Congrès de la CSN – Construction à Rouyn – Noranda

Congrès de la CSN-Construction à Rouyn-Noranda

Claudette Carbonneau en appelle à une mobilisation large pour contrer le cortège des chambardements du gouvernement Charest

« J’appelle à une mobilisation large qui dépasse la couche militante, à la mobilisation de nos membres, mais aussi des forces progressistes et de la population. J’appelle à des alliances larges, durables et solides, parce que construites sur une unité de vue, de stratégie, de revendications et d’action. J’appelle à ce que nous mettions de l’avant nos propositions de changement pour une société plus juste, plus démocratique, plus solidaire pour contrer le cortège de chambardements du gouvernement Charest. »

C’est l’invitation que la présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Claudette Carbonneau, a lancé cet après-midi devant plus d’une soixantaine de délégué-es de la CSN-Construction, réunis en congrès cette semaine, à Rouyn-Noranda.

Le président de la CSN-Construction, Ted McLaren, s’est dit confiant que les travaux de ce 62e congrès devraient permettre, à quelques mois de la prochaine ronde de négociation dans l’industrie de la construction, de renforcer le syndicalisme dans ce secteur.

La présidente du Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Ungava, Angèle Bouchard, qui représente 5500 syndiqué-es, a souligné dans son bref discours la vision régionaliste de la CSN-Construction. En effet, la CSN-Construction est réputée pour les nombreuses batailles qu’elle a menées pour que les travailleurs en région puissent avoir la priorité d’embauche sur des travaux réalisés dans leur région respective.

Une attaque sans précédent

Prenant la parole à l’ouverture du congrès, dont le thème est Vers la liberté syndicale… dans notre industrie, Claudette Carbonneau a déclaré : « Depuis le 14 avril dernier, le gouvernement Charest se livre à une attaque sans précédent contre le mouvement syndical. Il y a là une offensive ouverte pour diminuer le taux de présence syndicale qui est, et nous en sommes fiers, le plus élevé en Amérique du Nord. »

Projets de loi 7 et 8

Elle a cité en exemple le dépôt des projets de loi 7 et 8. Ces projets visent à empêcher la syndicalisation des éducatrices des centres de la petite enfance qui oeuvrent en milieu familial, ainsi que celle des travailleuses et des travailleurs qui agissent comme ressources de type familiale auprès des clientèles handicapées, déficientes intellectuellement ou en perte d’autonomie.

La présidente de la centrale syndicale a rappelé que ces projets de loi viennent mettre la hache dans des syndicats dont le Tribunal du travail avait pourtant reconnu l’existence. « Désaccréditer des syndicats, a-t-elle dit, du jamais vu au Québec depuis au moins 40 ans. J’affirme haut et fort que les projets de loi 7 et 8 sont une dangereuse version de l’odieuse et rétrograde loi du cadenas de Maurice Duplessis. »

« La CSN, d’expliquer sa présidente, ne négligera aucun recours pour obtenir l’annulation de ces projets de loi parce qu’ils sont contraires au droit d’association, droit protégé à l’échelle internationale, et parce qu’ils violent les chartes québécoise et canadienne des droits de la personne. »

L’article 45

La volonté affirmée et réaffirmée du premier ministre et de son ministre du Travail de s’attaquer à l’article 45 du Code du travail est aussi une attaque contre le taux de présence syndicale. « Jamais, a-t-elle déclaré, nous ne laisserons un gouvernement abolir les seules balises qui protègent les droits des travailleuses et des travailleurs en cas de sous-traitance. Ce sont elles et eux qui risquent de faire les frais de cette libéralisation sauvage. C’est leur maintien en emploi et la qualité de ces emplois que le gouvernement s’apprête à livrer poings et pieds liés aux employeurs, quand ce n’est pas aux amis du parti ».

La CSN a l’intention d’entreprendre une vaste mobilisation pour faire reculer le gouvernement et garder intact l’article 45 du Code du travail. « Il n’y a quand même pas eu d’élections référendaires sur l’article 45, le 14 avril », a argumenté la porte-parole de la CSN.

Claudette Carbonneau s’est aussi inquiétée du fait qu’aux yeux de l’actuel gouvernement les missions de l’État se rétrécissent comme une peau de chagrin dans plusieurs domaines : éducation santé, prospérité, etc. « Exit la solidarité sociale, la culture, etc. ».

Entente Québec-Ontario

Enfin, Claudette Carbonneau a aussi abordé un sujet auquel les travailleurs de la construction membres de la CSN sont très sensibles : l’entente Québec-Ontario. « Le changement de donne, tant au Canada qu’à Québec, menace d’ailleurs la fragile entente Québec-Ontario sur la mobilité de la main-d’œuvre. Il faudra s’assurer que les travailleurs de la construction du Québec ne vont pas payer de leur emploi cette relance du Canada building , qui cherche en outre à faire rentrer le Québec dans le rang, à en faire une province comme les autres », a conclu Claudette Carbonneau.

La CSN-Construction regroupe 14 000 travailleurs.

La CSN compte 280 000 travailleuses et travailleurs dans ses rangs.


Source : CSN – 27-10-2003

Pour renseignements : Michel Crête CSN Information (514) 703-0775

   


Partager cette page sur Facebook Twitter LinkedIn Reddit Pinterest

Articles récents

Caroline Senneville sur la syndicalisation d'un entrepôt AMAZON à Laval
Partager cette nouvelle

Le Point syndical  automne 2023