Briseurs de grève

La CRT rappelle à l’ordre le Regency Hyatt

Hier, la Commission des relations du travail a accordé une première ordonnance provisoire au syndicat CSN représentant les salarié-es de l’hôtel Hyatt Regency qui exige de l’employeur qu’il cesse l’utilisation de briseurs de grève. Pour le syndicat, le fait que l’hôtel Regency Hyatt utilise des briseurs de grève mine le climat de négociation, et c’est pour ce risque sérieux à un préjudice irréparable que la CRT a émis cette ordonnance.

Dans sa conclusion, le commissaire André Bussière ordonne à l’hôtel de «cesser et de s’abstenir pour l’avenir, c’est à dire jusqu’au terme du présent conflit de travail ou jusqu’à une décision contraire sur la demande d’ordonnance permanente, le cas échéant, d’utiliser dans son établissement les services de (informations nominatives), ainsi que de toute autre personne embauchée après le début de la phase des négociations, pour remplir les fonctions ou accomplir les tâches des salariés compris dans l’unité de négociation ».

Cette décision était d’autant plus nécessaire et urgente que l’employeur s’était formellement déjà engagé devant la CRT à ne plus recourir à des briseurs de grève.

Rappelons que des enquêteurs du ministère du Travail dépêchés sur place à la demande de la CSN ont constaté quelque 37 contraventions possibles aux dispositions anti-briseurs de grève du Code du travail depuis le début du conflit.

Rassemblement ce midi Ce midi, les piquets de grève devant l’hôtel Hyatt Regency seront enrichis par la visite des délégué-es du Conseil confédéral de la CSN, réunis aujourd’hui au Palais des congrès.

« Nous ne baisserons jamais les bras. Ni devant l’intransigeance d’un employeur. Ni devant les entorses qu’il fait aux lois du travail. Ni devant les tentatives d’intimidation contre ses employé-es qui ne font que défendre leurs droits », assure le président de la Fédération du commerce CSN, Serge Fournier.

Espresso Par ailleurs, à l’hôtel Espresso, en lock-out depuis une semaine, un inspecteur du ministère du Travail a constaté la présence de 8 personnes en contravention possible des lois du travail lors de son passage dans l’hôtel, le 18 août. Il est clair que l’hôtel sait qu’il est illégal d’employer des briseurs de grève puisque, par exemple, l’inspecteur Robert Rhéaume écrit dans son rapport : « En me voyant, elles se sont étendues sur le divan pour feindre de dormir, j’ai insisté pour qu’elles viennent me rencontrer. J’avais vu ces deux personnes faisant le ménage, à mon arrivée, dans le hall de l’hôtel. Elles déclarent être bénévoles, ne rien faire de spécial, qu’ils font ce qu’on leur demande et faire du travail général. Ils mentionnent qu’ils sont des amis de la famille De Vito. Il s’agit de (informations nominatives). De plus, l’un d’entre eux déclare qu’il a seulement tourné en rond. »

La CSN entend utiliser tous les recours à sa disposition afin de faire respecter les lois anti-briseurs de grève qu’il s’agisse de l’hôtel Espresso, du Holiday Inn select Sinomonde ou du Regency Hyatt.

Conflits de travail Rappelons que des conflits de travail sévissent toujours à l’hôtel Regency Hyatt, depuis le 25 juillet dernier, ainsi qu’au Holiday Inn Select Sinomonde, en lock-out depuis le 5 août et à l’hôtel Espresso qui a déclenché un lock-out, le 16 août.

En négociation, les représentants des salarié-es recherchent des gains semblables à ceux obtenus par les salarié-es de l’hôtel Château Cartier de Gatineau ainsi que ceux du Quality de Sherbrooke, en ce qui a trait aux demandes communes des salarié-es l’hôtellerie, partout au Québec. Ils réclament une meilleure protection des emplois, la protection de leur pouvoir d’achat ainsi qu’une bonification de la participation de leurs employeurs aux régimes de retraite.

La présente ronde de négociations coordonnées regroupe 35 syndicats représentant 5500 travailleuses et travailleurs du secteur de l’hôtellerie dans les régions du Grand Montréal, de Québec, de l’Estrie, de la Montérégie et de l’Outaouais. Fondée en 1921, la CSN rassemble 300 000 membres, et ce, tant dans les secteurs public que privé.

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