Communiqué – novembre 2002 – Santé: La table est dressée, le débat sur le financement peut démarrer

Plan d’action en santé et services sociaux

La table est dressée, le débat sur le financement peut démarrer

Le ministre Legault a fait la preuve aujourd’hui que le réseau de la santé et des services sociaux souffre d’un sous-financement chronique et qu’un montant substantiel de 1,8 milliard de dollars est immédiatement nécessaire pour lui redonner un souffle nouveau. Pour la CSN, le ministre a vigoureusement réaffirmé le caractère public du système québécois de santé, il a cerné les priorités du réseau, les besoins sont clairement chiffrés et la volonté politique du ministre semble au rendez- vous. Toutefois, en ne précisant pas de quelle façon il va s’y prendre pour financer son plan d’action, le ministre Legault a volontairement décidé de reporter à plus tard le débat sur le financement. Aux yeux de la vice- présidente de la CSN, Denise Boucher, cette décision ne doit surtout pas faire passer sous silence la responsabilité du gouvernement en matière de financement, mais elle braque aussi les réflecteurs sur les recommandations qui seront annoncées la semaine prochaine par Roy Romanow, président de la Commission sur l’avenir des soins de santé au Canada. Elle met ainsi en lumière la responsabilité financière du fédéral dans le maintien d’un système public de santé.

“Le ministre confirme en grande partie ce que nous disons à la CSN depuis des années, a déclaré Denise Boucher. Nous sommes d’accord avec son diagnostic. Nous sommes d’accord avec les priorités accordées, entre autres, à la première ligne et aux soins à domicile. En misant sur la première ligne, les urgences des hôpitaux seront soulagées. En misant sur la prévention, la pression sur les soins de longue durée et sur les services sociaux spécialisés sera aussi réduite. L’évaluation de 1,8 milliard de dollars vient ainsi confirmer nos convictions que le réseau est dramatiquement sous-financé depuis plusieurs années et que ce sont les travailleuses et les travailleurs du réseau qui en ont fait les frais.”

LES CENTRES JEUNESSE, TOUJOURS L’ENFANT PAUVRE DU RESEAU

En pleine semaine annuelle des centres jeunesse, la CSN aurait toutefois souhaité que le ministre Legault accorde une attention particulière et plus urgente à un secteur, les services sociaux spécialisés à la jeunesse, secteur qui croule littéralement sous le poids des surcharges de travail et où l’épuisement des intervenants est notoire.

A ce titre, le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Pierre Lamy, aurait apprécié, en attendant les impacts positifs des investissements en première ligne et en prévention, que le ministre injecte immédiatement des fonds beaucoup plus importants pour venir en aide à tous les intervenants de ce secteur. “Les données rendues publiques la semaine dernière démontrent que les intervenants des centres jeunesse se retrouvent dans l’impossibilité d’assurer un suivi à long terme, constamment occupés qu’ils sont à éteindre les feux. Ils attendaient avec grande impatience le plan de relance du ministre Legault pour qu’il injecte davantage dans un secteur aussi névralgique. Je crois qu’il est encore temps de corriger cette lacune et j’invite le ministre à y accorder une attention toute particulière, surtout que les bulletins de performance qui sortiront dans quelques jours sur la qualité des services dans ce secteur risquent d’être pas mal moins positifs que ceux des centres hospitaliers.”

L’ORGANISATION DU TRAVAIL

La CSN partage les préoccupations du ministre en ce qui a trait à l’organisation du travail. Pour Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), il importe toutefois de rappeler au ministre que les problèmes reliés à l’organisation du travail ne relèvent pas seulement des syndicats. “Les gestionnaires d’établissements sont bien souvent réticents à établir un dialogue avec les syndicats locaux pour régler les problèmes d’organisation du travail, a-t-il précisé. A la CSN, nous avons proposé plusieurs initiatives en ce sens et nous avons maintes fois pris les devants pour suggérer des correctifs aux gestionnaires. Je suis bien placé pour dire que ces initiatives n’ont pas toujours reçu un accueil très favorable et que les rigidités se retrouvent beaucoup plus du côté des gestionnaires et des administrateurs.”

(Source: CSN 19-11-2002 — Renseignements: Henri Goulet, (514) 703-0775)

   


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