La CSN-Construction réfute les allégations du président de la FTQ-Construction, Yves Mercure, voulant que le crime organisé soit présent dans toutes les organisations syndicales du secteur de la construction. « Si M. Mercure considère qu’il doit faire le ménage dans son organisation, c’est son affaire, a réagi Aldo Miguel Paolinelli, président de la CSN-Construction. En ce qui nous concerne, notre fédération défend des principes de transparence, de justice et de démocratie syndicale. Nous n’avons rien à voir avec le banditisme. » D’ailleurs, la fédération revendique depuis longtemps que le gouvernement institue une enquête publique pour faire la lumière sur la situation de l’industrie. « La construction traverse une crise profonde qui nécessite de découvrir la vérité sur les situations d’intimidation et de discrimination, sur le travail au noir, sur les cas de collusion et de corruption ainsi que sur le processus d’octroi des contrats à tous les paliers », a déclaré Aldo Miguel Paolinelli. Depuis des années, la CSN-Construction dénonce toutes les pratiques qui causent un tort aux travailleuses et aux travailleurs, à leurs conditions de travail, à leurs revenus, à leurs emplois et à l’exercice de leurs droits syndicaux, dont le droit d’association. « Sur plusieurs chantiers, nos membres sont victimes de discrimination et d’intimidation, a poursuivi le porte-parole syndical. Des plaintes ont été déposées à cet égard, mais nous considérons que l’une des conditions pour assurer un véritable droit au travail est de retirer le placement des travailleurs des responsabilités des organisations syndicales. La référence de main-d’œuvre doit être confiée à un organisme indépendant et neutre. Que demande l’ouvrier, en plus de travailler pour son bien-être et celui de sa famille ? Tout simplement de pouvoir le faire dans un milieu sain. Toutes les conditions doivent être mises en place pour lui assurer un travail décent dans une industrie qui est déjà difficile au plan de la santé et de la sécurité du travail. » Rumeurs de démission d’André Ménard En outre, si les rumeurs voulant que le pdg de la Commission de la construction du Québec, André Ménard, démissionne à la suite de pressions exercées par la ministre du Travail s’avèrent, ces dernières seraient la démonstration que le gouvernement Charest n’assume pas ses responsabilités politiques en continuant de refuser d’instituer une commission d’enquête publique dans le secteur de la construction. Si le gouvernement veut nous faire croire qu’il a mis le couvert sur tous les problèmes que vit la construction, il redescendra rapidement sur terre. Selon la fédération, André Ménard semble être le bouc émissaire tout désigné par le gouvernement Charest pour payer pour sa propre inaction. Les faits connus qui auraient poussé ce dernier vers la sortie ne sont qu’un prétexte pour donner l’impression que les libéraux maîtrisent la situation dans ce secteur. « Les problèmes demeurent entiers, a dénoncé le porte-parole de la CSN-Construction. Nous continuons de réclamer une commission d’enquête pour assainir l’industrie de la construction. » Il faut donc, estime la CSN-Construction, agir pour lutter efficacement contre le travail au noir. Cette économie clandestine prive des milliers de travailleurs d’emplois et de revenus décents tout en participant à la crise des finances publiques par les malversations qui résultent entre autres d’un système pyramidal de sous-traitance. En outre, le vol organisé qui découle du processus d’octroi des contrats qui impliquent tous les paliers de décisions politiques contribuent à l’affaiblissement de notre démocratie.