Les travailleuses et les travailleurs du dépanneur Couche-Tard situé au coin des rues d’Iberville et Jean-Talon, fermé sauvagement pour des motifs antisyndicaux, ont pris part, aujourd’hui, au conseil confédéral de la CSN, l’instance suprême de la centrale syndicale entre les congrès. Ils ont présenté une proposition à l’effet de mener des actions de visibilité partout au Québec, la semaine prochaine, à l’occasion de la Journée mondiale d’action pour le travail décent, le 7 octobre. La proposition a été adoptée à l’unanimité par les délégué-es.
Ces salarié-es luttent pour des conditions de travail décentes et pour obtenir le respect de leur employeur. C’est pour cela que les travailleuses et les travailleurs de quatre dépanneurs Couche-Tard se sont syndiqués plus tôt cette année. En négociation, ils réclament, notamment :
• quatre journées de maladie ; • un bouton de panique en cas de hold-up ; • un suivi psychologique pour les victimes d’agressions armées ; • des règles objectives pour les octrois de postes et les choix d’horaires et de vacances ; • le respect des normes du travail et des lois sur la santé et la sécurité ; • une échelle salariale menant vers un taux horaire d’environ 12,50 $ l’heure au sommet.
Des syndicats CSN de tous les milieux d’activité participeront à ces actions de visibilité en signe de solidarité avec ces travailleuses et ces travailleurs pour qui l’amélioration des conditions de travail est non seulement nécessaire mais souhaitable et réaliste.
D’autres actions de visibilité inédites sont également en préparation. Rappelons que les salarié-es des Couche-Tard de Saint-Liboire et du boulevard Édouard, à Longueuil (arrondissement Saint-Hubert) sont actuellement à la recherche d’un premier contrat de travail.
Fermeture sauvage Par ailleurs, la Commission des relations du travail (CRT) a rendu aujourd’hui sa décision quant à l’ordonnance provisoire demandée par les 13 salarié-es du dépanneur situé au coin des rues d’Iberville et Jean-Talon, à Montréal. Ceux-ci demandaient d’urgence à la CRT d’obliger Couche-Tard à rouvrir l’établissement puisqu’il a été fermé pour des raisons antisyndicales. La CRT renvoie les parties débattre sur le fond du dossier.
Bien que le Commissaire Jacques Vignola ne tranche pas quant aux accusations d’antisyndicalisme envers Couche-Tard, il juge que le Code du travail ne lui permet pas d’ordonner la réouverture d’un établissement qui semble fermé définitivement. Dans sa décision, le commissaire écrit que Couche-Tard « résiste énergiquement à cette campagne (de syndicalisation) et indique sans embages que la syndicalisation est incompatible avec son entreprise ».
Il renvoie les parties débattre du fond de la cause qui sera au cœur d’une demande d’ordonnance permanente présentée par les salarié-es. À l’instar de leurs 11 collègues du dépanneur situé au coin des rues Saint-Denis et Beaubien, ils réclament des montants en dommages et intérêts totalisant plus d’un million de dollars pour avoir été illégalement congédiés. Il est possible que ces deux causes soient réunies pour être traitées en un bloc par la CRT. Des dates d’audition dans la cause de Saint-Denis-Beaubien sont prévues jusqu’en février 2012.