Fermetures antisyndicales de deux dépanneurs montréalais

Couche-Tard réclame encore des délais !

Pour la Confédération des syndicats nationaux, Couche-Tard doit cesser de multiplier les procédures légales dans le seul objectif de retarder les auditions de la cause qui l’oppose à 24 salarié-es qu’elle a jetés à la rue pour tenter d’intimider l’ensemble de ses salarié-es et de casser le mouvement de syndicalisation dans ses dépanneurs.

Initialement, les contre-interrogatoires devaient être complétés en décembre et les plaidoiries devaient débuter bientôt. Rappelons que 24 salarié-es de deux dépanneurs montréalais de la chaine Couche-Tard réclament plus de deux millions de dollars en dommages moraux et exemplaires à l’entreprise qui ne se cache pas de mener une cabale contre le désir de plus en plus fort de ses employé-es de se regrouper en syndicats.

Le dernier prétexte trouvé par Couche-tard pour retarder le déroulement de la cause est de tenter d’empêcher les avocats des employé-es d’avoir accès au plan d’affaires 2011-2012 de l’entreprise. Fin novembre, la Commission des relations du travail a accepté de donner cet accès au dit document aux avocats des salarié-es, avec des restrictions afin de respecter la confidentialité de certaines informations. Mais Couche-Tard refuse de se plier à cette décision et tente d’en appeler par toutes sortes de moyens, ce qui a pour effet d’allonger, malheureusement encore, les délais judiciaires pour les 24 salarié-es.

C’est que, au cours des auditions, des cadres importants de Couche-Tard ont témoigné à l’effet que la décision de fermer le dépanneur situé au coin des rues Saint-Denis et Beaubien était déjà prise avant sa syndicalisation, le 14 mars 2011. Ils ont affirmé que la fermeture, effectuée le 6 avril 2011, était inscrite au plan d’affaires 2011-2012. Celui-ci a été préparé fin 2010 pour être finalement approuvé par la haute direction en mars ou en avril 2011, soit quelques mois après le début de la campagne de syndicalisation qui a débuté en janvier 2011. Il a également été révélé que la question de la syndicalisation est abordée dans ce plan d’affaires. Bref, il va de soi que, pour assurer une défense pleine et entière des salarié-es bafoués dans leurs droits, leurs avocats doivent avoir accès à ce document.

« Les salarié-es attendent depuis un an et demi qu’on plaide leur cause sur le fond. Couche-Tard craint-elle que les avocats découvrent par l’étude de ce plan d’affaires que, finalement, c’est bel et bien après leur syndicalisation qu’on a choisi de fermer ces dépanneurs ? » demande le vice-président de la CSN, Jean Lacharité.

« Si Couche-Tard faisait preuve d’autant de créativité en négociation que pour trouver des moyens d’étirer le calvaire de ses employé-es congédiés, ça ferait longtemps que nous aurions des conventions collectives ! » poursuit le vice-président de la Fédération du commerce (FC-CSN), David Bergeron-Cyr.

La CSN représente une centaine de travailleuses et de travailleurs de Couche-Tard œuvrant dans des dépanneurs de la Montérégie, du Cœur-du-Québec, des Laurentides et de Montréal.

Les travailleuses et les travailleurs syndiqué-es des Couche-Tard réclament le respect de leurs droits, notamment ceux prévus aux normes du travail. Ils recherchent également des améliorations aux conditions de santé de sécurité au travail, des augmentations de salaire allant jusqu’à 12,80 $ l’heure, pour les préposé-es, ainsi que quatre journées de maladie payées, puisqu’ils n’en ont aucune actuellement.

Fondée en 1921, la Confédération regroupe aujourd’hui 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité.

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