A l’approche du 6 décembre
La CSN propose une politique de prévention de la violence et du harcèlement an travail
Un an après avoir publié un livre faisant état des nombreuses formes que peuvent emprunter la violence et le harcèlement au travail, la CSN poursuit sa démarche pour instaurer une culture de non- violence. Elle a préparé pour ses syndicats une politique de prévention de la violence et du harcèlement au travail à négocier avec les employeurs. “Il ne s’agit pas pour nous de punir, mais bien de prévenir et de traiter en agissant sur les causes de la violence et du harcèlement et en instaurant des mécanismes d’aide et de soutien”, a précisé la présidente Claudette Carbonneau.
La politique sera présentée les 3 et 4 décembre lors d’un colloque réunissant des responsables syndicaux en condition féminine et en santé- sécurité des fédérations et des conseils centraux de la CSN. “Il y a quelques années, nos membres et nos salarié-es de ces deux réseaux ont commencé à collaborer à l’occasion sur les questions de violence au travail, car ce sont des problèmes qui les touchent également. Maintenant, c’est chose acquise: ils ont pris l’habitude de travailler ensemble. Cette politique est le résultat d’un effort conjoint et elle sera soumise aux deux réseaux réunis. Nous en sommes particulièrement fiers”, a repris la présidente.
Voilà maintenant deux décennies que la CSN se préoccupe de la violence au travail, un problème dont elle a été saisie pour la première fois en 1982 par des militantes de la condition féminine aspirant à voir adopter une politique CSN contre le harcèlement sexuel. Le congrès de la CSN avait alors clairement pris position en faveur de la victime, ce qui avait donné l’élan à une réflexion sur le devoir de représentation du syndicat lorsque la victime et le présumé harceleur sont tous deux de ses membres. La CSN et plusieurs de ses fédérations avaient par la suite adopté une politique contre le harcèlement sexuel.
Une décennie plus tard, le congrès de la CSN se penchait de nouveau sur le problème, cherchant cette fois à aller plus loin et à contrer toute forme de violence et de harcèlement. “Les milieux de travail avaient beaucoup changé à la suite des réorganisations, nouveaux modes de gestion, exigences de flexibilité, départs massifs à la retraite, etc. Tous ces bouleversements étaient source de pression et de stress sur les travailleuses et les travailleurs. En conséquence, nous avons vu se multiplier ces dernières années les demandes d’aide pour des problèmes de santé mentale, souvent liés à des phénomènes de violence et de harcèlement”, a expliqué le vice-président Roger Valois.
La CSN s’est associée à toutes les manifestations contre la violence, participant activement aux deux marches (québécoise et mondiale) des femmes. La CSN a été l’une des premières organisations syndicales à se documenter sur le problème de la violence au travail, à mener des enquêtes dans ses propres rangs et à produire des outils d’intervention à l’intention de ses syndicats
La présente politique insiste sur la sensibilisation, l’information et la formation du milieu pour prévenir les situations de violence et de harcèlement. Elle propose la mise sur pied, dans chaque milieu de travail, d’un comité contre la violence et le harcèlement au travail pour faire la promotion de la politique, voir au bon fonctionnement des mécanismes de soutien et suivre de près le climat du milieu de travail. Elle propose la désignation d’une personne ressource pour accompagner la présumée victime et faire des recommandations.
Chaque syndicat pourra adapter la politique à son fonctionnement et à ses besoins spécifiques. “Nous espérons vivement que les employeurs se montreront intéressés à négocier des moyens et des conditions pour faire diminuer les phénomènes de violence et de harcèlement et rendre les milieux de travail plus sains et plus harmonieux”, a condu Claudette Carbonneau.
(Source: CSN 01-12-2002 — Renseignements: Lucie Laurin, (514) 598-2169)