Pour un retour à la négociation au Journal de Montréal

Le Conseil central de la Montérégie (CSN) rencontre le caucus des députés du Parti québécois

Dans le cadre de la campagne de la CSN en appui aux 253 lock-outés du Journal de Montréal, le Conseil central de la Montérégie (CSN) rencontrera le caucus des députés du Parti québécois de la région aujourd’hui à 11 heures à Sorel-Tracy pour les sensibiliser sur les enjeux du conflit de travail qui perdure depuis plus d’un an et pour leur demander de faire pression auprès du gouvernement libéral afin qu’il intervienne pour favoriser une reprise des pourparlers. Accompagnée du président du Syndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal (CSN), Raynald Leblanc, la présidente du conseil central, Pierrette Poirier, demandera aux députés de réitérer leur appui à la motion qui a été unanimement adoptée par l’Assemblée nationale, le 24 novembre 2009. Présentée par le député de Québec solidaire, Amir Khadir, et appuyée par les députés François Rebello, du Parti québécois, et Gérard Deltel, de l’Action démocratique du Québec, la motion était ainsi libellée : Que l’Assemblée nationale invite la direction du Journal de Montréal et les quelque 250 syndiqués en lock-out depuis plus de 10 mois à négocier de bonne foi afin que les droits des travailleurs soient respectés et que les familles touchées puissent retrouver leur juste revenu avant l’arrivée de Noël. « Au cours de la dernière année, Quebecor a rejeté tous les appels à la négociation lancés par le syndicat, y compris les ouvertures à discuter des préoccupations patronales, à moins qu’il n’accepte d’abord le plan d’affaires de l’empire des communications, a dénoncé Pierrette Poirier. Le 11 décembre, l’employeur a même eu le culot de rajouter de nouvelles exigences de réduction de personnel, cette fois à la rédaction. Cette façon d’agir est inadmissible. Il est évident que si l’esprit des dispositions anti-briseurs de grève du Code du travail était respecté, Quebecor ne pourrait faire preuve d’autant de mépris à l’endroit de ses employés. » D’ailleurs, le syndicat a déposé une plainte de négociation de mauvaise foi contre leur employeur à la Commission des relations du travail le 10 mars. Depuis qu’ils ont été jetés sur le trottoir, il y a plus de 13 mois, le syndicat n’a cessé d’accumuler des preuves qui démontrent que leur employeur a toujours refusé de négocier avec diligence et bonne foi, conformément au Code du travail, dans le but de renouveler la convention collective. En décrétant le lock-out aux 253 vrais artisans du Journal de Montréal, le 24 janvier 2009, l’employeur n’a cherché qu’à imposer son « plan d’affaires » sans jamais vouloir entamer une réelle négociation avec le syndicat. Vaste campagne de la CSN Récemment, la CSN lançait une importante campagne d’appui aux 253 lock-outés. En plus d’intervenir auprès des élu-es de tous les paliers, la population est aussi sollicitée pour signer une pétition enjoignant le gouvernement à « mettre en branle tous les moyens dont il dispose afin de favoriser, dans les meilleurs délais, un règlement négocié satisfaisant pour les parties (nomination d’un médiateur spécial, intervention législative en vue de rééquilibrer le rapport de force, etc.) ». « Avec la publication quotidienne du Journal de Montréal, malgré le conflit de travail, le rapport de force est complètement déséquilibré, a poursuivi Raynald Leblanc. De plus, pour tenter d’endiguer la campagne que nous menons, Quebecor procède à un véritable dumping du journal. Il est massivement distribué gratuitement dans maints endroits de la région. Les gens ont tendance à oublier que les travailleuses et les travailleurs ont été cadenassés. » Le 24 janvier 2009, Quebecor jetait sur le trottoir les 253 employé-es de bureau et de rédaction après avoir exigé pas moins de 233 reculs à la convention collective. Son « plan d’affaires » : remplacer de bons emplois, majoritairement occupés par des femmes, par de la sous-traitance et permettre à l’ensemble de ses entreprises de presse d’alimenter en contenu le Journal de Montréal, à l’encontre des règles d’éthique journalistique qui assurent le droit du public à une information de qualité aux sources variées. Le conflit au Journal de Montréaln’a rien d’un conflit qui ne concerne que les parties impliquées. « Les médias sont importants dans une société démocratique comme la nôtre et actuellement, Pierre Karl Péladeau utilise son journal à des fins de propagande contre les syndicats et pour faire la promotion sans aucune gêne de l’ensemble des entreprises qui lui appartiennent, de conclure Pierrette Poirier. Il faut que des voix s’élèvent pour réclamer la reprise des négociations dans un esprit qui permettra de mettre fin au conflit. »

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