laval
Partager cette nouvelle

Le Point syndical  automne 2023