Versement de « primes à la récompense » aux cadres

La FTPF demande à AbitibiBowater de retirer ce programme scandaleux de son plan de réorganisation

Jugeant le versement de « primes à la récompense » d’un montant de 6 millions de dollars à une cinquantaine de cadres du géant de l’industrie forestière AbitibiBowater de proprement scandaleux, la Fédération des travailleurs et travailleuses du papier et de la forêt (FTPF–CSN) réclame de la direction qu’elle retire ce point du plan de réorganisation avant les assemblées des créanciers qui se tiendront le 14 septembre. Dans le document de l’entreprise portant sur le plan de réorganisation et de transaction rendu public le 2 août, il est fait mention d’un « programme de motivation axé sur le rendement visant à récompenser les actions et les initiatives favorisant la réorganisation fructueuse et rapide de la société ». Ainsi, AbitibiBowater prévoit verser une somme de six millions de dollars à plus de 50 membres de la « direction, cadres supérieurs et cadres qui sont essentiels au rendement et à la réorganisation de la société ». Dans une lettre adressée au président et chef de la direction d’AbitibiBowater, David J. Paterson, le 7 septembre, le président de la FTPF–CSN, Sylvain Parent a qualifié ce programme d’inéquitable et d’inapproprié dans le contexte qui a conduit l’entreprise à émerger de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC). « Comment pouvez-vous permettre l’introduction de telles mesures de récompenses alors que l’ensemble des travailleurs de l’entreprise a concédé plus de 15 % de leurs conditions de travail pour permettre à l’entreprise de s’en sortir ? Comment pouvez-vous accepter d’instaurer de telles primes à la récompense alors que toutes celles applicables aux travailleurs pour récompenser la qualité de leur travail ont été abolies lors des dernières négociations ? Comment pouvez-vous accepter d’affecter des sommes d’argent à ces programmes incitatifs, alors que la retraite de milliers de retraités et futurs retraités est fragilisée et incertaine par les mesures d’allégements que vous avez obtenues auprès du gouvernement du Québec ? Comment pouvez-vous autoriser la mise sur pied de ces programmes alors que des milliers de travailleurs ont été mis à pied et ont perdu leur emploi par la suite de fermeture d’usine ? » Pour la fédération, qui représente plus de 1200 travailleuses et travailleurs d’AbitibiBowater, ces derniers et les retraités de l’entreprise ont consenti à des efforts importants pour assurer sa survie. « Alors que nos revenus et nos conditions de travail ont été affectés pour lui permettre de se sortir la tête de l’eau, l’entreprise entend verser une prime représentant entre 30 et 100 % du salaire des cadres comme si les efforts consentis ne reposaient que sur les têtes dirigeantes, a dénoncé Sylvain Parent. C’est inadmissible ! » La FTPF–CSN réclame donc du président d’AbitibiBowater qu’il retire le chapitre portant sur la rémunération de la direction et des administrateurs et des régimes et programmes incitatifs du plan de réorganisation et de transaction. « Nous vous demandons d’ajouter au plan de réorganisation et de transaction un engagement à l’effet qu’aucun bonus ou autres programmes incitatifs ne seront offerts aux dirigeants de l’entreprise », peut-on aussi lire dans la missive envoyée au haut dirigeant.

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