Le cyberharcèlement frappe un journaliste sur deux, mais les médias québécois tardent à l’intégrer dans leurs politiques de prévention. C’est ce que conclut un second rapport du partenariat FNCC-UQAM portant sur le phénomène du cyberharcèlement à l’endroit des travailleuses et des travailleurs de l’information, lequel a été rendu public aujourd’hui par la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN).
« Les lois du travail, tant au provincial qu’au fédéral, obligent l’employeur à mettre en place des politiques en matière de harcèlement psychologique et de la violence à caractère sexuel. Ce que l’étude nous démontre, c’est que les médias n’ont pas inclus le cyberharcèlement dans leur politique de prévention », dénonce la présidente de la FNCC–CSN, Annick Charette.
L’organisation syndicale a dévoilé cet après-midi une seconde étude, qui a été menée auprès de 12 gestionnaires de 8 médias québécois de différentes tailles par le professeur Stéphane Villeneuve et le doctorant Jérémie Bisaillon, tous deux chercheurs au département de didactique de l’Université du Québec à Montréal.
« Comme la première étude, publiée en 2022, a mis en lumière que plus de la moitié des journalistes était victimes de cyberharcèlement, nous avons voulu pousser plus loin la recherche. Devant l’augmentation de la méfiance envers les médias dans les dernières années, il nous est aussi apparu nécessaire de documenter les stratégies des organisations médiatiques pour prévenir et gérer les situations de cyberharcèlement », poursuit Annick Charette.
Pour un meilleur encadrement et plus de prévention
Dans leur étude, les chercheurs ont énoncé quatre recommandations afin de mieux encadrer les journalistes victimes de cyberharcèlement.
– Intégrer explicitement le cyberharcèlement aux politiques sur le harcèlement en milieu de travail ;
– Proposer des mesures en prévention du phénomène (formation, mise en place d’un registre des cas) ;
– Poursuivre les efforts pour offrir un soutien individualisé et rapide aux victimes, incluant un suivi ;
– Légiférer pour offrir davantage de moyens aux entreprises afin de prévenir et gérer le cyberharcèlement.
Face à ces résultats, la FNCC–CSN sollicitera, dans les prochaines semaines, ses syndicats affiliés, les entreprises de presse ainsi que les principaux représentants gouvernementaux afin de mettre en application les recommandations formulées dans ce rapport.
À propos :
Réalisée conjointement par la FNCC–CSN, le Service aux collectivités de l’UQAM et la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM, l’étude intitulée Cyberharcèlement dans le milieu de l’information : de la prévention à l’action a été réalisée par les chercheurs Stéphane Villeneuve, Jérémie Bisaillon et Clara Lhotellier, respectivement professeur, chargé de cours et étudiante à la maîtrise au Département de didactique de l’UQAM, auprès de 12 gestionnaires de 8 médias de différentes tailles du Québec.
La FNCC–CSN regroupe 6000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture.







