Fermeture du CHSLD Thérèse Martin

Les syndicats du CSSS du Kamouraska déterminés à lutter pour le maintien des lits dans le réseau public

Les syndicats du CSSS du Kamouraska ont manifesté aujourd’hui devant le centre administratif du CSSS du Kamouraska pour dénoncer la fermeture du CHSLD Thérèse-Martin. La coalition intersyndicale représentant tous les salarié-es du CHSLD s’oppose à la fermeture notamment parce que celle-ci ferait en sorte que la région passerait en dessous de la moyenne nationale du nombre de lits en hébergement de longue durée, et ce, dans un contexte où la population est vieillissante. Les syndicats en profitent pour mettre en lumière l’incohérence de l’argumentaire patronal entourant la fermeture du CHSLD et pour inviter la population à soutenir la lutte des travailleuses et travailleurs.

Les travailleuses et travailleurs du CHSLD Thérèse-Martin ont manifesté ce midi pour signifier qu’ils n’entendent pas lâcher prise dans le dossier de la fermeture annoncée du CHSLD. « Ils étaient des centaines présents sur place pour signifier à l’employeur qu’ils n’acceptent pas cette décision et pour démontrer à la population de la région qu’ils continuent à défendre bec et ongle le maintien des lits d’hébergement dans le public », déclarent les représentants syndicaux de la coalition.

L’employeur prétend procéder à cette fermeture afin d’injecter les sommes sauvées dans les soins à domicile. Il ne s’agit pas d’une décision raisonnée. En effet, bien qu’il faille impérativement augmenter les soins à domicile, cela ne peut en aucun cas se faire en diminuant les services d’hébergement en soins de longue durée, alors que les besoins de la population ne diminueront pas suite à la fermeture du CHSLD, bien au contraire. Après la fermeture, il ne restera que 89 lits publics en hébergement dans la région, alors qu’en 1993, il y avait 472 lits en CHSLD. Et il faut préciser que tout cela arrive alors que la population de la région vieillit grandement. À ce sujet, les estimations du MSSS indiquent que la population nécessitant des soins de longue durée pour le territoire du CSSS du Kamouraska passera de 947 (en 2006) à 1827 en 2031. « Comment expliquer que depuis vingt ans on diminue le nombre de lits publics en hébergement alors que les besoins de la population augmentent », se demandent les représentants syndicaux.

De plus, la fermeture des lits publics d’hébergement favorise le développement dans la région de places en ressources intermédiaires privées. Est-il nécessaire de rappeler que ces ressources n’ont pas les moyens pour prendre en charge des usagères et usagers ayant des cas très complexes? À ce sujet, la région compte déjà trois fois plus de ressources privées que la moyenne nationale. « Ce n’est certainement pas en augmentant le nombre de places en ressources intermédiaires que nous parviendrons à prendre en charge une population vieillissante, dont une bonne partie aura besoin de soins se donnant uniquement en CHSLD », lancent les représentants syndicaux.

Nous rappelons que nous sommes d’accord avec le développement des soins à domicile. Mais que faire avec les personnes qui ne peuvent plus être à domicile? Dans l’état actuel des choses, il semble que l’employeur réponde à cette question en recourant encore plus qu’ailleurs à la privatisation, alors que la population nécessitant des services d’hébergement en soins de longue durée est en droit d’obtenir le même niveau de services qu’ailleurs au Québec.

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