Pour l'obtention d'une part significative du contrat fédéral de 35 G$

Appel à la mobilisation pour le chantier naval de Lévis

À quelques semaines de l’octroi, par le gouvernement fédéral, des contrats de 35 milliards de dollars dans le cadre de sa Stratégie nationale d’approvisionnement en matière de construction navale (SNACN), le Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon (CSN), la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) et le Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN) lancent un appel pressant à la mobilisation pour l’obtention d’une part significative de ceux-ci.

Selon le président du syndicat, Paul-André Brulotte, ce sont des milliers d’emplois directs et indirects qui sont en jeu. Misant sur l’énorme potentiel de production du chantier naval de Lévis, le plus gros au Canada- on y a jadis construit les plus imposants navires -, et sur l’expertise exceptionnelle des travailleurs, il estime qu’Ottawa ne peut qu’octroyer sa juste part du contrat à Davie Canada. « La population doit faire entendre sa voix pour réclamer une part du pactole parce que la région n’a pas les moyens de s’en passer .»

Le Québec a droit à sa juste part du contrat Pour sa part, le président de la FIM-CSN, Alain Lampron, relève les nombreuses concessions faites par les travailleuses et les travailleurs de Davie Canada, depuis plusieurs années, afin que le chantier reprenne vie dans un premier temps et qu’il puisse fonctionner au maximum par la suite. « Ces gens-là, qui sont extrêmement qualifiés, ont fait des efforts extraordinaires pour garder leurs emplois, pour donner toute la chance possible au fon ctionnement optimal de ce grand chantier. Ils méritent pleinement de recevoir leur juste part du contrat de 35 milliards de dollars. Après avoir négligé le Québec lors de la crise du secteur forestier, il serait pour le moins approprié que le gouvernement fédéral favorise maintenant l’industrie navale québécoise. »

En fait, le syndicat vient de signer une convention collective de cinq ans. Dans le but d’obtenir une partie du contrat fédéral, les travailleurs ont notamment fait les concessions suivantes : un assouplissement des mouvements de main-d’œuvre basés sur la compétence, une plus grande flexibilité dans l’exécution du travail et la possibilité de sous-traiter des parties du contrat éventuel.

Quant à la présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches, Ann Gingras, elle en appelle à la mobilisation. « Après avoir connu des années difficiles dues à l’inactivité du chantier, notre région a plus que besoin que le chantier de Lévis  fonctionne à plein régime. Elle a droit à sa juste part du contrat de construction navale. Autant les dirigeants que les citoyens doivent être conscients de l’importance de l’enjeu et des retombées pour la collectivité. Ils doivent se manifester sans plus tarder. » À cet effet, M meGingras demande au gouvernement québécois de faire pression sur Ottawa. Elle souhaite également que le député fédéral de Lévis-Bellechasse, Steven Blaney, prenne clairement position en faveur du chantier situé dans la circonscription et qu’il défende avec acharnement les intérêts majeurs des citoyennes et des citoyens de la région.

En mars dernier, l’Assemblée nationale avait adopté une motion unanime afin de réclamer du gouvernement fédéral l’inclusion du chantier naval de Lévis dans l’appel d’offres. Les deux concurrents de Davie Canadasont Irving Shipbuilding de Halifaxet VancouverShipyards.

Les meilleures installations au pays Rappelons que le chantier de Lévis a évité la faillite, en juillet dernier, lorsque SNC-Lavallin s’est allié au chantier naval ontarien Upper Lakes Group et au sud-coréen Daewoo pour créer Davie Canadaet rassembler la somme nécessaire afin de se qualifier pour les contrats fédéraux. La semaine dernière, le conseiller principal chez SNC-Lavallin, Armand Couture, mentionnait : « Malgré le fait que le chantier possède le meilleur emplacement et les meilleures installations au pays, il a toujours souffert de ne pouvoir bénéficier de travail de façon continue. Notre objectif, c’est de le sortir de cette situation ponctuée de hauts et de bas. » 

Présentement, le chantier est en redémarrage. On y effectue des travaux d’ingénierie en vue de la construction de deux traversiers pour le Québec, qui doit débuter à l’été. Davie Canadadoit aussi compléter la construction de trois navires pour une firme norvégienne. Les travailleurs comptent sur le contrat du gouvernement fédéral pour donner un nouveau souffle à cette importante industrie lévisienne.

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