Chantier de l’autoroute 30

La CSST constate de nouveau des manquements graves

Malgré la mort d’un travailleur sur le chantier de l’autoroute 30, au début du mois de septembre, l’entreprise NA30 tarde à mettre en œuvre les recommandations formulées par la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST). De plus, d’autres manquements aux mesures de sécurité sur un tel chantier ont été constatées par un inspecteur de la CSST. Ces manquements sont colligés dans son rapport d’inspection daté du 12 septembre. La CSN-Construction exige de l’entreprise qu’elle se conforme sans délai à ses obligations légales.

La visite d’un inspecteur de la CSST visait à vérifier la mise en œuvre des recommandations qu’il avait formulées à la suite d’un accident ayant causé la mort d’un travailleur, le 2 septembre. La CSST avait exigé de l’entreprise qu’elle apporte un certain nombre de changements à ses pratiques concernant les déplacements des véhicules, notamment la présence en tout temps d’un signaleur dédié à guider le conducteur lors de manœuvre de reculs et à éviter toute situation de danger potentiel pour les autres travailleurs du chantier, le plus important chantier de voirie présentement au Québec. Toutefois, la CSN-Construction a constaté à plusieurs reprises que ces mesures ne sont toujours pas appliquées systématiquement comme il se doit. Elle avait dénoncé cette situation à l’occasion d’une sortie de presse, le 8 septembre et elle avait demandé à la CSST de retourner vérifier la situation.

Or, la CSST a effectivement constaté des manquements, dont quelques-uns sont reliés au rôle que doivent jouer les signaleurs sur un chantier. Non seulement ceux-ci doivent-ils être nommés mais ils doivent être dédiés exclusivement à cette tâche et, surtout, ils doivent jouir d’une certaine autorité sur leurs collègues. Or, il appert que sur ce chantier, le rôle des signaleurs n’est pas valorisé suffisamment par l’entreprise. En outre, la CSST a également constaté d’autres situations de risques pour la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs sur ce chantier.

Pour le président de la CSN-Construction, Aldo Miguel Paolinelli le mépris de l’entreprise NA-30 au regard du droit fondamental des travailleuses et des travailleurs à un environnement sain et sécuritaire dépasse l’entendement. « Nous voulons bien comprendre que l’entreprise a de la difficulté à gérer ce chantier, qui est énorme et complexe. Mais cela fait près d’un mois que la CSST a exigé des changements, notamment en ce qui a trait au rôle des signaleurs sur le chantier et l’entreprise ne s’est toujours pas conformé. C’est un comportement inacceptable. »

Autres manquements Soulignons par ailleurs que la CSST a dû faire une autre intervention, ce matin même, sur ce chantier pour forcer la mise sous scellé d’une grue dont les freins ne fonctionnaient pas correctement. En outre, pour certains secteurs du chantier, l’entreprise ne délègue pas une personne en position décisionnelle pour participer aux réunions des comités dont le mandat est de veiller à la santé et à la sécurité dans chacun des secteurs du chantier.

Fondée en 1924, la CSN-Construction représente aujourd’hui 18 000 travailleuses et travailleurs de l’industrie de la construction, partout au Québec. Elle est affiliée à la Confédération des syndicats nationaux qui regroupe 300 000 salarié-es de tous les secteurs d’activité.

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