Négociation chez Rio Tinto de Sorel-Tracy

Les 1200 syndiqué-es adoptent l’entente de principe

Les 1200 travailleuses et travailleurs syndiqués de Rio Tinto Fer et Titane ont entériné à 76,5 % l’entente de principe intervenue plus tôt avec leur employeur. Le vote par scrutin secret s’est tenu de 6 heures à 21 heures hier, soit 48 heures après le déroulement de l’assemblée générale qui a eu lieu en deux temps, les 29 et 30 septembre à Sorel-Tracy. La ratification de l’entente vient mettre un terme à plusieurs mois de négociation intense, leur convention collective étant échue depuis le 29 avril 2013. Bien que l’entente prévoit des avancées appréciables, le président du Syndicat des ouvriers du Fer et Titane (CSN), Jacques Boissonneau, est tout de même d’avis que cette ronde de négociation a été l’une des plus difficiles qu’il ait connue, du fait que la préservation des emplois est devenue un enjeu prioritaire pour le comité de négociation. « Nous avons recommandé à nos membres d’accepter l’entente. Nous avons dû faire des choix parfois déchirants en raison du contexte économique très précaire, mais aussi à cause de décisions d’affaires discutables de Rio Tinto, comme l’achat d’Alcan à un prix exorbitant en 2007. Cette transaction a notamment entraîné une dépréciation de plusieurs milliards de dollars de certains actifs de l’entreprise. Ce sont les travailleuses et les travailleurs qui en subissent maintenant les contrecoups. Cependant, nous avons réussi à protéger les emplois des salariés affectés par une réorganisation du travail, tout en améliorant la rémunération globale. » Le nouveau contrat, qui sera en vigueur jusqu’au 29 avril 2019, prévoit ainsi certains aménagements relatifs à l’organisation du travail de même qu’aux fonctions et aux tâches des salarié-es de différents départements ou secteurs. Certaines catégories d’emploi seront ainsi appelées à disparaître du fait qu’elles pourraient être confiées à la sous-traitance, sans toutefois entraîner de mise à pied. L’employeur s’est aussi engagé à ne pas utiliser la sous-traitance pendant un éventuel conflit de travail. La nouvelle convention collective comporte une modification du programme déjà existant de protection des emplois, notamment l’amélioration du revenu en cas de mise à pied. Le supplément additionnel aux prestations d’assurance-emploi, une disposition présente dans l’ancienne convention, sera porté à 220 $ par semaine. De plus, l’employeur assumera en totalité le paiement de la prime d’assurance collective pour le personnel visé, soit un montant de 309,44 $ par mois, et ce, jusqu’au rappel au travail. Des gains d’ordre monétaire appréciables

De façon globale, les gains d’ordre monétaire représentent une hausse de la masse salariale de 35,7 % pour la durée de la convention collective et pourraient atteindre 41,9 % si l’inflation était de 2,2 % par année, selon les projections mêmes de l’employeur.

Ces bénéfices se détaillent en trois points. En premier lieu, des hausses des salaires avoisinant 14 % sont consenties aux travailleuses et aux travailleurs. Ceux-ci seront indexés selon une formule avantageuse de protection des revenus.

Deuxièmement, de ces gains découlent des améliorations au régime de retraite, lequel est constitué de deux volets. Pour les salariés visés par la portion du régime à cotisation déterminée, dont la part de l’employeur est fixée à 7 %, un montant forfaitaire de 2000 $ sera versé dans le REER collectif de chacun d’eux, et ce, dès la première année. Pour celles et ceux concernés par la partie dite hybride du régime, qui comprend un volet à prestations déterminées et un autre à cotisation déterminée, la part de l’employeur passera de 4,5 % à 5 %.

En dernier lieu, parmi ces gains d’ordre monétaire, mentionnons la reconduction et l’amélioration des dispositions sur le Fond de reconnaissance des aînés, une mesure applicable jusqu’en 2019 qui permettra aux salarié-es préretraités de bénéficier d’une baisse notable des coûts de leur part d’assurance collective. Une autre mesure facilitera la retraite pour celles et ceux qui souhaiteront partir avant le 31 décembre 2014. Enfin, l’employeur consent à verser à la signature de la convention collective un montant forfaitaire totalisant près de 5 millions de dollars, soit 4000 $ pour chacun des 1200 employé-es.

À propos du syndicat Le Syndicat des ouvriers du fer et titane (CSN) est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), qui rassemble quelque 30 000 membres. Il est aussi affilié au Conseil central de la Montérégie et à la Confédération des syndicats nationaux, cette dernière regroupant plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs

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