Consultations prébudgétaires

La CSN réclame une intervention vigoureuse pour faire face à la crise

Participant ce matin aux consultations prébudgétaires de la ministre des Finances du Québec, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) a rappelé l’importance pour le gouvernement du Québec d’aller plus loin que les initiatives déjà annoncées pour faire face à la récession qui s’aggrave, en mettant en avant des politiques structurelles pour susciter le développement économique et social à moyen et à long termes.

« Le gouvernement doit renoncer au déficit zéro pour les prochaines années et la Loi sur l’équilibre budgétaire ne doit pas être un carcan qui empêche le gouvernement d’agir et de soutenir l’activité économique », a plaidé la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.

Ainsi la CSN demande au gouvernement de surseoir à la contribution prévue pour l’exercice budgétaire 2009-2010 dans le Fonds des générations. Les sommes ainsi dégagées permettraient au gouvernement du Québec de mettre en œuvre, en partie du moins, un plan de relance économique crédible, en conjonction avec le maintien des programmes sociaux et des services publics.

La CSN considère qu’il devrait y avoir un moratoire sur les hausses de tarifs puisque celles-ci viennent réduire le pouvoir d’achat des particuliers, ce qui doit être évité dans la conjoncture actuelle. « Lorsque le rapport Montmarquette a été rendu public, nous avions salué la prudence des réactions de la ministre des Finances. Cette prudence est plus que jamais de mise puisqu’il s’agit de choix de société fondamentaux. Nous réclamerons le cas échéant une vaste consultation publique sur cette question », d’insister la leader syndicale.

Concernant la demande par certaines associations patronales d’accélérer l’élimination de la taxe sur le capital, la CSN estime que cette mesure est peu susceptible de générer des investissements additionnels, spécialement en période de récession. D’autant que le crédit de taxe déjà existant favorise les entreprises qui investissent en ce moment.

La CSN croit que l’injection d’argent neuf dans le système de santé et de services sociaux public est essentielle. Le gouvernement doit aussi intensifier les travaux des comités paritaires sur la réorganisation du travail dans des secteurs prioritaires comme les salles d’urgence et d’opération, les soins de longue durée et le soutien à domicile.

L’éducation et la formation professionnelle sont assurément des facteurs déterminants et structurants. Une attention particulière doit être portée aux cégeps en région. La CSN souhaite par ailleurs que le gouvernement du Québec continue de réclamer une bonification de 800 millions de dollars des transferts fédéraux pour l’éducation postsecondaire.

Le gouvernement doit également s’assurer d’engager tous les fonds nécessaires dans les programmes d’infrastructures à frais partagés avec le gouvernement fédéral, de façon à avoir accès à la totalité des aides fédérales. Les mesures favorisant le développement durable, comme le transport en commun, l’efficacité énergétique ou le développement d’énergie verte, doivent être priorisées.

« Alors que la capacité d’investissement de la Société générale de financement (SGF) a été augmentée d’un milliard de dollars sur deux ans et que le programme Renfort d’Investissement Québec permet de mobiliser un milliard de plus, nous croyons que ces sommes ne seront pas suffisantes devant les besoins immenses, notamment dans les secteurs manufacturier et forestier. Une majoration du crédit d’impôts pour souscriptions à un fonds de travailleurs, serait certainement une mesure appropriée de soutien aux entreprises et aux particuliers dans cette conjoncture difficile », a suggéré le trésorier de la CSN, Pierre Patry.

Finalement, sur cet outil collectif qu’est la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), la CSN croit que l’heure est au recen¬trage de sa mission. Étant donné que l’environnement financier mondial sera vraisemblablement difficile pour quelques années encore, il serait sans doute avisé pour la CDPQ de mettre davantage l’accent sur le financement de l’économie québé¬coise. L’investissement au Québec est d’ailleurs tout à fait compatible avec le rôle de fiduciaire de la CDPQ. Avec les difficultés actuelles, ces deux missions complémentaires doivent revenir à l’avant-scène dans la gestion de l’institution.

La CSN représente plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, et ce, tant dans les secteurs privé que public.

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