General Dynamics (anciennement Expro) de Salaberry-de-Valleyfield

Des négociations coordonnées

Les trois syndicats de l’usine General Dynamics Canada Valleyfield inc., affiliés à la Fédération de la métallurgie–CSN, dont la convention collective est échue depuis le 31 mars dernier, négocient de façon coordonnée le renouvellement de leurs contrats de travail. « Les 350 membres de nos syndicats sont unis pour leurs acquis et entendent améliorer leurs conventions collectives », déclarait Marc Laviolette, président du Syndicat national des produits chimiques de Valleyfield–CSN. Pour le syndicat de production-entretien, affilié à la CSN depuis 44 ans, les différentes négociations et les conflits de travail du passé ont conduit à une amélioration sensible des conditions de travail et de vie des travailleurs et des travailleuses de l’usine de Salaberry-de-Valleyfield. « Nos conventions sont matures en matière de sécurité d’emploi, d’ancienneté, de liberté d’action syndicale, de droits en santé et en sécurité, de régime de retraite et de paye de séparation », rappelait Marc Laviolette. Les demandes de l’intersyndicale portent sur la protection de la vie privée contre les filatures vidéo abusives de la compagnie, le transfert du régime de retraite dans le REER collectif de la CSN, Bâtirente, une convention collective d’une durée de trois ans et des augmentations salariales de 4 % par année. Pour l’intersyndicale, dont c’est la première négociation avec General Dynamics, une compagnie américaine, il y a trois enjeux importants. D’abord, assurer la pérennité de l’entreprise. Cette continuité passe par le renouvellement de la main-d’œuvre, l’augmentation de la productivité avec la poursuite de la modernisation de ses installations et la transmission des connaissances des plus vieux salariés à ceux nouvellement embauchés. La négociation présente portera sur les moyens pour réaliser cet objectif. Le deuxième défi concerne l’harmonisation des relations de travail. General Dynamics, depuis son arrivée en 2006, a énormément judiciarisé les relations de travail autour des droits fondamentaux acquis au cours des dernières négociations, tels l’accès à la retraite progressive, la paye de séparation lors de la retraite, la pleine protection du salaire et des bénéfices pour les accidentés du travail et des recours lors de mesures disciplinaires abusives. L’intersyndicale a clairement fait savoir à la partie patronale qu’elle s’attendait au respect de la parole donnée et que personne ne voulait revivre des relations de travail judiciarisées de la sorte. Finalement, le troisième enjeu est la préservation des acquis syndicaux. Que ce soit le comité paritaire de santé-sécurité décisionnel (1976), le droit de refuser un travail dangereux (1980), la pleine protection des accidentés du travail (1983), pas de mises à pied lors de changements technologiques et le régime de retraite Bâtirente (1988), la diversification de la production militaire versus les marchés civils (poudres commerciales et sacs gonflables d’automobiles) par l’action de la coopérative des travailleuses et travailleurs actionnaire (1993), la modernisation de l’entreprise et la paye de séparation lors de la retraite liée aux changements technologiques (2001), la retraite progressive et la pleine paye de séparation (2006). Sans être limitatifs, ces droits acquis doivent être préservés. Les négociations qui ont commencé le 26 février dernier se poursuivront cette semaine. Les résultats et l’état d’avancement des demandes syndicales seront évalués par les assemblées générales des trois syndicats très bientôt.

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