À la question portant sur la cohésion entre les orientations des organisations formant la CSN, plusieurs participantes et participants ont évoqué l’importance de « partir de la base ».
« Faut que ça parte du plancher et non le contraire », ont affirmé certains. « J’ai quitté une autre organisation exactement pour ça : on était gérés. On n’avait aucun contrôle sur notre syndicat ». D’autres ont toutefois nuancé. « Lorsqu’une organisation – un conseil central par exemple – se vote des orientations, ça vient des membres. Les syndicats ont aussi le devoir de faire vivre ces orientations, de les redescendre sur le plancher et d’y mener les débats. Ça part de la base, ça remonte, et ça doit redescendre. »
Sur l’éternel défi de favoriser la participation des membres, plusieurs ont souligné l’importance d’une communication efficace. Par efficace, on a sous-entendu « qui provoque l’écoute et engendre un dialogue ». D’autres ont évoqué la nécessité de bien comprendre la réalité des membres. Dans plusieurs syndicats, rejoindre les travailleuses et les travailleurs étrangers constitue un beau défi. « Chez nous, c’est 30 à 40 % de notre effectif. On a donc modifié nos méthodes pour aller vers une approche plus familiale, plus communautaire et ça fonctionne ! » Certains ont précisé avoir fait une place au sein du comité exécutif aux travailleuses et aux travailleurs d’origines diverses. « On n’a pas attendu qu’ils viennent à nous. On a pris les devants. Leur apport est précieux. »
À propos de ce que devrait être la priorité des actions politiques qui dénoncent les injustices vécues par les travailleuses et les travailleurs, le partage plus efficace de la richesse a largement été revendiqué. « Les plus riches de ce monde font 300 fois plus que nous autres. Y’en a de l’argent, de ce côté-là de la clôture. Ils ne veulent juste pas la partager. » Certains ont évoqué l’importance de partager non pas pour remettre aux individus, mais plutôt au collectif. « Dans les CPE, on a de plus en plus d’enfants à défis particuliers. On a besoin d’aide, on a besoin de soutien. Le partage de la richesse, ça doit servir au collectif aussi. »
Concernant la tenue d’éventuels états généraux sur le syndicalisme, la plupart étaient en faveur de ce genre d’exercice. Bien sûr, la délicate question de l’image médiatique du syndicalisme a fait réagir. « On est montré comme des chialeux, alors qu’on représente les solutions. Faut que le monde comprenne ça. » Toutefois, l’importance de la relève syndicale s’est démarquée comme l’un des enjeux prioritaires. « Si on est capables
d’attirer la relève, de convaincre de plus en plus de gens, il va en rester moins pour médire à propos des syndicats. La relève, c’est la clé. »
Finalement, l’analyse, le développement et l’exercice du rapport de force ont été ciblés comme étant prioritaires. Certains ont mis l’accent sur l’importance de bien calculer l’atterrissage suivant l’exercice musclé d’un rapport de force. « Quand ton rapport de force est très solide, les membres le savent et s’attendent à des résultats de même envergure. Il faut que le deal soit fort, sinon tes membres vont être déçus. De là toute l’importance d’analyser finement l’évolution de la conjoncture tout au long d’une négociation. »
Les résolutions seront débattues et soumises au vote demain.