Journal de Montréal

Dénonciation d’abus de pouvoir et appel à la relance des négociations

L’entreprise dirigée par Pierre K. Péladeau abuse de sa position dominante dans le marché de la presse écrite, des magazines et de la télévision pour faire pression sur les travailleuses et les travailleurs de l’information, qu’ils soient syndiqués ou non, salariés ou pigistes, ce que dénonce le Syndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal.

« Le lock-out décrété au Journal de Montréal le 24 janvier en est un exemple éloquent, a expliqué Raynald Leblanc, président du STIJM. Utilisant les multiples médias dont il détient la propriété pour remplir les pages de son journal, Quebecor détruit le fragile équilibre dans le rapport de forces entre les parties impliquées. Il prend du même coup en otage les journalistes pigistes des autres publications de Quebecor, qui peuvent ainsi se retrouver à faire le travail des journalistes lock-outés malgré eux. »

Les pigistes des différentes publications de Quebecor Media, dont les magazines de TVA Publications et les journaux culturels, dont ICI, goûtent ces jours-ci à la médecine de Quebecor, qui tente de leur imposer un contrat immoral. Pierre K. Péladeau demande à ses pigistes de lui céder leurs droits d’auteur, mais aussi leurs droits moraux pour la planète entière et à perpétuité. Un contrat indécent qui serait illégal notamment en France.

Il stipule que le pigiste « s’engage à céder, et cède exclusivement à l’éditeur, et ce, sans limitation de durée ou de territoire, tous les droits d’auteur qu’il détient sur l’œuvre, incluant sans limitation, tous les droits de publication, de diffusion ou de reproduction de l’œuvre sur tout support et par tous moyens ou procédés que ce soit.

« Le collaborateur renonce aux droits moraux qu’il détient sur l’œuvre, tant au bénéfice de l’éditeur qu’au bénéfice de tout ayant droits de l’éditeur. » Quebecor va même jusqu’à demander aux signataires de garder secret ce contrat.

« Nous déplorons l’attitude de Quebecor qui abuse de ses pouvoirs et qui, du même coup, muselle les journalistes, chiens de garde de la démocratie », a poursuivi Raynald Leblanc. Nous saluons les pigistes qui ont refusé de signer le contrat de cession de droit qu’a voulu leur imposer un employeur qui est sans respect pour leur travail et ce, même s’ils risquent de se mettre à dos toutes les publications.

Le combat que les 253 travailleurs de l’information du Journal de Montréalmènent contre Pierre K. Péladeau et Quebecor est aussi le combat des centaines de pigistes dont se sert l’empire pour mener ses conflits.

Retour à la négociation

Le STIJM, affilié à la Fédération nationale des communications (CSN), demande à l’employeur qu’il reprenne le chemin de la négociation afin de conclure une convention collective satisfaisante pour les deux parties, dans le respect de celles et de ceux qui ont fait du quotidien de la rue Frontenac le numéro 1 au Québec tout en maintenant les conditions qui assurent la qualité de l’information.

Le STIJM entend maintenir la pression sur la direction de l’entreprise afin qu’elle renoue avec la négociation dans les meilleurs délais. Les représentants patronaux ont en effet quitté la table de négociation le 22 janvier, avant de décréter le lock-out deux jours plus tard.

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