Campagne électorale québécoise

La CSN interpellera les partis sur sa plateforme de revendications

Réunis en conseil confédéral au Palais des congrès de Montréal depuis hier, les quelque 350 délégué-es de la Confédération des syndicats nationaux ont adopté une proposition invitant les membres de la CSN à prendre une part active dans la campagne électorale en interpellant les candidates et les candidats des différentes formations politiques pour promouvoir ses revendications syndicales. Les délégué-es de la CSN ont aussi voté d’inviter tous les membres des syndicats affiliés et la population québécoise à exercer leur droit en favorisant les candidatures progressistes. « Les élections et les campagnes qui les précèdent sont un moment déterminant pour les citoyennes et les citoyens de décider ce qu’ils souhaitent comme société, a déclaré le président de la CSN, Jacques Létourneau. Bien qu’il ne soit pas exclusif, il s’agit d’un espace dans notre démocratie pour débattre et échanger. Nous invitons nos membres à intervenir dans leurs circonscriptions non seulement en exerçant leur droit de vote, mais également en interpellant les chefs et les candidats des partis politiques pour qu’ils s’engagent sur nos principales revendications. » Pour entendre l’allocution d’ouverture de Jacques Létourneau, cliquez ici. Depuis sa fondation, en 1921, la CSN n’a jamais appuyé une formation politique ou une candidature. « La CSN est une organisation indépendante et libre qui œuvre pour l’amélioration des conditions de travail et de vie de ses membres et de la population en général et, en ce sens, notre action dépasse le cadre de la négociation collective, a ajouté Jacques Létourneau. Nos membres sont des travailleuses et des travailleurs, mais aussi des citoyens. » La CSN aurait certes souhaité que les partis souverainistes s’entendent pour former une coalition afin de favoriser l’élection du plus grand nombre de député-es indépendantistes à l’Assemblée nationale. « Pour l’avènement du pays que nous voulons, l’intérêt aurait été au moins qu’ils tentent le coup, mais il faut croire que les lignes partisanes semblent infranchissables », a déploré le porte-parole syndical. Contrairement aux élections précédentes, la CSN n’a pas procédé à l’analyse du programme des partis en raison du dernier scrutin qui n’est pas si loin, mais a présenté un bilan des 18 mois de pouvoir du Parti québécois. « Il y a eu des bons points, comme la fermeture de Gentilly, et la politique industrielle qu’il a présentée en octobre, a-t-il poursuivi. Mais la poursuite des privatisations dans la santé et le dernier budget toujours marqué par les politiques d’austérité ont contribué à entacher sa feuille de route. » « Le fait est qu’actuellement, la plupart des partis politiques ne proposent pas à la population québécoise des options différenciées de gestion des finances publiques ou en matière d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures », a mentionné comme exemple Jacques Létourneau. La CSN souhaite un large débat sur la fiscalité, le financement des services publics et les programmes sociaux pour en assurer la qualité, l’accessibilité et la pérennité. Elle aimerait aussi entendre ce que les partis ont à dire sur l’écofiscalité, soit le développement de technologies propres et la mise en place des mesures fiscales qui obligent les entreprises à payer les coûts réels associés à leur production tout en assurant une transition juste pour les travailleuses et les travailleurs. Pour la CSN, la stratégie énergétique est à repenser. En ce sens, elle souhaite éviter toute précipitation dans le dossier des hydrocarbures et considère essentielle la tenue d’audiences publiques avant de procéder à de l’exploration en territoire québécois. « La campagne électorale doit permettre de connaître les intentions des partis sur ces débats qui doivent se tenir rapidement après la formation du prochain gouvernement », a précisé le président de la CSN. Jusqu’à maintenant la ligne dominante semble être la poursuite des politiques restrictives et des attaques contre les lois du travail et les services publics. « Il faudra bien un jour briser le cycle de l’austérité. Ce sera le sens de nos interventions jusqu’au 7 avril. » Les candidates et les candidats seront aussi interpellés sur la nécessité de réformer le mode de scrutin, dans un objectif de favoriser la participation citoyenne et les points de vue exprimés lors des élections ; sur la hausse du salaire minimum ; la protection des salarié-es à statut précaire ; la réglementation des agences de placement ; la modernisation du Code du travail au regard notamment de la notion d’établissement ; l’établissement d’un régime de retraite pour tous les travailleurs et toutes les travailleuses, à partir de cotisations patronales ; et enfin, assurer l’universalité et l’expansion des services publics. La CSN souhaite également que soient promues les valeurs de laïcité et de neutralité religieuse de l’État tout en reconnaissant aux travailleuses et aux travailleurs déjà à l’emploi du secteur public un régime de droits acquis concernant le port des signes religieux. Les membres du comité exécutif de la CSN ont aussi informé les délégué-es du conseil confédéral de leurs intentions quant au renouvellement de mandat lors du 64e Congrès qui se déroulera à Québec du 26 au 30 mai, au Centre des congrès de Québec. La 3e vice-présidente Denise Boucher a annoncé qu’elle ne se représenterait pas. Tous les autres membres ont l’intention de demander au congrès un autre mandat, soit Jacques Létourneau, à la présidence, Jean Lortie, au secrétariat général, Pierre Patry, à la trésorerie, Francine Lévesque, à la 1ere vice-présidence, et Jean Lacharité, à la 2e vice-présidence. Écoutez le résumé de l’intervention de Jacques Létourneau en 2 minutes

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