CHUM et CUSM

Dépôt d’une pétition contre le recours au PPP

Une pétition électronique contre le recours aux partenariats public-privé dans la construction des centres hospitaliers universitaires à Montréal est déposée, aujourd’hui, à l’Assemblée nationale par le député Amir Khadir. Près de 7 000 citoyens joignent ainsi leur voix à une large coalition comprenant travailleurs, médecins, ingénieurs, architectes, groupes syndicaux et populaires ainsi que des partis de l’Opposition pour réclamer que les futurs CHU soient réalisés en mode traditionnel plutôt qu’en PPP. Mise en ligne le 21 décembre dernier, la version papier de cette pétition sera à son tour déposée au terme de la campagne de signature prévue en mars prochain. Des coûts qui explosent « Alors que les délais s’accumulent et que les coûts explosent, le gouvernement doit réaliser qu’il y a urgence à renoncer au mode PPP. Il doit annoncer immédiatement le retour au mode de construction conventionnel pour les futurs CHU », soutient Francine Lévesque, présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). Pour la seule construction du CHUM, qui accuse un retard de huit ans sur l’échéance initiale, le coût projeté est passé de 800 M$ en 2000 à 1,8 G$ en 2009, soit plus du double. Quant au Centre universitaire de santé McGill, dont l’ouverture était prévue en 2004, le coût autorisé récemment par Québec est passé de 1,13 G$ en 2008 à 1,34 G$ en 2009, une hausse de 20 % sans qu’aucune pelletée de terre n’ait encore levée. De plus, la formule PPP manque de transparence et n’est pas suffisamment flexible pour répondre adéquatement aux besoins de développement de services de santé de pointe. Elle entraîne par ailleurs une perte d’expertise publique dans l’organisation de services hospitaliers publics de première importance. Rapport du Vérificateur général En novembre dernier, le Vérificateur général a révélé que l’Agence des partenariats pulic-privé avait surestimé les avantages du recours au PPP pour les CHU, en gonflant le coût du mode conventionnel, en ignorant les désavantages du mode PPP et en en minimisant les risques financiers.   « Au moment où ces projets représentent l’avenir des soins de santé au Québec et commandent les plus gros investissements en infrastructure de l’histoire du Québec, il est essentiel qu’ils puissent susciter l’enthousiasme des gens appelés à y œuvrer. Or, ce n’est pas le cas puisque, parmi le personnel, c’est la méfiance qui est entretenue », fait remarquer Francine Lévesque. Elle rappelle que le 4 décembre dernier, les représentants des syndicats CSN du CHUM et du CUSM ont symboliquement enterré ces projets en PPP. « Le gouvernement doit cesser de faire preuve d’entêtement et se montrer à l’écoute du milieu et de la population », conclu Mme Lévesque.   La FSSS-CSN, qui représente plus de 125 000 syndiqué-es oeuvrant dans la santé et les services sociaux, est membre de la Coalition sans CHU. Outre plusieurs organisations syndicales et populaires, la coalition compte dans ses rangs l’Ordre des architectes du Québec, l’Association des architectes en pratique privée du Québec, Médecins québécois pour le régime public et la Fédération des médecins résidents du Québec.

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