Les audiences qui se sont déroulées aujourd’hui devant la Commission des relations du travail, à Sept-Îles, reprendront les 5 et 6 avril. Au cours de la journée, cette deuxième touchant la plainte d’intimidation et de discrimination déposée par Harold Richard contre la FTQ-Construction et Équipements Nordiques, plusieurs personnes sont venues témoigner des agissements visant à écarter des chantiers de construction les travailleuses et les travailleurs qui ne sont pas membres de la FTQ-Construction.
La CSN-Construction, qui plaide pour un véritable droit au travail, sans égard à l’affiliation syndicale, dénonce ces tactiques qui sont appliquées avec la complaisance d’Hydro-Québec sur les chantiers où elle est responsable des travaux. C’est le cas entre autres à La Romaine, un chantier où plus de la moitié des travailleurs proviennent de l’extérieur de la Côte-Nord, malgré l’engagement de la société d’État de privilégier l’embauche dans la région. Sur ce chantier, des représentants de la FTQ-Construction tentent de contrôler le placement des ouvriers en exerçant des pressions sur des travailleurs et sur des entrepreneurs.
Me Dany Milliard, l’avocat d’Harold Richard, veut démontrer que ce dernier est victime d’un système qui existe sur la Côte-Nord, instauré par une organisation pour prendre le contrôle de plusieurs chantiers en plaçant ses membres, au détriment des travailleurs qui sont affiliés aux autres organisations syndicales. Ainsi, une surveillante du chantier de la route 138, au pont Rivière Loup-Marin, est venue expliquer entre autres comment un agent d’affaires de la FTQ-Construction a fait pression sur un contremaître pour jeter à la rue trois travailleurs, membres de la CSN et de la CSD, pour les remplacer par des membres de la FTQ-Construction.
On tentera donc de prouver que plusieurs événements sont survenus de façon concomitante sur la Côte-Nord avant et après le 9 septembre 2009, au moment où Harold Richard a été remercié en raison de son affiliation syndicale. « Il est temps que ces situations cessent, a déclaré le président de la CSN-Construction, Aldo Miguel Paolinelli. Les travailleuses et les travailleurs de cette région doivent avoir le droit de vivre décemment sans subir de pression indue ou de discrimination. »
Depuis le début de la tournée des assemblées générales dans la région, plusieurs travailleurs, de la Haute-Côte-Nord à la Minganie, ont dénoncé ces agissements.
La CSN-Construction continuera d’appuyer ses membres qui ont le courage de se lever contre ce système qui les brime et qui nuit à la démocratie, au droit au travail et au choix d’association syndicale. Elle compte bien rencontrer de nouveau les dirigeants d’Hydro-Québec pour qu’elle fasse le ménage sur les chantiers qui sont sous sa responsabilité.