Sécurité d’emploi, horaires de travail, conciliation famille–travail

La CSN–Construction se prépare pour les prochaines négociations

Réunis en bureau fédéral les 14 et 15 mars 2012, les 13 syndicats régionaux de la CSN-Construction ont donné le coup d’envoi à la prochaine ronde de négociations dans l’industrie. Quelques 75 assemblées de consultation se tiendront partout au Québec, d’ici la fin d’avril, afin que les 18 000 membres de la CSN-Construction se prononcent sur les enjeux qui devraient être au cœur des prochaines négociations.

Afin de bien démarrer ces consultations, les syndicats ont partagé leur analyse de la conjoncture et identifié certaines grandes orientations pour le renouvellement des quatre conventions collectives de l’industrie, qui viendront à échéance en avril 2013.

Sécurité d’emploi En tête de liste des revendications que portera la CSN-Construction, on retrouvera une meilleure sécurité d’emploi pour les ouvriers de l’industrie. Les dispositions à cet égard dans les conventions collectives sont bien minces source de casse-têtes budgétaires et familiaux pour de nombreux travailleurs incapables de savoir combien de temps ils travailleront durant l’année. Il s’agit là d’une revendication de longue date de la fédération.

Pour le président de la CSN-Construction, Aldo Miguel Paolinelli, l’industrie est mûre pour ce genre de progrès qui fait partie de plusieurs conventions collectives au Québec. « Pendant longtemps, la pratique du placement syndical a fait en sorte que certaines unions préféraient imposer arbitrairement leurs choix plutôt que de négocier des principes objectifs. Ce système sera aboli dès le 2 décembre 2012 : il n’y a plus d’obstacle à la négociation de telles dispositions. Ce serait à l’avantage évident des salarié-es de l’industrie que tous les syndicats fassent front commun sur le principe de la sécurité d’emploi. Ce n’est pas normal que nos conventions soient si fables à cet égard dans une industrie où 100 % de la main-d’œuvre est syndiquée. Il faut saisir l’occasion des prochaines négociations pour corriger cette anomalie. »

En outre pour la CSN-Construction, l’absence de sécurité d’emploi dans l’industrie explique en bonne partie pourquoi les ouvriers se sentent parfois forcés d’accepter les entorses aux conventions collectives et aux règles de santé-sécurité sur les chantiers, de crainte de subir les foudres de patrons dont le droit de gérance est absolu. Il s’agit donc là d’un levier important pour améliorer le bilan désastreux de l’industrie en matière d’accidents de travail.

Horaires de travail Les membres de la CSN-Construction devront aussi se prononcer sur une proposition visant la journée de huit heures de travail, à l’exception des chantiers à baraquements. Quelque 130 ans après les premières mobilisations à cet égard partout sur la planète, dans la construction, il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Les journées de 10 et de 12 heures et les semaines de 6 jours sont fort répandues dans l’industrie.

Soulignons quelques impacts négatifs pour les travailleurs des trop longues journées de travail dans l’industrie, notamment : • les risques d’accidents de travail en fin de journée sont plus élevés ; • l’augmentation des risques de détérioration du niveau de santé ; • à long terme, la dégradation générale de l’état de santé en fin de carrière.

Conciliation famille-travail La CSN-Construction défendra également une meilleure conciliation entre travail et obligations familiales. Une des voies que la fédération analysera est celle d’avoir recours à un organisme spécialisé dans les services d’accomodement pour les travailleuses et les travailleurs et leurs familles, financés par une cotisation patronale.

Demandes pécuniaires Enfin, la fédération identifie le partage de la richesse générée dans l’industrie comme une priorité des prochaines négociations. Bien que l’industrie roule à plein régime actuellement et que, selon la Commission de la construction du Québec (CCQ), l’année 2012 s’annonce encore plus florissante que 2011, la CSN-Construction constate que les travailleuses et les travailleurs ne reçoivent pas leur juste part de cette vitalité économique. Il ne s’agit pas que des salaires, mais aussi des compensations pour les déplacements et des avantages sociaux qui méritent d’être redressés afin d’assurer aux travailleuses et aux travailleurs qu’ils reçoivent leur juste part.

À l’issue des consultations auprès de ses membres, la CSN-Construction précisera ses revendications sur ces quatre enjeux ainsi que sur d’autres aspects concernant les membres œuvrant dans certains métiers et occupations. Enfin, un bilan des plate formes découlant des négociations précédentes permettra de compléter les thématiques de négociations.

Les syndicats de la CSN-Construction se réuniront à nouveau en mai prochain afin de faire le bilan de cette première tournée de consultation. Une seconde tournée se tiendra à la fin de l’été pour adopter le projet de convention collective qui sera le fruit des consultations qui débutent dès maintenant.

À propos Fondée en 1924, la CSN-Construction réunit aujourd’hui quelque 18 000 ouvriers de tous les métiers de l’industrie. Elle est une des huit fédérations composant la Confédération des syndicats nationaux. La CSN, ce sont 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les milieux d’activité.

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