Consultations prébudgétaires fédérales

La CSN appelle le gouvernement à soutenir l’économie

Lors de sa présentation au Comité permanent des finances sur les consultations prébudgétaires du gouvernement fédéral, le trésorier de la CSN, Pierre Patry, l’a invité à mettre de côté sa stratégie de réduction du déficit afin de se donner les marges de manœuvre pour intervenir adéquatement afin de soutenir la relance économique et de maintenir les services publics. « Il est impératif que le gouvernement s’inscrive dans une stratégie interventionniste. La situation économique actuelle ne fait aucun doute sur le nécessaire soutien que doit apporter l’État. Celui-ci doit se manifester par une contribution plus importante du fédéral dans le financement de la santé, dans l’éducation et dans le rééquilibrage des transferts aux provinces. Continuer la lutte au déficit budgétaire, au détriment des vrais priorités, serait une grave erreur », estime Pierre Patry.

Pour la CSN, l’entêtement du gouvernement Harper dans sa poursuite de l’atteinte de l’équilibre budgétaire dès 2014-2015 exigera de nouvelles compressions récurrentes de l’ordre de 4 milliards de dollars à compter de 2014-2015. Aussi, dès l’automne 2011, les ministères et organismes fédéraux devront proposer au Conseil du Trésor des moyens pour réduire leurs dépenses de 5 à 10 %. « Le fédéral peut tolérer une situation de déficit pendant quelques années de plus. En outre, nous lui reprochons d’avoir accordé au cours des dernières années des baisses d’impôts, en particulier pour les entreprises, qui ont contribué à creuser le déficit. Cela s’est avéré une stratégie coûteuse et inefficace, en plus de mettre à mal les missions importantes de l’État. Il est temps que cette situation cesse », commente le trésorier de la CSN.

Transferts fédéraux La CSN a profité de l’occasion pour réitérer l’importance de rehausser les transferts fédéraux. Si le ministre des Finances a respecté jusqu’ici son engagement à maintenir ces transferts aux provinces, il a malheureusement averti celles-ci qu’elles ne pourraient pas nécessairement compter sur le même niveau de financement dans l’avenir. Pourtant, dans le domaine de l’éducation postsecondaire, le gouvernement du Québec attend toujours les 800 millions de dollars additionnels qui permettraient de retrouver le financement fédéral de 1994-1995 en termes réels.

Dans la santé, on constate que même avec une croissance moyenne du financement de 6 %, ces dernières années, le système peine à répondre aux besoins de la population. « Il est donc clair qu’en 2014, il faut s’assurer de la reconduction des transferts financiers selon la formule actuelle », ajoute Pierre Patry.

Autres revendications La CSN réaffirme ses demandes afin que des changements soient apportés au régime d’assurance emploi pour améliorer l’accessibilité, augmenter le taux des prestations et abolir le délai de carence.

La CSN considère qu’en matière de politique industrielle, il est plus que temps que le gouvernement Harper mette en avant des mesures sérieuses pour accélérer la transition vers une économie durable, moins intensive en production de gaz à effet de serre (GES). De plus, la CSN désire que le gouvernement continue d’appuyer une politique à l’égard des taux d’intérêt qui mette à l’abri les entreprises canadiennes, notamment celles qui exportent leurs produits.

Selon la CSN, une consultation publique permettrait d’évaluer les options qui s’offrent pour modifier le régime de retraite canadien de façon à ce qu’il garantisse efficacement la sécurité du revenu des travailleurs et des travailleuses à la retraite. « Parmi ces options, la bonification du régime public et la création de régimes complémentaires obligatoires couvrant tous les Canadiens doivent être discutées et évaluées sérieusement », précise le trésorier de la CSN.

Monsieur Patry a tenu à rappeler au gouvernement Harper qu’il devait aussi poser des gestes à la hauteur des problèmes que vivent les Autochtones au Canada. « La situation des Autochtones au Canada est un scandale national qui n’en finit plus de durer. Le taux de chômage qu’ils connaissent est deux fois plus élevé que celui de la population en général. De plus, alors que le Canada se situe au 8e rang, selon l’indice de développement humain, les communautés des Premières Nations se retrouvent, elles, au 78e rang. C’est tout à fait inacceptable. »

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