6 janvier 2004 – Journée d’étude des membres des syndicats CSN des centres de la petite enfance

La ministre ne répond plus : on cherche un interlocuteur

Journée d’étude des membres des syndicats CSN des centres de la petite enfance

Les 6500 travailleuses des syndicats affiliés à la FSSS-CSN dans les centres de la petite enfance vont tenir, le 16 janvier 2004, une journée d’étude à Québec pour faire le point sur l’état des négociations entre leurs représentantes et leurs représentants, les associations patronales et le ministère de la Famille. Ces pourparlers, que la ministre Théberge, malgré ses engagements, n’a pas encore ouvert, doivent porter sur les questions pécuniaires et sur la date d’application de l’équité salariale pour les travailleuses en garderie. À l’occasion de cette grande assemblée commune, un plan d’action pouvant comporter une nouvelle banque de journées de grève sera soumis aux travailleuses.

« La bonne foi de la ministre Carole Théberge est pour le moins difficile à saisir. Ses longs silences, eux, sont beaucoup plus loquaces. Le temps commence à manquer, mais il n’est pas trop tard pour mettre le train sur ses rails et amorcer des négociations comme elle s’y était engagée. Nous ne demanderions pas mieux que d’annuler la journée d’étude du 16 janvier si des signes tangibles étaient donnés par le ministère et que des progrès concrets étaient faits concernant les dossiers qui traînent depuis des mois », d’affirmer Pierre Lamy, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (CSN).

Les échanges épistolaires entre le vice-président de la FSSS-CSN responsable du dossier des CPE, Jeff Begley, et la ministre indiquent assez clairement où se situe la bonne foi. Jeff Begley faisait parvenir à la ministre de la Famille, Carole Théberge, les 12 et 26 septembre, deux lettres enjoignant cette dernière d’appliquer la lettre d’intention du 28 mars 2003. Le 25 octobre, il recevait enfin la réponse de la ministre. En voici quelques extraits : « Le ministère réalise actuellement des travaux d’analyse sur ces deux aspects (la classification des emplois et la structure de rémunération). Une fois ces analyses complétées, nous initierons la collaboration convenue avec les représentants syndicaux et patronaux, et ce, à l’intérieur de l’échéancier prévu par la lettre d’intention, soit au cours de l’automne 2003. Plus loin elle affirme : Comme vous le savez, les résultats obtenus par le Comité sectoriel et déposés lors d’une rencontre au cours du mois d’avril ont identifié l’existence d’un emploi à prédominance masculine dans un certain nombre de centres de la petite enfance… Le contexte et le déroulement des événements (…) justifient qu’à ce jour la date d’application pour les ajustements monétaires ne soit pas encore connue. »

Deux jours après la réception de cette lettre, le vice-président de la FSSS-CSN, répondait que nous étions impatients que soit mise en place la table de négociation sur les classifications et la structure salariale parce que le temps presse si l’on veut conclure ces importants travaux à la date prévue du 1er avril 2004. Malgré l’expression de ces bonnes intentions, nous n’avons reçu, en date du 6 janvier, aucune convocation à cette table de négo.

Concernant la question de la date d’application de l’équité, nous répondions : « Malgré votre affirmation, pas plus aujourd’hui qu’en avril 2003, le comité sur l’équité salariale n’a pu identifier un titre d’emploi à prédominance masculine dans les CPE. D’autre part, il n’y a pas de lien en soi entre la présence potentielle d’un titre d’emploi masculin dans un centre de la petite enfance et la nécessité de fixer une date d’application pour l’équité salariale dans les CPE…

Par contre, si vous vouliez dire, Madame la Ministre, que dans l’éventualité où il y aurait un titre d’emploi à prédominance masculine dans un CPE au Québec, vous seriez prête à retenir le 21 novembre 2001 comme date d’application pour tous les CPE, nous serions alors en mesure de nous entendre dès une première rencontre. Je vous rappelle que nous avons déjà soumis cette date au Conseil du Trésor. Nous avons donc le mandat de signer dans ce sens immédiatement. Je vous dirais plus, c’est-à-dire qu’indépendamment de l’existence ou non d’un titre d’emploi à prédominance masculine, la date du 21 novembre 2001 demeure logique et valable si on veut être équitable en regard des autres secteurs majoritairement féminins qui ont déjà bénéficié de correctifs en matière d’équité.

En terminant, il me paraît évident qu’il y a urgence de discuter ensemble afin de dissiper toute incompréhension sur notre entente du 28 mars dernier. Depuis cinq mois, nous n’avons pas eu de rencontre avec des gens de votre ministère concernant les suites à donner à la lettre d’intention. Notre comité de négociation a pour sa part une grande disponibilité durant tout le mois de novembre. Il serait possible de régler les questions en suspens lors d’une ou deux rencontres pour éviter le durcissement des positions. Si vous partagez ce même objectif, nous pensons qu’en nous rencontrant bientôt, nous pourrions y arriver. »

La représentante du secteur appelle aussi à l’ouverture des pourparlers : « Depuis 1999, nous tentons d’obtenir un règlement sur l’équité salariale. Nous avions averti le gouvernement, le printemps dernier, que de nouveaux délais seraient inacceptables et que nous entreprendrions des moyens de pressions pour faire valoir nos droits. Au mois de juin, les travailleuses nous donnaient un mandat de quatre jours de grève. Nous en avons retardé l’application pour permettre un dialogue avec le nouveau gouvernement. Puis, en septembre, nous tenions une première journée de grève pour accélérer les pourparlers. Malgré les promesses de la ministre, rien n’a bougé. Nous demandons maintenant que notre dossier passe entre les mains du ministre Béchard et nous espérons qu’il saura faire avancer les choses.

Nous voulons la mise sur pied d’une table de négociation qui permette de régler les questions pécuniaires. Nous voulons que soit fixée la date à compter de laquelle s’appliquera, pour nous, l’équité salariale.

Nous voulons continuer à travailler au bien-être des enfants dans des conditions acceptables sachant que ces conditions sont essentielles au maintien d’un service de qualité », conclu Ginette Lavoie, représentante du secteur des CPE de la FSSS-CSN.


Source : FSSS– CSN – 06-01-2004

Pour renseignements : Roger Deslauriers, Service de l’information de la CSN, tél. : (514) 598-2378, cel. : (514) 916-8041.

   


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