31 janvier 2005 – La CSN dit non aux PPP et à la sous – traitance dans le transport public à Sherbrooke

La CSN dit non aux PPP et à la sous-traitance dans le transport public à Sherbrooke

La Confédération des syndicats nationaux condamne la décision de la Société de transport de Sherbrooke (STS) de recourir à une firme privée pour assurer la desserte entre le Carrefour de l’Estrie et le nouveau secteur commercial sur le Plateau Saint-Joseph. Elle réclame immédiatement de la STS qu’elle initie rapidement des discussions franches avec les syndicats dans le but de garantir des services de qualité selon des normes reconnues et pour maintenir le caractère public du transport des usagers et des usagères.

Réunis en assemblée générale dimanche matin, les membres des trois syndicats CSN, soit celui des bureaux, de l’entretien et du transport adapté, ont adopté un plan d’action. Au nombre des revendications, on demande à la STS de prendre une position claire quant à sa vision du développement du transport et des services associés. Les syndiqué-es exigent également un engagement ferme de la STS de stopper immédiatement tout développement de PPP et toute forme de sous-traitance ainsi que l’annulation immédiate du contrat de taxis pour les employé-es de Wal-Mart. Enfin, l’ensemble des syndicats réclame d’être consulté et impliqué dans la démarche de développement du plan de transport de la STS.

La CSN juge que la STS fait fausse route en confiant, pour une durée de trois ans, la desserte du Plateau Saint-Joseph à la firme privée Promenade de l’Estrie. Cette décision, en vigueur depuis le 27 janvier 2005, ouvre véritablement la voie à la privatisation de la Société de transport de Sherbrooke, qui a pourtant démontré son efficacité et sa capacité à s’adapter à l’évolution des besoins, depuis sa création en 1978. Selon la CSN, les administrateurs de la STS, sans véritable consultation auprès de ses partenaires, ont vite sauté à la conclusion que seul le secteur privé pouvait répondre aux besoins engendrés par l’ouverture d’un magasin Wal-Mart dans le nouveau secteur commercial. Cette décision a été prise sans tenir compte de tous les aspects touchés par le délestage des services vers le secteur privé et sans prendre en considération l’approche et les solutions développées par les syndicats.

La CSN considère que la sous-traitance dans le transport en commun dénature et banalise la notion même de services publics, en la confinant à une simple question d’économie. Or, il s’agit d’une question beaucoup plus complexe, qui met en jeu l’intérêt des usagers et des usagères du transport en commun pour qui l’accessibilité, la sécurité et l’équité, peu importe les secteurs desservis, doivent figurer au cœur des préoccupations. Le recours au privé va aussi à l’encontre de l’intérêt public du fait que la gestion et le développement des services sont appelés à devenir tributaires de la rentabilité et du profit à tout prix, seules raisons d’être des transporteurs privés.

À l’instar du président du conseil d’administration de la Société de transport de Saguenay, Réal Godin, qui a exclu publiquement, en décembre dernier, tout recours supplémentaire au secteur privé à Saguenay, la CSN est d’avis que la privatisation pourrait entraîner, à plus ou moins brève échéance, des effets néfastes sur l’économie régionale du fait d’une diminution potentielle des conditions de travail et des salaires versés dans le réseau public. À ces dimensions s’ajoute le fait que le transport public a toujours constitué et continue d’être, encore aujourd’hui, un tremplin essentiel au développement de la région en facilitant, entre autres, le développement d’activités économiques et sociales diverses. La CSN constate enfin que le transport public dans la région de Sherbrooke, comme dans l’ensemble du Québec, est aux prises avec un sous-financement chronique, ce qu’a révélé le rapport Grégoire sur la révision du cadre financier du transport en commun en 2002.

Pour la CSN, la Société de transport de Sherbrooke doit sérieusement rechercher avec ses principaux partenaires que sont les syndicats des solutions durables et viables. Celles-ci doivent permettre de consolider et d’accroître les services dans le cadre du maintien d’un réseau public de transport. La CSN entend d’ailleurs faire valoir ces différentes dimensions lors de la tenue de la consultation ministérielle sur le financement du transport en commun, annoncée pour le début du mois de mars.


Source : CSN – 31-01-2005

Pour renseignements : François Forget, Information-CSN, (514) 598-2264

   

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