Janvier 2003 – Audiences d’une plainte de négociation de mauvaise foi contre Cargill

À Montréal, du 9 au 12 janvier

Audiences d’une plainte de négociation de mauvaise foi contre Cargill

La suite des audiences entreprises en décembre dernier concernant une plainte de négociation de mauvaise foi déposée contre la compagnie américaine Cargill aura lieu à Montréal devant le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) du 9 au 12 janvier. Confronté à un employeur qui, jusqu’ici, ne manifeste aucune réelle volonté d’en arriver à un règlement, le syndicat CSN représentant les 42 travailleurs des élévateurs à grain Cargill de Baie-Comeau s’est adressé au CCRI.

En lock-out depuis le 28 mars 2000, il y a 33 mois, ces travailleurs tentent de conclure une convention collective avec leur employeur. Les relations de travail dans les élévateurs à grain et installations portuaires étant assujetties au Code canadien du travail, Cargill profite des faiblesses majeures de cette législation. Celle-ci ne comprend pas de véritables dispositions antibriseurs de grève, comme cela existe dans le Code du travail du Québec. L’entreprise peut donc poursuivre une importante partie de ses activités comme s’il n’y avait pas de conflit et manifeste peu d’intérêt à en venir à un règlement.

ENJEUX

Spécialisée dans le marchandage du grain, Cargill veut réduire les conditions de travail et le nombre d’emplois réguliers syndiqués, voire se débarrasser des plus jeunes travailleurs. L’employeur veut confier leurs tâches à du personnel cadre, à des sous-traitants ou encore en utilisant des salariés temporaires. Depuis le début des négociations, en 1999, le syndicat et la CSN ont multiplié les efforts pour en arriver à une entente, mais en vain.

CAMPAGNE EXCEPTIONNELLE

En appui aux 42 travailleurs de Cargill ainsi qu’à leur famille, la CSN a lancé, en décembre, une campagne exceptionnelle d’appui financier sur le thème S.O.S. 42 FAMILLES DE BAIE-COMEAU EN LOCK-OUT DEPUIS 2 ANS ET 8 MOIS. “Pour que ces travailleurs puissent retrouver leur emploi dans la dignité et mener à terme leur lutte, ils ont besoin, ainsi que leur famille, d’un appui financier supplémentaire régulier important qui viendra s’ajouter aux prestations hebdomadaires de notre Fonds de défense professionnelle”, a expliqué Denise Boucher, vice-présidente de la CSN. Ainsi, dans les prochaines semaines, les syndicats affiliés à la centrale syndicale seront appelés à octroyer un montant de 10 $ par mois pour un syndicat de 1 à 99 membres et de 20 $ par mois pour un syndicat de 200 membres et plus.

“De plus, a-t-elle dit, cette lutte se déroule à armes inégales compte tenu des lacunes du Code canadien. Aussi, nous revendiquons à nouveau du gouvernement fédéral qu’il adopte de façon urgente une loi claire et précise interdisant l’utilisation des briseurs de grève durant les conflits de travail, à l’exemple de celle en vigueur au Québec.” D’ailleurs, à ce sujet, rappelons que la député bloquiste Monique Guay a déposé, en 2002, un projet de loi (C-224) qui va dans ce sens. Les travailleurs de la compagnie Cargill à Baie-Comeau font partie de la CSN depuis 1965. Implantée au Canada depuis 70 ans, Cargill exploite son site de Baie-Comeau depuis 1958. Aujourd’hui, on estime entre 80 000 et 90 000 le nombre de personnes à son emploi dans le monde. Son chiffre d’affaires est supérieur à 50 milliards de dollars par an.

(Source: CSN 08-01-03 — Renseignements: Michel Crête, (514) 598-2454)

   


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