Manifestation devant le terminus Voyageur

Coach Canada se comporte en « Rhodhésien »

Les travailleurs de la compagnie de transport de passagers Coach Canada ont manifesté, mercredi, devant et à l’intérieur du terminus Voyageur à Montréal. La légitimité de leur syndicat CSN, accrédité par le Conseil canadien des relations industrielles, est remise en question par l’employeur qui exerce de multiples pressions sur les employés et sur leurs représentants – menaces, suspensions, non-prélèvement des cotisations syndicales – pour les faire revenir sur leur décision d’adhérer à la centrale de leur choix.

Le choix du président : une « union » internationale En octobre 2009, Coach Canada, prétendant que ses employés de Montréal étaient membres du même syndicat que ceux de l’Ontario, il leur a octroyé, sans que ces derniers ne l’aient sollicité, les mêmes conditions de travail que celles en vigueur dans la province voisine. Cela s’est traduit par une augmentation horaire de trois dollars. La semaine dernière, sous prétexte que les travailleurs avaient choisi la CSN, il leur a annoncé qu’il récupérait les augmentations versées sur leurs trois payes à venir. « Les coupes salariales que subissent les membres du syndicat vont jusqu’à 600 dollars par paye, s’indigne André Lévesque, président du syndicat, lui-même suspendu sans raison depuis un mois. L’employeur se venge du choix que nous avons fait démocratiquement. » Ce geste odieux, illégal à sa face même, est contesté par le contentieux de la CSN.

Le français langue de travail au Québec : un principe piétiné par Coach Canada ! Pression sur ses employés ou mépris à l’égard des travailleurs Québécois ? La direction de l’entreprise, qui a son siège social en Ontario, a mis à pied ses répartiteurs francophones, imposant ainsi à ses employés montréalais, dont certains ne maîtrisent pas l’anglais, de recevoir leurs ordres de route de répartiteurs unilingues anglais, depuis Peterborough en banlieue de Toronto. Cela créé évidemment des situations de stress pour les francophones unilingues qui reçoivent des instructions en anglais en cours de voyage. « Le bilinguisme n’a jamais été une condition à l’embauche, en nous imposant l’anglais comme langue de travail, notre employeur joue le mépris. Il s’en prend à notre dignité », dénonce André Lévesque.

Partager cette page sur Facebook Twitter LinkedIn Reddit Pinterest

Articles récents

Caroline Senneville sur la syndicalisation d'un entrepôt AMAZON à Laval
Partager cette nouvelle

Le Point syndical  automne 2023