La CSN veut des solutions pour garder les ouvriers spécialisés dans le secteur public

Parce que les conditions de travail offertes aux ouvriers spécialisés du secteur public accusent un retard important par rapport à celles offertes dans le secteur privé, les établissements publics ont de plus en plus de difficulté à pourvoir les postes vacants. Par conséquent, ils se tournent vers la sous-traitance dans le secteur privé, ce qui coûte globalement beaucoup plus cher à l’État québécois. La Confédération des syndicats nationaux réclame des candidats actuellement en campagne électorale qu’ils s’engagent à appuyer la mise en place d’une table de négociation où les syndicats et le Conseil du trésor pourront trouver des solutions.

« Nous sommes face à un exemple patent de mal-financement de nos services publics. Les directions d’établissements sont de plus en plus nombreuses à admettre que les Québécoises et les Québécois en auraient plus pour leur argent si on exécutait le maximum de travaux d’entretien des bâtiments à l’interne. Pour corriger cette situation, il n’y a pas d’autres moyens que la recherche de solutions négociées. C’est pourquoi nous appelons le Conseil du trésor à prendre ses responsabilités en convoquant les parties à une table de négociation » explique la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque.

Rappelons qu’un groupe de travail réunissant les parties syndicales et patronales, mis sur pied dans la foulée des dernières négociations du secteur public, a produit un rapport contenant différentes pistes de solutionsdont certaines pourraient servir de base aux discussions avec le Conseil du trésor.

Le retard salarial qu’accusent les ouvriers spécialisés du secteur public par rapport à leur vis-à-vis de tous les autres secteurs est bien réel. Il dépasse les 30 % dans certains cas. Les établissements ont donc énormément de difficultés à retenir leur main-d’œuvre et à attirer la relève. Plus ils se tournent vers le secteur privé, plus ils perdent l’expertise interne et, si rien n’est fait éventuellement, les établissements n’auront plus d’ouvriers spécialisés à leur emploi et ils ne pourront compter que sur la sous-traitance. Des études menées au CHUM ont montré qu’il pouvait en coûter jusqu’à quatre fois plus cher de faire appel au secteur privé, puisque les travailleurs y sont mieux rémunérés et que l’entreprise doit dégager des profits. De plus, pour le travail effectué en heures supplémentaires, les coûts sont faramineux au privé comparativement aux taux prévus aux conventions collectives du secteur public.

Mobilisation intersyndicale La CSN entend mettre la pression nécessaire afin d’obtenir cette table de négociation. Cette revendication est partagée par les autres organisations syndicales du secteur public, représentant des ouvriers spécialisés, soient la FTQ, la CSQ et le SFPQ. Au total, le secteur public compte environ 7000 ouvriers spécialisés (électriciens, plombiers, tuyauteurs, frigoristes, mécaniciens, etc.).

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